Bonjour à tous,
Un grand merci à Fab1, Achache, Sthan@gusto et Patrice Pruniaux1 qui m'ont mis sur la voie du Lieutenant Damiens 39 RI 13ième Bat 10ième Cie.
J'ai repris les JMO du 39 RI et de la 130 DI et ai trouvé sa nomination de "sergent fourrier" à la C H R (JMO 39 RI) le 22/05/1915 ordre du Rt 210.
Ma première question porte sur "fourrier" et C.H.R.
Le 16/06/15, il reçoit le grade de s/lieutenant 39RI? 3 Bat 10 Cie et a pour capitaine VAUDREMER, S/lieutenant LABRUDE, BOISDON et en ième DAMIENS.
Le 8/07/15, le 130 DI est constitué
Le 27/10/15, il est cité (ordre 103) "Officier bombardier depuis le début de la campagne, s'est dépensé sans compter pour faire rendre à ses canons de tranchée le maximum d'effet, malgré les bombardements intenses auxquels il était soumis".
Le 26/04/16, il accède au grade de Lieutenant de réserve (N°25) et de sous lieutenant à titre définitif le 7/08/16. Pouvez-vous me donner des explications sur ces nominations provisoires et définitives?
Le 8/06/16, il est cité à l'ordre de la brigade du 39 RI: "Officier pionnierremarquable du 39 RI. A assuré tant en Artois qu'en Lorraine, l'exécution de travaux longs et difficiles souvent sous les bombardements et presque toujours en pleine nuit".
Participe aux combats de la crête de Fleury et défile avec ses hommes "devant le général". Où? A chalons ? Quel général?
Il décède le 20 ou le 21/11/16 au camp Romain près de Châtillon sous les côtes dans les hauts de Meuse: Les travailleurs cités sont-ils les pionniers?
Je voudrai savoir quel type de travail il effectuait et son rapport avec le Génie et la compagnie des mitrailleuses car mon grand-père est cité dans les croix de bois sous le pseudo de Berthier.
"Morache" est-il Morlaville ? 9 Cie du 3 Bat.
Il a eu la Légion d'honneur à titre posthume er la médaille militaire avec palme et citations mais je na sais à quelle date.
Cordialement à tous.
les pionniers
Re: les pionniers
Ma première question porte sur "fourrier" et C.H.R.
.
Bonjour,
Marie

Pour le Fourrier (caporal ou sergent), voyez:
pages1418/forum-pages-histoire/Generali ... htm#t77146
Pour la CHR (compagnie qui regroupe les brancardiers, musiciens et autres hommes qui ne sont pas dans les compagnies ordinaires) vous pouvez voir:
pages1418/forum-pages-histoire/abreviat ... htm#t64534
en entrant fourrier puis CHR dans le moteur de recherche vous aurez en outre de nombreuses autres occurrences sur ces deux questions souvent et abondamment traitées...
voyez aussi, dans un JMO ou l'autre, un "ordre de bataille" qui vous donnera un aperçu plus concret de cette CHR.
Quelle est votre source ? Noté dans le JMO ? A quelle date ? Je pense qu'il s'agit du général de DI... mais il faut recouper avec une autre indication; voir dans le JMO s'il y a mention de "revue par le général" ou chose semblable... Voir éventuellement dans le JMO de la DI.défile avec ses hommes "devant le général".
Vous trouverez peut être des choses qui vous intéressent dans le JMO Génie de la 130 DI, ici:son rapport avec le Génie et la compagnie des mitrailleuses
http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... qid=sdx_q7
Quant à la CM (Compagnie de Mitrailleuses) chaque régiment en avait plusieurs. Il faudrait savoir laquelle vous intéresse, et voir dans le JMO du RI ce qui la concerne.
Bien à vous,
[:achache:1]
Achache
Émouvante forêt, qu'avons-nous fait de toi ?
Un funèbre charnier, hanté par des fantômes.
M. BOIGEY/LAMBERT, La Forêt d'Argonne, 1915
Émouvante forêt, qu'avons-nous fait de toi ?
Un funèbre charnier, hanté par des fantômes.
