Bonjour,
Merci à humanbonb pour cette réponse et un grand merci à Guy pour ses très intéressants messages, techniques mais abordables de ce fil.
Ce 155 mm GPF n’est pas forcément « mort » mais en mauvaise posture. AEF en Argonne septembre 18.
Une légende indique « projeté par un tir direct » une autre indique « basculé dans / par un trou d’obus ». Je pense que cette dernière est plus crédible car j’ai du mal à imaginer la puissance d’un obus pouvant projeter une telle masse. D’autant plus que la pièce et alentours ne semblent pas abimés.
Cordialement,
Cyrille
La mort des canons sur le champ de bataille
Re: La mort des canons sur le champ de bataille
Bonsoir,
Ce 155 GPF a basculé dans un mauvais chemin, il ne présente d'ailleurs aucune avarie causée par une détonation d'obus de gros calibre. Il existe des photos de mortiers allemands de 21 cm renversés par des explosions d'obus français de gros calibre, ils en portent les stigmates...
L'offensive américaine en Argonne a été marquée par de formidables embouteillages qui ont paralysé l'Armée américaine pendant des jours.
Avec la suffisance propre aux Yankees, les officiers américains pensaient pouvoir se passer de tout "conseil" des états-majors français qui avaient pourtant fait l'apprentissage de la logistique moderne depuis 1915!
Il faut aussi rappeler que les américains ne voulaient qu'un seul type de canon long, le 155 GPF, à l'exclusion de tout autre matériel.
Sur ce dernier point, on peut leur donner raison mais, au second semestre 1918, la totalité de la production du 155 GPF allait à l'AEF, au détriment de notre Armée. Celle-ci aurait souhaité augmenter ses dotations, tant ce chef d'œuvre du chef d'escadron Filloux, entré en service en 1917 lors de l'offensive des Flandres, présentait de qualités.
Cordialement,
Guy François.
Ce 155 GPF a basculé dans un mauvais chemin, il ne présente d'ailleurs aucune avarie causée par une détonation d'obus de gros calibre. Il existe des photos de mortiers allemands de 21 cm renversés par des explosions d'obus français de gros calibre, ils en portent les stigmates...
L'offensive américaine en Argonne a été marquée par de formidables embouteillages qui ont paralysé l'Armée américaine pendant des jours.
Avec la suffisance propre aux Yankees, les officiers américains pensaient pouvoir se passer de tout "conseil" des états-majors français qui avaient pourtant fait l'apprentissage de la logistique moderne depuis 1915!
Il faut aussi rappeler que les américains ne voulaient qu'un seul type de canon long, le 155 GPF, à l'exclusion de tout autre matériel.
Sur ce dernier point, on peut leur donner raison mais, au second semestre 1918, la totalité de la production du 155 GPF allait à l'AEF, au détriment de notre Armée. Celle-ci aurait souhaité augmenter ses dotations, tant ce chef d'œuvre du chef d'escadron Filloux, entré en service en 1917 lors de l'offensive des Flandres, présentait de qualités.
Cordialement,
Guy François.
Re: La mort des canons sur le champ de bataille
Bonsoir,
Je suis en train de lire le témoignage assez intéressant d’un lieutenant américain de l’EM du 81e RAL. L’action se déroule le 13 juillet 1918 au sud de Château Thierry. Il relate l’éclatement présumé d’un tube. L’auteur ne précise pas explicitement si, dans ce cas, il s’agit de canons de 75 ou de 145 long ou 155 GPF, ces deux derniers équipant le 81e RAL.
Ci-dessous le texte original, puis ma traduction.
<< Next morning, since one of the American guns had blown up during our bombardment, I went over with another to inquire into the cause. A spectator had been killed. At the moment of the explosion they had thought it a German shell bursting among them, and one of the gunners, though blown bodily some distance from the cannon, had picked himself up and rushed back through the smoke, crying: "Come on, soak it to them again!"
It was hard to determine exactly why the gun had blown up. But the reason for these accidents seems to be often this: In the course of heavy firing, a shell is carelessly inserted in the breech; the breech lock won't close properly; so the breech is reopened and the shell given an extra shove or knock into place. This knock further loosens the highly sensitive fuse on the nose of the shell, and when the cannon is fired, the shell explodes prematurely in the tube.>>
Le lendemain matin, comme l'un des canons américains avait explosé pendant notre bombardement, je suis allé sur place avec quelqu’un d’autre pour me renseigner sur la cause.
