Bonjour à toutes et à tous,
Alors j'en reviens à ma première idée, éliminée parce que pas si difficile : Madagascar
Cordialement
Étienne
Petite révision de connaissances
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IM Louis Jean
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Re: Petite révision de connaissances
<< On peut critiquer les parlements comme les rois, parce que tout ce qui est humain est plein de fautes.
Nous épuiserions notre vie à faire le procès des choses. >> Clemenceau
Nous épuiserions notre vie à faire le procès des choses. >> Clemenceau
Re: Petite révision de connaissances
Bonsoir,
Il s'agit bien d'un canon de débarquement de 65 mm modèle 1881 à Madagascar en 1895.
La définition du cyanotype n'est pas très bonne, il me semble bien lire "...it" à la fin d'une partie du nom visible sur le ruban du chapeau du servant agenouillé près de sa pièce. Il est donc fort possible qu'il s'agisse de la Compagnie de débarquement du croiseur à barbettes "Dupetit-Thouars", un des deux seuls "gros" bâtiments de l'escadre de l'Amiral Bienaimé devant Madagascar avec un autre croiseur, le "Primauguet".
Parmi, les exploits courageux des compagnies de débarquement, on ne peut passer sous silence celui de la section de deux canons de 65 mm modèle 1881 du croiseur "D'Entrecasteaux" en Chine au moment de la révolte des Boxers en 1900. Un des deux canons participe à la défense des légations à Tien-Tsin et le deuxième canon accompagne la colonne Seymour composée, sous commandement de l'amiral anglais, de 2084 marins provenant de navires européens, américains et japonais (900 britanniques, 500 allemands, 300 russes, 160 français, 100 américains, 54 japonais, 40 italiens et 30 autrichiens).
La colonne Seymour échoue à atteindre Pékin pour débloquer les légations et entame alors une retraite difficile, harcelée par des milliers de combattants aussi fanatisés que cruels. Pendant la retraite, les marins anglais et russes, les seuls avec les français à avoir emmené des canons de débarquement, jettent dans les rivières leurs pièces d'artillerie mais les marins français, combattant en arrière garde, conservent jusqu'à Tien-Tsin leur pièce unique qui est employée avec succès contre les masses chinoises, un épisode glorieux et méconnu de notre Marine. On sait qu'une grosse expédition des armées de terre des mêmes pays débloquera les légations de Pékin quelques semaines plus tard.
Voici une des deux pièces du "D'entrecasteaux" en 1900 en Chine, je ne sais s'il s'agit de la pièce de Tien-Tsin ou de la pièce de la colonne Seymour. En tout cas, la pose hiératique des marins, mousquetons modèle 1892 en bandoulière, et servant leur canon de débarquement de 65 mm modèle 1881 est remarquable.
Canon de débarquement de 65 mm modèle 1881 de la Compagnie de débarquement du "D'entrecasteaux" en Chine en 1900.
Nous verrons ultérieurement l'emploi du petit canon durant la Grande Guerre.
Cordialement,
Guy François.
Il s'agit bien d'un canon de débarquement de 65 mm modèle 1881 à Madagascar en 1895.
La définition du cyanotype n'est pas très bonne, il me semble bien lire "...it" à la fin d'une partie du nom visible sur le ruban du chapeau du servant agenouillé près de sa pièce. Il est donc fort possible qu'il s'agisse de la Compagnie de débarquement du croiseur à barbettes "Dupetit-Thouars", un des deux seuls "gros" bâtiments de l'escadre de l'Amiral Bienaimé devant Madagascar avec un autre croiseur, le "Primauguet".
Parmi, les exploits courageux des compagnies de débarquement, on ne peut passer sous silence celui de la section de deux canons de 65 mm modèle 1881 du croiseur "D'Entrecasteaux" en Chine au moment de la révolte des Boxers en 1900. Un des deux canons participe à la défense des légations à Tien-Tsin et le deuxième canon accompagne la colonne Seymour composée, sous commandement de l'amiral anglais, de 2084 marins provenant de navires européens, américains et japonais (900 britanniques, 500 allemands, 300 russes, 160 français, 100 américains, 54 japonais, 40 italiens et 30 autrichiens).
