Militaires détachés dans les entreprises.

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shadoko
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Re: Militaires détachés dans les entreprises.

Message par shadoko »

Bonsoir,


Bonjour à toutes et à tous,

Loi du 17 août 1915
http://www.assemblee-nationale.fr/histo ... 081915.asp
Gogole est moins prolixe sur le DM et la CM

cordialement
Merci pour votre lien : je n'avais pas été fichu de trouver cette loi !
Quant à la circulaire et à la décision ministérielles, elles se trouvent peut-être à Vincennes. La responsable de salle, particulièrement aimable, m'a dit d'écrire afin qu'ils vérifient que ces documents étaient bien disponibles avant de venir ! Je vous tiendrai au courant.
Bonjour,

Mon Grand-père a également été extrait du front début 1917, sans raison apparente (cf. le fil pages1418/qui-cherche-quoi/nouvelles-gr ... 7230_1.htm)

Je suis donc également à la recherche de quels documents ont pu avoir trait à ce transfert.

Dominique
Le lien ne fonctionne pas ("erreur 404"), mais j'ai fini par trouver le sujet en cherchant par les numéros de sujet ... et je vois que vous vous posez effectivement les mêmes questions que moi : par qui et comment sont initiés ces rattachements ? Dans le cas de Paulin Ratier, il semble y avoir deux processus successifs : d'abord un sursis par décision ministérielle, qui semble nominative (qui pouvait obtenir ce genre d'intervention ???), puis le prolongement qui, lui, semble simplement répondre aux termes du texte de loi (encore merci à sesouvenir) via un formulaire spécifique (état modèle A du 5-9-1915). Il faut quand même remarquer que cet "état modèle" date d'après la fin du premier sursis accordé.

Tout ça reste quand même un peu flou pour moi ! Pour les ouvriers détachés, il "suffirait" peut-être de chercher dans les fiches matricules, mais, comme vous le dites, l'accès est difficile dans certains départements : je n'ai pas pu encore voir la fiche du dénommé Eche mentionné dans la lettre reproduite malgré une demande écrite et argumentée aux archives de Rodez (je voulais simplement savoir si ce genre de demande de rattachement aboutissait, car le dénommé Eche ne réapparaît nominativement dans l'entreprise qu'en 1919 ... quand il la quitte !).

Quelqu'un peut-il me dire si c'est plus facile sur Paris (j'ai quelques demandes qui concerne des ouvriers nés dans l'ancien département de la Seine) ?

Cordialement,
PM
onirique
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Re: Militaires détachés dans les entreprises.

Message par onirique »

Bonjour Michel,

Mon arrière grand-père (Jules Arthur Triquet) a travaillé un temps aux carburateurs Zenith, je ne sais pas s'il était spécialiste en la matière - ils étaient effectivement utilisés pr les Reanult FT 17 mais aussi pr l aviation je crois. Sa qualification d'ingénieur reste à prouver (même si j ai des documents de l'état civil qui emploient le terme, il n'est que 2e cl canonnier durant la guerre (curieux pr un ingénieur...) Ce qui est sûr c'est qu'il avait des compétences mécaniques.

à bientôt !

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IM Louis Jean
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Re: Militaires détachés dans les entreprises.

Message par IM Louis Jean »

Sa qualification d'ingénieur reste à prouver (même si j ai des documents de l'état civil qui emploient le terme, il n'est que 2e cl canonnier durant la guerre (curieux pr un ingénieur...)
Bonsoir à toutes et à tous,
Bonsoir Onirique,

Rien d'étonnant à ce qu'un ingénieur soit 2e classe!
Contrairement aux thèses "politiquement correctes" la mobilisation de 1914 fut une levée en masse à l'instar de celles de la révolution. Les notables comme les paysans et les ouvriers ont payé côte à côte le prix du sang, quelque soit leur province.
Le besoin de spécialistes ne s'est fait sentir qu'au fur et à mesure de la guerre.
Cordialement
sesouvenir
onirique
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Re: Militaires détachés dans les entreprises.

Message par onirique »

Bonsoir à toutes et à tous,
Bonsoir Onirique,

Rien d'étonnant à ce qu'un ingénieur soit 2e classe!
Contrairement aux thèses "politiquement correctes" la mobilisation de 1914 fut une levée en masse à l'instar de celles de la révolution. Les notables comme les paysans et les ouvriers ont payé côte à côte le prix du sang, quelque soit leur province.
Le besoin de spécialistes ne s'est fait sentir qu'au fur et à mesure de la guerre.
Cordialement
sesouvenir
Bonjour sesouvenir

Alors pas de grade particulier pr les ingénieurs ? - je ne sais pas - je ne connais mon AGP qu à travers les archives, il s'est marié en seconde noces avec une bourgeoise alors il/on aurait pu gonffler un peu sa situation pr ne pas trop détonner (isu d 1 milieu ouvirer)... ? J'ai des documents qui mentionne "ingénieurs mécanicien non établi" est ce à dire qu il a traversé une période d inactivité ou que cela restait à vérifier ? Je ne sais pas. Il avait 2 voitures en 1913, une Landaulet Prima et une Lorraine Dietrich, peut-être travaillait-il ds l'automobile ? Beaucoup de question sans réponse
adouay
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Re: Militaires détachés dans les entreprises.

