Bateaux-pilotes de l’estuaire de la Loire.

[Rutilius]

Bonjour à tous,


A partir du dernier quart du XIXe siècle, de nombreux bateaux-pilotes de l'estuaire de la Loire furent dénommés par simplicité « Loire n° ... », mais étaient francisés sous un nom différent. Durant la Grande guerre, étaient en service, soit à Belle-Île, soit à Saint-Nazaire, les bâtiments suivants :


Bateaux-pilotes de la station de Belle-Île


— Locmaria [II], autrement dénommé « Loire n° 6 », construit en 1891 au Palais (Belle-Île). Cotre de 21,43 tx mis en service la même année et désarmé en 1919.

— Marie-III, autrement dénommé « n° 3 », construit au Palais (Belle-Île) en 1891. Cotre de 25,05 tx mis en service la même année et coulé au canon le 24 janvier 1917 par le sous-marin UC-21 (Oberleutnant zur See Reinhold Saltzwedel) à un mille dans le S.-W. du sémaphore du Talud (Belle-Île). (1)

— Bangor, autrement dénommé « Loire n° 5 », construit en 1898 au Palais (Belle-Île). Sloop de 27,80 tx mis en service la même année et désarmé à une date inconnue.

— Défi, autrement dénommé « Loire n° 1 », construit en 1906 au Palais (Belle-Île) et francisé le 16 octobre 1906. Cotre de 30,30 tx mis en service la même année et désarmé en 1931. En 1939, armé par Évariste Gallène, du Palais (Belle-Île). Perdu par faits de guerre.

— Revanche, autrement dénommé « Loire n° 2 » en 1908, construit en 1902 au Palais (Belle-Île). Dundee de 35,75 tx mis en service la même année et désarmé en 1919.

— Magenta [II], autrement dénommé « Loire n° 7 » en 1908, construit en 1903 au Palais (Belle-Île). Dundee de 23,06 tx mis en service la même année et devenu bateau-pilote-école en 1924.

— Neptune [III], autrement dénommé « Loire n° 4 », construit en 1908 à Royan. Dundee de 24,69 tx mis en service la même année et désarmé en 1934.

— Guerveur, autrement dénommé « Loire n° 5 », construit en 1908 à Royan. Dundee de 26,21 tx mis en service la même année et désarmé en 1926.

— Pierre-Louise, autrement dénommé « Loire n° 6 », construit en 1910 au Havre et francisé le 22 décembre 1910. Sloop de 27,10 tx mis en service en 1913 et le demeurant en 1939, alors pourvu d'un moteur de 40 ch ; désarmé à une date inconnue.

— Yvonne, autrement dénommé « Loire n° 3 », construit en 1907 à Kérity (commune rattachée en 1960 à Paimpol, Côtes-d’Armor). Initialement cotre de plaisance de 29,97 tx, mis en service en 1917 et perdu par événement de mer en 1928.


Bateaux-pilotes de la station de Saint-Nazaire


— Saint-Georges, autrement dénommé « Loire n° 1 », construit en 1887 au Havre. Sloop de 27,97 tx mis en service en 1897 et désarmé en 1933.

— Cygne, autrement dénommé « Loire n° 3 », construit en 1897 à Belle-Île. Sloop de 22,87 tx mis en service en 1900 et coulé au moyen d’une charge explosive le 24 janvier 1917 par le sous-marin UC-21 (Oberleutnant zur See Reinhold Saltzwedel) à 3 milles dans le Sud de Belle-Île. (2)

— La Joyeuse, autrement dénommé « Loire n° 6 », construit en 1896 au Havre et francisé en Avril de la même année. Cotre de 21,07 tx mis en service en 1903, motorisé [strike]en 1941[/strike] vers 1939 ; désarmé [strike]ultérieurement[/strike] postérieurement à 1941.

— Sans-Souci, autrement dénommé « Loire n° 5 », construit en 1895 à Saint-Briac. Cotre de ... tx mis en service en 1905 et désarmé en 1927.

— La Vigie, autrement dénommé « Loire n° 2 », construit en 1904 à Belle-Île et francisé le 9 décembre 1904. Cotre de 29,28 tx mis en service en 1904 ; alors propriété de l'armement Henri Clément Broband, de Saint-Nazaire, cédé à un armement inconnu ; [strike]et désarmé en 1935[/strike] exporté en 1936.

— Aristide-Briand, autrement dénommé « Loire n° 4 », construit [strike]en 1908 [/strike]à Pauillac et francisé le 3 juillet 1907. Cotre de 33,66 tx mis en service [strike]la même année[/strike] en 1908. Acquis en 1923 par l’armement Pierre Marie Quéré fils et consorts, de l’Île de Groix (Morbihan), où il fut immatriculé G. 1481, puis LGX. 3152 ; sort ultérieur inconnu.

— Marie-Augustine, autrement dénommé « Loire n° 3 », construit en 1896 au Havre. Sloop de ... tx mis en service en 1917 et désarmé en 1927.


[Source principale. — Pierre Guillou : « Pilotes de Loire. Belle-Île ~ Saint-Nazaire ~ Nantes », Geste éditions, La Crèche (Deux-Sèvres), 2008, Annexes, p. 357 à 361].

