GEORGES ANDRE – MYOSOTIS
GEORGES ANDRE
Trois-mâts goélette construit en 1910 au chantier Lhotelier de La Houle
229 tx JB 183 tx JN
Immatriculé à Cancale n° 276
Armateur Eugène Ruminy de Cancale
En 1914
Armé à Saint Malo à la Grande pêche sur les bancs de Terre Neuve, sans sécherie.
Capitaine Raoul LECAN, capitaine au cabotage, né à St Coulomb domicilié à Saint Coulomb
Second Joseph CHESNAY, né à Brusvily, domicilié à Saint Samson sur Rance.
En 1916
Affréteur RICHARD de Bordeaux
Capitaine LE LAYEC plus 8 hommes d'équipage
Effectue une traversée Bordeaux – Port Talbot avec 220 t de poteaux de mine
MYOSOTIS
Dundee construit en 1895 à Nantes
100 tx JN
Armateur : HAMON & JOUVENCE de Brest
En 1914
Capitaine LE BIHAN
En 1916
Capitaine LE BLOCH plus 3 hommes d'équipage
Effectue une traversée Vannes – Cardiff avec 70 tonnes de poteaux de mine.
La perte de GEORGES ANDRE et MYOSOTIS
Le 9 Septembre 1916 à 07h00 les deux navires se trouvent à 30 milles dans le sud de Bishop Rock par 50°00 N et 06°20 W. Route au N40W à 4 nœuds.
Beau temps, faible brise, grande houle de NE, visibilité moyenne.
La veille, un sous-marin avait déjà canonné GEORGES ANDRE, lui tirant un obus à travers la mâture. Mais il n'avait pu le couler, s'étant attaqué à un autre voilier (nota : MARIE LOUISE). Il est probable qu'il l'a suivi toute la nuit pour l'arraisonner le lendemain.
Le sous-marin est aperçu sur l'arrière et tire trois coups de canon à travers la mâture de GEORGES ANDRE et un coup sur MYOSOTIS, dont l'obus tombe à 20 m du dundee.
Les deux voiliers ont masqué et les équipages descendent dans les doris. Le sous-marin s'approche à 50 m de GEORGES ANDRE et fait accoster l'un de ses doris (où se trouvaient 5 hommes mais pas le capitaine). Le commandant fait monter trois hommes à son bord et envoie quatre de ses marins, porteurs de bombes, sur la goélette. Il font le va et vient pendant une heure trente et prennent montres, compas, jumelles, vêtements, chaussures, conserves, pommes de terre, choux, sucre.
Les trois hommes restés sur le sous-marin sont surveillés par un matelot, revolver au poing. Toutefois, le commandant se montre très correct et aimable. Les hommes sont mouillés par les embruns qui recouvrent le pont car le sous-marin est en demi plongée. Il leur offre un quart de café pour les réchauffer.
A noter que les Allemands n'ont pas de sucre sur leur bâtiment, et ils boivent le café sans sucre. Mais les Français remarquent qu'ils sucrent aussitôt le leur lorsque ce produit est rapporté de la goélette.
Puis les Allemands font un gros tas de paille et de matelas, chavirent un bidon de pétrole sur le tout et y mettent le feu. Le voilier s'embrase. Ils n'ont pas utilisé les bombes qu'ils avaient apportées.
Le doris rejoint enfin le sous-marin et est pris en remorque jusqu'au MYOSOTIS que son équipage avait abandonné. Il se tenait dans son canot à environ un demi mille. Il est procédé exactement de la même façon sur MYOSOTIS, en utilisant le doris de GEORGES ANDRE pour rapporter le butin sur le sous-marin. Il est 08h30.
C'est alors que vers 09h00 apparaît un dirigeable, attiré par la fumée des incendies, qui survole les deux bâtiments et le sous-marin. Le commandant du sous-marin fait vivement revenir le doris, rembarquer ses hommes et débarquer les prisonniers, puis il s'éloigne et disparaît en plongeant.
Les torpilleurs anglais, prévenus par TSF par le dirigeable, arrivent à 17h00 et recueillent les deux équipages.
Description du sous-marin
40 m de long
Pas de numéro visible
Kiosque droit, effilé sur l'avant
Haubans pare-filets de chaque côté du kiosque
Canon de 65 ou 88 mm sur plateforme à l'avant du kiosque, servi par deux hommes
Peinture grise ancienne et sale
Gros choc sur l'avant
Commandant
Jeune, rasé, tenue sale et sans galons. Parle très bien français, mais en cherchant un peu ses mots.
Voici la silhouette du sous-marin

L'officier enquêteur (CF ROBIN, commandant le Front de Mer) note à ce sujet :
"L'interrogatoire du capitaine du MARECHAL DE VILLARS, coulé le 10 Septembre, et que j'ai confronté avec le capitaine Le Layec, m'a permis de rectifier la silhouette du sous-marin, car c'est le même qui a coulé GEORGES ANDRE et MYOSOTIS. Les haubans sont doubles de chaque côté et surtout, il porte la trace d'une collision sur l'avant. Toutes les caractéristiques de l'UB 18."
Le sous-marin attaquant
C'était bien l'UB 18 d'Otto STEINBRINCK, alors Oberleutnant zur See.
L'identification d'un sous-marin étant plutôt rare, on ne peut que noter les bonnes déductions du CF Robin. La seule erreur qu'il commet est de penser que l' UB 18 a suivi sa proie toute la nuit et qu'il se trouvait donc à 80 milles de Bishop Rock la veille. Le 8, c'était l' UB 23 de Ernst Voigt qu'avait rencontré le malchanceux GEORGES ANDRE...
Voir ce lien à propos du MARECHAL DE VILLARS
pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... _1.htm#bas
Cdlt