LOCALISATION

David P
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Re: LOCALISATION

Message par David P »

Bonjour,
Merci beaucoup Eric pour votre aide!!! :D En effet,il est né a Vagney le 23 octobre 1887.Et comme je vous le disais, il n'y a rien sur sa sépulture à "Sépulture de guerre".Mais il y a tellement d'inconnus enterrés là-bas...Ce serait vraiment génial si vous pouviez m'aidez à suivre le parcours du 149°RI.
En vous remerciant beaucoup,
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Eric Mansuy
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Re: LOCALISATION

Message par Eric Mansuy »

Bonjour à tous,
Bonjour David,
Chose promise, chose due, voici ci-dessous la première partie du JMO du 149e RI (3e bataillon surtout) que j'ai adaptée pour vous : il y a des coupes, mais pas trop... La partie 17 au 21 août suivra, patience ! :wink:

Bien cordialement
Eric Mansuy

PS Bien sûr, c'est le RIR 99 qui était à Plaine le 14 août 1914, et non le LIR 99, comme l'a écrit l'auteur du JMO.

____________________________________________________________


31 juillet 1914 : le 149e R.I. reçoit l’ordre de se mobiliser et de se tenir prêt à partir à 7 heures. La 2e compagnie se rend à Docelles par voie de terre.

1er août : le régiment s’embarque à Epinal en trois trains aux heures suivantes :
1er train : état-major de la 85e Brigade, état-major du régiment, 3e bataillon, départ 11 h. 30 destination Bruyères ; arrivée à 6 h. 30.
2e train : C.H.R., 1er bataillon, départ 5 h. 50 destination Laveline ; arrivée à 8 h. 15.
3e train : 2e bataillon, départ 10 h. 10 destination Bruyères ; arrivée à 12 h. 15.

L’état-major, la C.H.R., les 2e et 3e bataillons s’installent au cantonnement à Bruyères – C.H.R. au centre, 2e bataillon partie Sud-est, 3e bataillon partie Nord-ouest. Le 1er bataillon s’établit au cantonnement : 1re compagnie et section de mitrailleuses partie Nord-est de Laveline, 3e et 4e compagnies à La Chapelle.

2 août : mêmes emplacements.

3 août :
3 h. 50, le régiment reçoit l’ordre de se tenir prêt à partir. 7 h. 50, le détachement quitte Bruyères.

11 h. 15, le régiment est établi en rassemblement articulé à l’Est de La Houssière.

17 heures, le régiment reçoit l’ordre de prendre ses cantonnements : état-major, C.H.R., 3e et 4e compagnies à Vanémont.

4 août : reconnaissance des 4e compagnie vers la cote 520 et 10e compagnie vers la Côte de Vanémont. Ravitaillement en gare de Corcieux à partir de 9 heures.

5 août : conservation des emplacements de la veille : 1er bataillon à Anozel, 2e bataillon près de La Houssière, 3e bataillon à Vanémont.

6 août :
19 h. 10, le commandant du 3e bataillon, relié avec le 31e Bataillon de Chasseurs à Coinches, fait patrouiller sur sa demande à Salifontaine, sur le col et à 500 mètres Sud de la Béhouille ; ravitaillement pour le 7 gare de Saint-Léonard à partir de 9 heures.

7 août :
9 h. 30, en exécution de l’ordre particulier n°9 de la 43e D.I., la 11e compagnie se porte à La Planchette, la cote 639, 800 mètres Sud de la Tête de Béhouille, pour compléter la couverture du gros et liaison entre la 86e Brigade (31e Bataillon de Chasseurs) et le poste du col des Journaux (158e R.I.).

9 août : le régiment se met en marche pour se porter vers Wisembach par Gemaingoutte.
17 heures, le capitaine Ehrard vient rendre compte au colonel que sur l’ordre du lieutenant-colonel, il amène du col de Sainte-Marie un renfort composé des 11e compagnie, 3e compagnie, 1 section de la 12e compagnie, 1 section de la 5e compagnie, 1 batterie de montagne.

