Bonsoir à tous,
Faustin Antoine Henri Ernest CASTANIÉ
Né le 22 février 1838 à Sumène
(Gard) et décédé le 29 décembre 1909 à Paris
(VIIIe Arr.), au 78, boulevard Haussmann, son dernier domicile.
• Le Figaro, n° 3, Lundi 3 janvier 1910, p. 2.
• Fils d’Auguste Henri CASSANIÉ, né le 4 septembre 1806 à Sumène et y décédé, le 8 octobre 1880, «
propriétaire », et de
Marie Joséphine ARCIS, née le ... à ...
(...) et décédée le ... à ...
(...), avec laquelle il avait contracté mariage au Vigan
(Gard), le 24 avril 1837.
• Époux de Rosalie Françoise Marie CHABER, née 10 février 1847 à Alais
[Alès] (Gard) et décédée le 26 septembre 1923 à Nîmes
(– d° –), sans profession, avec laquelle il avait contracté mariage à Alès, le 31 janvier 1870
(Registre des actes de mariage de la ville d’Alès, Année 1870, f° 7, acte n° 13).
Fille d’
Eugène Félix Jean CHABER, né le 9 octobre 1817 à Alès et y décédé, le 18 février 1891, «
propriétaire », et d’
Adélaïde Philippine FABRÈGUE, née le 6 octobre 1819 à Alès et y décédé, le 5 janvier 1865.
• Beau frère par alliance de
François Joseph Hippolyte CHABER, propriétaire-armateur à Oran, dont il fut le témoin de mariage, le 15 octobre 1885.
Carrière
— Élève au lycée de Montpellier
(Hérault).
— Admis en 1856 à l’
École des mines de Saint-Étienne (Loire).
— Breveté ingénieur civil des mines en 1858.
— 1859~1860 : Ingénieur aux mines de fer de Privas
(Ardèche).
— 1861~1869 : Ingénieur aux mines de houille de La Grand-Combe
(Gard).
— 1870~1872 : Directeur des mines de houille de Rochebelle~Alès
(Gard).
— 1873~... : Directeur de l’exploitation des mines de fer de Soumah et de la Tafna
(Département d’Oran, Algérie), propriété, en 1874, de la
Compagnie des mines de Soumah et de la Tafna, puis, par suite d’une fusion-absorption intervenue 1878, celle de la
Compagnie des minerais de fer magnétique de Mokta-el-Hadid [Société à responsabilité limitée fondée en 1864 ; transformée en société anonyme libre le 26 avril 1879. Siège social : 26, avenue de l’Opéra, Paris
(Ie Arr.). Capital social : 18.333.500 fr., divisé en 36.667 actions
(en 1885)].
— En 1895 : Directeur des exploitations de Béni-Saf
(Arrondissement de Tlemcen, département d’Oran, Algérie), mine de fer propriété de la même compagnie.
— En fin de carrière, ingénieur-conseil au siège parisien de la même compagnie.
Distinction
Par décret du Président de la République en date du 9 juillet 1883
(J.O. 11 juill. 1883, p. 3.548), nommé chevalier dans l’Ordre national de la Légion d’honneur dans les termes suivants :
• Note adressée le 3 novembre 1883 par Ernest CASTANIÉ au Secrétaire général de la Grande chancellerie de la Légion d’honneur.
Base Léonore, Dossier LH/444/45 —> http://www.culture.gouv.fr/LH/LH035/PG/ ... 45v010.htm
Note succincte sur le centre, les mines et le port de Béni-Saf.
En 1874, la
Compagnie des mines de Soumah acheta celles de la Tafna et devint
Compagnie des mines de Soumah et de la Tafna qui disparut en 1878, par sa fusion avec la
Compagnie des minerais de fer magnétique de Mokta-El-Hadid.
La
Compagnie des mines dut, dès le principe, accepter de très lourdes charges imposées par la nature même des choses.
Un premier examen fit reconnaître deux gîtes principaux : celui de Dar-Rih et celui de Baroud desquels dépendent d’autres gîtes secondaires, tous situés dans les environs d’un alignement N.E.-S.O. minéralisé, par intervalles, sur une longueur d’environ 20 kilomètres.
Ce district minier de Béni-Saf, très isolé et sans ressources alors, se trouve à 100 kilomètres à l’Ouest d’Oran sur le littoral de l’arrondissement de Tlemcen, à 70 kilomètres de cette ville et à 35 de Témouchent, centre le plus rapproché avec lequel Béni-Saf n’était relié que par un sentier arabe. Le pays presque désert manquait d’eau ; ses plateaux dénudés, profondément ravinés, se terminent brusquement sur la mer par d’abruptes falaises.
C’est dans ces conditions que la Compagnie entreprit l’œuvre de création industrielle et de colonisation à laquelle elle a consacré sept années consécutives d’un travail incessant qui a complètement transformé le pays occupé.
