ELORN - Caboteur - Armement Chevillotte Frères

[Ar Brav]

Bonjour à tous,

ELORN Caboteur de l'Armement Chevillotte Frères, Brest (1898-1917)

Tiré de ce sujet d'Olivier :

Flottille de pêche de Boulogne

pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... 2113_1.htm

ELORN 603 tx Vapeur armé à Brest et effectuant une traversée Saint Malo-Dunkerque

Ce navire caboteur est commandé par le capitaine au cabotage HARS. Le second capitaine est un capitaine au long cours nommé BIOVIR.

Le vapeur est canonné par un sous-marin marchant à toute vitesse à 6 milles dans le NNE du Tréport. L’évacuation est ordonnée par le commandant.
Mais au cours de l’abandon, le canot tribord, maladroitement mis à l’eau, chavire avec ses trois occupants. Deux d’entre eux, dont le chef mécanicien MASSE, s’accrochent à la coque et seront sauvés plus tard. Mais le troisième, le matelot RUSEBOT disparaît.
Le reste de l’équipage prend place dans le canot bâbord, du second Biovir. Le canot est amarré par une bosse le long du vapeur.
C’est alors que la machine est remise en route, sans ordre, par le chauffeur LE PAPE. Ce dernier était connu comme étant un mauvais sujet très indiscipliné. Il avait affirmé à ses camarades qu’il ne quitterait pas le navire en les invectivant de façon très injurieuse.
La décharge d’eau de réfrigération fonctionnant à nouveau, elle commence à remplir le canot, tandis que le sous-marin, qui avait cessé son tir pendant l’évacuation, ouvre à nouveau le feu en voyant le navire prendre de l’erre.
Le second perd son sang froid et menace de couper la bosse si le capitaine, toujours à bord, ne descend pas immédiatement dans le canot. Il fait pression sur lui pour qu’il quitte le navire en y abandonnant le chauffeur Le Pape.
Le capitaine se résoud alors à descendre dans le canot. Celui-ci s’éloigna après avoir récupéré les deux hommes accrochés à la baleinière tribord. L’ELORN continua à avancer en décrivant un cercle, comme si son appareil à gouverner était bloqué, puis sombra vers 17h00 sous l’effet de la canonnade, entraînant avec lui le chauffeur Le Pape. Il y eût donc deux victimes.

Les naufragés, recueillis à 17h30 par le vapeur LUCIENNE, furent déposés à Dieppe.

La commission d’enquête infligera un blâme sévère au capitaine au cabotage Hars pour n’avoir pas quitté son navire le dernier, ainsi qu’au capitaine au long cours Biovir pour n’avoir pas secondé son commandant afin d’embarquer de force le chauffeur Le Pape. Elle leur laissera toutefois la faculté de commander.

Le sous-marin attaquant

C’était l’UC 65 du KL Otto STEINBRINCK.
Nous avons déjà rencontré ce sous-marinier à plusieurs reprises alors qu’il commandait l’UB 18. (Voir sa photo au sujet MARECHAL DE VILLARS)

Tout renseignement sur l'Elorn est le bienvenu, merci par avance,

Bien cordialement,
Franck

[Yves D]

Bonjour Franck, bonjour à tous
Déjà une première information :
TORWOOD BR 1T
646 Whiteway & Bell, Teignmouth 178.0 x 28.0
C R. Craggs & Sons, Middlesbrough (4) #104 87554
98 - ELORN Chevillotte Frères, Brest FR
Shelled and sunk by UC 65, 1 March 1917, 6 miles NE of Le Tréport
Source Starke Reg. 1894
Amts
Yves

[Ar Brav]

Bonjour Yves,
Bonjour à tous,

Merci pour l'info, j'y vois déjà plus clair pour les recherches

Amts,
Franck

[Terraillon Marc]

Bonsoir,

Selon la liste de JP Clochon :

"Mars 01/03 ELORN CARGO 603 6 milles N11E Le Tréport coulé par un sous-marin, au canon, cargo, CF BrestTorpillé le 1er mars à 5h du soir, à 3,5 milles dans le nord-ouest de Cayeux. Disparus dont J.M Kersebet de Landéda. "

A bientot

[Pierre-marie]

Bonjour à tous,

Je découvre aujourd'hui cette information sur le ELORN.Je suis interressé en particulier par Le nom du commandant en second qui est sans aucun doute un membre de ma famille (Biovir )Je vais donc faire des recherches pour completer notre généalogie.

