Rentrées financieres de la famille et du soldat .

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IM Louis Jean
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Re: Rentrées financieres de la famille et du soldat .

Message par IM Louis Jean »

Bonsoir à toutes et à tous,
Par ailleurs la question du "moratoire des loyers" n'est pas claire non plus :qu'est ce que ça voulait dire exactement : les loyers ne devaient pas être payés du tout, ou ils devaient néanmoins être payés mais à la fin de la guerre seulement , ou encore il ne pouvait y avoir augmentation des loyers ?
Et si ils ne devaient pas être payés du tout, est ce que le propriétaire touchait une indemnité de l'état ?
Et si ils ne devaient pas être payés ,est ce que c'était pour tout le monde ou uniquement pour les familles de combattants .


J'ai beau eu chercher, les réponses que j'ai glanées de-ci, de là, ne sont pas cohérentes .

Si quelqu'un avait la moindre information,
ce serait très gentil de sa part,
et je le remercie ainsi que tout ceux qui participeront à ce fil .
Quelques éléments dans la Loi sur le payement des loyers, loi du 9 mars 1918 établissant les droits des locataires et des propriétaires , sur Gallica

Edité pour ajouter des éléments :

<< Dès la mobilisation générale, le Gouvernement prit, par voie de décret une série de mesures connues sous le nom de moratorium, et qui eurent pour effet de suspendre jusqu'à nouvel ordre, dans des sens divers, les engagements et les
contrats sur lesquels est fondé le crédit public : moratoires des dépôts, de commerce, des loyers, des assurances, des prescriptions judiciaires, des coupons et des dividendes.

Toutes ces mesures, ou presque toutes, étaient imposées par les circonstances à l'heure où la mobilisation générale enlevait tous les hommes valides à leurs affaires, où chacun, ouvrier, employé ou patron, sans une seconde d'hésitation,
regard en arrière, quittait l'usine, l'atelier ou le comptoir, pour répondre à l'appel de la patrie. Les problèmes les plus graves se posaient brusquement ; aucun n'avait été prévu dans le temps de paix ; il fallait parer au plus pressé ; d'où la marque manifeste d'improvisation des mesures qui furent adoptées. Elles affectèrent, en outre, pour la plupart, ce caractère absolu de principe, qui devait en rendre par la suite, et de plus en plus, si difficiles la suppression ou les dérogations. >>
La suite dans le chapitre "Les moratoires" sur Conseil municipal de Paris. Rapports et documents. sur Gallica

Cordialement
Étienne
<< On peut critiquer les parlements comme les rois, parce que tout ce qui est humain est plein de fautes.
Nous épuiserions notre vie à faire le procès des choses. >> Clemenceau
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Gardiendelombre
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Re: Rentrées financieres de la famille et du soldat .

Message par Gardiendelombre »

Bonjour à tous,je reprends le sujet ...

Que faisaient les soldats avec leur solde ?
En particulier plusieurs questions :

a) est ce qu'il était pratiquement possible d'envoyer des sous "à la famille" ?
A mon avis : "non";le circuit allait (je crois) dans le sens inverse ,et aux "hauts grades,la question ne se posait évidement pas ....

b) Je suppose qu'il devait y avoir dans chaque unité ou cagnas des "popotes" payables d'avance au vu du grand nombre possible de "débiteurs défaillants" en fin de mois .

c) est ce que le soldat "de base"était obligé,ou "encouragé" à souscrire à des bons de la défense ?

d) vu la grande mortalité et les faibles revenus,est ce que le système de la "tontine" existait? Est ce qu'il était autorisé ,désapprouvé ou interdit par la hiérarchie ?

e) est ce qu'il était "possible" que le ou les officiers subalternes puissent "aider la popote" de leurs hommes en y versant une partie de leur solde ?

Merci beaucoup pour toute aide . :hello:
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Gardiendelombre
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Re: Rentrées financieres de la famille et du soldat .

Message par Gardiendelombre »

Bonsoir à toutes et à tous,
Un grand merci pour ces précisions .
Mais ça veut dire quoi "exactement" le mot "moratoire" .

Parce que ... Ca peut vouloir dire beaucoup de choses ....

Soit on ne paye pas jusqu'à la fin de la guerre,et on reprend les payements comme si de rien n'était après la guerre .
Soit on ne paye pas jusqu'à la fin de la guerre,et on paye les arriérés dès la fin de la guerre (ce qui implique une nouvelle inflation de début de paix cette fois) .
Etc ...

Tout dépend bien évidement du contrat ,mais dans les grandes lignes ..?

Merci pour toute aide . :hello:
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Skellbraz .
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Re: Rentrées financieres de la famille et du soldat .

Message par Skellbraz . »

Bonjour,
J'ai, par devers moi, une lettre du 18/04/1917, dans laquelle mon AGPm signifie à mon G-oncle, son fils sur le front, qu'il lui a déjà envoyé un mandat de 10 Fr. Il précise qu'il lui en envoie encore un deuxième puisqu'il est sans nouvelle et qu'il craint que son fils n'ait pas reçu le précédent mandat.
Je constate que, dans cette lettre, mon AGPM se dispense de râler sur qui que ce soit ( or, il était un contestataire notoire). J'imagine que cette somme de 10F était élevée pour la famille.
Je constate aussi qu'il donne brièvement des nouvelles de l'arrière (il y a un blessé dans le village), il annonce aussi à son fils aîné que son plus jeune frère, handicapé visuel, est "trouvé bon pour le service". Toute cette parcimonie dans l'expression des sentiments laisse bien songeur.


