COLBERT - Compagnie Havraise Péninsulaire

Memgam
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Re: COLBERT - Compagnie Havraise Péninsulaire

Message par Memgam »

Bonjour,

Quelques explications complémentaires, concernant le subterfuge qui a permis au Colbert d'échapper à l'U 28 le 28 mars 1915.

"En mars 1915, étant dans le port du Havre, à bord de Colbert, nous remarquons près de nous, à quai, un bateau espagnol, le Rio de Jano du port de Bilbao. Le navire avait une silhouette se rapprochant beaucoup de celle du Colbert. Le commandant Commelin et moi décidons d'augmenter cette ressemblance en apportant quelques modifications au Colbert : cheminée peinte en noir, préparation de plaques de bois portant les inscriptions Rio de Jano, Bilbao, pour les substituer à celles du Colbert. J'achète un pavillon espagnol ; je le passe à l'eau de javel, à la brosse métallique, j'use les coins du pavillon, le macule de suie ; après un bon rinçage, il parait très usagé. Du Havre, nous faisons route pour Cardiff où nous remplissons les soutes de charbon ; nous appareillons le 27 mars au soir à destination de Philadelphie. Dès le départ, nous mettons en place les plaques Rio de Jano et Bilbao. Le pavillon espagnol est hissé au mât arrière. A la nuit, les feux de route sont allumés comme en temps de paix et le pavillon éclairé par une lampe à réflecteur. Rien de particulier pendant la nuit. Nous marchons à la vitesse de onze noeuds. Le 28, j'étais de quart de 4 à 8 H. A 6 h, je mets la bordée de quart à laver le pont. Inspectant l'horizon à la jumelle dès la pointe du jour, j'aperçois assez loin sur l'arrière comme une lame qui déferlait. Au bout d'un quart d'heure, cette lame s'était sensiblement rapprochée de nous. Me doutant que c'était un sous-marin en demi-plongée, j'appelle le Commandant. Une demi-heure plus tard, le sous-marin, complètement sorti de l'eau, était à moins d'un mille de nous. J'avertis l'équipage et lui demande de continuer à laver le pont, comme si de rien n'était. A 7 h 30, le sous-marin tire un coup de semonce et hisse à un petit mât le signal "Stoppez immédiatement". Nous hissons l'aperçu et stoppons la machine. Un autre signal "Envoyez les papiers". Le Commandant me dit :"Rouillé, prenez la baleinière avec le maître d'équipage et trois hommes. Recommandez-leur le silence, allez à bord du sous-marin, gardez votre sang-froid et dites au Commandant du sous-marin que l'état du temps ne permet pas de risquer les papiers du bord dans une embarcation ; s'il veut les voir, qu'il vienne à bord." Nous accostons sous le vent du sous-marin. Un homme sort du capot, nous lance une amarre. Au roulis, je saute sur le pont du sous-marin. Le matelot allemand m'attrape à bras le corps et me conduit au kiosque. Deux hommes s'y trouvent, vêtus de scaphandres : l'un d'eux me dit : - Your papers ! Ce à quoi je réponds : - El Capitan no queue que el paper se passa à entro bel boat si el boat se fundio, que puede acere despues ? Ils se regardent, se disent quelques mots en allemand. Celui qui m'avait parlé dit : - You are going to America ? - Si signor, si signor, America, America ! - All right, go on ! Vous pensez bien que je ne me suis pas fait prier et, attrapant la filière du sous-marin, je me laisse glisser vers l'arrière. Au moment d'embarquer, une lame passe sur l'arrière du sous-marin et se déverse dans notre embarcation. Au même moment, j'entends le maître d'équipage crier au matelot se trouvant à l'avant du canot - Déborde donc, espèce de c.. ! Le bruit de la mer, allié à celui du vent, ne permit pas à cette exclamation d'être entendue de ceux qui étaient dans le kiosque. Le matelot allemand largue notre amarre. Nous rejoignons le Colbert où on lave toujours le pont. La baleinière est hissée à bord et nous remettons cap à l'ouest. Le sous-marin nous suit à 3 milles sur l'arrière du travers babord jusqu'à 9 heures. A ce moment, nous apercevons une fumée dans le sud. Le sous-marin nous quitte et met le cap dessus. C'est en arrivant à Philaldelphie qu'on nous apprit que, le 28 mars, le vapeur anglais Falaba avait été coulé dans les parages où nous étions le jour de notre arraisonnement."

"La NCHP (Navale et Commerciale Havraise Péninsulaire) a bien voulu nous autoriser à publier quelques articles parus dans les notes d'information de la compagnie. Qu'elle soit remerciée. Il nous a paru intéressant de reproduire les souvenirs du commandant Rouillé, Officier de Marine de Réserve, embarqué en 1915 comme second capitaine sur le navire ravitailleur de l'armée d'Orient, Colbert, appartenant à NCHP (à l'époque CHP). Le commandant Rouillé nous raconte comment son bateau fut arraisonné par le sous-marin allemand U 28."

Ce récit est paru dans Cols Bleus, n° 1121 du 7 février 1970, au sein d'un article "La guerre sous-marine dans la Manche en 1915, 1. L'aventure de l'U 28, 2. Le Colbert échappe à l'U 28, en pages 10 à 12. La suite, qui concerne la rencontre de 1916 et la destruction de 1917 sont publiés dans le n° 1123 du 21 février 1970, en pages 19 et 20.

