Re: BABIN CHEVAYE - Trois-mâts barque

olivier 12
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Re: BABIN CHEVAYE - Trois-mâts barque

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

BABIN CHEVAYE Trois-mâts barque

Lancé le 16 Octobre 1901 à Chantenay, ce navire appartenait à l’armement Bureau et Baillergeau. Il était du type AMIRAL COURBET. Sa marraine était Madame Bureau, née Babin-Chevaye, épouse de l’un des armateurs et fille de l’ancien propriétaire des ateliers et chantiers de la Loire.

Caractéristiques du BABIN CHEVAYE

Trois-mâts barque à coffre
3100 tpl 2174 tx JB 1930 tx JN
Longueur 84,7 m Largeur 12,26 m Creux 6,89 m TE 6,20 m

Voici le BABIN CHEVAYE à l’appareillage


Il fut pris au neuvage par le capitaine Eugène Robert qui venait de débarquer du TARAPACA à la suite d’un voyage particulièrement difficile (voir fiche de ce navire)
Son premier voyage sur le Chili fut mouvementé. Au retour, alors qu’il était en fuite dans le grand sud, une lame énorme le balaya par l’arrière jusqu’au gaillard, blessant gravement cinq hommes, en enlevant un, et occasionnant une voie d’eau. Le cap Horn fut doublé, mais le mauvais temps redoubla de violence et, dans un coup de roulis formidable, le mât de grand perroquet s’affala, faussant la vergue du grand hunier volant. Il fallut mettre en cape pendant trois jours pour dégager le pont, puis aller relâcher à Montevideo pendant 139 jours pour réparer.

Voici le récit de ce voyage laissé dans ses mémoires par le novice Alfred Forgeard, futur CLC et capitaine à la Havraise Péninsulaire

J’embarquai à Nantes sur le BABIN CHEVAYE , en 1901, commandé par Monsieur Robert de Dinard. Il avait quitté l’armement Bordes, à la suite du naufrage du TARAPACA dans le sas de La Pallice. A la suite d’une faute du remorqueur, ce bateau se creva malencontreusement, contre un escalier de pierre. D’ailleurs, ce monsieur Robert s’avéra très bon capitaine. J’embarquais avec lui comme novice, j’avais donc monté en grade. Le bateau était tout neuf, sa construction avait duré 10 mois, (on favorisait beaucoup la construction des bateaux à l’époque). Nous partîmes pour le même voyage, après chargement de charbon en Angleterre, à Port Talbot Les voiliers de l’époque étaient non compartimentés : mieux valait ne pas faire de voie d’eau !!
Traversée mémorable : nous mîmes 130 jours pour aller au Chili, au lieu de 80 à 90 jours. A la suite de vents contraires, nous mîmes 45 jours à doubler le cap Horn! Les vents changeaient sans cesse, nous virions de bord 3 à 4 fois par jour, vent arrière. Mon voilier par vent debout, navigue au plus prés. Pour cela, on oriente les voiles dans le sens du vent. Si le vent vient de bâbord, on dit qu’on va bâbord amure, amure étant par définition le bas de la voile du côté d’où vient le vent. Nous arrivâmes à Iquique. Au mois d’août, il y fait très froid. Les voiliers ne passent pas dans le Détroit,, mais en dessous de la Terre de Feu, par 60 - 61 ° de latitude Sud ( mais attention aux icebergs ! bon-papa n’en vit jamais, mais le père de bonne-maman, lui, en vit).

A notre arrivée, tout le monde nous croyait perdus, corps et biens. Mon frère le croyait aussi, il l’avait vu dans le journal. Malheureusement, c’est lui qui se perdit. Il commandait vers 1924, un vapeur, le PORT DE BREST, chargé de rails et se perdit entre Bordeaux et Dakar.
A Iquique, il n’y avait plus un gramme de peinture sur la coque. Elle était complètement rouillée. Nous restâmes un mois. A l’époque c’était l’équipage lui-même, qui chargeait et déchargeait le bateau, sous l’œil vigilant du réceptionnaire de la cargaison qui cherchait à nous rouler ( ce à quoi nous lui répondions en arrosant le charbon la nuit pour le faire peser plus lourd )
Après avoir déchargé le charbon,, nous rentrâmes avec du nitrate. Mauvais temps, Beaucoup de vent, épouvantable tempête au Cap Horn, une des plus dures que j’ai vues, on fut obligé de mettre en fuite : vent arrière, les cales furent remplies d’eau, le salpêtre fondait. On a voulu pomper à la vapeur, impossible. Il fallut vider les cales avec des seaux, tout le dessous de la cargaison fut perdu. L’équipage était très fatigué. On couchait, on mangeait dans la cale, pour ne pas perdre de temps: 2 heures de travail, 2 heures de repos sur place. On essayait de faire route sur Montevideo. On fut démâté du grand mât de perroquet (la partie haute du grand mât ) par une deuxième tempête. On a relâché à Montevideo, les médecins voulurent nous mettre en quarantaine, tant nous avions tous triste mine ! Le Capitaine réussit à les convaincre que nous étions seulement
fatigués et non malades.
Nous sommes restés 3 ou 4 mois en réparations à Montevideo : changer 3000 rivets qui avaient pris du jeu, (d’où la voie d’eau). Nous repartîmes pour Anvers où nous arrivâmes après 16 mois de voyage.
Après ce voyage, je suis resté quelque temps à terre, où je pris quelques leçons chez l’instituteur de St Lunaire


