J'étais allé au bois Marcon pour trouver le poste de secours de Laby en me servant de ses écrits : "Mercredi 25 avril (1917). Cette nuit, nous sommes très sonnés, tout autour de mon PS. C'est décidé avec le patron, en cas d'attaque, je me tiendrai dans le ravin 170.6 devant les Bovettes, près de la petite souce : on aura au moins de l'eau. Faute d'abri, on sera peut être un peu défilés..."
j'avais bien trouvé un ravin avec une source dans le secteur mais était celui de l'aspirant ?
En faisant des recherches sur le RICM, j'ai trouvé une carte dans le JMO de la 4ème brigade marocaine qui donne comme cote à ce ravin, la cote 170.6, j'ai donc eu confirmation que j'avais trouvé le bon endroit.

voici une vue aérienne tirée de Google Earth pour situer le PS par rapport au point caractéristique du secteur.

Sur la route allant de Jouy à la Malmaison, il faut suivre un chemin sur la droite à la sortie du village, il longe le Mont des Roches et avance vers le Mont sans Pain, la pente opposée cache les célèbres creutes du Projecteur et du Caid au pied du plateau d'Hameret.

en avançant vers le fond du vallon, le chemin s'enfonce dans les bois de la zone rouge.

Au fond de la combe, le chemin tourne pour revenir vers Aizy, il coupe à cet endroit un petit ruisseau, c'est le fils de la source dont parle l'aspirant Laby. l'eau, saturée de calcaire à formé des bassins d'où elle cascade de l'un à l'autre.

là il faut quitter le chemin et suivre une sente qui longe le ravin, plein nord entre les deux Mont sus énoncés, le ravin se creuse vite et fini par être profond et très étroit.

presque à sa naissance, sous un ressaut, se trouve une cavité qui laisse rêveur, peut être est ce l'abri dont parle l'aspirant : "...Passons à Vailly, Aizy-Jouy, et arrivons au ravin de 170.6 devant les Bovettes à minuit. Relève heureusement assez calme. Des minuit, on commence à picher pour avoir un semblant d'abri demain à l'aube : Duez et moi nous avons amené une pelle et une pioche ; nous quittons nos vareuses et travaillons à un petit trou pour nous deux...notre poste et microscopique et peu solide...mais on compte que le ravin ne sera pas pris d'enfilade."

Il faut s'assoir là dans le silence et dans la pénombre, sortir de son sac "Les carnets de l'aspirant Laby, médecin dans les tranchées" et lire la suite de l'attaque avant de sortir du ravin...en pensant à ce premier quart d'heure d'attaque du 5 mai dont Laby dit : " Je vis un quart d'heure comme je ne me souviens pas en avoir vécu d'aussi terrible, jamais. Vivrais-je cent ans que je me souviendrais de cet épisode avec effroi..."
et puis on sort de l'ombre, face au Chemin des Dames, devant le Panthéon et les Bovettes.

Une pensée aussi au bataillon Alix du RICM.
Cordialement,
Gilles.