Bonjour à tous,
Bonjour David,
Chose promise, chose due, voici ci-dessous la première partie du JMO du 149e RI (3e bataillon surtout) que j'ai adaptée pour vous : il y a des coupes, mais pas trop... La partie 17 au 21 août suivra, patience !
Bien cordialement
Eric Mansuy
PS Bien sûr, c'est le RIR 99 qui était à Plaine le 14 août 1914, et non le LIR 99, comme l'a écrit l'auteur du JMO.
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31 juillet 1914 : le 149e R.I. reçoit l’ordre de se mobiliser et de se tenir prêt à partir à 7 heures. La 2e compagnie se rend à Docelles par voie de terre.
1er août : le régiment s’embarque à Epinal en trois trains aux heures suivantes :
1er train : état-major de la 85e Brigade, état-major du régiment, 3e bataillon, départ 11 h. 30 destination Bruyères ; arrivée à 6 h. 30.
2e train : C.H.R., 1er bataillon, départ 5 h. 50 destination Laveline ; arrivée à 8 h. 15.
3e train : 2e bataillon, départ 10 h. 10 destination Bruyères ; arrivée à 12 h. 15.
L’état-major, la C.H.R., les 2e et 3e bataillons s’installent au cantonnement à Bruyères – C.H.R. au centre, 2e bataillon partie Sud-est, 3e bataillon partie Nord-ouest. Le 1er bataillon s’établit au cantonnement : 1re compagnie et section de mitrailleuses partie Nord-est de Laveline, 3e et 4e compagnies à La Chapelle.
2 août : mêmes emplacements.
3 août :
3 h. 50, le régiment reçoit l’ordre de se tenir prêt à partir. 7 h. 50, le détachement quitte Bruyères.
11 h. 15, le régiment est établi en rassemblement articulé à l’Est de La Houssière.
17 heures, le régiment reçoit l’ordre de prendre ses cantonnements : état-major, C.H.R., 3e et 4e compagnies à Vanémont.
4 août : reconnaissance des 4e compagnie vers la cote 520 et 10e compagnie vers la Côte de Vanémont. Ravitaillement en gare de Corcieux à partir de 9 heures.
5 août : conservation des emplacements de la veille : 1er bataillon à Anozel, 2e bataillon près de La Houssière, 3e bataillon à Vanémont.
6 août :
19 h. 10, le commandant du 3e bataillon, relié avec le 31e Bataillon de Chasseurs à Coinches, fait patrouiller sur sa demande à Salifontaine, sur le col et à 500 mètres Sud de la Béhouille ; ravitaillement pour le 7 gare de Saint-Léonard à partir de 9 heures.
7 août :
9 h. 30, en exécution de l’ordre particulier n°9 de la 43e D.I., la 11e compagnie se porte à La Planchette, la cote 639, 800 mètres Sud de la Tête de Béhouille, pour compléter la couverture du gros et liaison entre la 86e Brigade (31e Bataillon de Chasseurs) et le poste du col des Journaux (158e R.I.).
9 août : le régiment se met en marche pour se porter vers Wisembach par Gemaingoutte.
17 heures, le capitaine Ehrard vient rendre compte au colonel que sur l’ordre du lieutenant-colonel, il amène du col de Sainte-Marie un renfort composé des 11e compagnie, 3e compagnie, 1 section de la 12e compagnie, 1 section de la 5e compagnie, 1 batterie de montagne.
17 h. 30, la 2e compagnie s’établit en réserve avec 2 sections de la 6e compagnie, non encore engagées, et qui avaient été rappelées au Renclos des Vaches, tandis que la 7e compagnie va renforcer les unités de 1re ligne qui se sont retranchées sous bois. La batterie de montagne prend position sur la crête frontière vers la borne n°2574 d’où elle semble tirer efficacement sur la première position ; à ce moment a lieu une accalmie dans le feu de l’ennemi. Tout à coup, un feu intense est exécuté par toute la ligne des tranchées ennemies. Les Allemands se ruent à l’assaut de notre ligne qui les accueille par un feu très vif.
