J’ouvre ce fil dans la rubrique Soldats de la Grande Guerre suite à une question de Serge Michel à propos du caporal PERE Emile du 206e RI, postée dans un autre sujet : pages1418/forum-pages-histoire/Generali ... 0731_1.htm
Sur le coup je n’avais pas "percuté"

(Source : Marc DELFAUD, Carnets de guerre d’un hussard noir de la République, préface d’Antoine Prost, Publié sous la direction du général André Bach, éditions italiques, 2009, 680 p.)
Samedi 9 janvier
… Peu après arrive un message informant la brigade qu’un officier d’artillerie vient de tuer à coups de revolver un fantassin du 206 à Champenoux.
Des détails nouveaux arrivent bientôt, concernant cet assassinat. Tout d’abord le rapport médical, qui vise évidemment à couvrir l’officier : un homme a été blessé d’un coup de revolver par un officier d’artillerie à la suite d’un incident. L’homme a une plaie à l’estomac et paraît gravement atteint. Il a été dirigé sur l’hôpital de Nancy. Puis c’est le rapport du capitaine Deschamps, à la compagnie duquel appartient la victime : « Un caporal et un homme, tous deux ivres, sortaient d’un cabaret de Champenoux. Un officier d’artillerie les rencontra, et les hommes étant rentrés en rébellion, l’officier tira sur l’un d’eux un coup de revolver. Le blessé a été évacué. L’autre a été incarcéré à la prison d’Essey »…
Dimanche 10 janvier
… J’ai appris ce matin de nouveaux détails sur le drame de Champenoux, lesquels pour n’être pas officiels ne s’en rapprochent que davantage de la réalité : un caporal et un homme de la 24e sortaient d’un cabaret de Champenoux fortement éméchés. Un lieutenant d’artillerie vint à passer et leur fit une observation qui fut assez mal reçue. Furieux, l’officier fit appréhender le soldat et le fit ligoter. Ce que voyant, le caporal prit son couteau pour trancher les liens. Ce que voyant, le lieutenant eut peur et abattit l’homme à coups de revolver. L’infortuné est mort maintenant. Il était père de famille. Quant au meurtrier, il ne sera pas inquiété : n’est-on pas en guerre ? Telles sont les méthodes en usage dans l’armée française.
Si ce court extrait vous donne l’envie d’en savoir plus sur M. Delfaud et son témoignage, vous pouvez consulter le blog de Jeanne Delfaud (la fille de l’instituteur charentais, à l’origine de la publication des carnets de son père) riche de très nombreux documents :
http://picasaweb.google.com/jeanne.delfaud/
Amis forumeurs, avez-vous dans vos archives d'autres exemples de ce genre "d'incidents de discipline" ?
Bien cordialement,
Guilhem.