BOUFFONNE - Dragueur de mines

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markab
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Re: BOUFFONNE - Dragueur de mines

Message par markab »

Bonjour à tous,

Les références des journaux de bords de la canonnière BOUFFONNE archivés au SHD (Vincennes 2005 - 2008) :

BOUFFONNE SHD Journaux de bord.jpg
BOUFFONNE SHD Journaux de bord.jpg (18.78 Kio) Consulté 105 fois

A bientôt.
Cordialement / Best regards
Marc.

A la recherche des navires et des marins disparus durant la Grande Guerre.
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markab
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Re: BOUFFONNE - Dragueur de mines

Message par markab »

Bonjour à tous,

Un lien vers le site italien http://www.agenziabozzo.it/navi_da_guer ... iponne.htm et la fiche du navire BOUFFONNE avec une photographie.


A bientôt.
Cordialement / Best regards
Marc.

A la recherche des navires et des marins disparus durant la Grande Guerre.
Rutilius
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BOUFFONNE ― Dragueur-canonnière du type Friponne (1916~1925).

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,


Les circonstances du torpillage du cargo mixte Amiral-Olry,
survenu le 1er septembre 1917


Le Samedi 1er septembre 1917, à 1 h. 30 du matin, par très beau temps, le cargo mixte Amiral-Olry avait été rejoint dans le Sud d’Anti-Milo par la canonnière Bouffonne, chargée d’assurer son escorte. A partir de 6 h. 05, le convoi avait commencé à naviguer en effectuant des lacets, selon un schéma con-venu, le « Graphique n° 3 ». A 12 h. 20, il avait atteint la position suivante : 35° 40’ N. et 25° 49’ E.

A 12 h. 28, l’Amiral-Olry était torpillé par tribord, au droit de sa cheminée. Immédiatement, le lieute-nant de vaisseau Antoine Hippolyte Napoléon FORTOUL, commandant la canonnière Bouffonne, appe-la son équipage aux postes de combat, puis, ayant aperçu un sillage par bâbord, fit route dans sa direc-tion. Six grenades Guiraud furent alors lancées, dont une seule explosa, et deux coups de canon tirés dans la direction supposée du sous-marin attaquant.

L’Amiral-Olry demeurant à flot, l’escorteur ordonna alors à son commandant de faire procéder à l’éva-cuation des passagers au moyen des embarcations et radeaux, mais de ne faire abandonner le navire par l'équipage qu’en dernière extrémité s’il menaçait de couler. Tous les passagers sans exception ― au nombre desquels devaient se trouver des Indochinois ―, furent recueillis à bord de la Bouffonne. A la suite de l’explosion de la torpille, l’équipage de l’Amiral-Olry ne compta que trois tués, ainsi que trois blessés graves, qui furent embarqués et reçurent les premiers soins sur la canonnière. A 15 h. 15, les opérations de sauvetage étaient achevées. En dépit des ordres reçus, le commandant de l’Amiral-Olry et son équipage avaient quitté le navire. A 15 h. 30, le commandant et une partie de ses hommes furent reconduits à bord dans une chaloupe remorquée par la Bouffonne.

A 15 h. 35, arriva sur les lieux le sloop britannique Lily qui décida de prendre l’Amiral-Olry en remor-que et de le conduire à La Sude. Le youyou de la Bouffonne fut alors paré à amener, afin de rembarquer sur le cargo le reste de son équipage.

A 16 h. 10, à environ 150 ou 200 mètres par le travers tribord, fut d’abord aperçu depuis la Bouffonne un sillage et presqu’aussitôt un périscope qui fut immédiatement canonné. Deux minutes plus tard, à 16 h. 12, une seconde torpille frappait l’Amiral-Olry par tribord arrière. Ayant distinctement vu le remous et le sillage provoqués par lancement de la torpille, la Bouffonne tira alors plusieurs coups de canon, lança deux grenades et remis à l’eau la mine Marseillaise. Le sloop britannique Lily lança également deux grenades.

Jusqu’à 17 h. 15, la Bouffonne et la Lily évoluèrent de concert autour de l’Amiral-Olry. A 17 h. 20, tout son équipage fut embarqué sur la Bouffonne. A 17 h. 40, l’arrière du cargo se trouvait à fleur d’eau ; à 17 h. 45 sa proue se mâtait et il sombrait en s’enfonçant par l’arrière.