17 h. 30, la 2e compagnie s’établit en réserve avec 2 sections de la 6e compagnie, non encore engagées, et qui avaient été rappelées au Renclos des Vaches, tandis que la 7e compagnie va renforcer les unités de 1re ligne qui se sont retranchées sous bois. La batterie de montagne prend position sur la crête frontière vers la borne n°2574 d’où elle semble tirer efficacement sur la première position ; à ce moment a lieu une accalmie dans le feu de l’ennemi. Tout à coup, un feu intense est exécuté par toute la ligne des tranchées ennemies. Les Allemands se ruent à l’assaut de notre ligne qui les accueille par un feu très vif.

18 heures, l’attaque ennemie approche aidée par une charge d’un peloton de dragons ennemis ; à ce moment, la partie gauche de notre ligne fléchit quelque peu tandis que sur la droite quelques hommes reculent un peu vivement. Ils sont ramenés et la 1re ligne creuse des tranchées sous bois pour la garantir davantage des pertes qui sont sérieuses.

De 18 heures à 19 heures, il y a deux nouvelles reprises : un mouvement de fléchissement de la ligne, aussitôt réprimé, l’assaut de l’ennemi est définitivement repoussé, non sans de grosses pertes se chiffrant par 7 officiers tués, 9 blessés dont le commandant de Sury mort des suites de ses blessures ; hommes de troupes : environ 440, tant tués que blessés ou disparus. D’après les coiffures et effets des tués et blessés allemands, il y avait des unités des régiments n°171 et 180 et 8e Bataillon de Chasseurs.

20 heures, les unités sont reformées en raison de l’état de dépression morale causée aux hommes par cet engagement, de l’état physique résultant du manque de sommeil, d’une journée de combat avec alimentation très sommaire. Le colonel décide que les unités engagées repartiront à Wissembach par le col de Sainte-Marie. Arrivée à 23 h. 15.

Etat des officiers, sous-officiers et soldats blessés, tués ou disparus au combat du Signal de Sainte-Marie le 9 août 1914 : 96 tués, 248 blessés, 84 disparus.

10 août : les unités du régiment venues cantonner à Wissembach le 9 au soir se reconstitutent.
6 h. 45, le colonel passe la revue du régiment à la sortie Ouest de Wissembach ; il prend ensuite une formation de bivouac.
Le général Legrand, commandant le 21e C.A., vient à Wissembach voir le régiment et embrasse le colonel en le félicitant de sa conduite au feu de la veille.

14 heures, la 11e compagnie 1 section de la 12e compagnie sont dirigées sur le col de Sainte-Marie pour être mises à la disposition du commandant du 3e bataillon. Le reste –état-major, 1er et 2e bataillons– va cantonner dans la partie Nord-est de Wissembach au Nord du ruisseau.

12 août :
15 h. 25, le colonel reçoit avis par un agent de liaison de l’arrivée du 3e bataillon avec le lieutenant-colonel à Bertrimoutier. Le bataillon avait commencé à replier ses avant-postes dans la nuit du 11 au 12 août. Il avait quitté le col de Sainte-Marie le 12 à 8 heures, remplacé par un bataillon du 75e.

17 h. 50, reçu ordre de stationnement du 12 août, Quartier Général de la 43e D.I. : 1 détachement à Lubine et col d’Urbès ; état-major, 2e et 3e bataillons à Colroy-la-Grande moins 1 compagnie à Lusse.

13 août : le régiment (état-major, 2e et 3e bataillons) quitte Colroy et s’établit en cantonnement d’alerte à Provenchères et Frapelle (2e bataillon) à 15 h. 45.
14 août :
3 h. 30, sur ordre général n°13 de la 43e D.I., le 149e R.I. quitte son cantonnement de Provenchères dans l’ordre 3e bataillon (Didierjean), 1er bataillon (Lescure), 2e bataillon (François), et se dirige vers le col de Saales.

5 h. 15, le 3e bataillon passe à la gare de Saales.

