Constitution du Bataillon à la date du 26 avril 1915
État-Major :
HELLÉ Émile, chef de bataillon, Chef de corps
MIRAUCHAUX Henri, lieutenant, officier adjoint
PREISIG Charles, sous-lieutenant, officier d'approvionnement
LAJVANIO Joseph, Médecin-Major de 2e classe, médecin chef de service
LAUGIER Henri, Médecin Aide-Major de 1e classe, médecin
S.H.R. :
Sous-officier : 20
Troupe 217
Peloton de Mitrailleuses :
HURTE Henri, sous-lieutenant, commandant le peloton de mitrailleues
Sous-officiers : 5
Troupe : 77
1ère Cie
LOQUÈS Rosalinde, lieutenant, Cdt de compagnie
MAUREL Marie, sous-lieutennant, chef de section
LAUCHARD Louis, sous-lieutennant, chef de section
Sous-officiers : 8
Troupe : 175
2e Cie
FERRAND Gabriel, capitaine, Cdt de compagnie
CARCAU Jean, sous-lieutennant, chef de section
ALQUIER-BOUFFARD Louis, sous-lieutennant, chef de section
Sous-officiers : 11
Troupe : 166
3e Cie
MARNET, capitaine, Cdt de compagnie
BESANÇON, sous-lieutenant, chef de section
MOREAU, sous-lieutenant, chef de section
Sous-officiers : 15
Troupe : 151
4e Cie
MARTIN Paul, capitaine, Cdt de compagnie
ABBO Albert, lieutenant, chef de section
FOUQUEZ-DUPARC Pierre, sous-lieutenant, chef de section
Sous-officiers : 17
Troupe : 163
5e Cie
BRÉMOND Arsène, capitaine, Cdt de compagnie
MARTY René, sous-lieutenant, chef de section
MATHIEU Philippe, sous-lieutenant, chef de section
ALBERTINI Jean-Baptiste, sous-lieutenant, chef de section
Sous-officiers : 11
Troupe : 176
6e Cie
GUILLERMET Gustave, lieutenant, Cdt de compagnie
BURDALLET Maurice, lieutenant, chef de section
MORIEZ René, sous-lieutenant, chef de section
Sous-officiers : 11
Troupe : 162
ALSACE - Sud-Ouest de Colmar - près du Petit-Ballon
L'HILSENFIRST
(4 Juin-21 Juin 1915)
Du 4 au 13 juin, reconnaissances et préparatifs d'attaque sur l'Hilsenfirst. La lutte commence le 14 Juin. Les journées des 14, 15, 16 sont marquées par de violents combats contre un ennemi bien organisé et de beaucoup supérieur en nombre. Ses meilleurs retranchements lui sont enlevés, et il ne peut, malgré ses assauts furieux et répétés, venir à bout d'un détachement, qui, par suite de circonstances malheureuses, se trouve encerclé.
Pendant quatre jours et trois nuits, la 6e Compagnie complètement cernée résiste héroïquement, malgré le manque de vivres et de munitions, à toutes les attaques dirigées contre elle.
Le Lieutenant MOREAU, par sa bravoure et son activité a été l'âme de la défense. Pour
commémorer ce bel exploit, le Général de MAUD'HUY Commandant la 7e Armée, décide que la 6e Compagnie s'appellera désormais : « Compagnie SIDI-BRAHIM ».
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Journal officiel du 29 juillet 1915 page 5195
Nomination dans la Légion d'honneur pour chevalier
(Pour prendre rang du 23 juin 1915.)
M. MANHÈS, capitaine au 7e bataillon de chasseurs : a conduit brillamment sa compagnie à l'attaque d'un bois fortement organisé qu'il a enlevé et dépassé malgré des pertes sérieuses, prenant une mitrailleuse et faisant des prisonniers. Sa compagnie ayant été, ainsi qu'une unité voisine, cernée dans ce bois, a pris le commandement du détachement. Bien que blessé, a organisé la résistance et brisé les contre-attaques de l'ennemi en lui infligeant des pertes sérieuses, gardant prises et prisonniers. A soutenu, par sa continuelle gaieté, son entrain et son allant, le moral de son détachement qu'il a maintenu pendant trois jours dans cette situation jusqu'à ce qu'il ait été délivré.
