EUGENE GASTON
Brick de 250 tx JB 176 tx JN construit en 1875 à Nantes pour l’armateur Leniel.
En 1914 appartient au capitaine armateur Jean Louis Le Port, de Vannes.
Voici l'image d'un brick (deux phares carrés contre un seul pour le brick goélette)

La perte de l’EUGENE GASTON
Le 18 Décembre 1916 à 07h40 le brick fait route au N11W de Vannes à Swansea avec une cargaison de poteaux de mines. Vitesse très faible.
Sept hommes d’équipage en tout : capitaine LE PORT, 5 matelots et 1 mousse.
Il est à 15 milles dans le NqNE du Four. Beau temps clair. Mer calme. Très faible brise d’ouest.
Un sous-marin est aperçu sur Bd AV, faisant route à 18 ou 20 nds et arborant le pavillon de guerre allemand. Il vient se ranger le long du bord et ordre est donné à la voix, en anglais et allemand : « Venez à bord avec votre embarcation ».
Capitaine et équipage se rendent à bord du sous-marin et sont interrogés en bon français par un officier qui leur dit plaisamment : « C’est malheureux que nous sommes en guerre… Vous n’avez donc aucun bateau de guerre en France et en Angleterre ? Nous n’en voyons jamais et faisons ce que nous voulons… Avez-vous de quoi manger et un compas ? »
Le capitaine répond : « - Nous avons cela à bord ».
Un officier et 2 marins allemands, accompagnés par deux hommes du brick retournent à bord du voilier. Les Allemands prennent des vivres, un compas de route, la voile de l’embarcation qu’ils remettent au capitaine, et gardent pour eux la carte, le journal de bord et le pavillon. Ils demandent s’il y a de l’argent à bord, mais la réponse est « non ».
Puis ils placent deux bombes sur le voilier, une à l’avant et l’autre à l’arrière, et le sous-marin tire deux coups de canon. Le brick coule aussitôt à 08h00.
Le sous-marin se dirige alors vers un vapeur qui fait route au nord, à 3 milles environ, « un cochon d’Anglais » avait dit l’officier du submersible. Il en fait le tour puis reste stoppé deux heures et demie à proximité. Le vapeur semble ensuite s’enfoncer dans la mer.
Nota : il s’agissait du vapeur anglais FLIMSTON, 5751 t, allant de Buenos Aires à Londres avec une cargaison de maïs, et dont le capitaine et le chef mécanicien seront gardés prisonniers à bord du sous-marin.
Le sous-marin a ensuite fait route sur la goélette HIRONDELLE qu’il a coulée.
Les naufragés ont été récupérés à 8 milles dans le nord du Four par le torpilleur GLAIVE, puis ont été transférés sur le torpilleur 275 qui les a débarqués à Brest.
Description du sous-marin
50 à 60 m de longueur
Blockhaus de 3 ou 4 m de haut, surmonté d’une passerelle
Un canon de 100 à poste fixe sur l’avant du blockhaus
Grande glace en haut de la passerelle (possèdait peut-être un projecteur ?)
Deux renflements à Bd et Td, à 8 m de l’étambot, paraissant être des tubes lance-torpilles
Peinture irisée, claire, récente
Ceinture en bois de 75 cm de large le long de la flottaison
Vu 6 officiers dont le commandant, 30 ans environ, d’aspect vigoureux, ainsi que 18 hommes d’équipage, tous semblant jeunes et forts. Vêtements de cuir pour les officiers et même tenue que les marins français pour les autres. Les rubans des bonnets portaient diverses inscription. L’un des marins avait un bonnet avec ruban portant le nom HINDENBURG.
Dessin du sous-marin fait par le capitaine Le Port

Le sous-marin attaquant
C’était l’U 70 du KL Otto WÜNSCHE. Né en 1884, Wünsche recevra la Croix « Pour le Mérite » le 20 Décembre 1917. Il aura coulé en tout 182 000 t et, entre autres navires, le grand trois-mâts BOUGAINVILLE le 22 Mars 1916. Il est décédé à Kiel le 29 Mars 1919.
Cdlt