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(1) V. ici —> pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... 3016_1.htm

(2) V. ici —> pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... 3017_1.htm

[kgvm]

Merci pour cette information très intéressante.
Quelques additions (en ordre alphabétique)

"Aristide Briand":
pas cédé à un armement espagnol, mais vendu en 1923 par Carlu et Consorts, St. Nazaire, à Théophile Quéré et Consorts, St. Nazaire (AMM 1924). Puis devenu bateau de pêche, immatriculation G. 1481, puis LGX. 3152 (Groix). Fin de carrière en 1937 (Dominique Duviard, Groix, l'Ile des Thoniers). Selon AMM 1939 toujours en existence, armateur Adolphe Stephant, Port Tudy (date de Francisation 03.07.1908)

"Défi":
date de Francisation 16.10.1906. Toujours en service en 1939, armateur Évariste Gallene, Le Palais. Perdu en guerre (La Marine marchande en 1956, Pertes de la Marine marchande francaise 1939-1945).

"Joyeuse":
le nom était "La Joyeuse" (Annuaire de la Marine Marchande 1939).
Motorisé en 1941?? Peut-être un remotorisation, selon AMM 1939 déja pourvu avec un moteur de 40 ch. Date de Francisation 04.1896.

"Pierre Louise":
date de Francisation 22.12.1910. Toujours en service en 1939, armateur: Pilotes de Saint Nazaire, Saint Nazaire, pourvu avec un moteur de 40 ch (AMM 1939)

"Sans Souci":
"motorisé en 1941", mais "désarmé en 1927"??

"Vigie":
nom "La Vigie". Date de Francisation 09.12.1904.
Vendu en 1934 par Henri Clément Broband, St. Nazaire. Exporté en 1936 par les Pilotes de St. Nazaire, St. Nazaire.

Sources: Annuaire de la Marine Marchande

[Memgam]

Bonjour,

Deux illustrations extraites de l'ouvrage Pilotes maritimes, à compte d'auteur, de Jacky Messiaen, 1984

Pilote Loire 1, photo E. Poulain, Saint Nazaire
Pilote Loire 6, photo Colas.

Cordialement.

[Rutilius]

Bonsoir Klaus,

« Quelques additions (en ordre alphabétique). »

Corrections et adjonctions effectuées. Pardonnez-moi ce long retard !

Une petite divergence, néanmoins.

Le cotre Aristide-Briand fut acquis en 1923 par l’armement Pierre Marie Quéré fils et consorts, de l’Île de Groix (Morbihan), où il fut immatriculé G. 1481, puis LGX. 3152. (Michel Perrin : « Les mille et vingt armateurs de l'Île de Groix », Les Cahiers de l'Île de Groix, n° 5/2006, déc. 2006, Association « La Mouette », p. 120). En étaient copropriétaires :

― Pour 3/8, Pierre Marie QUÉRÉ fils, précité, époux de Louise JAFFRÉ, domiciliés à Port-Lay (Île de Groix) ;

― Pour 3/8, Victor Adolphe STÉPHAN, entrepreneur, époux de Louise RADOULT, domiciliés à Kêrmunition (Île de Groix) ;

― Pour 2/8, Timothée QUÉRÉ, domicilié au bourg de Groix (Ibid.).

En revanche, aucune indication sur le propriétaire antérieur de ce bâtiment ni sur son sort ultérieur.

[Rutilius]

Bonjour à tous,


[strike]Coupe[/strike] Écorché d'un cotre-pilote de l'estuaire de la Loire





— Pierre Guillou : « Pilotes de Loire. Belle-Île ~ Saint-Nazaire ~ Nantes », Geste éditions, La Crèche (Deux-Sèvres), 2008, p. 221.

[Memgam]

Bonjour,

"Coupe d'un cotre-pilote de l'estuaire de la Loire" a écrit Rutilius ci-dessus. Ne serait-ce pas plutôt un "éclaté' ou un "écorché" ?
Une coupe est une vue plane, un éclaté ou un écorché est un dessin en trois dimensions montrant l'extérieur et une partie de l'intérieur quand on a supprimé les parois.

Cordialement.

Ci-dessous, une coupe longitudinale.

[Rutilius]

Bonsoir Memgam,


Vous avez pris en défaut ma manie de la précision terminologique ! En l’espèce, s'agissant d'un dessin montrant un cotre dépourvu d'une partie de sa coque, le terme « écorché » semble préférable à celui d’ « éclaté », mots respectivement définis comme suit :

— ÉCLATÉ, ÉE. – [...] II. N. m. (mil. XXe s.) Tech. Représentation graphique d’un objet complexe (machine, moteur, ouvrage d’art) qui en montre les éléments ordinairement invisibles par séparation de ces éléments représentés en perspective (perspective éclatée). Dessiner un éclaté d'une machine.


— ÉCORCHÉ, ÉE. – [...] II. N. m. (1796) [...] Tech. Dessin d’une machine, d’une installation dépourvue de son enveloppe extérieure. Dessiner l’écorché d’un moteur.

(Dictionnaire culturel en langue française, sous la direction d’Alain Rey, Dictionnaires Le Robert, Paris, 2005, Tome II., p. 268 et 298).

[Memgam]

Bonsoir,

Merci Rutilius de ces précisions linguistiques.

"Eclaté, ée, fendu, brisé, crevé." Dictionnaire universel contenant généralement tous les mots françois tant vieux que modernes, & les termes de toutes les sciences et les arts à sçavoir…..Recueilli et compilé par feu Messire Antoine Furetière, chez Arnout & Reinier Leers, 1690. réédition Le Robert, 1978.

Ecorché n'est pas dans ce dictionnaire.

Cordialement