18 heures, l’attaque ennemie approche aidée par une charge d’un peloton de dragons ennemis ; à ce moment, la partie gauche de notre ligne fléchit quelque peu tandis que sur la droite quelques hommes reculent un peu vivement. Ils sont ramenés et la 1re ligne creuse des tranchées sous bois pour la garantir davantage des pertes qui sont sérieuses.
De 18 heures à 19 heures, il y a deux nouvelles reprises : un mouvement de fléchissement de la ligne, aussitôt réprimé, l’assaut de l’ennemi est définitivement repoussé, non sans de grosses pertes se chiffrant par 7 officiers tués, 9 blessés dont le commandant de Sury mort des suites de ses blessures ; hommes de troupes : environ 440, tant tués que blessés ou disparus. D’après les coiffures et effets des tués et blessés allemands, il y avait des unités des régiments n°171 et 180 et 8e Bataillon de Chasseurs.
20 heures, les unités sont reformées en raison de l’état de dépression morale causée aux hommes par cet engagement, de l’état physique résultant du manque de sommeil, d’une journée de combat avec alimentation très sommaire. Le colonel décide que les unités engagées repartiront à Wissembach par le col de Sainte-Marie. Arrivée à 23 h. 15.
Etat des officiers, sous-officiers et soldats blessés, tués ou disparus au combat du Signal de Sainte-Marie le 9 août 1914 : 96 tués, 248 blessés, 84 disparus.
10 août : les unités du régiment venues cantonner à Wissembach le 9 au soir se reconstitutent.
6 h. 45, le colonel passe la revue du régiment à la sortie Ouest de Wissembach ; il prend ensuite une formation de bivouac.
Le général Legrand, commandant le 21e C.A., vient à Wissembach voir le régiment et embrasse le colonel en le félicitant de sa conduite au feu de la veille.
14 heures, la 11e compagnie 1 section de la 12e compagnie sont dirigées sur le col de Sainte-Marie pour être mises à la disposition du commandant du 3e bataillon. Le reste –état-major, 1er et 2e bataillons– va cantonner dans la partie Nord-est de Wissembach au Nord du ruisseau.
12 août :
15 h. 25, le colonel reçoit avis par un agent de liaison de l’arrivée du 3e bataillon avec le lieutenant-colonel à Bertrimoutier. Le bataillon avait commencé à replier ses avant-postes dans la nuit du 11 au 12 août. Il avait quitté le col de Sainte-Marie le 12 à 8 heures, remplacé par un bataillon du 75e.
17 h. 50, reçu ordre de stationnement du 12 août, Quartier Général de la 43e D.I. : 1 détachement à Lubine et col d’Urbès ; état-major, 2e et 3e bataillons à Colroy-la-Grande moins 1 compagnie à Lusse.
13 août : le régiment (état-major, 2e et 3e bataillons) quitte Colroy et s’établit en cantonnement d’alerte à Provenchères et Frapelle (2e bataillon) à 15 h. 45.
14 août :
3 h. 30, sur ordre général n°13 de la 43e D.I., le 149e R.I. quitte son cantonnement de Provenchères dans l’ordre 3e bataillon (Didierjean), 1er bataillon (Lescure), 2e bataillon (François), et se dirige vers le col de Saales.
5 h. 15, le 3e bataillon passe à la gare de Saales.
6 heures, le 3e bataillon (Didierjean) se détache à Bourg-Bruche avec 1 peloton du 4e Chasseurs à Cheval vers le Haut de Steige avec la mission de s’établir pour tenir et barrer le couloir de Villé et chercher liaison avec le 14e C.A. Il devra rallier Saint-Blaise par Ranrupt, Colroy-la-Roche après l’écoulement de la colonne.