Cordialement.
Memgam
olivier 12
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Inscription : ven. oct. 12, 2007 2:00 am

Re: COLBERT - Compagnie Havraise Péninsulaire

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Voici quelques documents sur l'enseigne de vaisseau Otto Launburg.

Le voici à Borkum, en 1902 à l'âge de 11 ans avec son père, sa mère, ses deux soeurs et sa grand mère.

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A l'âge de 16 ans au lycée de Schwerin

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Un extraordinaire photo prise en Juillet 1913, alors qu'il était tout jeune enseigne, à bord du croiseur SMS WITTELSBACH, à Balholmen en Norvège. Ce croiseur était venu apporter une immense statue de chef viking, cadeau de Guillaume II au roi de Norvège Haakon VII, statue que l'on voit encore de nos jours, sur une colline à l'entrée du Sognefjord, dominant la mer. L'empereur germanique, qui passait souvent ses vacances en Norvège à bord de son yacht le SMS HOHENZOLLERN, était venu à Balestrand et s'était fait photographier au milieu des officiers du croiseur. On le voit au centre du cliché. Launburg est assis au premier rang à droite, la tête tournée vers son camarade musicien.

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A l'occasion de cette escale et de cette remise de cadeau, un grand bal fut donné le soir à l'hôtel Kvikne, de Balestrand, l'un des plus fameux hôtels des fjords de Norvège à cette époque, hôtel que voici photographié vers 1910

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Toutes les jeunes filles norvégiennes de la région y furent conviées, ainsi bien sûr que les officiers du WITTELSBACH

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Le bal fut ouvert par l'Empereur et l'Impératrice, sur une valse viennoise, comme il se doit. Il se trouve que Launburg et sa cavalière, sans doute peu au courant des subtilités de la danse, commencèrent à tourner en sens inverse de tous les autres couples. Guillaume II s'approcha alors de l'Enseigne, lui donna une tape sur l'épaule et lui conseilla de quitter la piste et d'aller s'asseoir. Ce fut la seule rencontre que Launburg eut jamais avec le Kaiser qui n'avait pu que constater qu'il était un piètre danseur. Mais la mésaventure fit longtemps rire ses camarades.

Le voici second de Lothar von Arnauld de la Périère à bord de l'U 35 (source Yves Dufeil)

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A la fin de la 2e guerre mondiale, la maison d'Otto Launburg, à Neubrandenburg, fut pillée par les soldats de l'armée rouge et presque tous les documents de sa jeunesse ont disparu, sauf quelques photos, ainsi que ses décorations, sauvées par sa fille. Les voici

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On y remarque la Croix de Fer de 1ère classe avec les épées, et surtout celle dont il était le plus fier, la Croix de l'Ordre de Hohenzollern (avec l'aigle à deux têtes) plus haute décoration allemande après la Croix Pour le Mérite. On y voit aussi à droite une décoration turque, car il avait mené des patrouilles dans ce secteur.

Pourtant, Launburg parlait très peu de la guerre à sa famille. Il avait survécu d'extrême justesse à la première, et une nouvelle fois avait eu une chance insolente lors de la seconde. La première fois il avait perdu tout son équipage et la seconde presque toute son équipe, à Bergen.
"La guerre est une chose horrible" est la phrase que sa fille a le plus souvent entendue.

Il est décédé à l'âge de 90 ans, le 9 Décembre 1980 à Brunswick, et son corps fut incinéré.
Notons que son fils (adoptif) Hans Jürgen Lauterbach-Emden, issu du premier mariage de son épouse, fut en 1943, à l'âge de 23 ans, l'un des plus jeune commandant de sous-marin allemand (l'U 539). Il ne connut pas les succès de son beau-père, ne coulant qu'un seul navire, au large de San Juan de Porto Rico. Mais son nom n'en est pas moins entré dans l'histoire car ce fut le dernier navire allié coulé par un sous-marin allemand lors de la 2e guerre mondiale.

(Documents et anecdote communiqués par Madame Renate Launburg, fille de ce sous-marinier, que je tiens à remercier ici).

Cdlt
olivier
jean-mimiche
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Re: COLBERT - Compagnie Havraise Péninsulaire

Message par jean-mimiche »

Bonjour à tous, je suis très ému d'être tombé sur ce sujet, car mon grand père qui a fait la Somme pendant 18 mois, était LE 30 avril 1917 sur ce bateau lorsqu'il a été torpillé par ce sous-marin allemand. Je connais le déroulement par cœur par son témoignage et celui de mon père. L'anecdote dramatique c'est qu'il ne savait pas nager et qu'il a été sauvé par son gilet de sauvetage,le bateau en coulant a happé tout le monde vers le fond. il a vu mourir des frères d'armes noyés par des mulets qui épuisés, tentaient de de poser leur tête sur celles des rescapés et sont morts A leur tour d'épuisement.Il a vu le sous marin REMONTER A LA SURFACE et un allemand qui parlait parfaitement français, poser des questions aux survivants avant de replonger. Il est resté 4h30 dans l'eau accroché a un madrier avant d'être secouru.ensuite il est partit pour les Balkans pour rejoindre les anglais et les ricains. Pour lui les serbes et les croates qu'il a côtoyé quelques mois étaient des barbares d'une cruauté sans limite...j'ai un enregistrement audio de mon grand père qui date de 79 ou il raconte les tranchées et ce fameux épisode.
bon papa
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Re: COLBERT - Compagnie Havraise Péninsulaire

Message par bon papa »

Bonjour à tous,

Voici les circonstances du torpillage du COLBERT

Le COLBERT, 8000t, armateur Groszos et Fils, avait quitté Marseille le 28 Avril 1917, en convoi avec l’HIMALAYA, transportant des troupes à destination de Salonique .

