Bonjour à tous, bonjour Jean-Claude
Je me permets d'intervenir dans cette discussion tout simplement pour dire que j'ai été confrontée aux mêmes problèmes que vous, lorsque j'ai décidé de retranscrire la correspondance de mon grand-père ...pour la sauvegarder !...
En effet, cette correspondance s'effaçait à la longue, ayant été écrite la plupart du temps dans de très mauvaises conditions, au crayon à encre ou au crayon de papier, sur de petites cartes-lettres, sur des feuillets arrachés à un carnet, ou sur n'importe quel support de papier en cas de pénurie de véritable papier à lettre ! De plus, mon G-P écrivait tout petit pour pouvoir en mettre davantage, car il était bavard. Il a donc fallu que je m'arme d'une grosse loupe et de beaucoup de patience pour déchiffrer de tels écrits. Cela m'a pris un "certain" temps !
Heureusement, je n'ai pas été confrontée à un problème d'orthographe, mon G-P étant rédacteur-journaliste dans le civil. Il avait notamment fait ses humanités dans un Séminaire, et avait réussi par la suite un examen pour passer officier, en même temps qu'un professeur de la Sorbonne. C'était en février 1915, lorsqu'il était sergent-instructeur de nouvelles recrues à Villemoustaussou, dans l'Aude (malheureusement, cette réussite ne lui servit à rien, ni à son épouse du reste, puisqu'il est mort sur un champ de bataille, en septembre de la même année, avant d'être nommé officier !).
Mon problème à moi était le suivant :
fallait-il, ou non, tout rendre public (y compris les mots d'amour, les poèmes destinés à ma grand-mère, ses petites confidences et réflexions très personnelles, ciblant parfois des parents, des collègues de son journal, des militaires divers, des villageois, voisins de naguère et nommément désignés, etc..) ou ne publier sur Internet que de larges extraits de cette correspondance privée, et ce, en supprimant soigneusement les noms des personnes que mon grand-père citait ? C'était pour moi un véritable dilemme.
Donc, pour respecter la déontologie et ne pas commettre d'atteintes à la vie privée, j'ai opté pour la deuxième solution. Cela donne ceci :
http://genealia.com/temoignages/temoign ... cloux.html
En pratique, j'ai d'abord retranscrit fidèlement tous les écrits de mon grand-père, et en ai fait un fascicule agrémenté de photos et de cartes que j'ai offert à chacun de mes cinq enfants. Pour eux, ai-je pensé, il n'y avait pas lieu de censurer quoi que ce soit.
Puis, j'ai épuré le texte intégral pour une diffusion grand public. C'est donc devenu un témoignage parmi d'autres, rendant hommage à nos poilus et donnant certains renseignements sur la vie des tranchées.
Voilà comment j'ai résolu mon problème !
Bon week-end à tous.
Cordialement.
Mounette.
"Tes yeux brillaient moins aujourd'hui /Dis-moi, dis-moi pourquoi chère âme /Dis-moi quel chagrin, quel ennui /Mettait un voile sur leur flamme." - Sergent Ducloux Désiré, dit Gaston - 146° RI