Un spectateur été tué. Au moment de l'explosion, ils ont cru qu'il s'agissait d'un obus allemand qui éclatait parmi eux, et l'un des artilleurs, bien que projeté à distance du canon, s'était relevé et s'était précipité dans la fumée en criant : « Allez, arrosez-les encore ! »
Il était difficile de déterminer exactement pourquoi le canon avait explosé. Mais la raison de ces accidents semble souvent être la suivante : au cours d'un tir intense, un obus est inséré négligemment dans la culasse, le verrou de culasse ne se ferme pas correctement, la culasse est donc rouverte et l'obus reçoit une poussée supplémentaire, ou un coup, pour le remettre en place. Ce coup libère la fusée extrêmement sensible de l'obus, et lors de la mise à feux, l'obus explose prématurément dans le tube.
Cdlt,
Cyrille
Je suis en train de lire le témoignage assez intéressant d’un lieutenant américain de l’EM du 81e RAL. L’action se déroule le 13 juillet 1918 au sud de Château Thierry. Il relate l’éclatement présumé d’un tube. L’auteur ne précise pas explicitement si, dans ce cas, il s’agit de canons de 75 ou de 145 long ou 155 GPF, ces deux derniers équipant le 81e RAL.
Ci-dessous le texte original, puis ma traduction.
<< Next morning, since one of the American guns had blown up during our bombardment, I went over with another to inquire into the cause. A spectator had been killed. At the moment of the explosion they had thought it a German shell bursting among them, and one of the gunners, though blown bodily some distance from the cannon, had picked himself up and rushed back through the smoke, crying: "Come on, soak it to them again!"
It was hard to determine exactly why the gun had blown up. But the reason for these accidents seems to be often this: In the course of heavy firing, a shell is carelessly inserted in the breech; the breech lock won't close properly; so the breech is reopened and the shell given an extra shove or knock into place. This knock further loosens the highly sensitive fuse on the nose of the shell, and when the cannon is fired, the shell explodes prematurely in the tube.>>
Le lendemain matin, comme l'un des canons américains avait explosé pendant notre bombardement, je suis allé sur place avec quelqu’un d’autre pour me renseigner sur la cause.
Un spectateur été tué. Au moment de l'explosion, ils ont cru qu'il s'agissait d'un obus allemand qui éclatait parmi eux, et l'un des artilleurs, bien que projeté à distance du canon, s'était relevé et s'était précipité dans la fumée en criant : « Allez, arrosez-les encore ! »
Il était difficile de déterminer exactement pourquoi le canon avait explosé. Mais la raison de ces accidents semble souvent être la suivante : au cours d'un tir intense, un obus est inséré négligemment dans la culasse, le verrou de culasse ne se ferme pas correctement, la culasse est donc rouverte et l'obus reçoit une poussée supplémentaire, ou un coup, pour le remettre en place. Ce coup libère la fusée extrêmement sensible de l'obus, et lors de la mise à feux, l'obus explose prématurément dans le tube.
Cdlt,
Cyrille
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- Inscription : lun. août 08, 2005 2:00 am
Re: La mort des canons sur le champ de bataille
Bonjour,
Il me semble que la culasse de cette pièce ait subit un dévirage.
En revanche, je ne suis pas persuadé que que cela puisse déclencher la fusée.
Cordialement,
Cyril
Il me semble que la culasse de cette pièce ait subit un dévirage.
En revanche, je ne suis pas persuadé que que cela puisse déclencher la fusée.
Cordialement,
Cyril
Re: La mort des canons sur le champ de bataille
Bonjour à tous,
Merci Cyril pour ta réponse. Je suis novice sur le sujet, peux-tu expliquer ce qu’est, en l’occurrence, un « dévirage ».
D’autre part, l’auteur du témoignage fait état de la tendance des 145 L à éclater.
Cordialement,
Cyrille
Merci Cyril pour ta réponse. Je suis novice sur le sujet, peux-tu expliquer ce qu’est, en l’occurrence, un « dévirage ».
D’autre part, l’auteur du témoignage fait état de la tendance des 145 L à éclater.
Cordialement,
Cyrille