canonnier servant et canonnier conducteur

[bleuet 14 18]

Bonjour,

En ce moment je fais des recherches sur mon arrière grand père Gustave Benéteau et sur mon arrière grand oncle Louis Benéteau, ils étaient tous les deux dans l'artillerie. Mon arrière grand père à été principalement dans l'artillerie lourde et était canonnier servant. Mon arrière grand oncle à été principalement dans l'artillerie de campagne et était canonnier conducteur.

Je voudrai savoir quel était le rôle du canonnier servant et celui du canonnier conducteur.

Cordialement,
Raphaël

[b sonneck]

Bonjour Raphaël,

Canonnier servant : employé à la mise en œuvre de la pièce d'artillerie : manœuvres nécessaires à la mise en position, manutention des obus sur la position, évacuation des douilles d'obus tirés, etc.

Canonnier conducteur (artillerie de campagne) : employé à la conduite et au soin des chevaux de l'attelage.

Cordialement
Bernard

[bleuet 14 18]

Bonjour,

J'ai vu que vous aviez mis entre parenthèse artillerie de campagne pour le canonnier conducteur, cela veut il dire que le canonnier conducteur avait d'autres fonctions dans l'artillerie lourde ?

Cordialement,
Raphaël

[b sonneck]

re-bonjour,

Non ; mais j'ignore si les conducteurs des tracteurs automobiles qui ont progressivement équipé l'artillerie lourde étaient des artilleurs et, si oui, s'ils étaient répertoriés comme canonniers conducteurs.
Dans l'ignorance, je me suis donc limité, dans ma réponse, à l'artillerie de campagne, restée en grande partie à traction animale.
Cela dit, les soldats qui conduisaient les chevaux dans les régiments d'artillerie lourde hippomobile étaient appelés canonniers conducteurs.

Cordialement
Bernard

[bleuet 14 18]

re-bonjour

Merci pour cette réponse rapide et complète je sais maintenant en quoi constituait le "travail" de mes ancêtres artilleurs

Cordialement,
Raphaël

[fred S]

Bonsoir à toutes et tous,

Raphaël, je pense que Bernard a très bien résumé.

Un de mes AGP était canonnier conducteur au 52e RAC.Dans ses courriers il fait état de transport de bois et de manutention pour les tranchées occupées par les fantassins. J'ose imaginer que les conducteurs d'unité d'artillerie lourde devaient être occupés de la même façon quand ils ne s'occupaient pas de leurs batteries.

Vous trouverez quelques extraits de courrier ici.

pages1418/qui-cherche-quoi/janvier-dece ... 4085_1.htm

Ce passage de l'historique du 52e R.A.C pour l'hiver 1915/1916 résume bien le quotidien de ces hommes:


"Si le combat proprement dit n'est pas terrible, la fatigue n'en est pas moins considérable, surtout pour les pauvres conducteurs qui méritent d'être particulièrement signalés pendant cette période.


Chargés d'exécuter des corvées pour l'infanterie, ils doivent errer jour et nuit dans des terrains affreusement boueux et fréquemment battus par des tirs de surprise. Le gros travail est le transport des matériaux jusqu'en première ligne.



Les chevaux n'en peuvent plus ; ils travaillent avec peine dans la glaise collante et sont difficilement sortis des trous d'obus dans lesquels ils glissent. Tâche ingrate pour les conducteurs que de sauver ces pauvres animaux. Quand la corvée est finie, hommes et bêtes sont recouverts d'une couche épaisse de boue gluante qui donne aux corvées retour du front une physionomie bien particulière.


Les transports étant fréquents, c'est à peine si entre deux sorties le conducteur peut reprendre figure humaine, à peine s'il a le temps de décrotter sommairement son attelage.

Jamais de découragement ni de récriminations au milieu de cet océan de boue ; les corvées sont pénibles et dangereuses, rien n'y fait ; le conducteur bon enfant accepte tout, faisant en maintes circonstances preuve de courage et d'énergie, bien que personne ne soit là pour l'assister et le féliciter. Héros obscurs, ces braves conducteurs n'ont vu que très rarement leur abnégation récompensée. Cette fois-ci, quelques belles citations sont décernées à ceux qui ont fait preuve de sang-froid et d'héroïsme."

[bleuet 14 18]

Bonjour Fred et bonjour à tous,

Je vous remercie beaucoup pour ce message très intéressant et très complet. J'ignorais totalement que les canonniers conducteurs étaient également soumis à des travaux dans les tranchées. Je pensais qu'ils ne s'occupaient que de conduire l'attelage et à s'occuper des chevaux de l'attelage comme l'a dit Bernard dans sa réponse. Je ne savais pas non plus qu'ils côtoyaient les fantassins dans les tranchées et qu'ils était exposés aux mêmes dangers du front. Je vous en remercie.

J'ai également lu le sujet que vous aviez mis en lien dans votre réponse et cette hommage que vous avez fait à votre arrière grand père m'a beaucoup ému.

Cordialement,
Raphaël

[b sonneck]

Bonjour Raphaël.

L'un n'empêche pas l'autre. Dans un secteur "calme", on ne déplaçait pas les pièces d'artillerie toutes les 5 minutes et il était tout à fait dans l'ordre des choses d'utiliser, pour des charrois dans leur secteur, les attelages d'artillerie qui n'avaient rien de particulier à faire.

Cordialement
Bernard

[bleuet 14 18]

Bonjour,

Merci Bernard pour cette précision de votre réponse.

Cordialement,
Raphaël