La colonne Seymour échoue à atteindre Pékin pour débloquer les légations et entame alors une retraite difficile, harcelée par des milliers de combattants aussi fanatisés que cruels. Pendant la retraite, les marins anglais et russes, les seuls avec les français à avoir emmené des canons de débarquement, jettent dans les rivières leurs pièces d'artillerie mais les marins français, combattant en arrière garde, conservent jusqu'à Tien-Tsin leur pièce unique qui est employée avec succès contre les masses chinoises, un épisode glorieux et méconnu de notre Marine. On sait qu'une grosse expédition des armées de terre des mêmes pays débloquera les légations de Pékin quelques semaines plus tard.
Voici une des deux pièces du "D'entrecasteaux" en 1900 en Chine, je ne sais s'il s'agit de la pièce de Tien-Tsin ou de la pièce de la colonne Seymour. En tout cas, la pose hiératique des marins, mousquetons modèle 1892 en bandoulière, et servant leur canon de débarquement de 65 mm modèle 1881 est remarquable.
Canon de débarquement de 65 mm modèle 1881 de la Compagnie de débarquement du "D'entrecasteaux" en Chine en 1900.
Nous verrons ultérieurement l'emploi du petit canon durant la Grande Guerre.
Cordialement,
Guy François.
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IM Louis Jean
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Re: Petite révision de connaissances
Bonsoir à toutes et à tous,
Dans le rapport du général Duchesne ainsi que dans "La pacification de Madagascar" du général Galliéni il est question de la présence de canons Hotchkiss de 78 mm dans le parc d'artillerie Hova. Par ailleurs, la distinction est claire entre ce 78 et le 80 de montagne. Ce canon a-t-il pu participer à la grande guerre ?
Cordialement
Étienne
Dans le rapport du général Duchesne ainsi que dans "La pacification de Madagascar" du général Galliéni il est question de la présence de canons Hotchkiss de 78 mm dans le parc d'artillerie Hova. Par ailleurs, la distinction est claire entre ce 78 et le 80 de montagne. Ce canon a-t-il pu participer à la grande guerre ?
Cordialement
Étienne
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Re: Petite révision de connaissances
Bonsoir,
Ces canons Hotchkiss malgaches n'ont pas dû quitter l'île de Madagascar si même ils existent encore en 1914.
L'existence d'un canon Hotchkiss de "78 mm" est d'ailleurs pleine de mystère.
Hotchkiss a bien construit des canons de montagne dans les années 1890 mais le calibre est de 76,2 mm ou de 80 mm (et des canons de campagne de 75 mm).
Ces canons de montagne Hotchkiss de montagne de 3 pouces ont d'ailleurs équipé l'Armée des Etats-Unis.
Voir la description et illustrations de ces canons dans:
-Revue d'Artillerie, tome 42 (artillerie des Etats-Unis): description, 1 schéma.
-Revue d'Artillerie, tome 52 (artillerie Hotchkiss à l'exposition de 1900): description, 1 photo, 1 schéma.
-Ministère du Commerce, de l'Industrie et des Postes et Télégraphe "Rapports du jury international-Groupe XVIII-Armées de Terre et de Mer" Paris-Imprimerie Nationale (1902): description complète et 3 pages d'illustrations sur le canon Hotchkiss de montagne de 76,2 mm.
Je ne vois que ce canon Hotchkiss susceptible d'avoir armé l'artillerie Hova, peut-être chambré au calibre tout à fait unique de 78 mm pour d'obscures raisons de disponibilités réduites d'approvisionnement en projectiles comme les industries européennes savent le faire pour "contrôler" indirectement les approvisionnements des petits états (et parfois futures colonies ou protectorats...). D'autre part, je crois qu'on peut exclure les canons de campagne Hotchkiss car ceux-ci sont beaucoup plus délicats pour un usage en pays de brousse et sans bonne route (canon long, frein élaboré, poids élevé, etc...).