Les naufragés recueillis par la Bouffonne furent dirigés vers Milo, où ils parvinrent le Dimanche 2 sep-tembre 1917, à 6 h. 45. Ils débarquèrent sur la Foudre, les trois blessés graves ayant été ultérieure-ment transférés sur le transport-hôpital Bien-Hoa.

_________________________________________________________________________________________


I. ― Canonnière Bouffonne ― alors commandée par le lieutenant de vaisseau Antoine Hippolyte Napoléon FORTOUL ―, Journal de bord n° 6 /1917 ― 10 août ~ 10 sept. 1917 ― (Service historique de la Défense, Cote SS Y 58, p. num. 400 à 402.

« Samedi 1er septembre 1917

.................................................................................................................................
De 12 h. 00 à 16 h. 00

Poste de veille. Route en lacets.

12 h. 28 ― Amiral-Olry est torpillé. Poste de combat.

12 h. 35 ― Jeté plusieurs grenades ; tiré deux coups de canon, parages du sous-marin.

13 h. 00 ― Commencé le sauvetage des naufragés.

15 h. 00 ― Aperçu un vapeur dans l’Est.

15 h. 15 ― Sauvetage des naufragés est terminé.

15 h. 30 ― Renvoyé l’équipage de l’Amiral-Olry à son bord.

15 h. 30 à 15 h. 45 ― Échangé signaux avec sloop anglais Lily ; amené le youyou qui conduit à bord de l’Olry le restant de l’équipage.

_________________________________________________________________________________________

Mentions marginales

• « 12 h. 28 ― Amiral-Olry convoyé par Bouffonne est torpillé. L’Amiral-Olry se maintient à flot.

16 h. 12 ― L’Amiral-Olry reçoit une deuxième torpille. Se maintient toujours à flot.

17 h. 44 ― L’Amiral-Olry s’enfonce et disparaît.
»

• « Par suite du combat engagé contre le sous-marin qui torpilla l’Amiral-Olry, du repêchage des embarcations des naufragés et de leur installation à bord, les dommages suivants ont été subis par le navire :
Service Manœuvre

― 1 petit ballon de défense ; 1 gros ballon : écrasés et aiguilletages cassés lors de l’accostage de la Foudre à Milo pour débarquer les naufragés.

― 1 faux-bras de halage de 60 mm et de 100 m de longueur ; une haussière en chanvre de 80 mm et de 100 m de long : coupés et tombés à la mer dans le remorquage des embarcations et radeaux lors de la 2e attaque.

― 2 couvertures en laine gris beige pour hamacs : disparues avec les Annamites.

― 3 couvertures ont été versées au Bien-Hoa pour couvrir les blessés lors de leur transfert à Milo.

Service Timonerie

― 1 vitre de kiosque à tribord, 2 globes de photophores : brisés par le tir.

― 2 canapés de salon et leur dossier : ... pour le ... aux blessés.

― 1 couverture de coton à changer chez le Commandant : tachée par le sang des blessés.


Service Artillerie

― 3 verres de manomètre du ... : brisés dans le tir.


Service Électricité

― 2 tulipes opales pour lampes, modèle ...

Bord, 2 septembre 1917,
L’officier en second,

Signé : Illisible. »
_________________________________________________________________________________________

De 12 h.00 à 16 h. 00

Poste de veille.


16 h. 00 ― Le sloop anglais Lily prend les dispositions pour prendre en remorque l’Amiral-Olry.

16 h. 10 ― A 200 m, aperçu un périscope par tribord.

16 h. 12 ― L’Amiral-Olry reçoit une deuxième torpille tribord arrière. Tiré plusieurs coups de canon sur le sous-marin en lui donnant la chasse.

16 h. 20 ― Hissé le youyou.

17 h. 20 ― L’équipage de l’Amiral-Olry ayant rejoint son bord réembarque à bord Bouffonne.

17 h. 25 ― Échangé signaux avec sloop Lily.

17 h. 45 – L’Amiral-Olry s’enfonce et disparaît.

18 h. 46 – Échangé signaux avec Lily qui fait route dans le S.O.

Babordais à dîner.

Poste de veille.
_________________________________________________________________________________________

Mention marginale

« P.M. ― Lancé 8 grenades Guiraud. Tiré 2 obus en fonte lestés, 6 obus en fonte mélinite.