6 heures, le 3e bataillon (Didierjean) se détache à Bourg-Bruche avec 1 peloton du 4e Chasseurs à Cheval vers le Haut de Steige avec la mission de s’établir pour tenir et barrer le couloir de Villé et chercher liaison avec le 14e C.A. Il devra rallier Saint-Blaise par Ranrupt, Colroy-la-Roche après l’écoulement de la colonne.
La colonne continue jusqu’au coude de la route à 400 mètres Sud de la halte de Saulxures où elle est arrêtée à 6 h. 50 des hauteurs environnant Saulxures, étant sous le feu de l’artillerie ennemie (dont une batterie d’obusiers) signalée en position sur la hauteur 682 du signal de Plaine. Des éléments de la 13e D.I. (21e et 109e) apparaissent sur les levées de bois concernant la hauteur rive Ouest de la Bruche.

13 h. 50, reçu compte-rendu du 3e bataillon indiquant les dispositions prises au Haut de Steige ; le bataillon s’étant porté sur les emplacements, la 11e compagnie en position aux lacets Nord-est de Steige pour battre la vallée vers Maisongoutte. 12e compagnie (Cadeau), en position à la cote 678 ; 9e compagnie (Souchard) à la cote 796 ; 10e compagnie (sous-lieutenant Michelin) en réserve sur les routes avec la section de mitrailleuses.

A 10 heures, la 11e compagnie, ayant reçu ordre de ne commencer son mouvement qu’après les 9e et 12e, fait pousser des éclaireurs jusque sur leurs positions, s’avançant en refoulant quelques patrouilles ennemies lorsqu’elle se heurte aux rafales nourries, ajustées, d’éléments fortement retranchés sur la croupe Nord-est de Steige. Le chef de bataillon Didierjean est tué avec son agent de liaison de la 11e compagnie et un homme de cette compagnie. 2 sections de la 9e compagnie sont poussées vers la cote 796 pour dégager la 11e compagnie et permettre de relever le corps du commandant. Le mouvement est exécuté à 11 heures.

Le bataillon reçoit à 12 h. 15 l’ordre de se maintenir sur ses emplacements en raison du retard apporté par le 14e C.A. dans son mouvement offensif et de s’y retrancher pour tenir en toute éventualité le défilé du Haut de Steige jusqu’au 15 août. La 9e compagnie se porte à la cote 761 avec une avancée à 771 ; la 12e compagnie tient la cote 678 avec 1 peloton et envoie 1 peloton au carrefour Les Bas pour l’organiser et l’occuper. La section de mitrailleuses va s’établir sur une pente entre la cote 678 et le Haut de Steige pour flanquer la 11e compagnie.

14 heures, ordre est donné au 3e bataillon (Laure) de tenir sur ses emplacements. Il sera soutenu par le 1er bataillon du 158e et 1 batterie du 59e d’Artillerie en position vers La Salcée.

16 heures, ordres au reste du régiment, 2e bataillon (François) et état-major, de partir à Saint-Blaise où le 1er Bataillon de Chasseurs vient de pénétrer.

17 heures, le bataillon atteint Saint-Blaise vers 18 heures. Alors que le 1er Bataillon de Chasseurs est déployé sur les pentes au Nord-ouest de Poutay et que le 1er bataillon du 149e occupe les hauteurs au Nord-est de Saint-Blaise, les signaux blancs sont agités de toutes les tranchées ennemies et à 18 h. 30, les soldats de l’infanterie ennemie qui s’y trouvent en sortent sans armes et viennent au devant de nos lignes. De 19 heures à 20 h. 30 partent pour Saales quatre convois de prisonniers au nombre d’environ 500 hommes, landwehriens du 99e Régiment et du 15e Régiment bavarois, presque tous alsaciens et qui déclarent n’avoir pas mangé depuis la veille, et ayant été abandonnés par leurs officiers.

Etat des officiers, sous-officiers et soldats tués, blessés ou disparus au combat de Steige, les 14 et 15 août 1914 : 3 tués, 3 blessés.

15 août :
17 h. 05, le 3e bataillon est maintenu au Haut de Steige en raison du retard apporté dans son mouvement offensif par le 14e C.A. avec lequel il n’a pas pu entrer en liaison.
Ravitaillement à Bourg-Bruche à 8 h. 30, alimentation à Senones à partir de 15 heures.

16 août : le 3e bataillon (Laure) reçoit l’ordre de se maintenir sur sa position jusqu’à nouvel ordre en raison du mouvement ralenti du 14e C.A.

