Bonsoir,
Bonsoir Jérôme,
il existe pour la famille Baudiment, un lien familial tragique entre la Division Marocaine et le 9ème Corps, et c'est ce qui m'a conduit à ne pas quitter l'Artois sans repasser par Vimy, et par le Vallon des Zouaves.
Ces jours anniversaires de l'attaque de mai 1915 sur ND de Lorette et sur Vimy me conduisent à en faire état, ici:
Il s'appelait Aimé, il était sergent au 8ème RMZ, et il n'avait pas 18 ans. Nous savons, par le témoignage transmis par un de ses camarades, qu'il a été tué d'une balle à la tête, le 11 mai 1915, à Neuville St Vaast. Enterré (ou pas?) dans le sol de Neuville St Vaast bouleversé par l'artillerie, son corps n'a jamais été retrouvé, tout comme tant d'autres. Aujourd'hui, il dort peut-être dans l'un des ossuaires, ou tout simplement encore dans l'humus des champs qui entourent Neuville.
C'était le plus jeune frère de Henri, qui, quant à lui, attaquait, au même moment, à la tête de sa compagnie, à Loos en Gohelle, à quelques kilomètres de front de son très jeune frère.
Quelques semaines plus tard, Henri, redescendu vers Angres avec le 90ème RI, était parti à la recherche d'une hypothétique trace de son frère.
Voici ce qu'il écrivait dans une lettre à ses parents, aux environs de juin 1915:
[…]J’ai parcouru tous les cimetières improvisés, cimetières de villages, etc, etc… je n’ai pu découvrir la tombe de notre pauvre regretté. Quelle aurait été ma joie de la trouver, saluer une dernière fois sa tombe et y placer un bouquet avec couronne. Jusqu’ici, je n’ai pu le faire, je ne désespère pas, malheureusement, les ambulances qui fonctionnaient dans son corps ne sont plus ici, ce qui rend ma tâche difficile. Il faut les contrôles, le numéro d’ordre, ensuite, on trouve la tombe. Enfin, chers parents, je fais mon possible pour arriver à une solution. Le jour où j’aurais rempli ce devoir, vous en aurez de suite connaissance. Je compte également sur les renseignements que Baptiste [le deuxième frère, sous-lieutenant au 1er zouave, et qui avait été grièvement blessé, le 7 septembre 1914, au Marais de St Gond] pourra me donner, vu ses relations avec un officier du 1er [zouave].
C’est un malheur pour la famille, il faut vous consoler et reprendre le dessus. Il faut songer aux êtres jeunes qui naissent, à ceux qui ont l’âge de raison, et si par malheur, la France aurait [sic] été envahie, que serions-nous devenus ? Vos trois fils [tous trois enfants troupes], sortis d’une famille militaire avaient le rôle de défendre cette Patrie ; nous payons chèrement notre rôle, espérons que ce sera fini. Encore une fois, chers Parents, reprenez courage, pleurons intérieurement notre cher disparu »[…]
Après avoir eu la très grande chance de retrouver l'histoire intégrale de Henri et de son 90ème RI, en grande partie grâce à Jérôme, à Stéphan, et Olivier, je n'ai pas trouvé grand chose sur le 8ème RMZ.
L'un d'entre vous pourrait-il me fournir quelque indice (jmo? historique? auteur?).
Mille mercis par avance,
Louis