Nous reviendrons demain sur notre canon de 65 mm de débarquement pendant la Grande Guerre.
Cordialement,
Guy François.
Ces canons Hotchkiss malgaches n'ont pas dû quitter l'île de Madagascar si même ils existent encore en 1914.
L'existence d'un canon Hotchkiss de "78 mm" est d'ailleurs pleine de mystère.
Hotchkiss a bien construit des canons de montagne dans les années 1890 mais le calibre est de 76,2 mm ou de 80 mm (et des canons de campagne de 75 mm).
Ces canons de montagne Hotchkiss de montagne de 3 pouces ont d'ailleurs équipé l'Armée des Etats-Unis.
Voir la description et illustrations de ces canons dans:
-Revue d'Artillerie, tome 42 (artillerie des Etats-Unis): description, 1 schéma.
-Revue d'Artillerie, tome 52 (artillerie Hotchkiss à l'exposition de 1900): description, 1 photo, 1 schéma.
-Ministère du Commerce, de l'Industrie et des Postes et Télégraphe "Rapports du jury international-Groupe XVIII-Armées de Terre et de Mer" Paris-Imprimerie Nationale (1902): description complète et 3 pages d'illustrations sur le canon Hotchkiss de montagne de 76,2 mm.
Je ne vois que ce canon Hotchkiss susceptible d'avoir armé l'artillerie Hova, peut-être chambré au calibre tout à fait unique de 78 mm pour d'obscures raisons de disponibilités réduites d'approvisionnement en projectiles comme les industries européennes savent le faire pour "contrôler" indirectement les approvisionnements des petits états (et parfois futures colonies ou protectorats...). D'autre part, je crois qu'on peut exclure les canons de campagne Hotchkiss car ceux-ci sont beaucoup plus délicats pour un usage en pays de brousse et sans bonne route (canon long, frein élaboré, poids élevé, etc...).
Nous reviendrons demain sur notre canon de 65 mm de débarquement pendant la Grande Guerre.
Cordialement,
Guy François.
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IM Louis Jean
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Re: Petite révision de connaissances
Bonsoir à toutes et à tous,
Bien mystérieux effectivement ces canons de "78"! Peut-être s'agit-il d'une confusion identique à celle des 88 de la Grande Guerre ?
Voici la flotte qui a participé à l'expédition :
Cordialement
Étienne
Bien mystérieux effectivement ces canons de "78"! Peut-être s'agit-il d'une confusion identique à celle des 88 de la Grande Guerre ?
Voici la flotte qui a participé à l'expédition :
Cordialement
Étienne
<< On peut critiquer les parlements comme les rois, parce que tout ce qui est humain est plein de fautes.
Nous épuiserions notre vie à faire le procès des choses. >> Clemenceau
Nous épuiserions notre vie à faire le procès des choses. >> Clemenceau
Re: Petite révision de connaissances
Bonsoir,
Il est certain que le gouvernement malgache a acheté avant le débarquement français une cinquantaine de canons modernes à Hotchkiss, à Armstrong et à Krupp comme le montrent les prises effectuées.
Je pense, sans preuve absolue, que le "78 mm" Hotchkiss est en fait le 3 pouces de montagne Hotchkiss, livré entre autres puissances aux USA.
Il suffit qu'un officier ait "arrondi" le pouce à 2,6 cm au lieu de 2,54 cm en désignant un canon de 3 pouces capturé pour que l'appellation "78 mm", une fois employée, ait fait force de loi.
A ses débuts, le mortier britannique Stokes a bien été appelé en France "mortier de 3 pouces" alors qu'il s'agit d'un 3.2 inch (81 mm) et non d'un 76,2 mm!
Tout ceci reste néanmoins à confirmer.
Cordialement,
Guy François.
Il est certain que le gouvernement malgache a acheté avant le débarquement français une cinquantaine de canons modernes à Hotchkiss, à Armstrong et à Krupp comme le montrent les prises effectuées.