Un grand merci à tous

[lauramb]

Bonjour à tous
Confirmation de la dispatition d'un 3ème marin de l'Elorn.
Relevé dans le registre des décès de Landéda (29)
KERSEBET Jean Marie , matelot, fils de Philibert et de PERROT Marguerite
Notes : Transc. le 25/01/1919 - né à Landéda le 18.08.1898, célibataire - Disparu le 01.03.1917 lors de la perte du vapeur "Elorn" au NW de Cailleux (50) - Mort pour la France
Cdlt

[Memgam]

Bonjour,

Elorn : Deux disparus au cours de l'attaque. Ils ont tous les deux été déclarés Morts Pour la France (fiche matricule de J.M. Kersebet et jugement rendu par le tribunal civil de Brest en date du 8 janvier 1919 et transcrit dans l'état-civil de la mairie de Brest).
Kersebet Jean-Marie né le 10/08/1898 à Landéda (29), matelot, inscrit au Conquet n° 12047.
Le Pape Eugène né le 27/05//1891 au Havre (76), matelot-chauffeur, inscrit au Havre n° 6773.

Procès-verbal de disparition (ne pouvant tenir lieu d'acte de décès)
Aujourd'hui, le premier du mois de mars l'an mil neuf cent dix-sept à cinq heures du soir, étant à trois milles et demi dans le N.O. de Cayeux, par devant nous Hars Louis, capitaine au cabotage, capitaine du vapeur Elorn armé à Brest, agissant en vertu de l'article 87 du Code civil, ont comparu les nommés Massé André et Guillemot Jacques, lesquels nous ont déclaré que le nommé Kersebet Jean-Marie, fils de Philibert et de Marguerite Perrot né le dix août 1898 à Landéda, arrondissement de Brest, département du Finistère; domicilié avant son embarquement à Landéda, arrondissement de Brest, département du Finistère, inscrit au quartier du Conquet n° 12047, porté sur le rôle d'équipage en qualité de matelot, a disparu aujourd'hui à cinq heures du soir dans les circonstances suivantes : "Canonné par un sous-marin allemand, j'ai fait stopper la machine et donné ordre à l'équipage de rallier leur poste aux embarcations et d'amener aussitôt. A la mise à l'eau, les deux matelots Guillemots et Kersebet descendirent dans l'embarcation ; à ce moment, le palan de l'avant se décrocha et la baleinière vint en travers et chavira par suite du peu d'erre qu'avait conservé le navire. Et les deux hommes, ainsi que le chef mécanicien Massé qui s'était affalé par le garant de l'arrière, tombèrent à la mer. M.M. Massé et Guillemot purent se raccrocher à la quille, mais il n'en fut pas de même pour Kersebet qui coulat immédiatement et ne reparut plus.
Et pour constater l'évènement dont il s'agit, nous avons transcrit à la suite du rôle d'équipage le présent procès-verbal, qui a été signé par les sieurs Massé et Guillemot et par nous, après leur en avoir donné lecture."

Source : René Roignant et Jacques Richard, Les navires des ports de la Bretagne provinciale coulés par faits de guerre 1914-1918, Vol. 1 et 2. Association Bretagne 14-18, 2010 et 2012.
Cordialement.

[Rutilius]

Bonsoir à tous,

□ Lors de sa perte, le caboteur Élorn était commandé par le capitaine Pierre Louis Augustin HARS, inscrit au quartier de Dunkerque, n° 360. En 1919, ce dernier exerçait le commandement d'un vapeur de charge dénommé Pluton, qui avait pour mécanicien Joseph LAE, inscrit au quartier de Brest, n° 2.157.

[Memgam]

Bonjour,

le capitaine Louis Hars qui commandait l"Elorn, avait déjà été coulé près de l'île de Batz, à bord du Léon (sujet dans le forum) par le sous-marin UB 39, le 1er janvier 1917. Il est resté chez son armateur, Chevillotte Frères, de Brest, commandant un autre navire de la flotte, le Pluton, (1879, Sunderland, 999 tx) qui sera vendu en Italie au début des années 20, la compagnie ayant vendu ses cinq derniers navires entre 1919 et 1924.