M. BOIGEY/LAMBERT, La Forêt d'Argonne, 1915
- marierigaud
- Messages : 18
- Inscription : dim. oct. 10, 2010 2:00 am
Re: les pionniers
Merci Hachache,
Je n'ai pas eu le temps de faire toutes les recherches mais je peux citer le texte du JMO du 39 RI à la date du 14 juillet 16:
"A 10h30, le régiment composé de 2bataillons de 3 compagnies... est embarqué en auto pour se rendre à Chalons oùle général Gouraud commandant la IV armée le passe en revue à 14h sur le champ de manoeuvre.A 16h30, le régiment s'embarque en auto pour se rendre à ses cantonnements".
Pour les CHR, j'ai lu dans le forum que vu l'ampleur des travaux de tranchées, le génie déléguait à certaines compagnies les travaux qu'il ne pouvait pas réaliser.
Pour le vocable "fourrier", s'agit-il pas plutôt de pionnier? Il est souvent qualifié d'officier pionnier ou bombardier.
Encore merci pour votre diligence et votre savoir.
Je n'ai pas eu le temps de faire toutes les recherches mais je peux citer le texte du JMO du 39 RI à la date du 14 juillet 16:
"A 10h30, le régiment composé de 2bataillons de 3 compagnies... est embarqué en auto pour se rendre à Chalons oùle général Gouraud commandant la IV armée le passe en revue à 14h sur le champ de manoeuvre.A 16h30, le régiment s'embarque en auto pour se rendre à ses cantonnements".
Pour les CHR, j'ai lu dans le forum que vu l'ampleur des travaux de tranchées, le génie déléguait à certaines compagnies les travaux qu'il ne pouvait pas réaliser.
Pour le vocable "fourrier", s'agit-il pas plutôt de pionnier? Il est souvent qualifié d'officier pionnier ou bombardier.
Encore merci pour votre diligence et votre savoir.
M.O.
Re: les pionniers
Bonjour,
Marie
14 Juilet 1916, devant le général Gouraud: c'est très probablement cela ! En cette première quinzaine de Juillet 16 le 39e RI se trouve en effet dans le "fief de Gouraud": en Champagne, IVe Armée, et… disponible… Donc défilé non pas devant le général de DI, comme je le suggérais, mais devant le Général d'Armée …
Pour les CHR, j'ai lu dans le forum que vu l'ampleur des travaux de tranchées, le génie déléguait à certaines compagnies les travaux qu'il ne pouvait pas réaliser. Ce ne sont pas exclusivement les hommes des CHR qui pouvaient être momentanément "convertis" en travailleurs à disposition du Génie. Tout homme d'une unité qui n'était pas directement "en ligne" pouvait ainsi se transformer temporairement en terrassier, sapeur, etc. Cela dit, la CHR comportait en effet un certain nombre de sapeurs.
Voyez par exemple :
pages1418/forum-pages-histoire/travaill ... 8162_1.htm
Pour le vocable "fourrier", s'agit-il pas plutôt de pionnier,
C'est selon… pour le grade de sergent, c'est bien fourrier… Quant à l'officier, c'est bombardier (en rapport avec sa pièce d'artillerie de tranchée) , et non fourrier.
Pour les nominations "à T T", vous pouvez voir, entre autres:
pages1418/forum-pages-histoire/Generali ... 0331_1.htm
Bien à vous,
[:achache:1]
Marie

14 Juilet 1916, devant le général Gouraud: c'est très probablement cela ! En cette première quinzaine de Juillet 16 le 39e RI se trouve en effet dans le "fief de Gouraud": en Champagne, IVe Armée, et… disponible… Donc défilé non pas devant le général de DI, comme je le suggérais, mais devant le Général d'Armée …
Pour les CHR, j'ai lu dans le forum que vu l'ampleur des travaux de tranchées, le génie déléguait à certaines compagnies les travaux qu'il ne pouvait pas réaliser. Ce ne sont pas exclusivement les hommes des CHR qui pouvaient être momentanément "convertis" en travailleurs à disposition du Génie. Tout homme d'une unité qui n'était pas directement "en ligne" pouvait ainsi se transformer temporairement en terrassier, sapeur, etc. Cela dit, la CHR comportait en effet un certain nombre de sapeurs.
Voyez par exemple :
pages1418/forum-pages-histoire/travaill ... 8162_1.htm
Pour le vocable "fourrier", s'agit-il pas plutôt de pionnier,
C'est selon… pour le grade de sergent, c'est bien fourrier… Quant à l'officier, c'est bombardier (en rapport avec sa pièce d'artillerie de tranchée) , et non fourrier.
