les femmes pendant la Grande Guerre (+ accès au sommaire)

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demonts
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Re: les femmes pendant la Grande Guerre (en p 1: accès au sommaire)

Message par demonts »

Bonjour,

Voici deux liens provenant de la RTBF sur les femmes pendant la première guerre mondiale.


https://www.rtbf.be/14-18/thematiques/d ... id=8262696

Ce que les femmes faisaient en guerre : lien ci-dessus


https://www.rtbf.be/14-18/thematiques/d ... id=8367196

La mode en guerre : être et paraître : lien ci-dessus.

Bonne écoute et bonne lecture.

François
air339
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Re: les femmes pendant la Grande Guerre (en p 1: accès au sommaire)

Message par air339 »

Bonjour,



Merci François pour le lien vers le travail de l'historienne Marie Cappart. En fin de chaque article se trouve un arborescence donnant accès aux autres articles, tous intéressants à lire, un travail sérieux, loin des lieux communs ou de la recherche de sensationnel.

Brigitte, avant 1905, les infirmières en milieu hospitalier seraient uniquement des religieuses ? A-t-on une idée de la proportion de laïques en 1914 ?


Bien cordialement, :hello:


Regis
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demonts
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Re: les femmes pendant la Grande Guerre (en p 1: accès au sommaire)

Message par demonts »

Bonjour Régis,

Le sujet sur les infirmière laïques a été abordés en 1914 mais je ne vois pas de statistiques concernant les effectifs. Voir le lien ci-dessous.

pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-servic ... 2028_1.htm

Durant la Première Guerre mondiale, 375 religieuses sont mortes au service des soldats.

Je continue mes recherches.

Cordialement.

François
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demonts
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Re: les femmes pendant la Grande Guerre (en p 1: accès au sommaire)

Message par demonts »

Re-bonjour,

Voici le passage d'un lien de GENEAWIKI qui donne un chiffre concernant le nombres d'infirmières.

Femmes dans les hôpitaux de guerre

Dès le début de la guerre, l'hécatombe des blessés conduit les femmes a assuré des soins infirmiers.

Les infirmières bénévoles sont regroupées sous 3 sociétés d’assistance enregistrées par le ministère de la guerre :
la Société de Secours aux Blessés (SSBM : infirmières hospitalières).
l’Association des Dames Françaises (ADF : infirmières hospitalières).
l’Union des Femmes de France (UFF : infirmières ambulancières). [1]

En 1916, le corps des infirmières temporaires fut créé par le service de Santé. Pour devenir infirmières, il faut avoir 26 ans minimum et justifier de compétences et de connaissances professionnelles, et s'engager à servir pendant la durée de la guerre + 6 mois. Ces infirmières temporaires reçoivent un salaire équivalent des infirmières laïques et militaires.

On compte en 1918 plus de 100 000 infirmières, dont 70 000 bénévoles.

Cordialement

François
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Skellbraz .
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Re: les femmes pendant la Grande Guerre (en p 1: accès au sommaire)

Message par Skellbraz . »

*
Bonjour à toutes et tous
Brigitte, avant 1905, les infirmières en milieu hospitalier seraient uniquement des religieuses ? A-t-on une idée de la proportion de laïques en 1914 ?
Merci Régis pour votre lecture et la pertinence de vos questions. Elles me poussent à des investigations plus pointues.

Ma première réponse concerne le terme "infirmière":

* sa signification est claire pour nous depuis la création du diplôme d'Etat (créé après la guerre 14-18 et conséquence de celle-ci).
Actuellement, ce terme (infirmière comme infirmier) désigne une profession bien définie, cadrée par un diplôme obligatoire. Les compétences pour accéder à la formation puis à l'obtention du diplôme sont les mêmes sur tout le territoire.

* Mais, au début du XIXè siècle (et avant), il en était tout autrement, ce même terme avait une connotation si péjorative qu'Anna Hamilton lui préférait celui de "garde-malade". Son modèle était la "nurse" anglaise, le mot "neurse" n'ayant pas réussi à s'implanter en France, Anna, dans ses écrits, utilise le mot "garde malade". De nos jours, ce mot ne recouvre pas le degré d'exigence et de compétence demandé à l'infirmière.