Capitaine COMMELIN de LAVOLE Lieutenant de Vaisseau auxiliaire immatriculé à Saint Nazaire
Second ROUILLE Frédéric Capitaine au long cours immatriculé à Saint Malo
Lieutenant LE DAMANY Louis CLC immatriculé à Dinan
Lieutenant GAUTIER Elie CLC immatriculé à Granville

Armé d’un canon servi par

GERMAIN Marius QM canonnier
DEVOS Jules Mlot canonnier
SALABERT Noël Mlot canonnier
KERISIT Yves Mlot fusilier
TADDEI Louis Canonnier auxiliaire

Autres militaires embarqués à l’équipage

GILBERT René Timonier
PEYROT Albert Boulanger coq
VACANCE Auguste Boulanger coq
DENOUAL Emile TSF

Total équipage 48
Total passagers 152

Le 30 Avril à 10h00, le convoi se trouve par 37°12N et 08°25 E (NW du cap Rose) route au N75E en ligne de file, HIMALAYA en tête et COLBERT en seconde position à 800m.

Beau temps, mer peu houleuse, bonne visibilité.

Soudain, le canonnier Salabert voit à 60m sur tribord le sillage d’une torpille. Il sonne la cloche de brume. L’officier de quart, le 2e lieutenant Gautier, met la barre toute à droite, mais il est trop tard. La torpille frappe le navire entre les cales 3 et 4, à 4m sous la flottaison. L’eau envahit immédiatement les machines par le tunnel, avec une telle rapidité que mécaniciens et chauffeurs ne songent qu’à se sauver, laissant les machines en marche.

L’officier de quart fait tinter la cloche pour appeler aux postes d’abandon. Il tente de diriger les opérations de sauvetage, mais doit quitter la passerelle, le navire s’enfonçant rapidement. L’eau sortait déjà par les manches du château une minute après l’explosion.

Officiers et équipage sont à leur poste et tentent de rassurer les passagers et de déborder embarcations et radeaux. Mais le sauvetage est difficile en raison de la frayeur des passagers et de la rapidité avec laquelle le navire s’enfonce. L’ordre de stopper n’ayant pas été donné, les embarcations chavirent et les radeaux s’éloignent de ceux qui se jettent à la mer pour les rejoindre. Sur 4 embarcations, une seule put être utilisée.
En fait, équipage et passagers durent surtout leur salut aux ceintures de sauvetage et aux divers engins flottants, bottes de paille, planches, auxquels ils s’accrochèrent.

Le COLBERT disparut à 10h05, cinq minutes seulement après l’explosion de la torpille.

A 10h30, le sous-marin émergea et accosta l’embarcation. Il y avait deux hommes sur le kiosque dont un officier, sans doute le commandant, imberbe et qui parlait français. Il demanda le nom du navire. On lui répondit « le COLBERT ». Le sous-marin, gris clair, long d’environ 70m, avait un canon de 90 ou 100mm sur l’avant du kiosque.
Le sous-marin resta en surface une dizaine de minutes, au milieu des épaves. Puis il s’éloigna vers l’Ouest, en surface, à 10h40. C’est alors qu’un chalutier arrivant de l’Est ouvrit le feu et trois obus tombèrent entre 10 et 30m du sous-marin. Celui-ci plongea aussitôt, en moins de deux minutes.

Ce chalutier, l’ALCYON recueillit les naufragés qui étaient restés entre deux heures et deux heures trente dans l’eau.
10 hommes du COLBERT, dont le commandant, et 48 passagers avaient disparu.

Tous, hommes d’équipage comme passagers témoignent de leur reconnaissance au commandant de l’ALCYON et à tout son équipage pour les soins qui leur ont été donnés à bord.
Ils louent aussi le sang-froid, le courage et le dévouement des officiers et marins du COLBERT pendant les opérations de sauvetage jusqu’à l’arrivée du chalutier.

Se sont particulièrement signalés :

GAUTIER Elie CLC 2e lieutenant Granville
GERMAIN Marius QM canonnier
DUCHENE Claude Maître charpentier Marseille
ARTIE Achille 1er chauffeur Bayonne
DUPRAT Blaise Chauffeur Bayonne

qui se sont jetés à la mer pour sauver des militaires au moment où ils coulaient, et les ont ramenés sur les radeaux.
Le lieutenant Gautier a quitté le bord le dernier après avoir dirigé dans de bonnes conditions la mise à l’eau d’une embarcation et d’un radeau chargés de militaires. Il s’est jeté à l’eau muni de sa seule ceinture de sauvetage au moment où le navire se dressait verticalement. Il a aussitôt gagné un radeau qui flottait à 20m et sur lequel se trouvaient 10 hommes. Il leur a recommandé de s’allonger sur le radeau et de s’y cramponner pour ne pas être entraînés par les remous. Bien que submergés à deux reprises pendant que le navire coulait, les hommes, encouragés par le lieutenant Gautier y restèrent cramponnés sauf deux qui faillirent couler. Le lieutenant Gautier se jeta à nouveau à la mer et parvint à les ramener sur le radeau.

L’ALCYON est arrivé à Bône à 17h00. L’équipage fut dirigé sur la caserne où il fut habillé et nourri.

L’enquête est dirigée par le CF Wolf.