Cassés pendant le tir : 2 verres pour manomètre de distances et 1 verre de manomètre de dérive. »
_________________________________________________________________________________________

De 20 h. 00 à 24 h. 00

Poste de veille.

22 h. 00 ― Communiqué avec le Carabinier. Route au N. 53 W.


Service ordinaire à la mer.

Dimanche 2 septembre 1917

De 0 h. 00 à 4 h. 00

Poste de veille.

3 h. 50 ― Aperçu le feu de Milo.

Service ordinaire à la mer.

De 4 h. 00 à 8 h. 00

...............................................................................................................................

6 h. 55 ― Port de Milo. »


_________________________________________________________________________________________


II. ― Canonnière Bouffonne ― alors commandée par le lieutenant de vaisseau Antoine Hippolyte Napoléon FORTOUL ―, Journal de navigation n° 4 /1917 ― 29 juill. ~ 2 sept. 1917 ― [(Service histo-rique de la Défense, Cote SS Y 58, p. num. 878 à 881 (Extraits)].

« 31 août 1917

...............................................................................................................................

23 h. 55 ― Remis en marche pour escorter l’Amiral-Olry.


Ordres de nuit

Le 1er septembre, à 1 h. 45 ― Point de départ : 5’ 5 au Sud d’Anti-Milo. Faire route au Sud jusqu’à 35’ au Sud d’Anti-Milo, puis route au S. 70 E. Se tenir par le travers de l’Olry, un peu sur l’arrière.
Au jour, signaler Z.M.J. L’Olry doit faire graphique n° 3. Ne pas s’astreindre à tenir un poste rigoureux par rapport à lui ; se tenir environ à 500 mètres de lui, entre le soleil et lui. Faire surtout une bonne veille.
Me prévenir de tout allo intéressant.

A. Fortoul.
1er septembre 1917

De 0 h. 00 à 4 h. 00

Très beau temps. Pris escorte Amiral-Olry.

0 h. 25 – Sorti des barrages. Suivi le chenal de sécurité.

1 h. 30 – Route au Sud devant Amiral-Olry.

3 h. 00 – Pris poste par son travers bâbord à 500 mètres.

Rien de particulier.

...............................................................................................................................


De 12 h. 00 à 16 h. 00
________________________________________________________________________________________

En marge : « 12 h 20 ― L. = 35° 40’ 2 N. / G. = 25° 49’ 2 E. »
________________________________________________________________________________________


