Bonjour à tous,
Merci à Jef52 pour ses images de la NN d’Orfeuil et pour l’occasion qu’il me donne de rappeler les évènements survenus en 1918 en ce lieu.
Bien sûr, je partage pleinement l’avis de Monte-au-Créneau pour l’atmosphère spéciale de ce cimetière bien entretenu. Il est calme, en plein champ (Orfeuil à 800 m n’a guère qu’une quinzaine d’habitants), bien situé dans la pente, proposant au visiteur un joli panorama sur les lisières sud des Ardennes champenoises…
Il est pourtant installé dans un lieu qui fut l’objet d’âpres combats, début octobre 1918. Pour en avoir une idée succincte, je vous renvoie à ce lien qui traite essentiellement des pertes de la 73° DI dont le front ne dépassait guère 2 km :
pages1418/forum-pages-histoire/octobre- ... 7708_1.htm
Sa voisine, la 124° DI a eu des pertes similaires et on peut estimer que ce sont environ 3000 hommes des 73° et 124° DI qui ont été touchés dont 500 qui ont perdu la vie entre le 4 et le 10 octobre 1918 en ces lieux.
Plus de 10 jours ont été nécessaires pour reprendre cette modeste crête. Les 7° et 22° DI françaises et les Américains des 2° et 36° DI US qui se trouvaient à l’ouest avaient dépassé l’axe du village d’Orfeuil d’au moins 3 km depuis plusieurs jours avant que ce verrou ne tombe.
Quelques photos des lieux permettront de mieux comprendre pourquoi il fut si difficile de déloger les Allemands de ce secteur bien organisé et recelant de nombreux souterrains
Photo 1 : Vue de la crête (alt 203m) depuis le coin ouest du cimetière. Subsiste au sommet, dans les arbres, un blockhaus. Distance du fond au sommet : 1 km. Dénivelé de 36 m. Pas d’abris boisés à l’époque. (cf photo suivante)
Photo 2 : Panorama des lieux dessiné par les hommes du 101° RI le 8 octobre 18 (source : dossier SHD 124° DI, réf 24 N 2267). Le 101° devait enlever le secteur où se trouvent les chars détruits et les cadavres. Le village constituait l’objectif du 124° RI.
Photo 3 : Orfeuil aujourd’hui, vu depuis le cimetière.
Photo 4 : la N.N vue depuis le village.
Bonne visite à ceux qui s’y rendront.
Cordialement.
JL Arnould