Bonjour à tous,
Rencontre avec un sous-marin le 11 Février 1918.
Traversée Wilmington – Bordeaux
Mauvais charbon fumant beaucoup.
Rapport du capitaine
Quitté Deep Water Point (Delaware) le 25 Janvier à 08h50. Chargement de 500 t d’acier et de 3890 t de poudre. Matériel de sécurité et défensif en bon état. Instructions de l’Amirauté britannique prises à Philadelphie le 23 Janvier.
Descente de la rivière rendue pénible par les glaces mais sans incident. Débarqué le pilote au cap Henlopen à 20h00. Temps maniable jusqu’au 30, puis tempête de NW jusqu’au 4 Février. Le navire, couvert par les vagues, fatigue beaucoup. Nombreuses avaries sur le pont. Puis le temps devient meilleur, et beau le 9 Février.
Le 11 Février au matin, suis attaqué par un sous-marin, exactement sur la route prescrite. Le sous-marin abandonne la lutte et CASSIOPEE vient à mon secours dans l’après midi et me convoie jusqu’au Verdon où je mouille le 12 Février à 16h00. Remonté la Gironde sans incident et amarré à quai à Bordeaux le 13 Février à 09h00.
Position de l’attaque : 46°11 N 08°05 W à 07h20 de Greenwich. Vitesse du navire 8 nœuds. Cap au S69E. A 04h20, aperçu une masse noire. Au lever du jour, les hommes de l’arrière ont cru voir un périscope à 500 m environ. Venu de suite sur bâbord pour présenter l’arrière. Ouvert le feu et au 4e coup le périscope disparaît.
En raison de la navigation dans les glaces et du gros temps éprouvé, je fais toutes réserves sur les avaries qui viendraient à être découvertes tant au corps qu’au chargement, et me réserve le droit d’amplifier le présent rapport.
Rapport de la commission d’enquête
Elle reprend le déroulement des faits et précise qu’après avoir aperçu la masse noire, l’armement de la pièce a été complété. Mais les fumigènes n’ont pas été utilisés. Le navire faisait des zigzags de 25°.
A 07h20, c’est le QM canonnier Dinand et le canonnier Ancel qui ont vu le périscope pendant une ou deux minutes. C’est le même Dinand qui avait vu l’ombre du sous-marin quelques heures plus tôt. Rien n’a été vu de la passerelle. La pièce arrière a tiré 12 obus et la pièce avant 1 obus sur les points de chute des obus de l’arrière. Des appels TSF ont été faits, répétés par le poste du Bouscat.
De l’ensemble des dépositions et du rapport succinct du commandant Menestrel, la commission est d’avis que la présence d’un sous-marin dans les eaux du VIRGINIE est douteuse.
Note du Contre Amiral SALAUN
Le 11 Février 1918 à bord du vapeur VIRGINIE, de la Cie Générale Transatlantique, on signalait un sous-marin. L’armement défensif du navire entrait aussitôt en action et les dispositions nécessaires étaient très rapidement prises.
Si l’attaque ne se produisit pas, s’il n’est pas absolument certain que VIRGINIE se soit trouvé en présence d’un sous-marin, il n’en subsiste pas moins qu’il s’agit là d’un navire bien préparé et bien défendu.
Je propose au Ministre d’accorder un
Témoignage Officiel de Satisfaction pour les bonnes dispositions prises par son état major et son équipage et le sang froid dont chacun a fait preuve lors d’une alerte de sous-marin.
(Note approuvée par le Ministre le 26 Avril 1918)
Le sous-marin aperçu
N’est pas identifié.
Complément
Sur l’annuaire des officiers transat - cadres du Nord de 1935 on trouve les officiers suivants :
- HERVY Arsène né le 08/06/1884 au cadre des capitaines de 3e classe en 1935
- CHOISY Jules né le 06/11/1884 au cadre des chefs mécaniciens de 1ère classe en 1933
- BENOIT Jean né le 05/01/1886 au cadre des chefs mécaniciens de 2e classe en 1933
Cdlt