Les religieuses employaient des laïques (que nous nommerions plutôt des "bonnes à tout faire") dans leurs "locaux" qui ne correspondent pas non plus à nos hôpitaux actuels.

Ceci étant dit, je vais me replonger dans mes notes pour apporter réponses plus précises et plus argumentées. J'ai bien rencontré des tableaux et des "chiffres" au cours de mes recherches... hélas, pour moi, :( c'est la nuit sans une seule étoile en ce domaine. Si je les retrouve, je les posterai.

Merci François pour les nouveaux liens RTBF. Le premier avait déjà trouvé sa place dans le sommaire, pour ma part, je trouve intéressant de faire remonter les choses. Pour le deuxième lien : Régis a tout dit, je suis de son avis.

A bientôt
Brigitte
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Skellbraz .
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Re: les femmes pendant la Grande Guerre (en p 1: accès au sommaire)

Message par Skellbraz . »

*
Bonsoir à toutes et tous

"avant 1905, les infirmières en milieu hospitalier seraient toutes des religieuses ? "
La question, en apparence simple de Régis, renvoie à la complexité française.

J'ai essayé, sans :lol: remonter au Déluge, de faire "court".


- Moyen-Age,
l’Eglise se lance dans une chasse contre les guérisseuses, appelées sorcières. Ce sont des religieuses, souvent sans connaissances particulières en matière de soins, qui prennent en charge les malades. Pendant longtemps, elles exerceront une sorte de souveraineté sur toutes espèces de soins. Parallèlement, des édifices fréquemment appelés Hôtel-Dieu, sont construits par des congrégations religieuses. Ces maisons hospitalières / hospices / hôpitaux sont destinés à recevoir aussi bien les indigents que les malades. Elles sont administrées par les autorités ecclésiastiques. Les ressources financières proviennent de dons des particuliers, des dots des religieuses. Les finances sont florissantes d’autant que le patrimoine catholique est exempté d’impôt.

- Révolution française, première tentative de laïcisation des hôpitaux,
1790, Les hôpitaux sont confisqués aux congrégations religieuses.
1792, les corporations religieuses sont dissoutes, néanmoins des membres des congrégations hospitalières peuvent continuer leur travail à titre individuel.
Décret du 11 juillet 1794, nationalisation des hôpitaux : le projet révolutionnaire était d’édifier un système d’assistance sans aucun lien avec la charité chrétienne, système qui devait être pris en charge et géré par l’Etat.
Le Directoire ne peut pas faire face au coût que cela représente pour l’Etat, il transfère la gestion des hospices civils aux municipalités (décret du 7 octobre 1796). On manque de personnel, les religieuses sont rappelées.

- Sous la 2nde République et le 2nd Empire,
presque tous les hôpitaux / hospices urbains disposent de religieuses qui assurent la surveillance, l’économat autant que les soins. Les taches ménagères subalternes étant assurées par un personnel laïc, pauvre, sans instruction et sous-payé.
Néanmoins, la suprématie exercée dans le domaine des soins par les religieuses est remise en question au milieu du 19ème siècle. La loi du 10 janvier 1849 crée l’administration générale de l’Assistance Publique de Paris. Elle est chargée de gérer les hôpitaux, hospices et secours à domicile dans cette ville. Pour la première fois, le terme « infirmière » est utilisé afin de nommer le personnel de l’Assistance Publique de Paris.
La loi du 7 août 1851 établit ce qu’on peut appeler une « 1ère charte hospitalière ». La loi précise que tous les malades, sans distinction de religion et même ceux qui sont sans ressources, doivent être admis dans l’hôpital de leur commune. Cette loi reconnaît l’existence d’établissements privés et autorise les communes qui n’ont pas d’hospices/ hôpitaux à traiter avec eux.
Au milieu du XIXe siècle, l'idée de laïcisation du personnel est en marche, des laïques sont déjà venues se joindre aux religieuses: on compte 4000 « « infirmières » laïques pour 7600 religieuses. Ces infirmières ont d’abord été formées par les religieuses (il faut beaucoup relativiser ce qu’on appelle à cette époque, « formation » d’une » infirmière »). L’influence des religieuses dans un pays à forte proportion catholique, se retrouve dans le style religieux de la tenue portée par ces « infirmières » (par exemple le port du voile).

