Voici ce qu’écrivait en conclusion d'un article publié en 1973 dans la R.H.A., Madame Marie-Thérèse CHABORD, conservateur aux Archives Nationales, au sujet du projet de Livre d’or.
« Nous nous trouvons en résumé, devant une énorme quantité de fiches nominatives qui, par sa masse, offre la possibilités d’études variées : statistiques de toutes natures (par corps, par grade, par date, lieu et cause de décès), étude démographique pour connaître la couche d’âge de la population touchée, études anthroponymiques, puisque l’on possède à la fois le nom de famille et la région d’origine. Il serait possible d’établir une carte régionale de la France montrant la part payée à l’impôt du sang.
On peut se demander, en conclusion, quelles sont les raisons pour lesquelles le Livre d’or n’a jamais pu être réalisé. L’énormité de l’entreprise la condamnait dès l’abord. Le fait qu’elle soit prévue au niveau de l’état avait rendu la machine trop lourde : au seul ministère des Pensions, l’on y consacra jusqu’à 60 personnes.
Il y eu ensuite l’évolution des circonstances. La loi de 1919 correspondait à un consensus général, elle avait été votée dans la joie de la victoire et la conscience très vive du sacrifice. Pour des raisons purement matérielles, entre autres la nécessité de régler la situation des disparus, les travaux ne commencèrent qu’en 1922 et les services qui en étaient chargés devaient se consacrer d’abord aux tâches les plus urgentes de la liquidation de la guerre. Les vivants sont passés après les morts. C’est seulement sept ans après le début des travaux, en 1929, que l’on pu commencer à communiquer les listes aux mairies. C’est en 1935 que fut envisagée la réalisation matérielle et, à ce moment-là, il était trop tard. L’époque était aux économies, une nouvelle guerre se profilait à l’horizon, les morts de 1914 étaient ensevelis à jamais.
Les quelques échos de la guerre et de l’après-guerre ne trouvent aucune résonance, d’autres générations prennent la relève et ce qui reste du monumental projet dormira à tout jamais dans les cartons des Archives.
MemorialGenWeb fête cette année son dixième anniversaire et grâce à un grand nombre d'entre vous la moitié du chemin a été parcourue.
Nous disposons de plusieurs centaines de milliers de fiches encore inexploitées; alors pour ceux qui s'intéressent à une Arme, une subdivision d'Armes, un régiment précis, etc nous pouvons leur adresser des fichiers particuliers (selon les types, sous réserves d'extraction)

Bien amicalement
Michel