Pour les nominations "à T T", vous pouvez voir, entre autres:
pages1418/forum-pages-histoire/Generali ... 0331_1.htm
Bien à vous,
[:achache:1]
Achache
Émouvante forêt, qu'avons-nous fait de toi ?
Un funèbre charnier, hanté par des fantômes.
M. BOIGEY/LAMBERT, La Forêt d'Argonne, 1915
Émouvante forêt, qu'avons-nous fait de toi ?
Un funèbre charnier, hanté par des fantômes.
M. BOIGEY/LAMBERT, La Forêt d'Argonne, 1915
Re: les pionniers
Bonjour,
A la lecture des citations de votre Grand-Père, "27 octobre 1915: Officier bombardier...." et 8 juin 1916 "Officier pionnier...", j'en déduis qu'il était avant tout officier responsable des "engins de tranchée de faible puissance" du 39ème Régiment d'Infanterie.
Je m'explique, après des débuts chaotiques, l'artillerie de tranchée a été organisée en fonction de la nature des armes employées, à partir du premier trimestre 1915, on distingue:
-les "engins de tranchée de grande puissance" confiés à l'artillerie: mortiers de 58, de 75T, de 150T, de 240T, etc...
-les "engins de tranchée de faible puissance" confiés à l'infanterie dès février 1915, c'est ce qui nous intéresse en ce qui concerne votre Grand-Père.
En effet, après divers "tâtonnements", la note 12644 GQG du 18 août 1915 organise définitivement le service des "engins de tranchée de faible puissance", ces engins (mortiers Cellerier, obusiers Aasen, obusiers pneumatiques, etc...) sont servis par des"bombardiers d'infanterie" qui sont intégrés au "peloton des sapeurs" du Régiment d'infanterie.A l'automne 1915, cette petite unité est appelée le plus souvent "peloton de sapeurs-pionniers bombardiers".Ces unités ont généralement été formées à leur service particulier par l'officier, commandant du Génie du Corps d'Armée d'appartenance.L'organisation évoluera au cours de la guerre et ce type d'unités deviendra "peloton de sapeurs-bombardiers", généralement intégré à la 1ère Compagnie de mitrailleuses du Régiment d'infanterie.
Les officiers commandant de ces petites unités sont le plus souvent appelés "officier bombardier", texte que l'on retrouve dans une citation de votre Grand-Père.
Pour connaître un peu plus la genèse de ces "bombardiers" d'infanterie et les matériels qu'ils ont servis, je me permets de vous renvoyer à mon petit livre "Les Canons de la Victoire-tome 3-L'artillerie de côte et l'artillerie de tranchée" qui vient juste de paraître il y a 6 semaines et détaille les engins de tranchée de grande comme de faible puissance.
Cordialement,
Guy François.
A la lecture des citations de votre Grand-Père, "27 octobre 1915: Officier bombardier...." et 8 juin 1916 "Officier pionnier...", j'en déduis qu'il était avant tout officier responsable des "engins de tranchée de faible puissance" du 39ème Régiment d'Infanterie.
Je m'explique, après des débuts chaotiques, l'artillerie de tranchée a été organisée en fonction de la nature des armes employées, à partir du premier trimestre 1915, on distingue:
-les "engins de tranchée de grande puissance" confiés à l'artillerie: mortiers de 58, de 75T, de 150T, de 240T, etc...
-les "engins de tranchée de faible puissance" confiés à l'infanterie dès février 1915, c'est ce qui nous intéresse en ce qui concerne votre Grand-Père.
En effet, après divers "tâtonnements", la note 12644 GQG du 18 août 1915 organise définitivement le service des "engins de tranchée de faible puissance", ces engins (mortiers Cellerier, obusiers Aasen, obusiers pneumatiques, etc...) sont servis par des"bombardiers d'infanterie" qui sont intégrés au "peloton des sapeurs" du Régiment d'infanterie.A l'automne 1915, cette petite unité est appelée le plus souvent "peloton de sapeurs-pionniers bombardiers".Ces unités ont généralement été formées à leur service particulier par l'officier, commandant du Génie du Corps d'Armée d'appartenance.L'organisation évoluera au cours de la guerre et ce type d'unités deviendra "peloton de sapeurs-bombardiers", généralement intégré à la 1ère Compagnie de mitrailleuses du Régiment d'infanterie.