Route en lacets, graphique n° 3. Route moyenne = S. 70 E. Beau temps, léger clapotis. La Bouffonne se tient à tribord de l’Amiral-Olry, à 500 mètres environ. A 12 h. 15, ralenti légèrement l’allure, afin de ne pas masquer l’horizon à l’Olry, au moment de la méridienne, qui a lieu à 12 h 20 (orientale). A 12 h. 25, accéléré l’allure. La Bouffonne est à cet instant à la hauteur de l’arrière du vapeur convoyé. A 12 h. 28, l’Amiral-Olry reçoit une torpille par tribord, à la hauteur de sa cheminée. Mis immédiate-ment au poste de combat, les machines à 210 tours et la barre à gauche toute, car on aperçoit un sil-lage par bâbord. Fait route sur ce sillage.
Lancé six grenades, dont une seule éclate. Tiré plusieurs coups de canon sur les parages de la présence supposée du sous-marin ; mouillé la mine Marseillaise. Jusqu’à 13 heures, fait des lacets à la recherche de l’ennemi.
A 13 h. 15, passé à portée de voix de l’Olry qui se maintient parfaitement à flot, sans donner de bande appréciable ni d’inclinaison longitudinale. Lui
[ai] donné ordre de faire évacuer passagers dans embar-cations et radeaux, mais de n’évacuer l’équipage qu’au dernier moment, si le navire menace de couler. A 13 h 30, commencé le sauvetage des naufragés. Tous les passagers sont saufs. L’équipage de l’Olry est au complet, à part trois hommes tués par l’explosion de la torpille. Trois autres, grièvement bles-sés, sont également embarqués à bord. A 15 h 15, le sauvetage est terminé.
A 15 h. 00, aperçu un vapeur dans le S.-E., venant sur nous. A 15 h. 30, le commandant de l’Olry et une partie de son équipage embarque dans une chaloupe prise à la remorque et rejoint son bord.
A 15 h. 35, le vapeur aperçu, le sloop anglais Lily, arrive ayant battant le signal
: " Je vous prends à la remorque." Passé à portée se voix : il prendra l’Olry à la remorque pour le conduire à La Sude. Le you-you du bord est alors paré à amener, pour reconduire à l’Olry le reste de son équipage.
Le sloop Lily se trouve à ce moment à bâbord du navire torpillé, prenant ses dispositions pour le pren-dre à la remorque. La Bouffonne étant stoppée à tribord de l’Olry, le youyou la quitte et aborde le vapeur. A 16 h. 10, aperçu par le travers tribord, à 150 m environ, un sillage ; presque aussitôt, aperçu le périscope du sous-marin. Canonné aussitôt celui-ci ; mis bâbord en avant toute, tribord en arrière 110 tours, la barre à droite toute, pour venir le plus rapidement possible sur le sous-marin. A 16 h. 12, ce dernier lance une seconde torpille sur le cargo qui est frappé à tribord arrière. On aperçoit distinc-tement le remous et le sillage dus au lancement de la torpille. Tiré aussitôt plusieurs coups de canon ; lancé deux grenades. Remis à l’eau la mine
Marseillaise et suivi pendant quelques instants la trace du sillage du sous-marin, trace qui disparaît presque aussitôt. Le sloop anglais lance également deux gre-nades.
De concert avec lui, effectué zigzags aux alentours de l’Amiral-Olry jusqu’à 17 h. 15. A 17 h. 20, hissé à bord le youyou de la Bouffonne et réembarqué l’équipage de l’Olry. Revenu aux abords du vapeur. Celui-ci, dont l’arrière s’est affaissé après la seconde torpille, s’enfonce peu à peu. A 17 h. 40, l’ar-rière est à fleur d’eau et, à 17 h. 45, l’avant se relève et le navire complètement redressé coule par l’arrière.
Échangé signaux avec sloop Lily qui reprend route vers l’O.-S.-O. A 18 h. 00, la Bouffonne reprend la route de Milo.
»

[Selon une signature apposée en marge, ce compte rendu est dû à la plume d’un officier de quart dé-nommé Delacroix.]
Dernière modification par Rutilius le ven. déc. 19, 2025 2:17 am, modifié 4 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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BOUFFONNE ― Dragueur-canonnière du type Friponne (1916~1925).

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,


Les circonstances du torpillage du paquebot mixte Médie,
survenu le 23 septembre 1917


I. ― Canonnière Bouffonne ― alors commandée par le lieutenant de vaisseau Antoine Hippolyte Napoléon FORTOUL, ― Journal de bord n° 7 /1917 ― 12 sept. ∽ 7 déc. 1917 ― : Service historique de la Défense, Cote SS Y 58, p. num. 423 à 426 (Extraits).

« Samedi 22 septembre 1917.

[Port de Bône]

................................................................................................................................

De 16 h.00 à 20 h.00

16 h.15 ― Rappelé au poste d’appareillage.

16 h.45 ― Sorti des passes. Empire, Médie et Hallebarde appareillent.

17 h.15 ― Routes diverses pour atteindre le convoi. Croisé chalutiers Vénus et Liberté.

17 h.30 ― Ligne de file.

18 h.05 ― Échange de signaux avec convoi. Route au N. 72 W. Pris la ligne de front.


De 20 h. 00 à 24 h. 00

Poste de veille.


21 h.30 ― Ligne de front. Bouffonne sur l’arrière tribord abordée par vapeur anglais Empire par le tra-vers de la passerelle.

_________________________________________________________________________________________


Mention marginale

« Dommages subis par la Bouffonne abordée par l’Empire :

― Passerelle bâbord et fanal avariés ;
― Bossoir youyou avant cassé ;
― Bossoir youyou arrière cassé ;
― Pont replié et fissuré au bossoir arrière ;
― Youyou écrasé ;
― Une bouée lumineuse écrasée.

L’officier en second,

Signé : Fl... »
_________________________________________________________________________________________

Dimanche 23 septembre 1917.

De 0 h.00 à 4 h.00


Poste de veille. Ligne de file.

De 4 h.00 à 8 h.00


Poste de veille. Service ordinaire à la mer.

6 h.15 ― Médie signale au convoi de prendre la formation de jour. Ligne de front. Bouffonne à tribord de l’Empire.