Liste des marins rescapés du COLBERT

ROUILLE Frédéric Saint Malo
LE DAMANY Louis Dinan
GAUTIER Elie Granville
LESCOP Charles Le Havre
PERSON Victor Le Havre
SAVIDAN Charles Le Havre
GACHET Thomas Vannes
MATTEFI Antoine Marseille
TOCHE François La Ciotat
CORSO Léonard Alger
HALGAND Jean Saint Nazaire
ANDREU Charles Nantes
BONNIEUL Ernest Saint Pierre et Miquelon
CREPIN Gaston Marseille
HERJEAN Yves Camaret
HAMON François Saint Brieuc
DUCHENE Claude Marseille
ASTIE Achille Narbonne
HENAFF Jean Brest
TOULLIEF François Quimper
GORON Ernest La Rochelle
DUPRAT Blaise Bayonne
RAZER Vincent Lorient
DESCAMPS Jean-Baptiste Boulogne
RIERE Vincent Port Vendres
CATONI Joseph Bastia
POLON Joseph Oran
RICHAUD René
COTARD Jean-Baptiste Saint Brieuc
ROBERT Victor

Militaires appartenant à l’équipage

GERMAIN Marius
KERISIT Yves Audierne
SALABERT Noël Cette
DEVOS Jules
GILBERT René
VACANCE Auguste
PEYROT Albert
DENOUAL Emile

Soit 38 rescapés sur 48 hommes d’équipage.

Récompenses

L’officier enquêteur signale que le sauvetage a été très difficile, l’eau ayant envahi les machines et celles-ci n’ayant pu être stoppées. Cela a entraîné de nombreuses disparitions, dont celle du capitaine Commelin. Celui-ci s’était distingué quelques jours auparavant en manoeuvrant adroitement pour éviter une torpille.

Sont cités à l’ordre de l’armée

COMMELIN François LV auxiliaire Commandant le COLBERT

« A fait preuve au cours de plusieurs rencontres avec des sous-marins des plus belles qualités de sang-froid et de courage. A disparu le 30 Avril 17 avec son bâtiment torpillé. Déjà cité à l’ordre de l’armée et décoré pour faits de guerre. »

ROUILLE Frédéric CLC Second capitaine du COLBERT

« Officier particulièrement énergique. S’est signalé lors du torpillage de son bâtiment dont il a assuré l’évacuation avec le plus grand sang-froid. Déjà cité et décoré pour fait de guerre »

Sont cités à l’ordre de la Division

GAUTIER Elie CLC Lieutenant
GERMAIN Marius QM canonnier
DUCHENE Claude Mtre charpentier
ASTIE Achille 1er chauffeur
DUPRAT Blaise Chauffeur
HENAFF Jean Chauffeur

« Pour l’énergie et le dévouement dont ils ont fait preuve lors du torpillage de leur bâtiment par un sous-marin »

Le sous- marin attaquant

C’était donc l’UC 37 de l’OL Otto LAUNBURG

La description faite du commandant du sous-marin est intéressante car c’est la 3e fois qu’il est signalé comme étant francophone. Les témoignages des rescapés du SAINT SIMON et de l’ERNEST SIMONS, torpillés par lui le 3 Avril précédent rapportaient le même fait. (voir fiches de ces navires)

Grâce à Yves, voici deux clichés d’Otto Launburg

L’un (publié en Octobre 2008 dans « Navires et Marine Marchande » et figurant sur le site histomar.net) le montre alors qu’il était sur l’U 35 d’Arnauld de la Périère dont il fut le second pendant quelques mois

[url]http://imagizer.imageshack.us/v2/xq90/540/uCRAeY.jpg[/URL]

Et l’autre alors qu’il faisait du tourisme en 1916 à Castel Nuovo (aujourd’hui Herceg Novi) visitant l’église grecque.
Launburg est de face à droite et l’officier de dos est l’ingénieur mécanicien Fechter, de l’U 35.

[url]http://imagizer.imageshack.us/v2/xq90/538/jlpyUc.jpg[/URL]

Et voici cette église (monastère de Savina ) telle qu’elle est aujourd’hui…

http://img140.imageshack.us/img140/11/savina1.jpg

[url]http://imagizer.imageshack.us/v2/xq90/901/1Wo5Fn.jpg[/URL]

Derrière l'église on a une vue superbe sur le fjord de Kotor (ancienne Cattaro) où venait mouiller le bâtiment base GÄA et se réfugier les sous-marins de la flottille Pola-Mittelmeer

Cdlt
bon papa
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Inscription : mer. déc. 10, 2014 1:00 am

Re: COLBERT - Compagnie Havraise Péninsulaire

Message par bon papa »

Bonjour à tous,

Voici les circonstances du torpillage du COLBERT

Le COLBERT, 8000t, armateur Groszos et Fils, avait quitté Marseille le 28 Avril 1917, en convoi avec l’HIMALAYA, transportant des troupes à destination de Salonique .