Message par adouay »

Bonjour,

A la mobilisation, tous le monde pensait que la guerre serait courte et donc toutes les catégories sociaux-professionnelles se sont retrouvées mobilisées sans que l'on songe à protéger les spécialistes, dont la disparition pourrait être une perte importante de savoir-faire pour l'industrie et donc, indirectement, une perte de productivité et bien entendu . . . . et aussi en final de bénéfices. . . . .

Assez rapidement, les besoins (et demandes pressantes des armées ont conduits au renvoi dans les usines des techniciens nécessaires à la relance de productions (en obus par exemple).
On a alors découvert que les premiers mois de guerre avaient vu disparaître des techniciens très pointus qu'il aurait été plus judicieux de protéger. L'Artillerie Spéciale, arme très technique, a de suite été confrontée à ces besoins en spécialistes de haut vol.
A côté des unités de combat, s'est mis en place toute la structure techique dans laquelle ont été affectés des techniciens de tous les domaines de la mécanique. Techniciens de classes plus anciennes qui ont (pour les unités de ravitaillement et dépannage au combat - les SRR), été assez rapidemment échangés par des gens de classes plus jeunes.

Tout ces mouvements se retrouvent dans les courriers échangés entre le Ministère de l'Armement, le GQG, le Général commandant l'AS et les industriels. Tous les leviers étaient activés (ou activables) et les industriels (Schneider, Saint Chamond, Renault) qui avaient des contacts assez directs avec le Général Estienne, savaient, le cas échéant, utiliser ce circuit très direct.

Les demandes d'augmentation de cadence de production ou de développement très spécifiques se traduisaient dans toutes les réunions de concertation regroupant industriel, Armée et Ministère par des demandes en personnels et le retour à l'usine de spécialistes utiles dont avaient du se séparer les industriels au profit des armées.

La lecture des archives de l'AS montrent que tous les niveaux de la chaîne de production pouvaient être à l'origine de demandent touchant des individus ou des catégories de spécialistes.
On retrouve effectivement des demandes :
- des chefs d'entreprises réclamant nomminativement le retour de spécialistes au ministère de l'Armement,
- du ministère demandant aux Armées le renvoi en usine de spécialistes,
- des intéressés eux-mêmes . . .

Dans les documents concernant les programmes d'armements les besoins en personnels sont, à côté des besoins en matière première un des sujets majeurs constamment abordés.

Avec la création de l'AS, un certain nombre de blessés, inaptes au pilotage des avions, se sont retrouvés dans l'autre nouvelle arme technique : les chars.
Plusieurs courriers concernent des officiers qui sont réclamés par le ministère de l'armement, souhaitant utiliser leurs compétences techniques chez des industriels de l'aviation. Le Général Estienne refusant de se séparer de ces officiers de chars formés, accepte de voir détacher ses hommes pour des périodes limitées. La proximité du camp de Champlieu de la région parisienne permettait de récupérer "au coup de sifflet bref" ces personnels temporairement détachés.

Le 2° Classe Jules Arthur Triquet (classe 1906) est un autre exemple intéressant qui illustre bien ce qu'était les tiraillements entre les gros besoins en personnels des Armées et les besoins en techniciens spécialisés de l'arrière.

Mobilisé en Régiment d'Infanterie en Août 14 et détaché en Octobre 1915 comme ouvrier militaire en zone de l'intérieur, il retourne en Régiment d'infanterie en Novembre 17 et se trouve finalement affecté au 500° RAS à Cercottes en Mai 18.
Il était ingénieur spécialiste du carburateur Zénith (le carburateur du Renault FT . . . . . !). En Mai 18 les Renault commençaient à être livrés aux Armées, et ils y arrivaient avec de nombreux défauts qu'il fallait reprendre avant livraison aux régiments d'AS.

Michel
Bonjour,
Je trouve votre réponse très intéressante, je trouve sur la fiche signalétique de mon grand-père pour la guerre 1914-18 = Arrivé au corps le 06/08/1914- En sursis d'appel du 29//6 au 4/7/1915 - maintenu détaché au même établissement Maison SAURER 6 & 8 rue B.Malon à Suresnes".
Qu'est ce que cela signifiait ? - Que fabriqait ces Ets SAURER ?
D'avance merci de votre réponse.
A.Douay
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JeanMiche
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Re: Militaires détachés dans les entreprises.

Message par JeanMiche »

Bonjour (ou bonne nuit à Nouméa) et bienvenue sur ce site à mon homonyme,

Les Ets Saurer fabriquaient entre autres des camions et possédaient une filiale à Suresnes. Voir ce lien :

http://www.saurer-romandie.ch/La%20mais ... rtants.htm

Bien cordialement Jean Michel
Cordialement Jean Michel
Francois Xavier
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Re: Militaires détachés dans les entreprises.