De 8 h .00 à 12 h.00

_________________________________________________________________________________________


Mentions marginales

• « 8 h.52 ― Médie convoyé par Bouffonne et Hallebarde est torpillé.

9 h.00 ― Médie coule à pic. »

• « Munitions dépensées dans le combat :

― 4 grenades
Guiraud, n°s 2559, 1758,907 éclatent bien, n° 3046 n’éclate pas ;
― Pièce avant, 1 douille
[...], 1 obus F. lesté ;
― Pièce arrière, 9 douilles
[...], 9 obus F.V. ; = 10 coups de canon.

L’officier en second,

Signé : Fl... »

• « Dommages subis pendant le tir :

― 1 capot de guindeau déchiré ;
― 1 verre de manomètre
Germain cassé ;
― 1 vitre de kiosque de navigation ;
― 1 verre montre habitacle ;
― 2 globes de photophore ;
― 1 porte-savon en porcelaine ;
― 1 glace supérieure du compas de relèvement ;
― 1 glace inférieure du compas de relèvement. »
_________________________________________________________________________________________


8 h.52 ― Médie torpillé. Poste de combat.

8 h.55 ― Lancé 2 grenades.

9 h.00 ― Lancé 2 grenades. Médie disparaît.

9 h.02 ― Tiré un coup de canon.

9 h.03 ― Aperçu un sillage. Tiré 4 coups de canon. Tiré un coup de canon.

9 h.10 ― Mouillé la mine.
[Mine Marseillaise]

9 h.12 ― Tiré 2 coups de canon.

9 h.17 ― Stoppé pour prendre un rescapé.

9 h.19 ― Remis en marche pour rallier la Hallebarde.

9 h.20 ― Stoppé pour prendre les rescapés.

9 h.32 ― Remis en marche.

9 h.15 ― Arrivée du Verdon et Corse.

9 h.50 ― Échangé signaux avec Hallebarde.

9 h.55 ― Stoppé pour prendre deux hommes, le commandant et le second.

10 h.00 ― Remis en marche. Route pour rallier le convoi N. 30 W.

10 h.40 ― Rompre du poste de combat.

11 h.20 ― Hallebarde tire deux coups de canon. Aperçu un vapeur droit devant.

11 h.20 ― Fait route pour rallier convoi.


De 12 h.00 à 16 h.00

Poste de veille.

13 h.05 ― Stoppé pour hisser la mine à bord.

13 h.17 ― Remis en marche, route au N. 4 W.

15 h.00 ― Croisé l’Algol ; échange de signaux.


De 16 h.00 à 20 h.00

16 h.15 ― Aperçu une masse noire suspecte sur l’avant à ¼ par tribord. Poste de combat. Reconnu deux cachalots.

16 h.30 ― Fait rompre du poste de combat.


................................................................................................................................

[Lundi] 24 septembre 1917

................................................................................................................................

De 8 h.00 à 12 h.00

................................................................................................................................

10 h.45 ― Port de Marseille. Entrée dans le Vieux Port.

10 h.52 ― Accosté au quai de la
Compagnie transatlantique.

10 h.55 ― A poste.

11 h.00 ― Débarquement des naufragés.
»


II. ― Canonnière Bouffonne, Journal de navigation n° 4 /1917 ― 29 juill. ∽ 2 sept. 1917 ― : Service historique de la Défense, Cote SS Y 58, p. num. 905 à 909. (Extraits).

« Samedi 22 septembre 1917.

................................................................................................................................

Très beau temps.

16 h.35 ― Appareillé du port de Bône.

17 h.00 ― Pris poste à droite du convoi.

18 h.00 ― Route au N. 72 W. Le convoi en ligne de front BiskraMédieEmpire, Bouffonne à 20° sur l’arrière du travers de l’Empire.

20 h.00 ― En vue des feux du Cap de Fer et du Cap de Garde.


_________________________________________________________________________________________

Ordres pour la nuit.
Convoi MédieBiskraEmpire.

Formation de jour ci-contre sera gardée jusqu’au coucher de la lune :


[...]
Au-delà, ligne de file.
Route : 26’ au N. 72 W. – Puis 15,5’ au S. 86 W. – Puis 63,5’ au N. 40 W. – Enfin, au N. 18 W. pour entrer à Bône.
Vitesse : 11 nœuds 5.
Voir tableau des consignes : signaux spéciaux en cas de rencontre de sous-marin.