...
David P
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Re: LOCALISATION

Message par David P »

bonjour à tous et bonjour Eric,
vraiment,merci beaucoup pour tout ce que vous faites...C'est très important pour moi de saboir se qui s'est passé pour le 149°R.I. pour ce premer mois de guerre...Mais,si ce n'est pas trop indiscret,pourquoi vous interessé vous également à ce régiment?Est- ce que le 19° escadron du train des équipages etait dans les parages de Sainte-Marie pendant ce mois d'août 1914?Et merci,j'attends avec impatience la suite du JMO!!!! :D
En vous remerciant,

sincérement,
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Eric Mansuy
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Re: LOCALISATION

Message par Eric Mansuy »

Bonjour,
Que de questions ! :) Reprenons, dans l'ordre.
Pour David : je m'intéresse au 149e R.I. car mon arrière-grand-père, Georges Curien, y a fait son service militaire de 1898 à 1901 (la photo est visible ici, quoique pas très bonne : http://www.grande-guerre.org/Articles/mansuy.htm) avant de faire la guerre avec le 43e R.I.T ; en outre, le régiment était basé à Epinal, où je travaille. Enfin, pour ce qui est de la présence d'éléments du 19e ETEM au col de Sainte-Marie en août 1914, on trouve en effet la 27e compagnie sur ce site les 23 et 24 août, affectée à la 71e Division, les conducteurs du GBD et des ambulances y effectuant la relève des blessés.
Pour Alain : la copie manuscrite réalisée au feu SHAT par un saint homme en 2001 s'arrête au 28 août 1914. Je ne vous serai donc d'aucune aide pour 1915 et vous m'en voyez désolé (moi aussi, j'aurais bien aimé connaître la suite !!!).

A présent, chose promise, chose due : la suite du JMO du 149e R.I. !

Bien cordialement
Eric Mansuy

17 août :
17 heures, reçu de la 85e Brigade par téléphone ordre de faire cantonner à Ranrupt le 3e bataillon du 149e (Laure) qui est relevé au Haut de Steige par des unités du 14e C.A. (Brigade Sorbets).

19 heures, exécution de cet ordre : le bataillon est installé à Ranrupt à 20 heures.

18 août :
0 h. 15, ordre de marche 149e et 158e. Le bataillon de Ranrupt (Laure) prendra place derrière les bâtiments de Diesbach.

3 heures, le 149e suit le 158e dans l’ordre : 2e bataillon, 1er et 3e bataillons. Ce dernier bataillon, n’ayant reçu les ordres à Ranrupt qu’à 2 h. 20, n’a quitté son cantonnement qu’à 3 heures.

7 h. 20, ordre de mouvement ci-après :
Lieutenant-colonel Houssement, commandant le 158e : 1 bataillon du 158e, compagnie du génie de corps.
Distance 1.500 mètres : gros et colonel Menvielle : 2 bataillons du 158e, 1 bataillon du 149e (2e bataillon), 1 bataillon du 149e (1er bataillon), 1 bataillon du 149e (3e bataillon).
Le commandant du gros de la colonne fera encadrer l’artillerie en plaçant 1 section entre chaque groupe. Cette mission est remplie par la compagnie de tête du 1er bataillon. Le général marchera en tête du gros. La colonne reprendra sa marche à 7 h. 20. Halte horaire à 8 h. 10.

10 heures, le bataillon du 149e du Haut de Steige se portera au Donon à la disposition du général Barbade, commandant la 25e Brigade (mouvement réglé par le général commandant la 43e D.I.).

19 août :
8 h. 10, reçu compte-rendu du 3e bataillon (Laure) qui a reçu à 4 h. 15 l’ordre de se mettre en route sur Abreschwiller pour y rallier le régiment. Le 3e bataillon n’a pu, en raison de l’engagement au carrefour du Haut Donon, le franchir qu’à 6 heures. Il prend l’itinéraire direct Donon – Abreschwiller.

14 h. 45, arrivée du 3e bataillon qui vient se former derrière le 2e bataillon.

20 août :
14 heures, artillerie en position sur la crête au Nord d’Abreschwiller et en butte au tir de l’artillerie ennemie. La 2e compagnie (François) porte son rassemblement d’environ 400 mètres plus à l’Est.