- IIIème République
L’idée de l’hôpital comme lieu exclusivement consacré aux soins fait son chemin: on ne mélangera plus les malades et les indigents.
Ceci est une conséquence des progrès de la médecine et du développement de l’hygiène hospitalière. La médecine pasteurienne s’oppose aux comportements des religieuses dans les hôpitaux, à commencer par leur tenue, « véritables nids à microbes ». Au début du XXe siècle, la presse médicale présente comme « une grande victoire de la science » le fait que l'hôpital Pasteur soit parvenu à imposer une tenue blanche aux religieuses. Celles-ci se montrent réfractaires aux découvertes de Pasteur ce qui incite les médecins à chercher des auxiliaires « plus dociles ».

- loi laïcité de février 1905,
elle annonce la neutralité religieuse des établissements hospitaliers. En réalité, la laïcisation des hôpitaux et de leurs personnels ne se fera pas selon un processus rectiligne.

* Le cas de Paris :
Dès la fin de la Deuxième République, les effectifs religieux de Paris ne suffisaient déjà plus à faire face aux besoins en personnel soignant. L’Assistance Publique était composée pour un tiers seulement de religieuses. C’est une part bien moins importante que dans le reste du pays.
Par conséquent, Paris a besoin de former des laïques. Sous l’impulsion du médecin anticlérical Bourneville, des cours municipaux pour des femmes laïques font leur apparition (en 1878, à la Salpêtrière). Ils sont fortement critiqués par A. Hammilton et L.Chaptal (cf posts précédents). La laïcisation des hôpitaux de Paris est totalement achevée en 1908.

Il n’en sera pas de même dans toutes les régions et villes de France où la laïcisation se fit à des rythmes différents.

* Le cas de Lille :
La ville doit faire face à une forte densité de la population indigente et elle dispose de peu de moyens financiers. Ici, les arguments des lois anticléricales paraissent irrecevables. Les hôpitaux gardent donc leurs religieuses qui doivent cependant s’adapter en termes de compétences. http://sylvia.famille-evrard.info/index ... &Itemid=27 ). D’ailleurs, bien plus tard, en 1927, c’est une école catholique d’infirmières, confiée aux Sœurs Augustines, qui verra le jour à Lille. Les religieuses hospitalières seront présentes à Lille jusqu’en 1991 (départ à la retraite de la dernière sœur, Congrégation des Augustines.)

*Le cas de Lyon :
Au volontarisme parisien, fortement anticlérial de Bourneville s’oppose le pragmatisme gestionnaire d’un Herriot qui s’efforce de conserver les sœurs des Hospices civils de la ville. Le conseil municipal réclame la fermeture de la basilique de Fourvière mais ne voit aucun inconvénient à garder des religieuses dont la qualification est "incertaine" mais qui ne coûtent pas grand’ chose à la ville.

Ainsi, malgré les lois de la séparation Eglises / Etat de 1905, l’administration hospitalière n’est pas partout hostile à la présence des religieuses. Quand un contrat global était passé avec une congrégation, l'affaire pouvait être très intéressante pour l’hôpital et la ville. La somme à dépenser était beaucoup moins élevée que s'il avait fallu payer des salaires à des infirmières laïques. Cette dimension économique a joué un rôle important au sein des hôpitaux provinciaux.

Pas de réponse globale, telle est la situation dépareillée dans laquelle se trouve la France au moment où éclate la Grande Guerre qui va tout bouleverser.