A. Fortoul.
_________________________________________________________________________________________



20 h.00 à 24 h.00

Très beau temps. Formation de jour du convoi : ligne de file Bouffonne sur l’arrière tribord du travers de l’Empire.

21 h.40 ― Route au N. 40 W. Au changement de route, l’Empire est venu brusquement sur la droite et nous aborde par le travers, nous faussant et cassant plusieurs rambardes et le bossoir avant du youyou.
Pris ligne de file, Bouffonne en queue.

0 h.00 à 4 h.00

Route au N. 40 W. vrai. L’allure de l’Empire diminue légèrement jusqu’à 1 h 30 ; allure normale jusqu’à la fin du quart.

A 3 h.30, venu au N. 18 W. Beau temps. Rien de particulier.

4 h.00 à 8 h.00

Beau temps clair. La ligne de file derrière Empire. Au petit jour, pris la formation indiquée à droite de l’Empire à 20° arrière travers. A 7 h.00, venu 10° sur la gauche pour communiquer avec Hallebarde. Épontillé le youyou depuis le côté gauche passerelle.

________________________________________________________________________________________

En marge : « 5 h.55 ― L.* = 38° 35’ 6 N. ∽ G.* = 5° 59’ 2 E. »
________________________________________________________________________________________

8 h.00 à 12 h.00

Très beau temps. Route au N. 18 W. Le convoi en ligne de front, Bouffonne à 20° sur l’arrière du travers de l’Empire.

Formation du convoi :

[...]

8 h.52 ― Par 39° 09’ N. et 5° 23’ E., Médie torpillée par tribord arrière. Le bâtiment s’enflamme immédiatement et coule par l’arrière.
Rappelé aux postes de combat. Le reste du convoi fait route à l’Ouest.

8 h.55 ― Lancé la première grenade.

9 h.00 ― Médie disparue. En remontant en direction du soleil, lancé quatre grenades.

9 h.02 ― Aperçu un objet ressemblant à un périscope. Tiré quatre coups de canon. Mise à l’eau de la mine
Marseillaise.

9 h.12 ― Tiré deux coups de canon sur un objet suspect.

Manœuvré pour le sauvetage des rescapés.

9 h.15 ― Verdon et Corse arrivent.

9 h.50 ― Échangé signaux avec Hallebarde.

9 h.55 ― Le commandant et le second de la Médie embarquent à bord.

11 h.20 ― Hallebarde tire un coup de canon à bâbord et à tribord.

Fait rompre du poste de combat.

11 h.15 ― Route au N. 70 W.

12 h.00 à 16 h.00

Très beau temps. Route au N. 4 W. pour rattraper le convoi EmpireBiskraHallebarde.

13 h.05 ― Stoppé pour rentrer la mine
Marseillaise.

13 h.17 ― Remis en marche.

15 h.00 ― Croisé sloop Algol. Échangé signaux à bras.


16 h.00 à 20 h.00

Suivi l’Empire dans ses eaux, à grande distance.
A 18 h.10, venu au N. vrai. Réglé les machines à 195 tours pour la nuit.
A 18 h.00, un sloop (Aldébaran ou Antarès) échange signaux avec Hallebarde. Cette dernière semble accoster le sloop.
A 20 h.00, les deux patrouilleurs sont par notre travers bâbord, à 500 m environ.


_________________________________________________________________________________________

En marge : « 18 h.35 ― L.* = 40° 47’ 6 N. ∽ G.* = 5° 14’ 5 E. »
_________________________________________________________________________________________

Ordres pour la nuit

20 h.40 ― Route au N. 20 vrai (W. = - 8) jusqu’à 23 h.00 A ce moment, venir au N. 1 W. vrai jusqu’à 6 h.00 du matin. A 6 h.00, mettre le cap sur Planier et rectifier la position avec les feux pour passer au point d’arraisonnement : 6’ au S. 28 E. de Planier.
Me prévenir de tout incident intéressant.

A. Fortoul.
_________________________________________________________________________________________


[Lundi] 24 septembre [1917]

................................................................................................................................

De 8 h.00 à 12 h.00

................................................................................................................................

10 h.55 ― Accosté au quai de la Compagnie transatlantique. Jusqu’à 11 h.55, débarquement des naufragés. A midi, mis au poste d’appareillage et sorti du port. »
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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