14 h. 40, le régiment reçoit l’ordre de se porter sur les pentes au Sud de 429. Le 3e bataillon (Laure) se porte à l’Est du 2e, le 1er à l’Est du 3e.

15 h. 05, les 2e et 3e bataillons se portent sur les pentes au Sud de la cote 429, surveillant le ravin du Wolfsthal.

15 h. 55, sur ordre du général commandant le C.A., le 3e bataillon est porté sur la crête à l’Ouest de la cote 429, face à La Valette.

18 h. 20, le régiment (2e et 3e bataillons) reçoit du général commandant le 21e C.A. l’ordre de relever sur leurs positions de 1re ligne les 1er et 10e Bataillons de Chasseurs dans le bois de Voyer en établissant la liaison sur sa droite avec le 31e Bataillon de Chasseurs.

18 h. 45, le colonel Menvielle, accompagné du capitaine Laure, commandant le 3e bataillon, va reconnaître les emplacements occupés par les 2 bataillons.
Le 3e bataillon laisse les 10e et 12e compagnies sur leurs emplacements à La Valette et pousse les 9e et 11e à la droite du 2e bataillon.

22 heures, le village de Bibersheim est illuminé, en feu ; il est occupé par l’ennemi.

21 août :
3 heures, les compagnies de 1re ligne des 2e et 3e bataillons se retranchent dans leurs emplacements à la lisière Nord et Nord-est du bois de Voyer.

5 heures, reçu du général commandant la 85e Brigade l’ordre d’opérations prescrivant au colonel du 149e, commandant le groupement du 149e et du 31e Bataillon de Chasseurs, de se fortifier sur la ligne La Valette – cote 475 (1.800 mètres à l’Est) – Eigenthal en se reliant à droite vers la cote 500 avec le 158e et à gauche vers la corne du bois de Voyer avec le 13e C.A. ; P.C. du général jusqu’à nouvel ordre à Kysithal, du commandant du C.A. à Vasperviller.
Mission : défendre le front ci-dessus en attendant la reprise de l’offensive.
Les C.R. rassemblées à 9 heures à Lafrimbolle – Turkestein.
En exécution de cet ordre, le colonel commandant le groupement prescrit au 31e Bataillon de Chasseurs d’aller occuper Munichshof et de se relier à droite avec le 158e à Saint-Léon, que celui-ci occupe, à gauche avec le 149e vers la partie supérieure du ravin qui aboutit à Bibersheim. Cet ordre n’a pas pu parvenir à ce bataillon qui ne se bougeait pas de ce côté. A la même heure, la 1re ligne est vivement attaquée par l’ennemi débouchant par le ravin de Bibersheim dans la direction de Walscheid. La droite, 3e bataillon, est débordée par des forces ennemies supérieures en nombre, ce qui amène le repli par la lisière Sud du bois de Voyer. Une partie des unités subissent des pertes assez sérieuses. Les 6e, 9e et 12e compagnies réussissent toutefois à se maintenir sur leurs emplacements. La 10e compagnie reçoit l’ordre d’organiser les lisières Nord et Sud de La Valette pour protéger le repli des autres unités. Celles-ci, se dirigeant par le bois de la Basse Valette, réussissent à décrocher et sont ramenées par le colonel à Abreschwiller où elles se reforment. Les 5e et 9e compagnies se reforment à leur tour vers 8 h. 30 et arrivent à Saint-Quirin où elles sont dirigées par le général sur le cantonnement de Val-et-Châtillon. La 4e compagnie (Altairac) est restée en soutien de l’artillerie au Nord d’Abreschwiller.

7 h. 40, ordre aux unités reconstituées de se porter sur Lettenbach pour battre les débouchés de la croupe 452 au ravin d’Eigenthal.

10 heures, ce qui reste des 2e et 3e bataillons est réuni à Lettenbach qui devient objectif de l’ennemi débouchant par le ravin de Lettenbach. La 7e compagnie (de Massignac) reçoit l’ordre de se porter sur les pentes Nord-est de Lettenbach, tandis qu’une compagnie occupe les tranchées établies sur les pentes Nord-ouest, appuyée d’une section des unités du 105e d’Infanterie.