Capitaine COMMELIN de LAVOLE Lieutenant de Vaisseau auxiliaire immatriculé à Saint Nazaire
Second ROUILLE Frédéric Capitaine au long cours immatriculé à Saint Malo
Lieutenant LE DAMANY Louis CLC immatriculé à Dinan
Lieutenant GAUTIER Elie CLC immatriculé à Granville

Armé d’un canon servi par

GERMAIN Marius QM canonnier
DEVOS Jules Mlot canonnier
SALABERT Noël Mlot canonnier
KERISIT Yves Mlot fusilier
TADDEI Louis Canonnier auxiliaire

Autres militaires embarqués à l’équipage

GILBERT René Timonier
PEYROT Albert Boulanger coq
VACANCE Auguste Boulanger coq
DENOUAL Emile TSF

Total équipage 48
Total passagers 152

Le 30 Avril à 10h00, le convoi se trouve par 37°12N et 08°25 E (NW du cap Rose) route au N75E en ligne de file, HIMALAYA en tête et COLBERT en seconde position à 800m.

Beau temps, mer peu houleuse, bonne visibilité.

Soudain, le canonnier Salabert voit à 60m sur tribord le sillage d’une torpille. Il sonne la cloche de brume. L’officier de quart, le 2e lieutenant Gautier, met la barre toute à droite, mais il est trop tard. La torpille frappe le navire entre les cales 3 et 4, à 4m sous la flottaison. L’eau envahit immédiatement les machines par le tunnel, avec une telle rapidité que mécaniciens et chauffeurs ne songent qu’à se sauver, laissant les machines en marche.

L’officier de quart fait tinter la cloche pour appeler aux postes d’abandon. Il tente de diriger les opérations de sauvetage, mais doit quitter la passerelle, le navire s’enfonçant rapidement. L’eau sortait déjà par les manches du château une minute après l’explosion.

Officiers et équipage sont à leur poste et tentent de rassurer les passagers et de déborder embarcations et radeaux. Mais le sauvetage est difficile en raison de la frayeur des passagers et de la rapidité avec laquelle le navire s’enfonce. L’ordre de stopper n’ayant pas été donné, les embarcations chavirent et les radeaux s’éloignent de ceux qui se jettent à la mer pour les rejoindre. Sur 4 embarcations, une seule put être utilisée.
En fait, équipage et passagers durent surtout leur salut aux ceintures de sauvetage et aux divers engins flottants, bottes de paille, planches, auxquels ils s’accrochèrent.

Le COLBERT disparut à 10h05, cinq minutes seulement après l’explosion de la torpille.

A 10h30, le sous-marin émergea et accosta l’embarcation. Il y avait deux hommes sur le kiosque dont un officier, sans doute le commandant, imberbe et qui parlait français. Il demanda le nom du navire. On lui répondit « le COLBERT ». Le sous-marin, gris clair, long d’environ 70m, avait un canon de 90 ou 100mm sur l’avant du kiosque.
Le sous-marin resta en surface une dizaine de minutes, au milieu des épaves. Puis il s’éloigna vers l’Ouest, en surface, à 10h40. C’est alors qu’un chalutier arrivant de l’Est ouvrit le feu et trois obus tombèrent entre 10 et 30m du sous-marin. Celui-ci plongea aussitôt, en moins de deux minutes.

Ce chalutier, l’ALCYON recueillit les naufragés qui étaient restés entre deux heures et deux heures trente dans l’eau.
10 hommes du COLBERT, dont le commandant, et 48 passagers avaient disparu.

Tous, hommes d’équipage comme passagers témoignent de leur reconnaissance au commandant de l’ALCYON et à tout son équipage pour les soins qui leur ont été donnés à bord.
Ils louent aussi le sang-froid, le courage et le dévouement des officiers et marins du COLBERT pendant les opérations de sauvetage jusqu’à l’arrivée du chalutier.

Se sont particulièrement signalés :

GAUTIER Elie CLC 2e lieutenant Granville
GERMAIN Marius QM canonnier
DUCHENE Claude Maître charpentier Marseille
ARTIE Achille 1er chauffeur Bayonne
DUPRAT Blaise Chauffeur Bayonne

qui se sont jetés à la mer pour sauver des militaires au moment où ils coulaient, et les ont ramenés sur les radeaux.
Le lieutenant Gautier a quitté le bord le dernier après avoir dirigé dans de bonnes conditions la mise à l’eau d’une embarcation et d’un radeau chargés de militaires. Il s’est jeté à l’eau muni de sa seule ceinture de sauvetage au moment où le navire se dressait verticalement. Il a aussitôt gagné un radeau qui flottait à 20m et sur lequel se trouvaient 10 hommes. Il leur a recommandé de s’allonger sur le radeau et de s’y cramponner pour ne pas être entraînés par les remous. Bien que submergés à deux reprises pendant que le navire coulait, les hommes, encouragés par le lieutenant Gautier y restèrent cramponnés sauf deux qui faillirent couler. Le lieutenant Gautier se jeta à nouveau à la mer et parvint à les ramener sur le radeau.

L’ALCYON est arrivé à Bône à 17h00. L’équipage fut dirigé sur la caserne où il fut habillé et nourri.

L’enquête est dirigée par le CF Wolf.

Liste des marins rescapés du COLBERT

ROUILLE Frédéric Saint Malo
LE DAMANY Louis Dinan
GAUTIER Elie Granville
LESCOP Charles Le Havre
PERSON Victor Le Havre
SAVIDAN Charles Le Havre
GACHET Thomas Vannes
MATTEFI Antoine Marseille
TOCHE François La Ciotat
CORSO Léonard Alger
HALGAND Jean Saint Nazaire
ANDREU Charles Nantes
BONNIEUL Ernest Saint Pierre et Miquelon
CREPIN Gaston Marseille
HERJEAN Yves Camaret
HAMON François Saint Brieuc
DUCHENE Claude Marseille
ASTIE Achille Narbonne
HENAFF Jean Brest
TOULLIEF François Quimper
GORON Ernest La Rochelle
DUPRAT Blaise Bayonne
RAZER Vincent Lorient
DESCAMPS Jean-Baptiste Boulogne
RIERE Vincent Port Vendres
CATONI Joseph Bastia
POLON Joseph Oran
RICHAUD René
COTARD Jean-Baptiste Saint Brieuc
ROBERT Victor

Militaires appartenant à l’équipage

GERMAIN Marius
KERISIT Yves Audierne
SALABERT Noël Cette
DEVOS Jules
GILBERT René
VACANCE Auguste
PEYROT Albert
DENOUAL Emile

Soit 38 rescapés sur 48 hommes d’équipage.

