Je m'intéresse aux TM routières et à leur mise en oeuvre de rouleaux-compresseurs.
Dans ce cadre, j'ai recensé deux photos de rouleaux Laffly portant le même marquage, un V dans un cercle discontinu (première photo publiée par F. Vauvillier, la seconde de ma collection personnelle).
Quelqu'un aurait-il un indice sur sa signification. Pourrait-il être l'insigne d'une TMR ?
Par ailleurs, je suis preneur de toutes infos sur les rouleaux dans les TMR.
Bienvenue, cela fait plaisir qu'un amateur de rouleaux compresseurs rejoigne le forum. Vous avez dû voir le fil où nous avons identifié les tracteurs à vapeur - tous anglais - de ce qui devait être une TMR, en y ajoutant quelques camions Exshaw. viewtopic.php?t=80811
Mais pas de rouleau-compresseur dans nos photos, je découvre maintenant que Laffly couvrait le segment. Par rapport à la question, le V dans un cercle montre que les véhicules ont été réceptionnés par le CAMA de Vincennes, il ne sont pas caractéristiques d'une TMR ou d'une autre, seulement de la réception à Vincennes. Le CAMA de Lyon faisait de même avec un L. Laffly étant situé à Billancourt, le passage par Vincennes était inévitable.
Les photos de rouleaux-compresseurs sont rares. Vos Laffly marchent à l'essence, c'est aussi nouveau pour moi. J'en sais peu sur le sujet, il me semble avoir lu qu'ils ne dépendaient pas des TMR, mais que celles-ci se les partageaient. A vérifier.
Merci Thierry pour votre réponse très clair sur le sujet du marquage au V cerclé, j'aurais du y penser.
D'après un document commercial de la marque, datant de la seconde moitié des années vingt, Laffly indique au sujet des rouleaux : « Nous en avons fourni plus de 700 au ministère de la Guerre qui les a
envoyés sur tous les fronts alliés durant les hostilités, notamment dans les pays accidentés : Macédoine, Roumanie, Serbie, etc.»
Vous écrivez :
thierry767 a écrit : ↑ven. juin 27, 2025 6:22 pm
"il me semble avoir lu qu'ils ne dépendaient pas des TMR, mais que celles-ci se les partageaient."
Cela m'intéresse au plus au point. Une idée de la source de cette information ?
Voilà ce que dit A.-J. Navarre dans son ouvrage "Les Services automobiles pendant la Guerre" Paris Delagrave 1919, pp. 31-32 :
"Les sections routières. — L’emploi intensif des automobiles et la grande circulation des véhicules de toute nature sur les mêmes routes à proximité du front ont entraîné, pour maintenir en état le réseau routier, la consommation d’un tonnage considérable de matériaux, évalué à plus de 30.000 tonnes par jour.
Le transport de ces matériaux des carrières ou des gares de ravitaillement aux points d’utilisation était assuré, partie au moyen de tombereaux hippomobiles et partie par des camions automobiles spécialisés dans ce genre de travail, lorsque la distance de transport dépassait 3 ou 4 kilomètres.
A l’automne de 1916, on transportait déjà en moyenne chaque jour 10.000 tonnes de matériaux routiers par camions automobiles, au moyen de 40 sections routières de 15 à 18 camions, réparties très inégalement entre les armées et suivant l’activité de la circulation dans les différents secteurs.
Les sections routières d’armée ou de groupe d’armées étaient rassemblées sous le commandement d’un capitaine du service automobile, en groupes routiers, auxquels étaient rattachés les rouleaux compresseurs à vapeur ou à essence, qui étaient entretenus et réparés par le service automobile.
Pendant la guerre, le service des routes militaires a construit de toutes pièces 900 kilomètres de chemins, en a transformé près de 10.000 kilomètres de simple à double voie, et a mis en œuvre plus de 27 millions de tonnes de matériel d’empierrement."
Paul Heuzé dit de son côté dans "Les Camions de la Victoire" Paris La Renaissance du Livre 1920 :
" Il fallait donc qu'il y eût toujours un certain nombre de T. M. routières réparties sur le front, suivant l'activité de la circulation dans les différents secteurs. Les camions routiers étaient des véhicules spécialisés : camions de trois tonnes au moins de charge utile, comportant une carrosserie non bâchée, avec doublage métallique, ridelles à rabattement, et, souvent, des plans inclinés qui permettaient leur déchargement rapide le long d'une route. Les sections routières normales comprenaient un effectif de 18 camions de façon à pouvoir en maintenir 15 en service journalier. Elles étaient assemblées par groupes (1 groupe par armée) et c'était à ces groupes (comprenant un nombre variable de sections, suivant l'armée) qu'étaient rattachés les rouleaux compresseurs."
Je n'en sais pas beaucoup plus.
Pour Michel, merci pour votre photo tirée de Gallica, Invicta est le nom du modèle - à vapeur - de chez Aveling & Porter, constructeur anglais dont nous avons parlé dans le fil que j'ai cité vendredi.
La question du rattachement des rouleaux aux TMR ou aux groupes de TMR reste assez obscure. C'est un angle qui est vraiment peu abordé par les différents auteurs ayant écrit sur le service automobile.
Encore des choses à découvrir.
Bien cordialement,
Nicolas
Dernière modification par Nicolas Palmier le ven. juil. 04, 2025 11:48 am, modifié 1 fois.
Bonjour à tous. Sur le site Images Défense, une vidéo du désembourbage d'un canon de 240 mm modèle 1884, avec une courte apparition d'un rouleau compresseur ( à 3 mn 42 ).