10 h. 20, le reste est amené par le colonel au col, cote 420, sur la route de Lettenbach – Saint-Quirin, pour garder la direction de Saint-Quirin.
11 h. 15, les unités disponibles placées sous le commandement du commandant par intérim la 86e Brigade sont disposées sur les chemins col 420, cote 444, carrefour 600 mètres Sud-est, tenant et surveillant tous les clairières et chemins venant de la direction de Lettenbach, vallée de la Sarre Rouge.
La 1re compagnie vient renforcer l’occupation de cette crête.
La 7e compagnie ayant quitté sa position à Lettenbach vient se joindre également aux unités disponibles du 149e, lesquelles sont renforcées encore par des éléments des 10e et 17e Bataillons de Chasseurs ; P.C. du colonel : carrefour entre 464 et 462.

14 h. 30, le général commandant la 85e Brigade arrive au poste de commandement du colonel et donne l’ordre de surveiller particulièrement les ravins au Sud de Streitwald.

14 h. 40, la 7e compagnie, la moins éprouvée, va former un barrage sur la crête à 500 mètres à l’Est du carrefour pour battre le ravin en question.
La 2e section de mitrailleuses (lieutenant Gérardin) avec deux sections des 5e et 6e compagnies, est poussée au ravin à 800 mètres au Sud de la cote 462 pour les battre et empêcher toute progression de l’ennemi de ce côté.

15 h. 30, le colonel, accompagné de la 2e compagnie, rallie le régiment par le ravin de Streit wald.

16 h. 30, la 3e compagnie rejoint à son tour.

16 h. 45, le régiment reçoit de la 85e Brigade l’ordre d’aller cantonner à Turkestein. La 7e compagnie est rappelée au point de rassemblement du régiment.

17 h. 30, le régiment quitte le carrefour Ouest de 462 dans l’ordre 2e bataillon, 3e bataillon, 1er bataillon par l’itinéraire carrefour des 4 chemins, 800 Sud de 462, chemin à un trait gagnant de Saint-Quirin le fond du ravin de Saint-Quirin. Le général de division lui donne l’ordre d’aller cantonner à Val-et-Châtillon avec le 158e et l’A.C. 21.

19 h. 30, le régiment fait une halte d’une heure à l’entrée du bois de Turkestein pour y faire le café. Départ pour le cantonnement par l’itinéraire Turkestein – cote 410 – Saussenrupt – Scierie de Châtillon. Devant Val-et-Châtillon à 22 h. 30. Le cantonnement n’ayant pas été réparti entre les unités qui devaient l’occuper, le régiment prend une formation de bivouac au carrefour 1.000 mètres Nord-est de l’église de Val-et-Châtillon. Ravitaillement vers la ferme Saint-Michel.

Etat des officiers, sous-officiers, soldats tués, blessés ou disparus au combat d’Abreschwiller , le 21 août 1914 : 35 tués, 287 blessés, 224 disparus.
David P
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Re: LOCALISATION

Message par David P »

Bonjour à tous et MERCI Eric,
grâce à vous j'ai pu connaitre ce qui s'était passé pour ce régiment en août 1914.C'est émouvant de pouvoir "vivre" au jour près ce qui c'est passé.Alors qu'on "célèbre" le 91°anniversaire de la Bataille de la Sambre,on pense aussi aux combats qui ont eut lieu ce 21 août 1914,il y a tout juste 91 ans.Une petite pensée pour tous les morts de ces batailles, ainsa qu'aux nombreux disparus que bien souvent on ne retrouvera jamais.Et ce n'était que le début de cette guerre!Eric,j'ai lu avec attention votre article que j'ai trouvé interessant et bien construit!Vous avez eu la chance de connaitre quelques années votre arrière grand père,ce qui est innestimable...MERCI pour tout.
sincérement,

P.S.:aujourd'hui j'ai une petite pensée pour mon arrière-arrière grand père,mort il y a tous juste 91 ans à l'age de 27ans,et qui laissa dérrière lui une épouse enceinte de 5 mois et qui avait du quittée leur maison au début de la guerre...Un parmi tant d'autres...
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Eric Mansuy
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Re: LOCALISATION

Message par Eric Mansuy »