Le 2e voyage, Anvers-San Francisco-Ipswich, se déroula sans incidents : 138 jours à l’aller et 117 au retour.
Pour son 3e voyage qui débuta le 15 Juin 1904, il monta de Nantes sur Swansea pour prendre une cargaison de charbon. Il atteignit San Francisco en 120 jours et revint à Queenstown (Irlande) en 127 jours, toujours sous les ordres du capitaine Robert. Le voyage s’acheva le 27 Mai 1905.

Voici le BABIN CHEVAYE descendant le canal de Bristol, chargé aux marques avec du charbon


Et voici l’équipage de ce 3e voyage.

Image

Il est bien sûr très difficile, et même impossible aujourd’hui d’identifier tous les hommes de la photo.
Deux sont toutefois reconnaissables : le mousse Georges Bichon, 16 ans, de Pornic, qui tient la bouée et juste à côté de lui, avec le chien du bord, le novice Henri Echard, 17 ans. Ce dernier, originaire de Nantes était domicilié au 8 quai de la Fosse.
Le mousse Bichon sera torpillé treize ans plus tard, le 3 Avril 1917, étant second capitaine du vapeur SAINT SIMON, mais survivra au naufrage. Il deviendra commandant à la Société Navale de l'Ouest.
L’homme tenant la poële à frire, à côté de Georges Bichon, pourrait être le cuisinier Pierre Hillereau, de La Chevalière, près de Nantes. Hillereau décèdera quelques années plus tard, le 18 Avril 1910, à bord de l'EUGENE PERGELINE peu avant l'arrivée à Glasgow, au retour d'un voyage du Chili.
Les officiers sont debouts; ce sont, au centre, au niveau du mousse, le second Emmanuel Chaumur, inscrit à Saint Malo (originaire de Saint Briac); 2e à partir de la droite, le capitaine Robert, également de Saint Malo, et 3e le lieutenant Eugène Fiterbe, de Dinan. Le capitaine Robert sera torpillé sur le BOUGAINVILLE en Mars 1916 (voir fiche de ce navire).
Enfin, on note, 2e debout à partir de la gauche, le matelot Martiniquais Victor Arlin, né à Fort de France et domicilié à Saint Pierre de la Martinique. Victor Arlin sera capturé en Décembre 1914 sur le JEAN (voir fiche de ce navire), à l’île de Pâques, par le PRINZ EITEL FRIEDRICH. Il parviendra à rentrer en France puisqu’on le retrouve fin 1916 à Nantes où il demeurait au 62 quai de la Fosse. Saint Pierre de la Martinique n'existait plus, détruite par une nuée ardente le 8 Mai 1902. Arzin, sans doute embarqué à l'époque, avait échappé à la catastrophe.

Voici un cliché du second capitaine Chaumur (2e à partir de la gauche)sur le pont du Babin Chevaye en 1904 (Document fourni par son petit-fils que je remercie ici)

Image

Le Babin Chevaye continua sa carrière jusqu’au 14 Janvier 1918, notamment, à partir de Juin 1905, sous les ordres du capitaine Louis Lacroix.
Voici le capitaine Lacroix sur la dunette du BABIN CHEVAYE.

Image

En 1906, s’y trouvait aussi embarqué le futur commandant Georges Aubin qui a laissé un émouvant récit de ce voyage dans son ouvrage « Nous, les cap-horniers ». Grand écrivain maritime, Georges Aubin a aussi écrit « L’empreinte de la voile », « Les hommes en suroit », « En bourlinguant sur les sept océans », « L’amour en matelote » et un petit bijou d’humour : « Dans le vert sillage des cap-horniers ».

Quelques anecdotes concernant le BABIN CHEVAYE méritent encore d’être rapportées.
En Septembre 1905, le BABIN CHEVAYE était à nouveau au cap Horn. Bâbord amures, portant bon plein il faisait route avec basses voiles au ris, 4 huniers, grand perroquet fixe, 2 focs, voile d’étai et artimon de cape. Soudain, une lame se leva sur l’avant. Le navire y plongea son bout dehors tout entier et son avant jusqu’au roof équipage. Il sembla comme assommé, mais se redressa et l’eau embarquée se précipita vers l’arrière, arrachant tout sur son passage. Un bruit sec se fit entendre : le cadre du gouvernail venait de casser. Il fallut mettre à la cape, passer des chaines autour du safran, puis gouverner avec les voiles pour atteindre Taltal. L’avarie nécessita 25 jours de réparations.