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CITATION A L'ORDRE DE L'ARMÉE, N° 26 du 5 Juillet 1915
La Compagnie des volontaires des 7 e et 13e B. C. A., sous les ordres du Capitaine
REGAUD :
«
Compagnie d'élite, ayant reçu l'ordre de se porter au secours d'une Compagnie cernée depuis trois jours et trois nuits par l'ennemi, a rempli sa mission avec enthousiasme et l'apleinement réussie grâce à la vigueur et à la rapidité de son attaque. Après avoir crevé leslignes ennemies, dégagé ses camarades et fait plus de 60 prisonniers, a élargi son succès ets'est organisée avec ardeur, sur le terrain conquis
».Historique du 7 e BCA (anonyme, Imprimerie Olivier-Joulian, DRAGUIGNAN 1920)
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2 juin 1915
Le capitaine MANHÈS du 13e Bataillon passe au 7e Bataillon où il prend le commandement de la 6e Cie.
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14 juin 1915
Ordre d'attaque
Au signal donné par le Cdt le bataillon débouchera dans les conditions suivantes : 6e compagnie, derrière la 6e Cie : 1ère Cie à droite, 4e Cie ; derrière 1ère et 4e Cies, la 5e Cie, encadrée à droite par le peloton de mitrailleuses, à gauche par les éclaireurs (Section d'Éclaireurs du Bataillon aux ordres du sous-lieutenant MUAU) ; puis 3e Cie encadrée à droite par la 1/2 Cie de Mitrailleuses de brigade et à gauche par la Section du Génie ; enfin la 2e Cie.
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L'opération débute par un bombardement qui commence à midi et dure jusqu'à 15 h. 30.
A 15 h. 30, la 6e Cie, puis les 1ère et 4e Cies débouchent des tranchées Nord-Est du Langenfeldkopf puis se dirigent vers le Wüsken-Runz (Wustenrunz) et s'engagent de ce ravin. On entend, à ce moment, une fusillade assez vive. Les capitaines MARTIN (Cdt la 4e Cie) et TIERSONNIER *, le sous-lieutenant PAUCHARD (de la 1ère compagnie) sont tués penant la traversée du ravin. (page 12/60), puis une section environ de la 1ère Cie débouche à la lisière S.O. de la lisière du Bois-Inférieur et se porte sur les ouvrages du Sommet, en même temps des chasseurs sont vus à la lisière supérieure du Bois-Inférieur vers les Epaulettes, tout semble indiquer que le Bois-Inférieur est en notre possession.
A ce moment, le commandant se porte en avant avec la 5e Cie suivie des 3e et 2e Cies arrivées à proximité de la tête du ravin de Wüsten-Runz. Les premiers éléments de la 5e Cie (sous-lieutenant MARTY) sont arrêtés par un feu peu nourri mais très précis d'éléments ennemis occupant un blockhaus à la tête du ravin.
Le Commandant ** est blessé en cherchant à reconnaître ce blockhaus (16 h. 15). Le capitaine MARNET prend le commandant du Bataillon.
2 sections de la 5e Cie puis 1 de la 3e Cie et 1 de la 2e Cie, 2 compagnies du 13e B.C.A. sont engagés successivement pour enlever ou tourner l'ouvrage. On ne peut arriver à dépasser le Wüsten-Runz qui paraît être pris d'enfilade par des mitrailleuses placées aux abords du grand chemin qui monte à la côte 1000,8. Il semble donc que la ligne ennemie s'est immédiatement refermée sur éléments des 6e, 4e et 1ère Cies qui ont passés le ravin, la liaison avec ces éléments est activement recherchée, mais elle ne peut être réalisée, la lisière du Bois-Inférieur paraissant garnie sur tous les points.
Quatre prisonniers faits par la 6e Cie ont cependant pu passer par la lisière Sud avant que celle-ci fut regarnie.
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Le Bataillon a subi des pertes sensibles. Outre le Commandant blessé, les capitaines MARTIN, TIERSONNIER et le S/Lt PAUCHARD tués, la 3e Cie a perdu le S/Lt BRUNET, blessé, la 5e Cie, le S/Lt MARTY, blessé, 6 officiers disparus. (VOIR les pertes du 7e BCA à la page 13/60)
15 juin 1915
7 heures du matin - Vers la même heure, une fusillade assez forte éclate à la lisière supérieure du Bois en Brosse. Ce sont probablement les 6e et 4e Cies qui sont restés dans le bois qui sont attaqués. On fait tirer le 75 sur la lisière ouest du bois en Brosse, cela suffit pour arrêter l'attaque allemande.
