ERNEST SIMONS - Compagnie des Messageries Maritimes

[Rutilius]

oOo

[Rutilius]

Bonsoir à tous,

[H Briand]

Bonjour Olivier 12 ,
Je viens de découvrir ce forum 14-18 en faisant des recherches sur l'Ernest Simons.
Je suis en train d'écrire un livre concernant mon grand-père François BRIAND que vous citez dans votre article qui était alors Capitaine d'armes sur l'Ernest Simons lors du torpillage.
Pour avoir consulté et être en possession de tous les rapports de mer et les récits du torpillage du Capitaine Rigaud, du Chef mécanicien Mailhol, de mon grand-père François Briand, et des courriers des Messageries Maritimes , je voulais rectifier une petite chose dans ce que vous avez dit . L'Ernest Simons n'était pas en convoi avec le Cherbourg mais le "Melbourne"
Je voulais vous remercier d'avoir donné des précisions sur le sous-marin qui a torpillé ce bateau et le nom de son commandant, j'ai même retrouvé la biographie de ce Otto Launbourg qui semble avoir coulé
39 navires pour 104 144 tonnes et 8 navires endommagés pour 38 144 tonnes. ( et non pas 24 bateaux pour 54000 tonnes).
Les rescapés ont été évacués après le torpillage et le retour sur le chalutier Auguste LEBLOND à Bône par 2 bateaux : LE CALIFORNIE et le DUC de BRAGANCE : François BRIAND a été évacué sur le Californie (vu son nom dans la liste)
Bien cordialement

Bonjour à tous,

Voici le récit du torpillage de l’ERNEST SIMONS

Ce navire avait quitté Marseille pour Diégo Suarez le 1er Avril à 16h00 avec 56 passagers (sous-officiers et soldats) et 122 hommes d’équipage sous le commandement du CLC Antoine Rigaud. Il naviguait en convoi avec le CHERBOURG.

Son état-major se composait de

Rigaud Antoine Commandant CLC
Lacanaud Antoine 2e capitaine CLC
Eymard Marius Lieutenant CLC
Remise Joseph Lieutenant CLC
Mailhol François Chef Mécanicien OM1
Boulic Michel Sd mécanicien OM1
Noaro Pierre Sd mécanicien OM1
Servonnat Antoine Sd mécanicien OM1
Dumaine Marie Médecin
De Beaucorps Emile Commissaire
De Swetschin Paul Officier radio
Figaroli Jean Maître d’équipage
Briand François Capitaine d’armes

Le 2 Avril eût lieu un exercice d’abandon pour tous les passagers et l’équipage. Chacun était muni d’une ceinture de sauvetage.

Le 3 Avril à 10h10 il faisait route au 082 à 12,5 nds lorsque le lieutenant de quart Remise, le sd capitaine Lacanaud et le cdt Rigaud, qui étaient sur la passerelle, aperçurent le sillage d’une torpille venant par 40 degrés de l’arrière. L’ordre fut aussitôt donné « Barre toute à droite ».

Quelques secondes plus tard, la torpille frappa le flanc gauche du navire sur l’arrière de la passerelle. Une explosion formidable se produisit, la coque fut déchirée, les embarcations 2 et 4 broyées, le pont, la pharmacie, les échelles et tout le côté bâbord défoncés, les antennes TSF abattues. Le panneau de la cale 2 s’effondra et une chaudière fit explosion.
A la passerelle, compas, taximètres, vitrages, transmetteurs d’ordres étaient détruits et les hommes avaient été projetés à terre.

L’officier de quart machine Servonnat stoppa immédiatement la machine, respectant ainsi la consigne. Les portes des cloisons étanches machine-chaufferie furent fermées par le chef mécanicien, et les portes des cloisons étanches de la batterie par les maîtres d’hôtel.

Le télégraphiste lança aussitôt les messages de détresse après que l’officier de quart lui eût donné la position 37°10 N 08°28 E.

Le navire s’enfonçant rapidement, on mit aux postes d’abandon. Tandis que les saisines étaient larguées, le commandant se rendit dans sa cabine, prit tous les papiers secrets et les mit dans un sac plombé qu’il lança à la mer.

Huit canots et dix radeaux furent affalés. A 11h10, blessés, passagers et équipage étaient évacués. Le commandant prit place sur un radeau tribord arrière lorsque le navire se coupa en deux à hauteur de la passerelle et disparut immédiatement.

A 11h10, le sous-marin émergea. Il accosta un radeau monté par des indigènes et par le chauffeur Cavéribère.