Le 18 Avril 1906, en plein Pacifique, le navire cessa de gouverner et sembla échoué. La voilure fut contre-brassée et la sonde mise à l’eau. Mais elle ne trouva aucun fond jusqu’à 200m. La nuit était calme, mais apparurent de violents remous de courants et de vastes remous circulaires troublant l’eau phosphorescente. A l’arrivée à Sydney, l’équipage apprit que, ce jour-là, un terrible tremblement de terre avait dévasté San Francisco. Or BABIN CHEVAYE était justement en escale à San Francisco quelques semaines auparavant. Il avait quitté le grand port américain le 12 Février 1906. Voici le bon de pilotage de sortie, signé par le capitaine Lacroix.



La perte du BABIN CHEVAYE

Extrait du rôle

Armé au long cours le 16 Juillet 1916 à Nantes par MM. Bureau Frères et Baillergeau.

Capitaine BOURGE Emile CLC né le 25/12/1883 à Saint Suliac inscrit à Saint Malo
Second DESBIOTS Henri CC né le 28/12/1876 à Cancale inscrit à Granville
Lieutenant COADOU Jean Marie né le 18/04/1878 à Beuzec Conq inscrit à Concarneau

Le capitaine Bourge remplaça le capitaine Robert le 12 Novembre à Londres.

14 hommes d’équipage en tout ce qui est peu.(En fait 22 hommes -voir ci-dessous)
A noter que le novice Paul KERMORVAN né le 19/11/1898 à Bangor et inscrit à Belle Ile sera débarqué le 25 Août 1917 à Valparaiso, gagnera Buenos Aires sans doute en train, et sera rapatrié en France par le paquebot NAMERA (?) qui appareillera le 29 Août de Buenos Aires. La raison de ce débarquement n’est pas mentionnée sur le rôle. Il sera remplacé à Antofagasta par un matelot japonais, Shinao Kusumi.

Itinéraire

Londres 19/09/16 04/01/17
Valparaiso 24/04/17 05/06/17
Antofagasta 20/06/17 21/08/17 pour Nantes

« Le navire a fait naufrage le 14 Janvier 1918 par 43°23 N et 7°18 W (méridien de Paris) à 70 milles à l’ouest de la Pointe des Poulains. »
Pas de rapport du capitaine.

Récit (source Lacroix)

Le 14 Janvier 1918, le BABIN CHEVAYE, chargé de 3000 tonnes de salpêtre, fut intercepté par un U-boot à 30 milles au SW de Penmarch. Il venait de faire 138 jours de mer et arrivait presque en vue de sa destination. La veille, il avait croisé le vapeur Saint Louis qui lui avait signalé la présence de plusieurs sous-marins. A 07h40 du matin, un sous-marin fit surface et tira un obus qui passa entre le grand mât et la misaine, puis encadra le trois-mâts de plusieurs autres coups.
Le capitaine Bourge mit en panne et fit embarquer ses hommes dans les baleinières.
Se rapprochant, le sous-marin envoya des marins allemands avec des explosifs ; ils se firent accompagner par le capitaine Bourge. A 09h30, le navire sauta et coula en 30 secondes.
Les embarcations se perdirent de vue car il ventait grand frais. Celle du capitaine arriva en vue de la Pointe des Poulains en Belle-Ile, et atterrit à Portivy (Quiberon). Celle du second fit route sur le feu de Penmarch et croisa le torpilleur TROMBLON (voir fiche de ce torpilleur) qui ramena tout le monde à Port Haliguen.

Le sous-marin attaquant

Pendant longtemps, on a ignoré quel sous-marin avait coulé le BABIN CHEVAYE, aucun des trois présents sur zone : U 84, U 93 et U 95 n’étant rentré à sa base. Tous avaient disparu corps et biens.
Mais en 2005, l’épave de l’U 95 fut identifiée au fond du Pas de Calais, mais tout d'abord prise pour l'U 93. Les listes d'équipage furent alors ressorties et notre spécialiste de la guerre sous-marine, Yves, s’intéressa à ces listes. Il découvrit que le capitaine Bourge avait fait un rapport détaillé, décrivant notamment avec précision les officiers du sous-marin avec lesquels il avait été en contact. Il signalait en particulier :

- le commandant, visage jeune, yeux bleus gris, rasé, plutôt amical, âgé d’environ 40 ans.
- un officier ingénieur mécanicien dont le prénom était Hermann,
- un officier petit, souriant, visage émacié, avec un seul galon, sans doute un ancien de la marine marchande.