Récompenses

L’officier enquêteur signale que le sauvetage a été très difficile, l’eau ayant envahi les machines et celles-ci n’ayant pu être stoppées. Cela a entraîné de nombreuses disparitions, dont celle du capitaine Commelin. Celui-ci s’était distingué quelques jours auparavant en manoeuvrant adroitement pour éviter une torpille.

Sont cités à l’ordre de l’armée

COMMELIN François LV auxiliaire Commandant le COLBERT

« A fait preuve au cours de plusieurs rencontres avec des sous-marins des plus belles qualités de sang-froid et de courage. A disparu le 30 Avril 17 avec son bâtiment torpillé. Déjà cité à l’ordre de l’armée et décoré pour faits de guerre. »

ROUILLE Frédéric CLC Second capitaine du COLBERT

« Officier particulièrement énergique. S’est signalé lors du torpillage de son bâtiment dont il a assuré l’évacuation avec le plus grand sang-froid. Déjà cité et décoré pour fait de guerre »

Sont cités à l’ordre de la Division

GAUTIER Elie CLC Lieutenant
GERMAIN Marius QM canonnier
DUCHENE Claude Mtre charpentier
ASTIE Achille 1er chauffeur
DUPRAT Blaise Chauffeur
HENAFF Jean Chauffeur

« Pour l’énergie et le dévouement dont ils ont fait preuve lors du torpillage de leur bâtiment par un sous-marin »

Le sous- marin attaquant

C’était donc l’UC 37 de l’OL Otto LAUNBURG

La description faite du commandant du sous-marin est intéressante car c’est la 3e fois qu’il est signalé comme étant francophone. Les témoignages des rescapés du SAINT SIMON et de l’ERNEST SIMONS, torpillés par lui le 3 Avril précédent rapportaient le même fait. (voir fiches de ces navires)

Grâce à Yves, voici deux clichés d’Otto Launburg

L’un (publié en Octobre 2008 dans « Navires et Marine Marchande » et figurant sur le site histomar.net) le montre alors qu’il était sur l’U 35 d’Arnauld de la Périère dont il fut le second pendant quelques mois

[url]http://imagizer.imageshack.us/v2/xq90/540/uCRAeY.jpg[/URL]

Et l’autre alors qu’il faisait du tourisme en 1916 à Castel Nuovo (aujourd’hui Herceg Novi) visitant l’église grecque.
Launburg est de face à droite et l’officier de dos est l’ingénieur mécanicien Fechter, de l’U 35.

[url]http://imagizer.imageshack.us/v2/xq90/538/jlpyUc.jpg[/URL]

Et voici cette église (monastère de Savina ) telle qu’elle est aujourd’hui…

http://img140.imageshack.us/img140/11/savina1.jpg

[url]http://imagizer.imageshack.us/v2/xq90/901/1Wo5Fn.jpg[/URL]

Derrière l'église on a une vue superbe sur le fjord de Kotor (ancienne Cattaro) où venait mouiller le bâtiment base GÄA et se réfugier les sous-marins de la flottille Pola-Mittelmeer

Cdlt
MADO
bon papa
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Re: COLBERT - Compagnie Havraise Péninsulaire

Message par bon papa »



Cargo ou mixte ???

A bientot[/quotemsg]
Bonjour à tous,

Voici les circonstances du torpillage du COLBERT

Le COLBERT, 8000t, armateur Groszos et Fils, avait quitté Marseille le 28 Avril 1917, en convoi avec l’HIMALAYA, transportant des troupes à destination de Salonique .

Capitaine COMMELIN de LAVOLE Lieutenant de Vaisseau auxiliaire immatriculé à Saint Nazaire
Second ROUILLE Frédéric Capitaine au long cours immatriculé à Saint Malo
Lieutenant LE DAMANY Louis CLC immatriculé à Dinan
Lieutenant GAUTIER Elie CLC immatriculé à Granville

Armé d’un canon servi par

GERMAIN Marius QM canonnier
DEVOS Jules Mlot canonnier
SALABERT Noël Mlot canonnier
KERISIT Yves Mlot fusilier
TADDEI Louis Canonnier auxiliaire

Autres militaires embarqués à l’équipage

GILBERT René Timonier
PEYROT Albert Boulanger coq
VACANCE Auguste Boulanger coq
DENOUAL Emile TSF

Total équipage 48
Total passagers 152

Le 30 Avril à 10h00, le convoi se trouve par 37°12N et 08°25 E (NW du cap Rose) route au N75E en ligne de file, HIMALAYA en tête et COLBERT en seconde position à 800m.

Beau temps, mer peu houleuse, bonne visibilité.

