L'Armée d'orient et les forces Austro-hongroises

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kglbayrRIR2
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Re: L'Armée d'orient et les forces Austro-hongroises

Message par kglbayrRIR2 »

bltedouard a écrit : mar. août 26, 2025 9:50 pm Merci beaucoup pour vos réponses détaillées et vos cartes mais si j’ai bien compris les véritables combats d’ampleur ont lieu entre l’armée française et les forces germano-bulgares et pas face aux Autrichiens car à Monastir les Autrichiens ne sont mentionnés nulle part en menant mes recherches sur internet.
Bonne soirée,

comme ma famille a également des racines autrichiennes et a même donné naissance à un chancelier autrichien, il est douloureux pour moi de vous informer que la glorieuse armée austro-hongroise avait déjà subi une sévère défaite en 1915. Comme chacun sait, le plan offensif allemand (plan Schlieffen) prévoyait en réalité une attaque contre la France avec toutes ses forces. À l'est, seule une défense dilatoire devait être menée. L'Autriche-Hongrie devait porter le poids de l'offensive contre l'armée impériale russe. Cependant, l'armée austro-hongroise avait déjà échoué dans son attaque contre la Serbie. Début 1915, les Russes percèrent de manière décisive le front de la forteresse autrichienne en Pologne autrichienne (Przemysl). À cette époque, le commandement suprême de l'armée allemande (OHL) avait déjà été contraint de retirer ses troupes du front occidental pour défendre la Prusse-Orientale contre deux armées russes. Le plan Schlieffen était donc déjà un échec.
Afin de stabiliser le front autrichien en pleine déconfiture, l'armée dite du Sud ( Süd-Armee) fut constituée d'unités bavaroises et prussiennes, susceptibles d'être retirées de Lorraine, entre autres. Par la suite, plusieurs autres unités furent créées de toutes pièces. Ces armées, ou corps d'armée, étaient généralement dirigées ou contrôlées par des généraux bavarois ou prussiens. Elles étaient principalement composées d'unités mixtes austro-hongroises et allemandes (prussiennes ou bavaroises). L'influence allemande au sein du commandement militaire s'accrut avec l'affaire Sixte (Sixtus-Affäre). Le nouvel empereur d'Autriche, Karl (Charles), avait mené des négociations avec la France dans le dos de l'Empire allemand, par l'intermédiaire d'un frère de sa femme (princesse de Savoie de naissance).
En résumé, à partir de ce moment, il n'y eut plus de véritable guerre austro-hongroise indépendante.
On peut toutefois affirmer que des unités autrichiennes (par exemple, un régiment de Landsturm autrichien) étaient également présentes à Monastir.

Cordialement
Joseph
.. Les officiers français étaient impuissants. Aucune persuasion n'a aidé, pas même l'avertissement de suivre l'exemple des courageuses troupes bavaroises. ..
Histoire rgtaire du RI Bavarois n°8 : Retraite de Russie (1813); p.380.
AFO15-19
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Re: L'Armée d'orient et les forces Austro-hongroises

Message par AFO15-19 »

Bonjour,

Effectivement, les Austro-Hongrois sont présents en Albanie, mais pas sur le front macédonien où les Français sont confrontés aux Bulgares, aux Allemands et (en une unique occasion) aux Ottomans.

Il faut attendre octobre 1916 pour que les Français pénètrent en Albanie, lorsqu'ils s'établissent dans la ville frontalière de Koritza dans le but de couvrir l'aile gauche des armées alliées en action vers Monastir. Dès lors, ils se trouvent au contact des forces austro-hongroises en faction au nord et à l'ouest de la ville, qui se limitent à quelques bataillons de la Landsturm soutenus par des groupes d'irréguliers autochtones. Chaque camp de disposant que de quelques milliers d'hommes pour couvrir un front de plusieurs dizaines de kilomètres, les engagements sont rares, à l'exception d'une courte offensive française en février 1917, suivie en avril par une action similaire des Austro-Hongrois, sans résultats décisifs.

Il faut attendre septembre 1917 pour que l'armée d'Orient renforce substantiellement ses effectifs dans le secteur de Koritza et adopte une attitude résolument agressive, ce pour trois motifs : éloigner la ligne de front de la route de Koritza par lequel transite la nouvelle voie de ravitaillement partant de la côte Adriatique ; conserver une attitude offensive (malgré la mise en sommeil globale du front d'Orient) pour empêcher les Centraux de redéployer leurs forces sur d'autres fronts ; raccourcir le front tout en renforçant la liaison avec les Italiens qui opèrent plus à l'ouest. Preuve de la nouvelle importance accordée à l'Albanie, un commandement supérieur (3e groupe de divisions) est mis sur pied en janvier 1918 pour superviser l'ensemble des forces françaises dans la région.

Les offensives françaises se succèdent ainsi au nord et à l'ouest de Koritza : prise de Pogradec (septembre 1917), reconnaissance au nord de la rivière Devoli (avril 1918), capture du massif d'Ostrovica (mai 1918), saisie de la cote 2 150 (juin 1918). A chaque fois, les Français remportent des succès faciles, car ils déploient des unités d'élite, là où les Austro-Hongrois n'opposent que de faibles bataillons de réserve.

L'opération la plus importante est déclenchée en juillet 1918. Une offensive franco-italienne progresse alors de trente kilomètres, l'armée d'Orient poussant jusqu'aux rives de la rivière Holta, où elle obtient un beau succès. Au total, de septembre 1917 à juillet 1918, les Français ont capturé plus de 3 000 prisonniers austro-hongrois, au prix d'à peine quelques centaines de pertes. La seule ombre au tableau intervient en août 1918, lorsqu'une contre-offensive austro-hongroise rejette les Italiens, ce qui contraint les Français à rétrograder pour rester en contact avec leurs alliés. Mais l'avance reprend dès le mois suivant, à l'occasion de l'effondrement du front balkanique qui aboutit à expulser les Austro-Hongrois d'Albanie.
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kglbayrRIR2
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Re: L'Armée d'orient et les forces Austro-hongroises

Message par kglbayrRIR2 »

Bonne soirée,
il est vrai que le front albanais était exclusivement organisé par des troupes autrichiennes. Nominalement, le département d'armée Albanie [Armeegruppe Albanien] appartenait cependant au Heeresgruppe Kövess [Feldmarschall Kövess von Kövesshasa], dans lequel la 11e armée allemande en particulier déterminait les principales actions.
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Le haut commandement autrichien (k.u.k.) attachait une grande importance à la présence exclusive de troupes autrichiennes sur le front Albanais. On veillait également à ce qu'aucune troupe slave voisine de l'Empire autrichien ne soit présente, car leurs origines slaves pouvaient provoquer des conflits avec les Albanais. Des campagnes de propagande furent lancées depuis Vienne afin de mettre en garde les Albanais contre les ambitions néocoloniales des Italiens. On prétendait également qu'il s'agissait de les protéger des Serbes et des Bulgares. Parallèlement, des tentatives furent faites pour influencer la société albanaise en créant des écoles albanaises et en promouvant la culture albanaise. Ces initiatives rencontrèrent certainement un écho dans certains cercles nationalistes albanais (Sali Butka). Cependant, les Autrichiens n’ont pas obtenu de succès retentissant.
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Cordialement
Joseph
.. Les officiers français étaient impuissants. Aucune persuasion n'a aidé, pas même l'avertissement de suivre l'exemple des courageuses troupes bavaroises. ..
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