Or parmi les états-majors des trois sous-marins, seule la liste des officiers de l’U 93 répondait exactement à cette description. L’état major du l’U 93 se composait en effet de

Helmuth GERLACH Lieutenant de vaisseau Commandant né le 25/08/1885 (42 ans )
Friedrich BURCHARDI « Cdt stagiaire 26/08/1883 (44 ans)
Hans von USEDOM Enseigne 1er officier 05/10/1894 (33 ans)
Hermann HAHN Enseigne de réserve 2e officier ex mar-mar (33 ans)
Hermann HAUSSMANN Ingénieur mécanicien (38 ans)

Le doute fut donc levé en 2007. Depuis presque 90 ans, ces hommes, que les marins du BABIN CHEVAYE avaient été les derniers à rencontrer, étaient en patrouille éternelle dans les flancs de leur sous-marin. Bel exemple de recherche couronnée de succès.
Je laisse le soin à Yves d’apporter des précisions sur le déroulement exact du naufrage car il doit posséder le rapport de mer du capitaine Bourge. Il n’y a, bien sûr, plus de KTB du sous-marin.

Voici un tableau représentant le BABIN CHEVAYE dans les glaces des mers australes en 1907 (voyage raconté par Georges Aubin).



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Olivier
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Yves D
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Re: BABIN CHEVAYE - Trois-mâts barque

Message par Yves D »

Bonsoir Olivier, bonsoir à tous
Je n'ai malheureusement pas le rapport de mer du Capitaine Bourge mais il doit se trouver dans le dossier du BC à vincennes. Je n'ai que le questionnaire d'enquête usuel et c'est justement là que se trouvait la description physique des officiers de l'U 93. Remarquons au passage le don d'observation et la précision de la description faite par Bourge qui ne se doutait pas que 90 ans plus tard, ces quelques mots allaient permettre d'identifier son adversaire.
Je ne peux donc rien ajouter au texte ci-dessus si ce n'est relever que le Capt. Bourge est l'un des derniers sinon le dernier a avoir vu l'équipage de l'U 93 encore en vie.
Petite précision à propos du KL F.Burchardi, il n'était pas le 2nd de l'U 93, il était à bord en instruction en tant que commandant stagiaire.
Cdlt
Yves

Autre correction que je dois apporter, c'est l'U 95 que l'on a retrouvé dans le Pas de Calais, épave que nous avons pris pour l'U 93 dans un premier temps mais un examen plus approfondi des inscriptions portées sur les hélices a permis de lever le doute. Mea culpa Olivier, je t'avais sans doute fait cette réponse de mémoire et c'est ainsi que l'on propage parfois une erreur.
U 93 a ce jour n'a jamais été retrouvé. Il a disparu après avoir coulé le Babin Chevaye et on ne peut le raccrocher à aucun autre navire coulé les jours suivants pas plus qu'on ne relève à cette date une attaque contre un U-Boot. Il a pu sauter sur une mine lors du retour mais on ne peut pas non plus exclure un accident de plongée.
www.histomar.net
La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.
olivier 12
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Re: BABIN CHEVAYE - Trois-mâts barque

Message par olivier 12 »

Bonjour Yves, bonjour à tous,

Merci pour ces précisions dont je prends note. J'apporte donc quelques petits corrections au texte.
L'hiver prochain il faudra que j'aille assurer un quart aux archives de Vincennes pour étudier en détail les dossiers des 78 grands voiliers perdus pendant la Grande Guerre...

Cdlt

Olivier
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Terraillon Marc
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Re: BABIN CHEVAYE - Trois-mâts barque

Message par Terraillon Marc »

Bonjour

Une autre vue du voilier

http://www.navires-14-18.com/photos/B/B ... _XX_1w.jpg

A bientot
Cordialement
Marc TERRAILLON

A la recherche du 17e RIT, des 166/366e RI et du 12e Hussards.
tourville
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Re: BABIN CHEVAYE - Trois-mâts barque

Message par tourville »

