transport ferroviaire

[bm thiry]

Bonsoir à tous,


Je me pose beaucoup de questions concernant le cheminement ferroviaire des troupes intervenues lors des premiers mois du conflit.

Savions-nous débarquer une DI complète en plein milieu de la voie ferrée?
si oui, quels pouvaient être les effets et contraintes?
A l'instar un bataillon de chasseurs pouvait-il le faire très facilement?

Pouvait-on débarquer nos 75 sans gros aménagement particulier et sans opération de grutage?

Etions-nous contraints de faire embarquer et de faire débarquer notre artillerie lourde dans des gares pour bénéficier de leurs infrastructures ?

Le seul témoignage lu est celui-ci:
d'Henri d'Estre dans
"D'Oran à Arras, impression de guerre d'un officier d'Afrique"
(affecté à l'état-major de la 45°DI comme le précise JN-Cru à la p136)

Je lis aux pages 225/226
"Comme à B...., le débarquement s'effectue ici à pleine voie au moyen de rampes mobiles, opération délicate, sourtout quand elle comporte la descente de wagon de nombreuses voitures des types les plus divers"



Si vous en savez plus
merci de votre précieuse collaboration
BM Thiry

[LABARBE Bernard]

Bonsoir,
Vaste sujet en effet !... Car sans les transports et l'organisation...
Pour fixer des ordres de grandeurs, sans plus, quelques chiffres pour un CA (mais qui doivent ressembler aux autres).
En août 14, le 18ème CA c'est 33 000 hommes, 12 000 chevaux, 2000 voitures attelées, 100 automobiles, 120 canons de 75.
Pour son transport de Lorraine (IIème Armée, sa zone de concentration initiale) vers la Sambre (Vème Armée) du 17 août 18h au 21 août 09h, il faudra 110 trains.
Alors ça nous fait en moyenne par train: 300 bonhommes, 110 chevaux, 18 carioles, 1 auto, 1 canon. (1 canon virgule 1, donc le tube dans un train, et le caisson dans un autre )
Bien sûr, je me doute que l'on ne répartissait pas ces éléments comme ça. Mais bon...
C'était juste pour faire avancer le schlimili-bilick.
Je dois avoir un truc quelque part sur les transports ferroviaires, mais faut que je cherche...
A bientôt,
Bernard

[patrick corbon]

Bonsoir à tous, Bonsoir Bertrand,

Chaque gare était dotée au moins d'un quai de débarquement de côté qui se confondait bien souvent avec celui des voyageurs. Simple chemin taluté d’une hauteur égale à celle des plates formes de wagons et doté d'un parement côté voie. L'intervalle entre la plate forme et le muret est comblé en baissant la ridelle de côté du wagon. Les gares importantes disposent d’épis de voies de garage dotés de ce genre de quais. La capacité de débarquement dépend de leur longueur de ces quais. Si l’on voit dans une gare de campagne les quais se prolonger sur une distance très supérieure à la longueur d’un convoi normal on est à peu près sûr que c’est un quai militaire ou destiné à cet usage.
Existe également des quais en bout qui sont moins pratiques (même principe) car les véhicules en fonction de leur position dans la rame sont obligés de remonter les wagons (Les intervalles entre quais et wagons ou entre wagons sont comblés par les ridelles avant et arrière de chaque wagon. Le débarquement est plus long. Le jeu est plus périlleux avec des chevaux qui peuvent glisser ou s’emballer ;

En rase campagne existe encore actuellement des QBD (Quais en bout démontables). Il y a encore peu de temps chaque gare en était dotée pour le cas où. C’est un jeu de construction métallique qui permet de construire en rase campagne une plate-forme dotée d’une rampe qui vient se fixer sur la voie. Ensuite après avoir calé le train avec des sabots cela permet le débarquement en bout. Le jeu est assez difficile car on débarque sur la voie et il faut ensuite franchir les rails. En 14 ils connaissaient le principe mais je crois qu’ils étaient confectionnés en bois.

Ensuite on peut trouver toutes les variantes en matière de bricolages de fortune. Ils connaissaient la chèvre et le palan, et usaient de moufles et de palans. Bien souvent les canons étaient équipés pour pouvoir être tirés à la bricole grâce à des crochets fixés sur les axes des roues. Si on a pas prévu un tel déchargement cela devient problématique pour les véhicules.
Le nombre de gares existantes devait permettre d’éviter ce genre d’exercices qui forcément augmentaient les délais de débarquement et en plus qui pouvait endommager les voies. A mon sens un débarquement en rase campagne ne devait qu'être très exceptionnel (course à la mer, offensives allemandes de 18).

Les quais de débarquement étaient très surveillés par l’espionnage (Plan de concentration affiché sur le terrain). Le plan allemand d’invasion par la Belgique pouvait se deviner très tôt grâce à cela d’autant que les allemands ont créé des voies ferrées disproportionnées pour un usage local en direction de la frontière Belge et que d’importantes tractations ont été menées pour en raccorder certaines aux voies Belges aux frais de l'Allemagne). Les voies le long du Rhin entre Mayence et Cologne ont été quadruplées, et doublée entre Mayence et Strasbourg, de nombreux quais ont été construits dans la région d’Aix la Chapelle et forcément cela n'a pu nous échapper.

Amicalement
Patrick

[RIO Jean-Yves]

Bonjour à tous.

Ci-après 3 documents à suivre qui viendront complèter les précédentes infos (extraits des cahiers de cours de mon GP à St Maixent en 1921-1922) :

Un exemple d'embarquement :



Cordialement.
Jean-Yves

[RIO Jean-Yves]

Schéma d'une gare d'embarquement/débarquement

[RIO Jean-Yves]

Schéma d'une gare de ravitaillement à partir de 1917



En cas de besoin, je peux envoyer les 2 schémas à taille "réelle" (réduits pour ici). Me laisser adresse mail en MP.

Cordialement.
Jean-Yves

[bm thiry]

Bonsoir à tous
Bonsoir Bernard, Jean Yves, Patrick

Merci pour vos interventions
j'en prends bonne note et
vais méditer tout ceci.

Bien cordialement
BM Thiry