signification : aux armées

[leroux29]

Bonjour,

Mon arrière-grand-père (né en janvier 1876), lors de la mobilisation générale, est incorporé au 35e RAC (Vannes).
Il est arrivé au corps le 7 août 1914. Sur son Registre Matricule il est dit Aux armées le 14 août 1914.

Quelqu'un peut-il me dire ce que signifie précisément l'expression "aux armées" ?

Je voudrais retracer son parcours, mais je n'ai pas le n° de la batterie dans laquelle il servait, comme 2e canonnier servant. Les 9 premières batteries du 35e RAC font parties de la 22 DI qui se porte vers la Meuse le 14 août. Par contre le groupe des 24, 25 et 26e batteries est affecté à la 61e Division de réserve et cantonne au Bourget du 12 au 24 août 1914 (il embarque le 25 août pour Arras).

Par ailleur, sur le Registre Matricule est indiqué qu'il est rentré au dépot le 19 mai 1916 (il a été démobilisé le 7 février 1919 au dépot démobilisateur du 10e d'Artillerie à Dinan).
Peut-on savoir où se trouvait le dépot du 35e RAC en mai 1916 ?

Merci.

Cordialement,
Serge Le Roux

[Achache]

Bonsoir,
et bienvenue, Serge, sur ce Forum.
"Aux armées" = dans la Zone des Armées (ZA) par opposition à "à l'intérieur" (Zone In térieure, ZI); quand un soldat est au dépot, il est à l'intérieur, quand il est au front il est dans la ZA. Je vous coneille de taper "zonne des armées" dans le moteur de recherche du forum, en haut à droite, vous y trouverez de nombreuses occurrences où l'on parle de cela.
Faute de connaître la batterie, il conviendrait que vous ayez recours à d'autres archives personnelles (courriers...) à recouper avec les JMO que vous citez, afin de situer où Monsieur votre arrière grand père se trouvait à telle date, et donc au service de quelle DI. S'il fut décoré, les citations pourraient vous donner des indices de la grande unité (DI) à laquelle il appartenait.
Vu sa date de naissance, il est moins probable qu'il ait été dans l'une des batteries de la 22e DI.
En mai 1916 le dépot du 35e RAC était à la même place qu'en 1914 (Vannes), je suppose: n'étant pas dans la zone de guerre il n'y a pas de raison a priori qu'il ait été évacué ailleurs.

Bien à vous,
Achache

[leroux29]

Bonsoir Achache,
Et merci pour votre réponse.

Vous écrivez que vu l'âge de mon agp, il est peu probable qu'il ait été dans l'Artillerie de la 22e DI.
Mais peut-on dire que Le Bourget (près de Paris), cantonnement du 2e groupe (bat 24, 25, 26 du 35e RAC) de l'Artillerie de la 61e DI, se trouve dans la Zone des Armées en août 1914 ?

Cordialement,
Serge

[Achache]

Bonjour

Fin Août 1914, bien certainement Le Bourget est-il en ZA, puisque l'invasion est aux portes de Paris.
C'est du reste la définition même de la ZA que d'être celle où opèrent ou cantonnent les armées, donc leurs diverses unités.
Bien à vous
Achache

[ALVF]

Bonjour,

La Zone des Armées est fixée par un arrété ministériel pris en conseil des ministres car la définition de la "Zone des Armées" a de grandes conséquences "politiques" et "civiles".Les départements ou arrondissements placés dans la Zone des Armées dépendent entièrement au point de vue police, administration et réquisition de l'autorité militaire et la Loi sur l'Etat de Siège s'y applique, ce qui veut dire que les autorités militaires exercent de fait les pouvoirs des Préfets.La détermination de la Zone des Armées a donc été extrêmement changeante au début des opérations.
Quelques étapes:
-2 août 1914, en dehors des départements limitrophes de l'Allemagne, seuls les départements des Ardennes, de la Marne et la moitié des arrondissements du Nord et de l'Aisne sont en Z.A.
-16 août 1914: le Nord et le Pas de Calais sont entièrement en Z.A.
-28 août 1914: La Somme, l'Oise, l'Aisne en entier, les arrondissements du nord de la Seine et Marne sont en Zone des Armées.
-29 août 1914: tous les départements du G.M.P. et Paris sont en Z.A. à l'exception de deux arrondissements de Seine et Oise.
Alors que Paris est menacé d'investissement, ces décisions sont bien tardives, le Gouvernement a hésité à confier la capitale à l'autorité militaire et s'y est résigné à grand peine.Les Gouverneurs militaires de Paris (Gl Michel puis Gl Gallieni) n'ont pas pu mettre vraiment en état de défense la capitale avant la fin août!
Des décisions capitales telles que les déboisements massifs et la démolition des immeubles génant la défense et le tir de l'artillerie des Fortifications n'ont pu être prises qu'à l'extrême fin du mois d'août!
Une décision devant laquelle a reculé le général Gallieni est la destruction de toute la "Zone de servitude" de l'enceinte de Paris qui imposait la destruction de milliers d'immeubles (sans parler du marché aux puces et des constructions diverses des "Zonards" ou habitants de cette "Zone" de servitude des fortifications!).
Après la "grande peur" du début septembre suivie du "miracle" de la Marne, les autorités civiles et notamment le Préfet de Police et le Ministre de l'Intérieur n'auront de cesse de réclamer le changement du statut juridique de Paris et de la Zone des Armées en Région parisienne ce qui sera fait bien des mois plus tard.
Cordialement, Guy.