Soudain, le canonnier Salabert voit à 60m sur tribord le sillage d’une torpille. Il sonne la cloche de brume. L’officier de quart, le 2e lieutenant Gautier, met la barre toute à droite, mais il est trop tard. La torpille frappe le navire entre les cales 3 et 4, à 4m sous la flottaison. L’eau envahit immédiatement les machines par le tunnel, avec une telle rapidité que mécaniciens et chauffeurs ne songent qu’à se sauver, laissant les machines en marche.

L’officier de quart fait tinter la cloche pour appeler aux postes d’abandon. Il tente de diriger les opérations de sauvetage, mais doit quitter la passerelle, le navire s’enfonçant rapidement. L’eau sortait déjà par les manches du château une minute après l’explosion.

Officiers et équipage sont à leur poste et tentent de rassurer les passagers et de déborder embarcations et radeaux. Mais le sauvetage est difficile en raison de la frayeur des passagers et de la rapidité avec laquelle le navire s’enfonce. L’ordre de stopper n’ayant pas été donné, les embarcations chavirent et les radeaux s’éloignent de ceux qui se jettent à la mer pour les rejoindre. Sur 4 embarcations, une seule put être utilisée.
En fait, équipage et passagers durent surtout leur salut aux ceintures de sauvetage et aux divers engins flottants, bottes de paille, planches, auxquels ils s’accrochèrent.

Le COLBERT disparut à 10h05, cinq minutes seulement après l’explosion de la torpille.

A 10h30, le sous-marin émergea et accosta l’embarcation. Il y avait deux hommes sur le kiosque dont un officier, sans doute le commandant, imberbe et qui parlait français. Il demanda le nom du navire. On lui répondit « le COLBERT ». Le sous-marin, gris clair, long d’environ 70m, avait un canon de 90 ou 100mm sur l’avant du kiosque.
Le sous-marin resta en surface une dizaine de minutes, au milieu des épaves. Puis il s’éloigna vers l’Ouest, en surface, à 10h40. C’est alors qu’un chalutier arrivant de l’Est ouvrit le feu et trois obus tombèrent entre 10 et 30m du sous-marin. Celui-ci plongea aussitôt, en moins de deux minutes.

Ce chalutier, l’ALCYON recueillit les naufragés qui étaient restés entre deux heures et deux heures trente dans l’eau.
10 hommes du COLBERT, dont le commandant, et 48 passagers avaient disparu.

Tous, hommes d’équipage comme passagers témoignent de leur reconnaissance au commandant de l’ALCYON et à tout son équipage pour les soins qui leur ont été donnés à bord.
Ils louent aussi le sang-froid, le courage et le dévouement des officiers et marins du COLBERT pendant les opérations de sauvetage jusqu’à l’arrivée du chalutier.

Se sont particulièrement signalés :

GAUTIER Elie CLC 2e lieutenant Granville
GERMAIN Marius QM canonnier
DUCHENE Claude Maître charpentier Marseille
ARTIE Achille 1er chauffeur Bayonne
DUPRAT Blaise Chauffeur Bayonne

qui se sont jetés à la mer pour sauver des militaires au moment où ils coulaient, et les ont ramenés sur les radeaux.
Le lieutenant Gautier a quitté le bord le dernier après avoir dirigé dans de bonnes conditions la mise à l’eau d’une embarcation et d’un radeau chargés de militaires. Il s’est jeté à l’eau muni de sa seule ceinture de sauvetage au moment où le navire se dressait verticalement. Il a aussitôt gagné un radeau qui flottait à 20m et sur lequel se trouvaient 10 hommes. Il leur a recommandé de s’allonger sur le radeau et de s’y cramponner pour ne pas être entraînés par les remous. Bien que submergés à deux reprises pendant que le navire coulait, les hommes, encouragés par le lieutenant Gautier y restèrent cramponnés sauf deux qui faillirent couler. Le lieutenant Gautier se jeta à nouveau à la mer et parvint à les ramener sur le radeau.

L’ALCYON est arrivé à Bône à 17h00. L’équipage fut dirigé sur la caserne où il fut habillé et nourri.

L’enquête est dirigée par le CF Wolf.

Liste des marins rescapés du COLBERT

ROUILLE Frédéric Saint Malo
LE DAMANY Louis Dinan
GAUTIER Elie Granville
LESCOP Charles Le Havre
PERSON Victor Le Havre
SAVIDAN Charles Le Havre
GACHET Thomas Vannes
MATTEFI Antoine Marseille
TOCHE François La Ciotat
CORSO Léonard Alger
HALGAND Jean Saint Nazaire
ANDREU Charles Nantes
BONNIEUL Ernest Saint Pierre et Miquelon
CREPIN Gaston Marseille
HERJEAN Yves Camaret
HAMON François Saint Brieuc
DUCHENE Claude Marseille
ASTIE Achille Narbonne
HENAFF Jean Brest
TOULLIEF François Quimper
GORON Ernest La Rochelle
DUPRAT Blaise Bayonne
RAZER Vincent Lorient
DESCAMPS Jean-Baptiste Boulogne
RIERE Vincent Port Vendres
CATONI Joseph Bastia
POLON Joseph Oran
RICHAUD René
COTARD Jean-Baptiste Saint Brieuc
ROBERT Victor

Militaires appartenant à l’équipage

GERMAIN Marius
KERISIT Yves Audierne
SALABERT Noël Cette
DEVOS Jules
GILBERT René
VACANCE Auguste
PEYROT Albert
DENOUAL Emile

Soit 38 rescapés sur 48 hommes d’équipage.