La colonne continue jusqu’au coude de la route à 400 mètres Sud de la halte de Saulxures où elle est arrêtée à 6 h. 50 des hauteurs environnant Saulxures, étant sous le feu de l’artillerie ennemie (dont une batterie d’obusiers) signalée en position sur la hauteur 682 du signal de Plaine. Des éléments de la 13e D.I. (21e et 109e) apparaissent sur les levées de bois concernant la hauteur rive Ouest de la Bruche.
13 h. 50, reçu compte-rendu du 3e bataillon indiquant les dispositions prises au Haut de Steige ; le bataillon s’étant porté sur les emplacements, la 11e compagnie en position aux lacets Nord-est de Steige pour battre la vallée vers Maisongoutte. 12e compagnie (Cadeau), en position à la cote 678 ; 9e compagnie (Souchard) à la cote 796 ; 10e compagnie (sous-lieutenant Michelin) en réserve sur les routes avec la section de mitrailleuses.
A 10 heures, la 11e compagnie, ayant reçu ordre de ne commencer son mouvement qu’après les 9e et 12e, fait pousser des éclaireurs jusque sur leurs positions, s’avançant en refoulant quelques patrouilles ennemies lorsqu’elle se heurte aux rafales nourries, ajustées, d’éléments fortement retranchés sur la croupe Nord-est de Steige. Le chef de bataillon Didierjean est tué avec son agent de liaison de la 11e compagnie et un homme de cette compagnie. 2 sections de la 9e compagnie sont poussées vers la cote 796 pour dégager la 11e compagnie et permettre de relever le corps du commandant. Le mouvement est exécuté à 11 heures.
Le bataillon reçoit à 12 h. 15 l’ordre de se maintenir sur ses emplacements en raison du retard apporté par le 14e C.A. dans son mouvement offensif et de s’y retrancher pour tenir en toute éventualité le défilé du Haut de Steige jusqu’au 15 août. La 9e compagnie se porte à la cote 761 avec une avancée à 771 ; la 12e compagnie tient la cote 678 avec 1 peloton et envoie 1 peloton au carrefour Les Bas pour l’organiser et l’occuper. La section de mitrailleuses va s’établir sur une pente entre la cote 678 et le Haut de Steige pour flanquer la 11e compagnie.
14 heures, ordre est donné au 3e bataillon (Laure) de tenir sur ses emplacements. Il sera soutenu par le 1er bataillon du 158e et 1 batterie du 59e d’Artillerie en position vers La Salcée.
16 heures, ordres au reste du régiment, 2e bataillon (François) et état-major, de partir à Saint-Blaise où le 1er Bataillon de Chasseurs vient de pénétrer.
17 heures, le bataillon atteint Saint-Blaise vers 18 heures. Alors que le 1er Bataillon de Chasseurs est déployé sur les pentes au Nord-ouest de Poutay et que le 1er bataillon du 149e occupe les hauteurs au Nord-est de Saint-Blaise, les signaux blancs sont agités de toutes les tranchées ennemies et à 18 h. 30, les soldats de l’infanterie ennemie qui s’y trouvent en sortent sans armes et viennent au devant de nos lignes. De 19 heures à 20 h. 30 partent pour Saales quatre convois de prisonniers au nombre d’environ 500 hommes, landwehriens du 99e Régiment et du 15e Régiment bavarois, presque tous alsaciens et qui déclarent n’avoir pas mangé depuis la veille, et ayant été abandonnés par leurs officiers.
Etat des officiers, sous-officiers et soldats tués, blessés ou disparus au combat de Steige, les 14 et 15 août 1914 : 3 tués, 3 blessés.
15 août :
17 h. 05, le 3e bataillon est maintenu au Haut de Steige en raison du retard apporté dans son mouvement offensif par le 14e C.A. avec lequel il n’a pas pu entrer en liaison.
Ravitaillement à Bourg-Bruche à 8 h. 30, alimentation à Senones à partir de 15 heures.
16 août : le 3e bataillon (Laure) reçoit l’ordre de se maintenir sur sa position jusqu’à nouvel ordre en raison du mouvement ralenti du 14e C.A.
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