Bonjour à tous, bonjour Valérie.
J'ai le texte ci-dessous.
1ère chose: est-ce bien ce que tu cherchais (je n'ai pas les même numéros de page) ?
2ème : je n'ai jamais trop compris, mais le copier/coller marche plus ou moins sur les fichiers Pdf (là, il me manque les deux premières lignes, va comprendre !)
Cordialement,
Arnaud
Mais les vagues, brisées de face, s'écoulent le long des pentes de la
hauteur sur laquelle se dresse Châtillon et le cercle se resserre autour
du réduit.
Par le Sud, à 13 h. 45, les Allemands se sont présentés. Ils ont
pénétré dans les premières maisons dont ils nettoient les caves avec
des « flammenwerfer ».
Le Colonel redit : « On ne recule pas ».
Ayant détruit tous ses papiers, il quitte avec son E. M., le P. C. au
moment où une équipe de lance-flammes se présente à l'entrée. La
liaison, quelques sapeurs lui frayent un passage. On se bat dans les
rues, dans les ruines, autour de la statue du pape Urbain II.
Le cercle à chaque instant se resserre.
Ceux qui étaient auprès du Colonel, pendant ces minutes angoissantes,
évoquent encore avec émotion la noble figure de leur Chef, calme, et
comme grandi par les paroles qu'il prononce en réponse à ceux qui
lui signalaient le péril grandissant : « J'ai reçu l'ordre de tenir à
Châtillon. Je n'en partirai que si j'en reçois l'ordre ».
Et l'ordre vint. Il est 15 heures. Alors seulement le Colonel se
résigne à abandonner Châtillon.
La garnison du réduit, protégée par le 2e bataillon qui lutte au
Prieuré, depuis 13 h. 30, échappe à l'étreinte par un étroit couloir.
Sous le canon et les balles, en combattant, les compagnies mutilées se
rassemblent à Tincourt.
Là, couvert par la division Marchand, à laquelle la résistance héroïque
de la 8e D. I. a donné le temps de venir occuper des positions préparées
à l'avance, le Régiment se reforme.
Puis, au soir, il va cantonner à Arty.
La journée a été dure. L'effort fourni est grand. Mais il n'est pas
terminé. Pendant deux jours- encore le 115e R. I., prêtant son concours
à la division Marchand, continuera à barrer la route d'Epernay à
l'assaillant.
Du Régiment il reste de quoi former deux compagnies d'infanterie
et une compagnie de mitrailleuses !
Avec ces glorieux débris le Colonel se transporte, le 16 au matin,
dans un ravin entre Arty et la cote 181.
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C'est là que, dans la carrière qui lui servait de P. C., -le colonel'
Letondot fût blessé mortellement par un obus, dans l'après-midi du 16.
Sa perte en ces jours critiques, fût plus cruelle à ses poilus qui en
lui aimaient l'homme et admiraient le Chef.
Le soir du même jour, le commandant Fralon qui l'a remplacé à la
tête du 115e R. I., exécutant un ordre reçu, se transporte sur le pâtis de
Damery. On y bivouaque la nuit.
Le 17, il y essuie les barrages violents d'un ennemi désespéré qui,
n'attaquant plus, se défend, et à bout de souffle, malgré les sacrifices
consentis pour la dernière offensive, va à partir du lendemain recéder
le terrain où son sang a coulé à flots.
Dans la nuit du 17 au 18, les éléments du 115e R. I., relevés par un
bataillon du 102e R. I. vont bivouaquer dans un bois près du Petit
Morangis.
Le Régiment sort de la lutte brisé, décimé, mais combien glorieux
et grandi !
Dans ces combats épiques, les traits de bravoure abondent. Mais il
en est un qui est digne de passer à la postérité
Le sous-lieutenant Dumur conunandait un peloton de mitrailleuses
de la C. M. 1, placé à la corne Sud-Ouest du bois de Rare g. 11 avait
pour mission d'interdire l'accès de la ligne de résistance.
Les positions qu'il occupait souffrirent beaucoup du tir de préparation
ennemi. Ses pièces furent plusieurs fois retournées et beaucoup de
leurs servants tués ou blessés.
Malgré la violence inouïe et l'intensité du bombardement, le souslieutenant
Dumar ne cessa de parcourir la ligne, dirigeant le feu de ses
pièces, signalant à ses chefs de section les objectifs nouveaux qui se présentaient,
prodiguant aux blessés des paroles d'encouragement et de
réconfort et insufflant à tous une ardeur combative extraordinaire.
A 6 heures l'ennemi abordait, malgré le tir bien dirigé, la ligne
de résistance.
Entouré de toutes parts, le sous-lieutenant rhuma' fut sommé par
un officier allemand de se rendre. Il répondit avec crânerie
UN FRANÇAIS NE SE REND PAS!
Et continua son tir jusqu'à ce qu'une balle vint le frapper mortellement
en plein front, donnant à tous le plus bel exemple d'héroïsme et
de sacrifice. »
Le sous-lieutenant Dumur a été cité à l'ordre de la V' Armée.