En commençant, elle campait sous la tente ; s’alimentait avec l’eau saumâtre des plages ; transportait ses minerais de Bar-Rih à dos d’âne ; les embarquait à l’abri d’un rocher ; organisait par vapeur un service de cabotage sur Oran ; établissait un courrier et une ligne télégraphique sur Témouchent ; se reliait avec ce centre et Tlemcen par deux routes très provisoires et créait des voies ferrées amenant ses minerais à la mer, où une petite jetée de 100 mètres en facilitait l’embarquement porté à 400 t. et parfois à 600 t. par jour.
Elle obtenait un décret déclarant le centre de Béni-Saf d’utilité publique ; élevait des bâtiments dans lesquels son premier soin était d’ouvrir une école ; entreprenait les travaux de captation des eaux alimentant le centre par une conduite de six kilomètres et groupait ainsi une population européenne de 700 à 800 habitants dès la seconde année.
En même temps, elle portait ses efforts et ses études d’exploration sur l’important gîte de Baroud qui, dès sa troisième année, livrait, par chemin de fer, ses minerais à l’embarque-ment provisoire susmentionné.
L’excellente qualité des minerais ; leur proximité du littoral ; la nature du gîte exploitable à ciel ouvert ; l’organisation puissante et bien économiquement entendue en vue d’une forte production, méritait d’être complétée par des moyens d’embarquement permettant d’amener le minerai à 7 m au dessus de la mer et de les culbuter sans manutention et sans frais directement dans la cale des navires.
Aussi, en 1876, les masses très considérables de minerai reconnues à Baroud constituant des richesses de grand avenir, justifient la création d’un port dont la concession est accordée à la
Compagnie des mines.
Elle se met immédiatement à l’œuvre, fait arriver le personnel et les engins nécessaires à l’exécution des travaux ; porte sa population européenne à 2.000 et 2.500 habitants et reçoit 120 élèves dans son école qu’il faudra bientôt doubler.
Elle poursuit la construction du port sans relâche, avec une énergie et une persévérance qui ne se démentent jamais devant les très grandes difficultés que la rade ouverte ne manque pas de lui ménager.
Elle arrive néanmoins dans le délai fixé par le cahier des charges et la commission chargée de la réception du port, le 10 mai 1881, déclare que la
Compagnie des mines a tenu ses engagements.
C’est la première et la seule compagnie française qui ait osé entreprendre un pareil travail d’utilité publique, pour son compte particulier, à ses risques et périls, sans subvention aucune.
Sept ans à peine se sont écoulés depuis la prise de possession par la Compagnie des mines : les tentes ont fait place à de nombreuses maisonnettes édifiées en groupes divers, dominés par celui du village dont les constructions d’ensemble s’élèvent pittoresquement sur la croupe d’une colline en vue de la mer, dans une situation bien saine et bien aérée ; les puits des plages sont remplacés par une conduite et des bornes-fontaines ; les sentiers arabes par
des routes carrossables ; les transports à dos d’âne, par des chemins de fer à locomotives ; le rocher fournissant à l’embarquement un abri très précaire, par un port qui reçoit et expédie très rapidement de nombreux navires de fort tonnage sur toute l’Europe industrielle et jusqu’en Amérique qui importe de Béni-Saf plus de 100.000 t. l’an ; enfin, ce pays naguère désert est occupé par une population de travailleurs qui déborde du centre et se répand dans la campagne pour la fertiliser ; en effet, le dernier recensement accuse plus de 4.000 habitants.
Le voyageur, le touriste, l’observateur surtout, se trouvent frappés par un saisissant contraste entre les broussailles encore respectées et les grands travaux exécutés dans un temps relativement court.
Ces travaux donnent au pays une physionomie, un aspect pleins de prospérité et de vie, se traduisant de tout côté par un mouvement incessant.
La production, qui avait été de 70.000 tonnes en 1879, fut portée à plus de 200.000 t. en 1880 et marche depuis sur le pied d’environ 350.000 t. ; elle a atteint près de 100.000 t. (94.774 t.) dans le premier trimestre de l’année courante ; ainsi se manifeste l’heureuse influence du port.
influence du port.
Un pareil mouvement amène de nombreux navires, fournit des frets à bas prix pour toutes les destinations et ne peut que motiver, dans un temps sans doute très prochain, la construction du chemin de fer déjà projeté et étudié pour relier la ville de Tlemcen au port de Béni-Saf, débouché naturel du commerce de cette ville et des produits de la vallée de la Tafna, des plaines de Marnia, d’Ouchda et du Maroc.
La Compagnie concourt ainsi à la prospérité générale de l’Algérie en ouvrant un vaste et fertilez territoire à la colonisation et en la mettant en communication facile avec tous les grands marchés qui consomment ses produits et lui fournissent ses instruments de travail.
Joint à ma lettre du 3 novembre 1883.
• Bulletin des Lois, 1876, Bull. n° 307, Texte n° 5.281.
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