Sources et lectures :
- Laïciser les hôpitaux : les rythmes de la société et du politique
- Quelle histoire de l’hôpital aux XXe et XXIe siècles?
- Les hôpitaux après la révolution - ddata.over-blog.com
- rapport du Conseil économique et Social : "l'hôpital public en France: bilan et perspectives
- Historique des réformes hospitalières en France
- L’histoire de la profession des soignants
- les infirmières: image d’une profession
- place de l'infirmière dans l'évolution socio-historique des professions de soin

Cordialement
Brigitte

PS: merci Alain pour la lecture, j'ai rajouté le "s" qui a toute son importance à : "loi de séparation deS égliseS et de l'Etat".
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Re: les femmes pendant la Grande Guerre (en p 1: accès au sommaire)

Message par Skellbraz . »

Bonsoir à toutes et tous,
Grand merci François pour tes recherches et interventions : ICI et LA ( j'en profite pour saluer la compétence de Daniel / Rutilius)

oups, ça va vite... J'étais plongée dans mes recherches sur les religieuses-hospitalières.
:hello: Brigitte
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air339
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Re: les femmes pendant la Grande Guerre (en p 1: accès au sommaire)

Message par air339 »

Bonsoir,



Merci Brigitte pour cette recherche sur la laïcisation des infirmières : donc un processus en cours en 1914, avec de grandes disparités ! (J'ai souvenir des Soeurs à l'Hôtel-Dieu de Rennes, dans les années 70...).

Le lien donné sur le sujet initié en 2014 par Meb et largement renseigné par Daniel/Rutilius donne beaucoup d'informations, notamment sur les salaires :

- entre 800 et 1458 francs par an pour une infirmière militaire (en 1913)
- entre 800 et 1354 francs par an pour une infirmière temporaire (en 1916), donc un peu moindre que les titulaires.

A ce salaire s'ajoute le logement et la nourriture (et certainement les soins !) ce qui parait une situation plutôt correcte et attractive.


l'ouvrage de référence du médecin principal Troussaint, "Le service de santé en campagne", éd. Charles-Lavauzelle, 1911, résume le rôle des Sociétés d'Assistance, énumérées par François :

Image

Le personnel de ces sociétés, bénévole, est dédié aux hôpitaux auxiliaires et infirmeries de gares, et censé porter un "uniforme", peut-être le même que celui des infirmières temporaires, tel que décrit par la circulaire ministérielle du 8 mars 1916 dont Meb donne le texte, ci-dessous résumé :

- robe et corsage montant en toile blanche (ou recouverts d'un sarrau et d'un tablier à bavette blancs)
- brassard (délivré par le ministère de la Guerre)
- coiffe (ou bonnet) et un voile blanc
- insigne (cocarde tricolore) sur le côté gauche de la coiffe


La circulaire donne 20 ans comme âge minimum pour les infirmières temporaires, plutôt que 26 ans selon Geneawiki.

Parler d' "infirmières" de la Grande guerre, pas si simple dès que l'on creuse le sujet: Infirmières bénévoles des 3 sociétés d'assistance, infirmières religieuses, infirmières laïques des hôpitaux militaires et infirmières temporaires...


Bien cordialement, :hello:


Régis
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demonts
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Re: les femmes pendant la Grande Guerre (en p 1: accès au sommaire)

Message par demonts »

Image
Bonjour,

Je ne pense pas vu cette héroïne dans le sommaire !! - Marie-Clémence Fouriaux, une femme héroïque de la Grande Guerre
-sujet de France 3 REIMS.

http://france3-regions.francetvinfo.fr/ ... 40489.html

Bonne lecture et visionnage.

François

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demonts
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Re: les femmes pendant la Grande Guerre (en p 1: accès au sommaire)

Message par demonts »

Re-bonjour,
Voici :
Nelly Martyl, la fée de Verdun par FR3 VERDUN -

http://france3-regions.francetvinfo.fr/ ... 3.html[img]

mesimages/6514/nelly13182749.jpg[/img]

Reportage de 1mn30 sur la fée de Verdun.

Nelly MARTYL figure dans le sujet mais pas le reportage ci-dessus.

Cordialement.

FrançoisImage
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