[leroux29]

Bonjour,
Si je considère la réponse de Guy, il semble que le 35e RAC de la 22e DI est en "Zone des Armées" au début août 1914, contrairement au 2e groupe d'Artillerie de la 61e DI qui n'y rentrera qu'à partir du 25 août.
Je pencherais donc plus favorablement pour que mon agp ait été affecté au régiment d'Artillerie de la 22e DI.

Dans le même contexte j'ai une question pour les spécialistes : Quand on trouve dans les Registres Matricules "aux armées le 14 août 1914", cela signifie t-il que le militaire était dans la Zone des Armées le 14 août (voire le 15) ou bien cela voulait-il dire qu'il avait reçu l'ordre de se diriger vers la ZA à partir de cette date ?
Dans l'option du 2e cas, on pourrait supposer que mon agp, arrivé au corps le 7 août, se soit mis en route à partir du 14 août pour rejoindre le 2e groupe de l'Artillerie de la 61e DI qui cantonnait au Bourget.

Cordialement,
Serge

[RIO Jean-Yves]

Bonsoir Serge et bienvenu parmi nous.

Grace à ma camarade Bretonne Sophie je découvre votre fil.
Pour ce qui concerne le 35e RAC, comme chacun sait régiment Vannetais, je suis votre homme (si je puis dire).
Mes camarades vont ont déjà apporté des éléments. A mon tour.

Si votre GP a été dirigé vers Le Bourget, il accompagnait le 316e RI qui passa d'abord par le Camp retranché de Paris avant de partir pour la Somme - via Arras où le régiment fut d'abord dirigé pour rien - où eut lieu son baptème du feu.
Il serait intéressant que vous nous en disiez un peu plus sur votre AGP, et pour commencer son nom...
Je collecte tout ce qui a trait aux Régiments Vannetais (via notamment la presse d'époque, une mine d'or !).
Quant à sa présence au Dépot en 1916, qui se trouvait à VANNES, ceci pourrait signifier qu'il ait été blessé ou malade. Le retour au front faisait passer obligatoirement d'abord par celui-ci..
Et pour son age, je ne suis pas plus étonné que cela, ayant retrouvé plusieurs des artilleurs MplF dans les 30-40 ans ...

Voilà en vrac quelques très très rapides éléments (la table m'appelant ...).
Je suis à votre entière disposition.

Bien cordialement
Jean-Yves

[Achache]

Bonsoir Serge et bienvenu parmi nous.


Et pour son age, je ne suis pas plus étonné que cela, ayant retrouvé plusieurs des artilleurs MplF dans les 30-40 ans ...



Bien cordialement
Jean-Yves

Bonsoir,
J'ai simplement avancé l'argument de l'âge de cet artilleur pour minorer, au départ, la probabilité de son appartenance aux 9 premières batteries constitutives de l'AD 22; ces 9 batteries constituant en ce départ le "régiment actif", dans lequel se trouvaitent donc les hommes les plus jeunes, actifs, et non des réservistes de 30 ans et plus...
Sinon, il est bien évident que des artilleurs trentenaires et plus sont MplF... le tout de mon intervention en ce point est de savoir en quelles batteries ils étaient présents en Août 14.
Bien à vous
Achache

[tinou 501]

Bonsoir à tous

Juste un détail: mon grand-père maternel, né en 1870 (le 14 juillet pour ne pas oublier la date !) a été mobilisé en 14 et a été blessé au front - il était dans le génie

Cordialement

Louis

[leroux29]

Bonsoir,
Et merci à tous.

Pour Jean_Yves :
Mon arrière-grand-père maternel se nommait Jean Yves Pluchon, né le 26 janvier 1876 à Lampaul-Ploudalmézeau dans le Finistère et domicilié à Ploudalmézeau lors de la mobilisation de 1914 (il était marié, avec 2 enfants). Il est décédé en 1954.

Son registre Matricule donne :
- service militaire du 16/11/1897 au 22/09/1900 dans le 28e Regt d'Artillerie comme soldat 2e classe conducteur puis comme bourrelier de 2e classe le 17/09/1898 (sa profession dans le civil).

- réserve de l'armée active 01/11/1900 : Regt d'Artillerie divisionnaire, Vannes. Puis 2e Regt d'Artillerie Coloniale, Brest.
2 périodes d'exercices en 1904 et 1906 dans les Batteries d'Artillerie Coloniale.

- territoriale 01/10/1910 : Groupe Territorial du 35e Regt d'Artillerie de campagne à Brest.
1 période d'exercices en 1912 dans le 35e Regt d'Artillerie.

- mobilisation : incorporé au 35e Regt d'Artillerie. Arrivé au corps le 07/08/1914. Aux armées le 14/08/1914. Rentré au dépot le 19/05/1916.
Sur un postit : envoyé en congé illimité de démobilistion le 07/02/1919 - 2e servant N° 1254 - dépot démobilisateur 10e d'Artillerie à Dinan - se retire à Ploudalmézeau - campagne c/ l'Allemagne du 07/08/1914 au 07/02/1919.
Au dos du postit : Intérieur du 03/08/1914 au 14/08/1914 - Aux armées du 15/08/1914 au 07/02/1919 - médaille de la Victoire, médaille Commémorative.

- libéré du service militaire le 10/11/1925.

Pour son retour au dépot en 1916 j'ai supposé que c'était en raison de son âge : 40 ans. Il est probablement resté au dépot jusqu'à sa démobilisation.

Cordialement,
Serge