Je pense, sans preuve absolue, que le "78 mm" Hotchkiss est en fait le 3 pouces de montagne Hotchkiss, livré entre autres puissances aux USA.
Il suffit qu'un officier ait "arrondi" le pouce à 2,6 cm au lieu de 2,54 cm en désignant un canon de 3 pouces capturé pour que l'appellation "78 mm", une fois employée, ait fait force de loi.
A ses débuts, le mortier britannique Stokes a bien été appelé en France "mortier de 3 pouces" alors qu'il s'agit d'un 3.2 inch (81 mm) et non d'un 76,2 mm!
Tout ceci reste néanmoins à confirmer.
Cordialement,
Guy François.
Re: Petite révision de connaissances
Bonsoir,
A l'automne 1914, un inventaire dressé par l'amiral Nicol fixe à 42 le nombre de pièces de 65 mm modèle 1881 sur affût de débarquement immédiatement disponibles pour mise à disposition de l'Armée de terre.
Dans ces conditions, la plupart des Corps d'Armée perçoivent chacun deux canons de débarquement afin de tenter de combattre depuis les premières lignes les mitrailleuses ennemies protégées par des ouvrages de fortification passagère le plus souvent bétonnés. Ce canon semble aussi susceptible de rendre des services en accompagnement de l'infanterie compte-tenu de sa légèreté.
L'arrivée sur le front du canon de débarquement est diversement appréciée des généraux commandants de Corps d'Armée dont certains, comme le général Baret (14e C.A), comparent l'engin à un jouet d'enfant.
Trop lourd pour un emploi facile en toute première ligne et incapable de suivre l'infanterie dans le no man's land, le canon de 65 sera abandonné par l'infanterie à la fin de 1915. Quelques succès locaux dans la destruction d'ouvrages allemands apparaissent toutefois aux détours de certains JMO mentionnant expressément l'utilisation du canon de 65 mm de débarquement. A noter que les canons de montagne de 65 mm et de 80 mm seront aussi utilisés dans les mêmes rôles en première ligne, parfois avec succès.
Les photographies de ce petit canon dans les tranchées sont rares, j'en ai publié dans mon livre sur l'artillerie de tranchée et dans un article de GBM.
En voici, deux nouvelles, malheureusement sans légende précise:
Canon de 65 mm modèle 1881 de débarquement dans les tranchées.
Cordialement,
Guy François.
A l'automne 1914, un inventaire dressé par l'amiral Nicol fixe à 42 le nombre de pièces de 65 mm modèle 1881 sur affût de débarquement immédiatement disponibles pour mise à disposition de l'Armée de terre.
Dans ces conditions, la plupart des Corps d'Armée perçoivent chacun deux canons de débarquement afin de tenter de combattre depuis les premières lignes les mitrailleuses ennemies protégées par des ouvrages de fortification passagère le plus souvent bétonnés. Ce canon semble aussi susceptible de rendre des services en accompagnement de l'infanterie compte-tenu de sa légèreté.
L'arrivée sur le front du canon de débarquement est diversement appréciée des généraux commandants de Corps d'Armée dont certains, comme le général Baret (14e C.A), comparent l'engin à un jouet d'enfant.
Trop lourd pour un emploi facile en toute première ligne et incapable de suivre l'infanterie dans le no man's land, le canon de 65 sera abandonné par l'infanterie à la fin de 1915. Quelques succès locaux dans la destruction d'ouvrages allemands apparaissent toutefois aux détours de certains JMO mentionnant expressément l'utilisation du canon de 65 mm de débarquement. A noter que les canons de montagne de 65 mm et de 80 mm seront aussi utilisés dans les mêmes rôles en première ligne, parfois avec succès.
Les photographies de ce petit canon dans les tranchées sont rares, j'en ai publié dans mon livre sur l'artillerie de tranchée et dans un article de GBM.
En voici, deux nouvelles, malheureusement sans légende précise:
Canon de 65 mm modèle 1881 de débarquement dans les tranchées.
Cordialement,
Guy François.