Cadence du tir et débit d'une pièce d'artillerie

[ALVF]

Bonjour,

Merci, Etienne, pour cette belle série de tubes éclatés qui illustre bien la "1ère crise du 75" provoquée par l'introduction en service des obus de "nouvelle fabrication" qui apparaissent sur le front en décembre 1914 et causent immédiatement une "épidémie" d'éclatements ou de gonflements aux conséquences très graves.
Deux chiffres pour résumer la crise:
-de août à décembre 1914, moins de 10 incidents imputables aux munitions, soit un pour 500.000 coups tirés avec les excellentes munitions fabriquées par les Etablissements de l'Etat, Schneider ou Saint-Chamond.
-de décembre 1914 à mai 1915: 487 tubes éclatés avec de lourdes pertes humaines, la proportion d'incidents graves atteignant jusqu'à 1 accident grave pour 3.200 coups tirés dans plusieurs Corps d'Armée.La cause est à rechercher dans la fabrication défectueuse par des ateliers non équipés pour une fabrication aussi complexe et ayant obtenu des marchés par des compromissions dont personne n'a jamais voulu rechercher les causes exactes.
Le remède ne viendra progressivement qu'avec le retour à des normes draconiennes de fabrication et le renvoi à l'arrière de plus de 1.500.000 obus "douteux".
Le pire réside dans la défiance des artilleurs envers un matériel jusque là excellent.Les commandants de batterie mettent de côté des petits stocks de "bonnes" munitions d'avant-guerre en cas de "coup dur".
Des mesures de précaution sont prises, tel l'emploi du cordon tire-feu permettant à l'équipe de pièce de se mettre à l'abri à distance, comme le montre une de vos photographies.Heureusement que la crise a pu être jugulée mais il y en aura d'autres ensuite.
Cordialement,
Guy François.

[delmi83]

Bonjour Guy et Etienne, bonjour à tous

Voici un autre 75 qui a subi le même sort. Et apparemment, il ne faisait pas bon rester sur les côtés quand l'on voit l'état des roues !

On aura pris soin de bien montrer les éclats, posés par terre, à gauche, de ce qui devait être une culasse. Le petit zoom permet de mieux apprécier les dégâts...

Michel

[ALVF]

Bonsoir,

Merci, Michel, pour cette photographie!
Dans mon abondante série de photographies de tubes éclatés de tous calibres, j'ai sélectionné ce "75" éclaté, malheureusement sans aucune date ou légende.On imagine les funestes conséquences pour les servants.


Eclatement dans l'âme d'un obus de 75 modèle 1897.
Cordialement,
Guy François.

[air339]

Bonsoir,

L'ensemble de ces photographies me fait frémir : adolescent, "pépé", artilleur pendant la Grande guerre, me parlait des 75 qui éclataient...

Le pointeur était-il systématiquement sur son siège, même après que les premiers "accidents" aient débuté ?

Merci à tous pour le partage de ces photographies.

Régis

[Cyril Cary]

Bonjour à tous, bonjour ALVF

Merci à tous pour vos explications et les photos.

Cordialement
Cyril

[pierreth1]

Bonsoir,

L'ensemble de ces photographies me fait frémir : adolescent, "pépé", artilleur pendant la Grande guerre, me parlait des 75 qui éclataient...

Le pointeur était-il systématiquement sur son siège, même après que les premiers "accidents" aient débuté ?

Merci à tous pour le partage de ces photographies.

Régis

Ces messieurs avaient inventé un moyen d eprotection qui les dispensait d'entretien. Le tireur mettait le feu ai

Bonjour,
A cela on trouve dans "lignes de tir, un artilleur sans complaisance" de Jean Ledet Anovi les precisions suivantes
" les éclatements de canon avaient cause de serieux ravages dans les rangs de notre personnel et de nos materiels..... On n'y prit pas trop garde durant ces deux mois.... A la guerre on ne croit que ce qui se passe autour de soi. jusqu'au moment où eclata mon premeir canon, je croyais dur comme fer que l'éclatement était du au mauvais enttretien d el'ame ou des munitions. Quand on enterrait les pièces on rejetait de la terre tout autour..... Le fait est quecertain régiment de réserve ou du midi entretenaient leur pièce d'une façon lamentable: tubes rouillés, munitions à même le sol etc.......ces messieurs avient inventé un moyen de proetection qui les dispensait d'entretien. Le tireur mettait le feu au cordeau, pendant que tout le personnel s'abritait. ce n'était pas rapide comme tir mais c'etait le cadet de leurs soucis.Le procédé de tir au cordeau se généralisa...."

le tir au cordeau consiste à retenir le percuteur par une ficelle à laquelle on met le feu lorsque l'on est à l'abri fragilisée la ficelle lache et le coup part.
La capitaine Ledet aillant lui aussi un éclatement de tube avec un tué passe de son propre aveu lui aussi au tir au cordeau après avoir fait creusé des abris pour ses servant de pièce....
Accessoirement on voit que cet officier a de sprèjugés contre les soldats originaires du midi.. Il y fait une deuxième allusion qui concerne elle des fantassins du sud..
Cordialement
Pierre

[air339]

Bonjour Pierre,

A travers ce témoignage, voilà donc un élément de réponse.

Bien cordialement,

Régis

[pierreth1]

Bonsoir
dans ses mémoires le capitaine Ledet fait éta de 3 morts lors d el'eclatement d'un de ses canons, le pointeur, le tireur tués sur le coup et un chargeur agonisant.
IL ecrit ensuite "il fallait continuer à tirer. je leur parlai, tachai d eles rassurer et je fis faire les abris nécessaires pour le tir au cordeau. Ce fut vite fait, je le reconnais. deux heures après la batterie reprit son tir, plus ralenti et on n'y pensa plus. Les morts vont vite à la guerre..."

Je recommande ce livre des éditions anovi (parution septembre 2012) ecrit par un artilleur qui a quasiment fait toute la guerre à la tete d'une batterie de 75? qui a un esprit critique assez développé mais qui est une mine d'informations sur le vécu d'un officier subalterne, qui n'hesite pas à se "ridiculiser" lui même quand il refute l'idée d'un "parisier kanone" avec les arguments de celui qui sait et est un professionnel de la chose, avant d'admettre son erreur. ON y découvre ses préjugé, il se méfie des soldats du midi, qu'il compare à ses bretons..On a l'impression parfpois d elire les propos d'un lieutenant à l'egard de ses supérieurs
Cordialement
Pierre

[air339]

Bonjour Pierre,

Merci pour cette référence, je me mets en quête de ce livre.

Bien cordialement,

Régis