Message par Francois Xavier »

Bonjour,

Cette question me rappelle un récent débat (autour du 11 novembre) à la TV à l'occasion de la diffusion de la fin des Thibault de R. Martin du Gard.
Ce débat a confirmé les dérives de la sociologie actuelle, où toute explication qui n'est pas exclusivement sociale est proscrite.
Face à face un jeune journaliste (influencé par la pensée unique du moment) et un moins jeune historien.
Le jeune journaliste a voulu faire dire à l'historien que plus on était d'un milieu défavorisé, plus on avait de chance de se faire tuer.
Je ne me souviens plus de la réponse exacte de l'historien, mais si j'avais été en face du journaliste je lui aurais répondu :
- qu'après les premiers mois de guerre, les ouvriers ont été favorisés par rapport aux paysans, puisque beaucoup ont été renvoyés dans des usines, en particulier d'armement, et que les chances relatives de se faire tuer n'étaient donc pas forcément liées à la fortune,
- que parmi les jeunes intellectuels, beaucoup se sont retrouvés chefs de sections d'infanterie, métier certainement le plus dangereux à l'époque puisqu'il fallait montrer l'exemple, et que les Allemands ont vite compris que ces officiers qui menaient les assauts étaient les cibles les plus "rentables".

Cordialement.

François Xavier
Francois
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jbraze
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Re: Militaires détachés dans les entreprises.

Message par jbraze »

Bonjour à tous,

Je remonte ce fil qui touche directement au sujet qui m'intéresse en ce moment.

En effet, l'un de mes arrière-grand-pères, dont je viens de me procurer la fiche matricule aux AD de la Seine, a un parcours similaire à celui, exposé par "PM", de Paulin Ratier, à savoir :
- mobilisation le 1er août 1914 et incorporation au 44e RIT,
- détachement le 30 octobre 1914 à la Société française des munitions (Gévelot),
- passage au 21e RIC le 1er juillet 1917

Voici le détail de son parcours :
Image

Je me pose plusieurs questions à ce sujet et remercie les forumeurs qui pourraient m'apporter des réponses même partielles :
- la première est basique et a déjà dû être traitée dans un autre sujet : quelle est la délimitation précise entre la zone dite "de l'intérieur" et la zone "des armées" ?
- la seconde porte sur l'implantation de la Société française des munitions. Cette usine, fondée en 1825 par Joseph-Marin Gévelot, était établie à Issy-les-Moulineaux. Mon AGP y a longtemps travaillé et demeurait à proximité. Or, sa fiche matricule semble indiquer qu'il existait une autre usine de la SFM à Bordeaux, où il aurait été momentanément détaché. Je ne trouve rien sur internet au sujet de cette usine bordelaise. Quelqu'un a-t-il des précisions là-dessus ? S'agissait-il d'une annexe de la maison-mère ?
- enfin, l'affectation au 21e RIC en juillet 1917 m'interroge également. Je ne crois pas que mon AGP, né en 1877 et compte tenu de son parcours antérieur, ait réellement combattu dans cette unité, et il me semble qu'il pourrait s'agir uniquement, dans son cas, d'un rattachement administratif sans conséquence sur la réalité de son affectation dans l'usine. Je constate par ailleurs que Paulin Ratier a été incorporé à ce même régiment à la même date, ce qui tend à me conforter dans cette hypothèse. Qu'en pensez-vous ?

Merci beaucoup d'avance.

Bien cordialement à tous,

Jean-Baptiste.
"D'autres heures naîtront, plus belles et meilleures / La victoire luira sur le dernier combat / Seigneur, faites que ceux qui connaîtront ces heures / Se souviennent de ceux qui ne reviendront pas"
Sylvain Royé, disparu à Douaumont le 24 mai 1916
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Achache
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Re: Militaires détachés dans les entreprises.

Message par Achache »

: quelle est la délimitation précise entre la zone dite "de l'intérieur" et la zone "des armées" ?
.

Bonsoir,

Jean Baptiste :hello:
Question plusieurs fois abordée en effet; voir par exemple:
pages1418/Pages-d-Histoire-Artillerie/A ... .htm#t3932

Bien à vous,

[:achache:1]
Achache
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Un funèbre charnier, hanté par des fantômes.
M. BOIGEY/LAMBERT, La Forêt d'Argonne, 1915
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jbraze
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Re: Militaires détachés dans les entreprises.

Message par jbraze »

Bonsoir,

Merci Achache, je ne trouvais pas le lien !

Bien à vous,

Jean-Baptiste.
"D'autres heures naîtront, plus belles et meilleures / La victoire luira sur le dernier combat / Seigneur, faites que ceux qui connaîtront ces heures / Se souviennent de ceux qui ne reviendront pas"
Sylvain Royé, disparu à Douaumont le 24 mai 1916
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