Bonjour à tous,
Bonjour David,
Oui, une pensée pour ceux qui subirent le choc des 20 et 21 août 1914 entre Voyer, Vallerysthal, Biberkirch, Abreschviller, Walscheid, et Saint-Léon.
Pour leur rendre hommage, une citation tirée de Souvenirs de ma vie (du temps jadis aux temps nouveaux) du général Berthold von Deimling (XVe Armee Korps): "Alors qu'après la prise d'Abreschwiller, je me rendais à cheval, avec mon état-major, vers le village, nous tombâmes, sur la hauteur qui précède la localité, sur une affreuse vision : une ligne entière de tirailleurs français, morts. C'étaient des fantassins, avec leur uniforme bariolé du temps de paix, au coude à coude dans une tranchée ouverte en toute hâte. A l'extrémité était un grand calvaire, sur une petite éminence et, derrière, nous trouvâmes le cadavre de leur chef, un petit sous-lieutenant, tout jeune. Visiblement, cette arrière-garde avait couvert, en se faisant tuer jusqu'au dernier, la retraite de leurs camarades. Nous ne pûmes nous retenir d'ôter nos casques, pour saluer ces ennemis tombés en braves."
D'après la description des lieux, tout me porte à croire que ces fantassins appartenaient au 149e R.I. et que le "petit sous-lieutenant" était soit Micard, soit Petermann. Hélas, nous ne le saurons jamais...

Bien cordialement
Eric Mansuy
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mounette_girl
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Re: LOCALISATION

Message par mounette_girl »

Mais ça "bardait" aussi en Lorraine occupée (Moselle), du côté de Frémery, Oriocourt... !

Image

Voici ce que disait mon grand-père :

Sur agenda de G. Ducloux - Mercredi 19 août 1914 :
"1 heure - Toujours en station près de la grand gare - Froid vif.
3 h 1/2 petit jour - Rejoignons emplacement petit poste - Patrouille va fouiller jusqu'à Laneuveville - Rencontre uhlans quittant pays - Rapport du lieutenant Etienne au Commandant - À 5 heures, ordre offensive générale - Compagnie nous rejoint - Le 5° hussards passe pour éclairer 146° régiment - Sommes à gauche du bataillon - Viande et café portés à dos - Suivons la voie ferrée de Château-Salins en disposition combat.
Arrivée gare Oriocourt - Croix rouge flotte sur couvent - En face nous, Delme, au pied côte - Passons à gauche Laneuveville tranchées et fils de fer - Viviers - Faxe - Descente vallée de la Nied, traversée près Oron , en position près du cimetière de 3 h à 5 h - Mangeons conserve avec lieutenant - À droite, allemands occupent Lucy - leur artillerie démolie par la nôtre installée en face - À 7 heures arrivons à Fremery abandonné - Feu, café, oeufs - Couchons grange.
Jeudi 20 août 1914 :
Réveil 3 h 1/2 - Café - Commandant fait rentrer dans les granges se reposer - 5 h, obus et balles crépitent - Sortons de Fremery à droite, rampant fossé - 12° part en avant - Ennemi dans le bois tire sans se faire voir, appuyé par artillerie qui met feu au village - Tenons tête une heure - 12° se replie - Capitaine attend ordre - puis décide gagner ferme à gauche - traversons vivement village, glissons dans une pâture - Allemands avancent en tirant - Je suis blessé au bras gauche - Munier me fait pansement - Adieu - Allemands montent - Je me traîne - Caporal Guirmot blessé - Dabsboury et quelques hommes font feu dans une avoine sur les allemands qui montent village - Me rejoignent et lentement battent en retraite - Repasse à Viviers où je me cache fagot - Obus tombent sans relâche - Oriocourt flambe - Je suis voie ferrée Fresnes - La tuilerie et la forêt de Gremecey - Convoi + (croix rouge) du 18° corps amène à Bioncourt , puis à Brin où l'on couche."

Pour info :
Laneuveville-en-Saulnois (57590)
Oriocourt (57590)
Oron (57590)
Lucy (57590)
Fremery (57590)
Fresnes en Saulnois (57170)
Gremecey (57170)
Bioncourt (57170)
Brin sur Seille (54280)


Bien amicalemùent.
Mounette.
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