Les officiers commandant de ces petites unités sont le plus souvent appelés "officier bombardier", texte que l'on retrouve dans une citation de votre Grand-Père.
Pour connaître un peu plus la genèse de ces "bombardiers" d'infanterie et les matériels qu'ils ont servis, je me permets de vous renvoyer à mon petit livre "Les Canons de la Victoire-tome 3-L'artillerie de côte et l'artillerie de tranchée" qui vient juste de paraître il y a 6 semaines et détaille les engins de tranchée de grande comme de faible puissance.
Cordialement,
Guy François.
- marierigaud
- Messages : 18
- Inscription : dim. oct. 10, 2010 2:00 am
Re: les pionniers
Merci à tous deux,
Le premier JMO d'août 14 du 39 RI donne les effectifs du régiment: EM et CHR: officiers supérieurs 3, officiers subalternes 9, S/officiers 21, caporaux et soldats146, chevaux de selle 22, chevaux de trait 60, puis suivent les bataillons... 3ième bataillon: officiers 15, s/off ... Mon grand-père était affecté à ce bataillon et cependant toujours promu dans le CHR toujours comme pionnier ou bombardier.
Comment celas'explique-t-il?
Le premier JMO d'août 14 du 39 RI donne les effectifs du régiment: EM et CHR: officiers supérieurs 3, officiers subalternes 9, S/officiers 21, caporaux et soldats146, chevaux de selle 22, chevaux de trait 60, puis suivent les bataillons... 3ième bataillon: officiers 15, s/off ... Mon grand-père était affecté à ce bataillon et cependant toujours promu dans le CHR toujours comme pionnier ou bombardier.
Comment celas'explique-t-il?
M.O.
Re: les pionniers
Bonjour,
L'affectation de votre Grand-Père à la Compagnie Hors-Rang (C.H.R) du régiment alors qu'il est pionnier ou bombardier est tout à fait normale.
En effet, les unités servant les engins de tranchée de faible puissance créées à partir de 1915 et quelque soit leur nom ("peloton de sapeurs-pionniers bombardiers" puis "peloton de sapeurs bombardiers" et ultérieurement "peloton de 37", etc...) ont toujours continué à faire partie intégrante de la C.H.R.Ce sont surtout des raisons de logistique (et notamment de subsistance) qui expliquent le rattachement de ce peloton à la 1ère Compagnie de mitrailleuses en 1916.
La C.H.R est une compagnie à part, rattachée directement à l'état-major du régiment, mais il est bien évident que le "peloton de sapeurs bombardiers" est en toute première ligne à la différence de la plupart des autres composantes de la C.H.R (secrétaires, chauffeurs, téléphonistes, personnels d'approvisionnement).C'est pourquoi les "sapeurs bombardiers", tout en restant affectés à la C.H.R du régiment sont rattachés à la 1ère compagnie de mitrailleuses, elle aussi en toute première ligne.
Cordialement,
Guy François.
L'affectation de votre Grand-Père à la Compagnie Hors-Rang (C.H.R) du régiment alors qu'il est pionnier ou bombardier est tout à fait normale.
En effet, les unités servant les engins de tranchée de faible puissance créées à partir de 1915 et quelque soit leur nom ("peloton de sapeurs-pionniers bombardiers" puis "peloton de sapeurs bombardiers" et ultérieurement "peloton de 37", etc...) ont toujours continué à faire partie intégrante de la C.H.R.Ce sont surtout des raisons de logistique (et notamment de subsistance) qui expliquent le rattachement de ce peloton à la 1ère Compagnie de mitrailleuses en 1916.
La C.H.R est une compagnie à part, rattachée directement à l'état-major du régiment, mais il est bien évident que le "peloton de sapeurs bombardiers" est en toute première ligne à la différence de la plupart des autres composantes de la C.H.R (secrétaires, chauffeurs, téléphonistes, personnels d'approvisionnement).C'est pourquoi les "sapeurs bombardiers", tout en restant affectés à la C.H.R du régiment sont rattachés à la 1ère compagnie de mitrailleuses, elle aussi en toute première ligne.
Cordialement,
Guy François.