Le commandant du sous-marin demanda :
-« Quel est le nom du bateau ? »
Le chauffeur répondit
-« ERNEST SIMONS »
-« Et le capitaine… où est-il ? »
-« Je ne sais pas »

Le commandant parlait un très bon français, sans accent. Il était de taille moyenne, âgé d’environ 30 ans, avec des cheveux blonds, des yeux bleus, un nez moyen. Il portait une veste en cuir noir sans aucun insigne. Il y avait près de lui un enseigne d’environ 25 ans et un homme d’équipage.

Le sous-marin avait un kiosque s’élevant à 2m au dessus du pont, un canon, un périscope entre le canon et le blockhaus, une mitrailleuse mobile sur la passerelle et une peinture grise fraîche.
Il s’éloigna ensuite vers le nord.

Voici la silhouette du sous-marin dessinée par le capitaine Rigaud.



Elle est intéressante à comparer avec la silhouette dessinée par le second capitaine Bichon, du SAINT SIMON, coulé le soir même par cet UC 37, et qui avait eu le même contact avec Launburg.



et avec la silhouette réelle de l'UC 37



Le capitaine forma deux convois, l’un de six embarcations et l’autre de deux canots remorquant deux radeaux amarrés.
Le premier convoi fut recueilli à 13h45 par le chalutier AUGUSTE LEBLOND et le second par le vapeur grec JOANNIS COULANDIS, capitaine Nicolas Simpoura qui les tranféra par la suite sur le chalutier.

Après avoir pris les embarcations en remorque, le chalutier fit route sur Bône où il arriva à 21h30 avec trois embarcations seulement, les autres ayant été perdues suite à l’état de la mer.

Appel fut fait de l’équipage et des passagers.
Constaté la disparition de

- Joseph Casal infirmier inscrit à Marseille et qui se trouvait dans la pharmacie au moment de l’explosion de la torpille
- Antoine Mazzola (aucune indication sur ce marin)
- 7 (ou 9 ?) chauffeurs arabes
- Noël Forni chauffeur, d’Ajaccio est décédé des suite de ses blessures

Aucun manquant parmi les passagers.

Blessés :

Rigaud Antoine Commandant
Ricci Victor Chauffeur Marseille
Paoli François Chauffeur Bastia
Pettinato Antoine Chauffeur Bastia
Tual Jacques Matelot Le Conquet
Honoré Marius Matelot La Ciotat
Bracchi Matthieu Matelot Bastia
Mijevand Fernand Matelot La Ciotat

En conclusion, le commandant tient à signaler la conduite de l’état-major, de l’équipage et des passagers au cours de cet évènement. Le calme, le sang froid et la discipline de tous ont permis de procéder à l’évacuation du navire dans les meilleures conditions.

Il signale tout particulièrement :

Le second Lacanaud et le chef mécanicien Mailhol qui ont pris la direction des opérations pour les canots tribord

Le lieutenant Remise et le second mécanicien Boulic qui dirigèrent les opérations à bâbord

Le lieutenant Eymard, le second mécancien Noaro, le radio Swetschin et le second maître Gandolfi qui ont mis à l’eau les derniers radeaux de tribord et ont évacué le navire en dernier avec le commandant.

En conclusion, rappelons qu'Otto Launburg avait été le second
d'Arnauld de la Périère sur l'U 35 au début de 1916. Il était âgé de 26 ans. Redoutable baroudeur, sur le seul UC 37 il coulera 24 navires pour 54000 tonnes.
Il survivra à la guerre. Torpillé par un sous-marin anglais aux approches de Kotor alors qu'il naviguait en surface, il sera le seul rescapé de son bâtiment avec son timonier.

Cdlt

[markab]

Bonjour

Voici une vue de l'ERNEST SIMONS de la Compagnie des Messageries Maritimes





A bientot

Bonjour,

La CPA disparue de l'ERNEST SIMONS :

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A bientôt.

[markab]

Bonjour,

La fiche d'Otto Launburg - Oberleutnant zur See (Crew 4/09) est sur le site Uboat.net : https://www.uboat.net/wwi/men/commanders/172.html

A bientôt.

[Rutilius]

Bonjour à tous,

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Bonsoir à tous,

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• Le Temps, n° 20.263, Samedi 7 avril 1917, p. 4.

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• La Dépêche de Brest, n° 11.571, Mardi 10 avril 1917, p. 2.

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• Le Matin, n° 12.096, Mardi 10 avril 1917, p. 3.

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• Journal officiel du 14 mai 1917, p. 3.873.