bonjour à tous, je viens de découvrir votre forum. passionnant. c'est en tapant Babin Chevaye que je suis arrivé chez vous. j'appartiens à la famille Bureau et connais bien l'histoire des grands voiliers des armements familiaux. le seul navire que nous pouvions espérer retrouver était le Tourville qui à fait naufrage entre Mare et Lifou en NC. après plusieurs années de recherche, mon frère , médecin en NC et comme moi contaminé par le virus maritimofamilial ! a fini par trouvé l'épave au large du cap Rossin au nord de Mare. en tant que réalisateur de film documentaire, j'ai tourné et sauvé le témoignage de mon oncle Guy Bureau dernier survivant des armements. à partir de ce témoignage j'ai réalisé un film sur cette page maritime de la famille. Mon oncle nous a quitté depuis mais cette saga me hante depuis des années et j'ai été bercé durant mon enfance par ces histoires de mer et autres incroyables aventures. en 1995, j'ai proposé a France 3 de réalisé un film sur l'aventure de Nickel et par ce lien , suis parti en NC sur les traces à la fois de ce minerai extraordinaire et donc...sur les traces des navires qui l'on transporté...donc sur les traces de ma famille et de ses navires.
coup du destin ! j'ai rencontré un autre nantais à Nouméa qui m'a apporter son soutien dans le tournage d'images sous-marine du France II le plus grand voilier du monde. cet homme s'appelle Alain Conan et sa quête, son obscession, sa passion....c'est le mystère de la disparition de Lapérouse ! et depuis, là encore, par contamination, j'ai eu l'incroyable chance d'embarquer dans l'aventure et de participer aux 4 dernières grandes campagnes de fouilles dans cette île perdue de Vanikoro. je suis actuellement en plein montage du 4 ième film tourné en septembre et octobre dernier.
mais depuis 15 ans je travaille et espère trouver le temps de finaliser la production d'un film "personnel" de 90 ou 110 minutes sur cette fabuleuse épopée des Gds voiliers à travers ceux de la famille Bureau.
j'avais outre l'oncle Guy !un autre parent proche qui s'appelait Jean Babin chevaye et qui était à la fois chirurgien et passionné par le cinéma, la mer et la nature. nous avons parlé cent fois du trois-mats dont les péripéties sont nombreuses et parfois incensées. bref !
pardon d'être un peu long, mais je suis vraiment intéressé par vos lumières sur ce sujet et en particulier concernant les bateaux bureau.
bien à vous tous
yves
olivier 12
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Re: BABIN CHEVAYE - Trois-mâts barque

Message par olivier 12 »

Bonsoir à tous, bonsoir Yves,

et bienvenue sur ce forum.
On a du se rencontrer déjà, sans doute à Nantes, en même temps qu'Alain Conan et Jean Guillou, car je suis aussi un passionné de l'histoire de Lapérouse. D'ailleurs, c'est peut-être vous qui m'aviez envoyé un film tourné en 2001 (superbe) pour illustrer mes conférences.
Au cours de ma navigation, j'ai eu l'occasion de passer à plusieurs reprises pas très loin de Vanikoro, mais hélas, jamais d'y faire escale (le climat n'y est pas terrible pour des croisiéristes!)

En revanche, j'ignorais que vous étiez descendant des familles Bureau et Babin Chevaye.
Actuellement, j'essaie de reconstituer, grâce aux archives de la Marine bien sûr, mais aussi grâce aux diverses archives familiales que l'on peut exhumer par ci, par là, en particulier par l'intermédiaire du web, l'histoire des grands voiliers français coulés pendant la Grande Guerre (environ 80).
Là encore, il y a eu des histoires incroyables, parfois dramatiques, toujours intéressantes.
Je n'ai pas spécialement de lumières sur le sujet, mais en cherchant on arrive à trouver beaucoup d'histoires, souvent de gens simples, qui sont finalement les plus belles et font la grande histoire.
Sur ce forum, chacun serait certainement intéressé par tout ce que vous pourriez apporter concernant les voiliers des grands armateurs nantais, en particulier ceux de chez Bureau et Baillergeau...

Cordialement
olivier
olivier 12
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Re: BABIN CHEVAYE - Trois-mâts barque

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Voici la liste d'équipage du BABIN CHEVAYE lors du naufrage. Il y avait en réalité 22 hommes à bord, certains ayant été embarqués à Londres,Valparaiso et Antofagasta. Les 14 premiers dont il est question dans un post antérieur étaient ceux embarqués à Nantes.

Image

Et voici l'itinéraire de ce voyage fatidique

NANTES 12/09/16
LONDRES 15/09/16 04/01/17
VALPARAISO 24/04/17 05/06/17
ANTOFAGASTA 20/05/17 21/08/17 pour Nantes

Coulé le 14 Janvier 1918. Position portée au rôle 47°23 N 07°18 W (Paris)
Position exacte du naufrage (l'épave a été localisée récemment)
47°35,9 N
05°07 W (Greenwich)

Voici un autre équipage du BABIN CHEVAYE, lors d'un voyage malheureusement non déterminé

Image

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Memgam
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Re: BABIN CHEVAYE - Trois-mâts barque

Message par Memgam »