On voit très nettement des chasseurs dans une clairière du Bois supérieur, ce qui indique la présence d'unités du Bataillon dans ce bois. Le chef de bataillon LARDANT du 213e prend le commandement du Bataillon.
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16 juin 1915
Dans la journée, on a pu correspondre avec les chasseurs du Bataillon encerclés dans le Bois inférieur. On a appris notamment que 6 officiers sont présents. Ce sont le Capitaine MANHES, légèrement blessé, les lieutenants GUILLERMET, BURDALLET, les sous-lieutenants MOREAU, FOULQUE, DUPARIS, le sous-lieutenant DE BENOIST, grièvement blessé. En outre 120 chasseurs sont présents (page 15)
17 juin 1915
Ordre d'opérations :
Toutes les opérations vers l'HILSENFIRST n'ont qu'un but : délivrer le groupe MANHÈS (affaire d'honneur qui vaut tous les sacrifices). L'attaque sera menée par le commandant LARDANT. Il aura sous ses ordres 2 compagnies commandées, l'une par le capitaine REGAUD du 13e Bataillon, l'autre par le capitaine TOURNADE du 53e.
Les 7e et 13e Bataillons formeront par moitié la compagnie REGAULT. Les 5e et 53e formeront la compagnie TOURNADE. Le peloton fourni par le 7e Bataillon comprend le sous-lieutenant CARCAU et l'adjudant-chef POEZ (?). Le commandant prend les dispositions suivantes :
L'attaque aura lieu à 18 h.
Points de départ : Tranchée en V et Tranchée Vermiculaire
1) Cie REGAUD en 1ère ligne, suivie à 200 m. par la Cie TOURNADE - Direction le centre du Bois Inférieur (lisière Est)
La Cie REGAUD doit rejoindre le détachement MANHÈS
2) La Cie TOURNADE doit élargir la brèche faite et lier son action à celle de la Cie FRANCE (?) du 13e bataillon qui attaque la lisière S.O. du Bois Inférieur.
On fait comprendre au détachement MANHÈS qu'après un bombardement sérieux, une tentative nouvelle va être faite pour les délivrer.
L'attaque n'est déclenchée qu'à 18 h. 30 par suite du retard occasionné par un tir de barrage qui arrête net la Cie TOURNADE.
La Cie REGAUD saute dans le bois et tend la main au détachement MANHÈS. Elle n'est suivie que par une seule section de la Cie TOURNADE.
A 19 heures, les ouvrages de la lisière S.O. tombent entre nos mains avec environ 60 prisonniers.
La 2e Cie, puis la 5e (?) Cie font face à gauche et prennent la liaison à 19 h. 30 avec la Cie REGAUD qui occupe les anciens emplacements du détachement MANHÈS. Les 1ère et 3e Cies restent en réserve près du Wüsten-Runz.
Le détachement MANHÈS est retrouvé au complet ; savoir (6 officiers dont 1 blessé) ; 132 hommes dont 24 blessés. Il n'a perdu que 2 tués et 3 blessés et il ramène 10 prisonniers, une mitrailleuse et un important butin (voir rapport du capitaine MANHÈS annexé à Journal de Marche).
* M. TIERSONNIER, lieutenant au 213e régiment d'infanterie passe au 7e bataillon de chasseurs alpins à dater du 30 mai 1915 (J.O. du 9 juin 1915 page 3732)
** Chef de bataillon HELLÉ
Sources :
7e bataillon de chasseurs à pied : J.M.O.
J.M.O. - 27 juillet 1914-13 avril 1915 - 26 N 817/14
(pages 10 et suivantes/60)
https://www.memoiredeshommes.defense.go ... mage/24528
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VOIR l'importante étude :
Charles Barberot
Parcours d'un officier français à la veille de la Grande Guerre
https://charlesbarberot.fr/le-sommet-de ... juin-1915/
Eric Mansuy a participé à ce travail, lequel est bien connu de ce forum et que je salue cordialement.