Récompenses

L’officier enquêteur signale que le sauvetage a été très difficile, l’eau ayant envahi les machines et celles-ci n’ayant pu être stoppées. Cela a entraîné de nombreuses disparitions, dont celle du capitaine Commelin. Celui-ci s’était distingué quelques jours auparavant en manoeuvrant adroitement pour éviter une torpille.

Sont cités à l’ordre de l’armée

COMMELIN François LV auxiliaire Commandant le COLBERT

« A fait preuve au cours de plusieurs rencontres avec des sous-marins des plus belles qualités de sang-froid et de courage. A disparu le 30 Avril 17 avec son bâtiment torpillé. Déjà cité à l’ordre de l’armée et décoré pour faits de guerre. »

ROUILLE Frédéric CLC Second capitaine du COLBERT

« Officier particulièrement énergique. S’est signalé lors du torpillage de son bâtiment dont il a assuré l’évacuation avec le plus grand sang-froid. Déjà cité et décoré pour fait de guerre »

Sont cités à l’ordre de la Division

GAUTIER Elie CLC Lieutenant
GERMAIN Marius QM canonnier
DUCHENE Claude Mtre charpentier
ASTIE Achille 1er chauffeur
DUPRAT Blaise Chauffeur
HENAFF Jean Chauffeur

« Pour l’énergie et le dévouement dont ils ont fait preuve lors du torpillage de leur bâtiment par un sous-marin »

Le sous- marin attaquant

C’était donc l’UC 37 de l’OL Otto LAUNBURG

La description faite du commandant du sous-marin est intéressante car c’est la 3e fois qu’il est signalé comme étant francophone. Les témoignages des rescapés du SAINT SIMON et de l’ERNEST SIMONS, torpillés par lui le 3 Avril précédent rapportaient le même fait. (voir fiches de ces navires)

Grâce à Yves, voici deux clichés d’Otto Launburg

L’un (publié en Octobre 2008 dans « Navires et Marine Marchande » et figurant sur le site histomar.net) le montre alors qu’il était sur l’U 35 d’Arnauld de la Périère dont il fut le second pendant quelques mois

[url]http://imagizer.imageshack.us/v2/xq90/540/uCRAeY.jpg[/URL]

Et l’autre alors qu’il faisait du tourisme en 1916 à Castel Nuovo (aujourd’hui Herceg Novi) visitant l’église grecque.
Launburg est de face à droite et l’officier de dos est l’ingénieur mécanicien Fechter, de l’U 35.

[url]http://imagizer.imageshack.us/v2/xq90/538/jlpyUc.jpg[/URL]

Et voici cette église (monastère de Savina ) telle qu’elle est aujourd’hui…

http://img140.imageshack.us/img140/11/savina1.jpg

[url]http://imagizer.imageshack.us/v2/xq90/901/1Wo5Fn.jpg[/URL]

Derrière l'église on a une vue superbe sur le fjord de Kotor (ancienne Cattaro) où venait mouiller le bâtiment base GÄA et se réfugier les sous-marins de la flottille Pola-Mittelmeer

Cdlt
Bonjour,
J'aimerais savoir puisque vous connaissez le Colbert qui a naufragé et que mon grand-père faisait parti des survivants, le navire "LAKE MICHIGAN" qui le premier navire sur lequel il est parti de Marseille pour l'Orient.
Merci de votre réponse
MADO
Rutilius
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COLBERT ― Cargo mixte ― Compagnie havraise péninsulaire de navigation à vapeur (1908~1917).

Message par Rutilius »

Bonsoir, et bienvenue,

A propos du paquebot Lake-Michigan, reconverti en transport de troupes, V. ici :

—>
pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... 4070_1.htm
Dernière modification par Rutilius le mar. oct. 25, 2022 3:58 pm, modifié 2 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
laurent83var
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Re: COLBERT - Compagnie Havraise Péninsulaire

Message par laurent83var »

Bonjour, je travaille actuellement sur les MplF de la ville de TOURVES (VAR) et j'ai trouvé la trace de Jean Camille François GARCIN matricule 41552-5 qui était le cuistot à bord du Colbert.
mesimages/18439/mini/GarcinJeanCamilleFrancois.jpg
Rutilius
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COLBERT ― Cargo mixte ― Compagnie havraise péninsulaire de navigation à vapeur (1908~1917).

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,
« Engagement du 6 avril 1916 avec le sous-marin allemand U-39. [...] Rapport du capitaine Commelin, commandant le vapeur Colbert. [...] Le maître de manœuvre Mazéas a prêté courageusement son concours aux canonniers durant le combat. »
MAZÉAS Jean Gabriel, né le 5 avril 1882 à Landévennec (Finistère) et décédé le ... à ... (...). Maître de manœuvre, inscrit au quartier de Brest le 6 juillet 1912, n° 6.295 ― cadre de maistrance ― à comp-ter du 1er novembre 1912 ; classe 1902, n° 1.623 au recrutement de Brest.

Embarqué sur le croiseur cuirassé Jules-Michelet du 30 octobre 1915 au 2 avril 1916, rejoignait vraisem-blablement le torpilleur d’escadre Catapulte pour lequel il venait d'être désigné.

V. sa notice biographique ici —> pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... _1.htm#bas
Dernière modification par Rutilius le mar. oct. 25, 2022 4:56 pm, modifié 3 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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Message par Rutilius »

oOo
Dernière modification par Rutilius le jeu. juil. 20, 2023 2:48 pm, modifié 3 fois.
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