Extrait du rapport de mer du capitaine Bourges, déposé le 23 janvier 1918 devant le Tribunal de Nantes.
"Le 1er janvier(14 janvier, erreur de transcription de ma réponse, sans excuse particulière)...A 7h50, le lieutenant Le Corre me prévient qu'on aperçoit les voiles d'un peti pêcheur au S.S.E. A l'aide de ma longue vue je vois que c'est un sous-marin qui venait d'émerger à 4 milles de distance. Je le dis aux hommes de veille sur la dunette. Au même moment un premier coup de canon nous est tiré et passe entre le grand mât et le mât de misaine, sans rien toucher. Je donne l'ordre de larguer l'écoute de grand'voile et l'assurer pour mettre sur le mât. La cannonade continue et le sous-marin approche rapidement. Je donne l'ordre d'amener les embarcations et d'embarquer et conseille aux hommes de ne pas se précipiter. les obus continuent de tomber à tribord et à babord du navire sans l'atteindre. Ayant largué les bras de l'arrière sous le vent, j'aide le timonier Le Graziou à mettre la barre à lofer et lui dis d'embarquer dans la baleinière. Ayant constaté que l'équipage de la baleinière babord était complet, j'embarque dans la baleinière tribord après avoir demandé si tous les hommes désignés pour cette baleinière sont là. Nous nous éloignons du navire en passant par l'arrière, le 6 ème obus passe à ce moment, un 7ème, un 8ème et un 9ème sont tirés dans la direction des embarcations et l'un d'eux tombe entre elles à mis distance. Le sous-marin est alors tout près de nous. Le commandant demande le capitaine. Lui ayant répondu que c'était moi, il m'a fait monter à son bord et remorquer la baleinière jusqu'auprès du navire. Là, il me demande la nature du chargement puis, ayant fait embarquer cinq de mes hommes à son bord, il me donne l'ordre d'aller à mon bord avec 6 marins français, 2 officiers allemands, 3 matelots allemands armés de revolvers et porteurs d'une bombe. A bord, les officiers font débarquer le youyou pour y mettre leur butin puis les officiers pénétrent dans une chambre et se mettent à fouiller les armoires. Ne trouvant pas les papiers qui convenaient, ils m'obligent à aller chercher ma valise où je les avais cachés. Un des officiers me donne l'ordre de partir et je les vois commencer à faire des paquets de vêtements. Quand j'aborde le sous-marin pour y réprendre mes hommes, le commandant me demande si l'officier a les papiers. Je lui réponds affirmativement et il me donne l'ordre de m'éloigner..."

Source : René Richard et Jacques Roignant, Les navires des ports de la Bretagne provinciale coulés par faits de guerre 1914-1918, Association Bretagne 14-18, 2010, pages 349-352.
Memgam
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Re: BABIN CHEVAYE - Trois-mâts barque

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Un complément au rapport du capitaine Bourge :

BABIN CHEVAYE avait quitté Antofagasta le 24 Août 1917 avec 3100 tonnes de salpêtre. Il avait passé les îles Saint Ambroise le 1er Septembre, doublé le cap Pillar, puis aperçu le cap Horn et l’île des Etats en naviguant bâbord amures car le vent était de secteur nord.
Sa route l’avait ensuite fait passer à 90 milles dans l’est des Malouines et 30 milles de La Trinité. Les vents étaient très défavorables et il lui avait fallu remonter lentement le long de la côte du Brésil jusqu’à Pernambouc. Au passage, il avait croisé l’ASIE de la compagnie Bordes. Il n’était arrivé que le 9 Décembre au sud de Flores (Açores) et s’était approché à 30 milles de Fayal. C’est alors que le vent s’était mis à souffler en tempête, l’empêchant d’avoir un contact avec la terre. Mais le 17 Décembre, à 15 milles dans l’ouest de Fayal, un sous-marin avait soudain émergé à 3 milles. Ce sous-marin l’avait aperçu, mais avait changé de route et s’était éloigné. (Nota : il s’agissait peut-être d’un sous-marin anglais !)

Il avait ensuite rencontré le vapeur SAINT LOUIS, de la Navale de l’Ouest, qui était stoppé, en avarie de machine. Ce vapeur lui avait indiqué par signaux du code international qu’il y avait de nombreux sous-marins dans le golfe de Gascogne entre Yeu et Ouessant.
Le capitaine Bourge avait alors fait déborder les embarcations, qui étaient toujours sous leurs bossoirs respectifs, mais gardées en dedans à cause du gros temps.
C’est le 14 Janvier à 07h50 (et non le 1er Janvier) que le lieutenant Le Corre lui signala la présence d’une petite voile et…. suit le récit ci-dessus posté par Memgam. Le Corre était effectivement second maître, passé lieutenant en cours d’embarquement.

Il continue ensuite en racontant le sauvetage

« J’ai donné la route pour atteindre Belle Ile et nous avons fait route de conserve. A 09h30, nous avons vu le navire sauter et couler en moins de trente secondes. Le sous-marin a plongé. Jusqu’à 17h00 le temps s’est maintenu beau, puis il s’est bouché et la brise de SSE a fraîchi. A 20h00, j’ai perdu de vue le feu du canot du second. J’ai continué ma route et j’ai atterri à la Pointe des Poulains à 04h00 du matin. Le vent ne permettant pas d’atteindre la rade du Palais, je suis resté à l’abri de la terre jusqu’à 06h00 car cette côte est inabordable. Le commandant allemand m’avait autorisé à emporter ma carte ; j’ai pu ensuite longer cette côte jusqu’à Portivy (Quiberon) où nous avons abordé. Les femmes du pays nous ont donné les meilleurs soins avec une générosité touchante.
Le canot du second a fait route sur le feu de Penmarch. Il a été aperçu au large de la baie d’Audierne par le torpilleur TROMBLON qui a déposé l’équipage à Port Haliguen le 16 Janvier".