Dans le forum, au sujet Léon, il semble que ce soit par erreur qu'Olivier 12 a indiqué le capitaine "Pierre Louis Hort" au lieu de Louis Hars, capitaine au cabotage, inscrit à Dunkerque, n° 360.

Il ne semble pas qu'il y ait eu trois disparus sur l'Elorn, mais seulement deux, Kersedet, tombant d'un canot et Le Pape resté à bord. Le "matelot Rusebot " que signale Olivier 12, paraît être le matelot Guillemot, qui en compagnie du chef mécanicien Le Pape, a vu disparaître le matelot Kersedet.

cf : "et fis ramer sur les deux hommes qui se trouvaient sur la quille de la baleinière tribord allant à la dérive, le troisième avait disparu sous les yeux du chef mécanicien et du matelot Guillemot". Rapport de mer du capitaine Hars, fait à Brest le 5 mars 1917, AD du Finistère, tribunal de commerce de Brest, 63U/22/7, (René Richard & Jacques Roignant, cité ci-dessus).

Source : France et Jean-Paul Chevillotte, La compagnie Chevillotte Frères dans la Grande Guerre, Les cahiers de l'Iroise n° 166, 1995.

Cordialement.

[Memgam]

Bonjour,

"HARS Pierre, Louis, Augustin

Né le 10 août 1878 à Fort Mardyck (59). Fils de Louis-Théophile et de Marie-Josèphe-Hélène Godin. Situation familiale non renseignée. Demeure à Malo les Bains.

Matricule : n° 363 au registre des capitaines au long-cours et au cabotage du quartier de Dunkerque. Nommé par brevet simple du 16 février 1905 puis obtint son brevet supérieur le 21 janvier 1907.
Premier embarquement comme second capitaine sur le vapeur caboteur Saint-Jean de Dunkerque le 11 février 1905.Il fut ensuite officier (second puis capitaine) sur des vapeurs de Nantes, de Dunkerque et surtout de Brest.
Etats de service pendant la Grande Guerre.
Capitaine du vapeur Léon, du 12 août 1913 au 1er janvier 1917, date où ce navire fut coulé par l'UB39 de l'enseigne de vaisseau Heinrich Küstner.
Capitaine du vapeur Elorn du 10 janvier 1917, date ou ce navire fut coulé par l'UC65 de l'enseigne de vaisseau Otto Steinbrick.
Employé aux dragages des mines de Dunkerque du 20 mars au 22 avril 1917.
Capitaine du vapeur Pluton du 26 avril 1917 au 19 février 1921.
Capitaine du vapeur Cornouaille du 3 août 1921 au 11 janvier 1924.
Brevet de capitaine de la Marine marchande le 24 mars 1925.
Sous-lieutenant de port (4 ème classe) à Dunkerque à dater du 1er octobre 1925, date où il fut admis à percevoir une pension anticipée"

Appartient à la liste des capitaines coulés deux fois ou plus :

4 fois :
Le Glatin, André, Jean Ignace, né le 31 juillet 1879 à Pordic (22), Binic n° 169.
3 fois :
Delalande Louis, né le 18 octobre 1881 à la Ville es Nonais, canton de Chateauneuf (35), Saint-Malo n° 527.
2 fois : (17).
Briand Anasthase ; Fierdehaiche Casimir ; Geffroy Alexis, Jean, Louis, Marie ; Grisel Louis, Charles ; Grondin Joseph, Auguste, Alfred ; Grouhel Cassius ; Hars Pierre, Louis, Augustin ; Lavanant Paul, Le Creff Yves, Marie ; Le Creurer Pierre-Marie ; Le Dû Roland-Marie ; Le Guyader Ollivier ; Morvan Jean-Marie ; Portier Louis ; Tranchant Alfred ; Ybert Ernest, Edouard ; Yvon Benjamin.

Source : René Richard et Jacques Roignant, Les navires des ports de la Bretagne provinciale coulés par faits de guerre 1914-1918, Volume 2, Association Bretagne 14-18, 2012

Cordialement.