Pour se faire une idée de la valeur de la monnaie, quelque part sur le Forum, j'ai lu dans "Carnet de guerre de Jean LEFORT, du 49e d’artillerie"
Février 1917 :
« Enfin le 9 février on part à 7h 1/2, on passe à Contre, Fleury, Conty, Bosquel, Essertaux et on arrive à St Sauflieu, on n’est pas trop mal cantonné mais il n’y a pas d’eau propre pour les chevaux, c’est des mares qui sont gelées et l’eau est plus noire que du purin (l’eau est à 10 mètres de profondeur).

Là on paye le vin 38 le rouge et le blanc 40 et 42, les harengs 9 et 10 sous, les camemberts 36 sous, c’est la ruine. »
Je pense que cela peut donner une idée, mais comment évaluer vraiment?
cordialement
Brigitte B.
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Gardiendelombre
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Re: Rentrées financieres de la famille et du soldat .

Message par Gardiendelombre »

Merci pour la réponse

Effectivement les évaluations sont loin d'être évidentes,car outre la valeur "vénale" d'un franc,il y a aussi la valeur relative des choses .

Le meilleur exemple est avec les tv ,qui représentaient dans les années "60" une somme rondelette comparée aux revenus mensuels,comparé à maintenant où c'est une dépense... relative ...

Pour avoir une idée il faut non pas avoir le ratio franc d'alors-franc actuel,mais un panel de prix de l'époque .

Dans un musée de la mine j'ai eu cette chance .
Si on faisait vers 1890 le budget "familial" d'une famille de mineurs, et les dépenses "obligatoires" ,on voyait que "si tout allait bien" (cad si tout le monde travaillait,qu'il y avait du travail pour tout le monde,et que personne ne nécessitait de soins),il y avait moyen de s'en sortir .
Au premier "problème"... là ça changeait du tout au tout ...

Et "un des problèmes" c'était "ci" le départ au front : un homme de moins,c'est à l'époque,beaucoup plus qu'une femme en moins ; en particulier c'est des compétences techniques et professionnelles en moins ,ainsi qu'une autorité paternelle et extérieure en moins,une garantie de pérennité en moins, ce qui dans le cadre d'un petit commerce ou d'une petite exploitation peut s'avérer désastreux au sens propre du terme .

Merci . :hello:
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Skellbraz .
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Re: Rentrées financieres de la famille et du soldat .

Message par Skellbraz . »

Bonjour Gardien de l'ombre,
Vous avez totalement raison dans votre analyse. Je n'avais pas songé aux mineurs, l'exemple est parlant. Il faut rajouter qu'outre l'intensive mobilisation des hommes et ce qu'ils représentaient à cette époque (vous l'avez judicieusement souligné), il y eut aussi la réquisition des bêtes. Les chevaux ne pouvaient pas tracter les canons, rendre d'autres services à l'armée et en même temps être utilisés pour les travaux des champs.
Ceci explique une certaine photo ou dessin de l'époque où l'on voit deux femmes remplaçant le cheval pour tracter la charrue (image vue sur le Forum). Bêtes de somme pour les unes, chair à canon pour les autres, le tableau est complet.
Le monde agricole entamait son déclin. De surcroît, comment était-il possible, à un cultivateur appauvri, de racheter un cheval au sortir de la guerre ?
Je n'imagine même pas le sort des marins- pêcheurs, les femmes ne pouvant pas s'atteler au bateau...
En bref, tous les milieux furent touchés
Cordialement
Brigitte B.
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Alexou
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Re: Rentrées financieres de la famille et du soldat .

Message par Alexou »

Bonjour
Cette question de solde m'intéresse. Où est domicilié le compte sur lequel il est versé? J'ai une carte de mon grand-père où il donne procuration à son père, resté au village natal, pour toucher de l'argent. Est-ce que je peux en déduire qu'il existait une banque dans la région d'origine des soldats sur laquelle était versée la solde?
Si on touchait les deux-tiers de la solde après la guerre, Est-ce que ça faisait un pécule conséquent, vu que mon grand-père a travaillé environ 3 ou 4 ans comme soldat payé. Il a fait en tout 6 ans et 4 mois de service.
Merci pour les réponses.
Alexou
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Elise49
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Re: Rentrées financieres de la famille et du soldat .

Message par Elise49 »

Bonjour à toutes et à tous

Il n'y avait pas de compte en banque dans les milieux populaires.
D’après mes connaissances familiales, les salaires étaient hebdomadaires et en espèces , dans le privé ils étaient donnés en main propre .
J'ignore de quelle façon le montant de la solde était remis à l'intéressé :au bureau de Poste peut être ?
Cordialement
Elisabeth
"Ne meurent et ne vont en enfer que ceux dont on ne se souvient plus. L'oubli est la ruse du diable." Rigord -historien -moine de l' abbaye de St Denis.XIIs

DominiqueCamusso
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Re: Rentrées financieres de la famille et du soldat .

Message par DominiqueCamusso »

au bureau de Poste peut être
Bonjour à toutes et à tous,
On peut sans doute aussi envisager le guichet de la perception
Cordialement
Dominique
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