Voici ce que le capitaine Bourge écrit sur les officiers allemands, renseignements qui ont permis à Yves d’identifier l’U 93 :

« Le commandant (nota : Helmut Gerlach) parlait anglais très facilement. Il avait les cheveux gris, des yeux gris bleus, un nez droit, une figure jeune, maigre, assez agréable et toute rasée. Il était assez trapu, de taille moyenne et devait avoir 40 ans.

Le 2e officier (nota : il s’agit du commandant en instruction Friedrich Burchardi) était grand et blond, de corpulence moyenne et paraissait efflanqué. Il avait les yeux bleus et une figure rosée, toute rasée. Il portait un galon d’or surmonté d’une couronne.

A un moment, l’un des officiers a appelé « Hermann !… » Hermann paraissait être l’ingénieur mécanicien (nota : Hermann Haussmann). Il était grand et efflanqué, avec une mâchoire proéminente et des yeux gris très clairs. Lui aussi portait un galon d’or.

Il y avait aussi deux jeunes officiers qui sont montés sur le BABIN CHEVAYE (nota : probablement Hans von Usedom et Hermann Hahn). Tous deux parlaient un peu le français. L’un de ces jeunes officiers (Hahn) a tenté de s’entretenir amicalement avec moi. Il m’a dit qu’il connaissait bien la côte du Chili et qu’il avait fait escale dans plusieurs ports. Il était un officier du commerce, probablement de la compagnie Kosmos, officier de réserve dans la Kriegsmarine. A un moment il m’a dit : « Que voulez-vous, c’est la guerre pour vous comme pour nous… ! » Cet officier de la marine marchande était petit et maigre, avec une petite moustache et des cheveux roux. Il avait une figure réjouie. Il portait aussi un galon d’or."

Description du sous-marin

45 m de long. Kiosque très petit, 2m de diamètre seulement, et en gradins vers l’arrière. Garde corps à la partie supérieure.
1 périscope.
Coupe-filets sur l’avant.
Pont à caillebotis plein.
Deux filières allant de l’avant à l’arrière avec fil d’antenne descendant le long de la muraille pour entrer à l’intérieur.
1 canon de 105 devant et 2 canons de 57 derrière.
Sous-marin gris avec bandes noires. Peinture très vieille et abimée.

Voici la silhouette dessinée par le capitaine Bourges et un sous-marin de la classe U 93-U 111.

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Conclusions de la commission d’enquête

La commission d’enquête regrette que le capitaine ait laissé les papiers du bord tomber aux mains de l’ennemi. (nota : le capitaine ne les avait pas jetés à la mer. Les officiers venus sur le BABIN CHEVAYE les lui ont demandés et il a du les remettre).
Elle estime qu’il n’y a pas lieu de proposer blâme ou récompense.

Pour conclure cette histoire du BABIN CHEVAYE, voici la hache qui avait servi lors du lancement du voilier (Musée des Salorges de Nantes)

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Cdlt
olivier
Romeo
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Re: BABIN CHEVAYE - Trois-mâts barque

Message par Romeo »

Salut.
Y a-t-il eu un Donatien Favreau sur le Babib Chevaye à un moment ou un autre ?

Bonjour à tous,

Un complément au rapport du capitaine Bourge :

BABIN CHEVAYE avait quitté Antofagasta le 24 Août 1917 avec 3100 tonnes de salpêtre. Il avait passé les îles Saint Ambroise le 1er Septembre, doublé le cap Pillar, puis aperçu le cap Horn et l’île des Etats en naviguant bâbord amures car le vent était de secteur nord.
Sa route l’avait ensuite fait passer à 90 milles dans l’est des Malouines et 30 milles de La Trinité. Les vents étaient très défavorables et il lui avait fallu remonter lentement le long de la côte du Brésil jusqu’à Pernambouc. Au passage, il avait croisé l’ASIE de la compagnie Bordes. Il n’était arrivé que le 9 Décembre au sud de Flores (Açores) et s’était approché à 30 milles de Fayal. C’est alors que le vent s’était mis à souffler en tempête, l’empêchant d’avoir un contact avec la terre. Mais le 17 Décembre, à 15 milles dans l’ouest de Fayal, un sous-marin avait soudain émergé à 3 milles. Ce sous-marin l’avait aperçu, mais avait changé de route et s’était éloigné. (Nota : il s’agissait peut-être d’un sous-marin anglais !)

Il avait ensuite rencontré le vapeur SAINT LOUIS, de la Navale de l’Ouest, qui était stoppé, en avarie de machine. Ce vapeur lui avait indiqué par signaux du code international qu’il y avait de nombreux sous-marins dans le golfe de Gascogne entre Yeu et Ouessant.
Le capitaine Bourge avait alors fait déborder les embarcations, qui étaient toujours sous leurs bossoirs respectifs, mais gardées en dedans à cause du gros temps.
C’est le 14 Janvier à 07h50 (et non le 1er Janvier) que le lieutenant Le Corre lui signala la présence d’une petite voile et…. suit le récit ci-dessus posté par Memgam. Le Corre était effectivement second maître, passé lieutenant en cours d’embarquement.

Il continue ensuite en racontant le sauvetage

« J’ai donné la route pour atteindre Belle Ile et nous avons fait route de conserve. A 09h30, nous avons vu le navire sauter et couler en moins de trente secondes. Le sous-marin a plongé. Jusqu’à 17h00 le temps s’est maintenu beau, puis il s’est bouché et la brise de SSE a fraîchi. A 20h00, j’ai perdu de vue le feu du canot du second. J’ai continué ma route et j’ai atterri à la Pointe des Poulains à 04h00 du matin. Le vent ne permettant pas d’atteindre la rade du Palais, je suis resté à l’abri de la terre jusqu’à 06h00 car cette côte est inabordable. Le commandant allemand m’avait autorisé à emporter ma carte ; j’ai pu ensuite longer cette côte jusqu’à Portivy (Quiberon) où nous avons abordé. Les femmes du pays nous ont donné les meilleurs soins avec une générosité touchante.
Le canot du second a fait route sur le feu de Penmarch. Il a été aperçu au large de la baie d’Audierne par le torpilleur TROMBLON qui a déposé l’équipage à Port Haliguen le 16 Janvier".

Voici ce que le capitaine Bourge écrit sur les officiers allemands, renseignements qui ont permis à Yves d’identifier l’U 93 :

« Le commandant (nota : Helmut Gerlach) parlait anglais très facilement. Il avait les cheveux gris, des yeux gris bleus, un nez droit, une figure jeune, maigre, assez agréable et toute rasée. Il était assez trapu, de taille moyenne et devait avoir 40 ans.

Le 2e officier (nota : il s’agit du commandant en instruction Friedrich Burchardi) était grand et blond, de corpulence moyenne et paraissait efflanqué. Il avait les yeux bleus et une figure rosée, toute rasée. Il portait un galon d’or surmonté d’une couronne.

A un moment, l’un des officiers a appelé « Hermann !… » Hermann paraissait être l’ingénieur mécanicien (nota : Hermann Haussmann). Il était grand et efflanqué, avec une mâchoire proéminente et des yeux gris très clairs. Lui aussi portait un galon d’or.

Il y avait aussi deux jeunes officiers qui sont montés sur le BABIN CHEVAYE (nota : probablement Hans von Usedom et Hermann Hahn). Tous deux parlaient un peu le français. L’un de ces jeunes officiers (Hahn) a tenté de s’entretenir amicalement avec moi. Il m’a dit qu’il connaissait bien la côte du Chili et qu’il avait fait escale dans plusieurs ports. Il était un officier du commerce, probablement de la compagnie Kosmos, officier de réserve dans la Kriegsmarine. A un moment il m’a dit : « Que voulez-vous, c’est la guerre pour vous comme pour nous… ! » Cet officier de la marine marchande était petit et maigre, avec une petite moustache et des cheveux roux. Il avait une figure réjouie. Il portait aussi un galon d’or."

Description du sous-marin

45 m de long. Kiosque très petit, 2m de diamètre seulement, et en gradins vers l’arrière. Garde corps à la partie supérieure.
1 périscope.
Coupe-filets sur l’avant.
Pont à caillebotis plein.
Deux filières allant de l’avant à l’arrière avec fil d’antenne descendant le long de la muraille pour entrer à l’intérieur.
1 canon de 105 devant et 2 canons de 57 derrière.
Sous-marin gris avec bandes noires. Peinture très vieille et abimée.

Voici la silhouette dessinée par le capitaine Bourges et un sous-marin de la classe U 93-U 111.

http://img834.imageshack.us/img834/7213 ... hevaye.jpg

http://img834.imageshack.us/img834/8020/u93u111.jpg

Conclusions de la commission d’enquête

La commission d’enquête regrette que le capitaine ait laissé les papiers du bord tomber aux mains de l’ennemi. (nota : le capitaine ne les avait pas jetés à la mer. Les officiers venus sur le BABIN CHEVAYE les lui ont demandés et il a du les remettre).
Elle estime qu’il n’y a pas lieu de proposer blâme ou récompense.

Pour conclure cette histoire du BABIN CHEVAYE, voici la hache qui avait servi lors du lancement du voilier (Musée des Salorges de Nantes)

http://img261.imageshack.us/img261/6286 ... ehache.jpg

Cdlt
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