J.O. 14-V-19I7 - .JPG (77.32 Kio) Consulté 205 fois

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Bonsoir à tous,

Le chef mécanicien du paquebot Ernest-Simons
lors de la perte de ce bâtiment

— MAILHOL François Hippolyte, né le 7 mars 1869 au Béage (Ardèche) (Registre des actes de naissance de la commune du Béage, Année 1869, f° 5, acte n° 7). Disparu avec le transport auxiliaire Djemnah, paquebot de la Compagnie des Messageries maritimes réquisitionné, torpillé et coulé le 4 juillet 1918, à 21 h. 32, dans le Sud de la Crête par le sous-marin allemand UB-105 (Kapitänleutnant Wilhelm MAR-SCHALL), par 33° 12’ N et 23° 55’ E., alors qu’il allait en convoi de Bizerte à Alexandrie avec des trou-pes. Domicilié en dernier lieu à Marseille (Bouches-du-Rhône), au 12, promenade de la Plage.

Mécanicien breveté de 1re classe de la Marine marchande (7 févr. 1894). Chef mécanicien à bord des paquebots de la Compagnie des Messageries maritimes. Inscrit le 14 avril 1894 au quartier de La Ciotat, f° et n° 689. Classe 1889, n° 1.040 au recrutement de Béziers. Ancien second maître mécanicien de 1re classe de la Marine de l’État (1er oct. 1892) ; comptait 80 mois et 21 jours de services à l’État.

• Fils de Jean François MAILHOL, né le 14 juin 1829 à Castelnau-de-Lévis (Tarn), au lieu-dit « Le Carla » (Registre des actes de naissance de la commune de Castelnau-de-Lévis, Année 1829, f° 6, acte n° 21), décédé le 13 novembre 1902 à Saint-Gervais-sur-Mare (Hérault), rue de Castres (Registre des actes de décès de la commune de Saint-Gervais-sur-Mare, Année 1902, f° 6, acte n° 28), brigadier de gendar-merie, et d’Honorine Cécile JALABERT, née le 22 décembre 1836 à Saint-Gervais-sur-Mare (Registre des actes de naissance de la commune de Saint-Gervais-sur-Mare, Année 1836, f° x, acte n° 83) et y décédée, le 3 septembre 1906 (Registre des actes de décès de la commune de Saint-Gervais-sur-Mare, Année 1906, f° 6, acte n° 31), sans profession. Époux ayant contracté mariage dans ladite commune, le 1er mars 1867 (Registre des actes de mariage de la commune de Saint-Gervais-sur-Mare, Année 1867, f° 2, acte n° 3).

• Époux de Lucie Louise Rose ROUX, née le 23 mars 1864 à Brignoles (Var) (Registre des actes de naissance de la commune de Brignoles, Année 1864, f° 12, acte n° 44 – 265), décédée le ... à ... (...), avec laquelle il avait contracté mariage à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 5 mars 1898 (Registre des actes de mariage de la ville de Marseille, Année 1898, Registre 2, f° 586, acte n° 285).

Fille de Noël ROUX, né le 25 décembre 1819 à Hyères (Var), bijoutier [Boucher (1844)], et de Thérèse Suzanne Octavie PORCIO, née le 11 août 1824 à Cabasse (- d° -), sans profession. Époux ayant con-tracté mariage à Toulon (– d° –), le 29 avril 1844 (Registre des actes de mariage de la ville de Toulon, Année 1844, f° x, acte n° 128).

MAILHOL (F.-H.) - Signature - .JPG (32.46 Kio) Consulté 193 fois

Distinctions honorifiques

□ Cité à l’ordre de l’armée dans les termes suivants (J.O. 24 avr. 1916, p. 3.529) : « Mailhol, chef mé-canicien du paquebot Memphis : a montré la plus grande compétence en même temps que les plus grandes qualités de sang-froid et de courage durant les voyages effectués par le paquebot entre Dura-zzo et Corfou pour évacuer l'armée serbe. S’est particulièrement distingué lorsque le bâtiment ayant touché une mine les chaudières furent déplacées et les tuyaux de vapeur coupés par l’explosion. » Citation emportant concession de la Croix de guerre avec palme. [Naufrage, le 16 février 1916, du pa-quebot Memphis, de la Compagnie des Messageries maritimes, victime d’une mine d’un barrage consti-tué la veille par le sous-marin allemand UC-12 (Oberleutnant zur See Eberhard FRÖHNER)]

□ Cité à l’ordre de la Division le 12 mai 1917 « pour le courage et le sang-froid dont il [avait] fait preuve en secourant son commandant lors du torpillage de l’Ernest-Simons par un sous-marin, le 3 avril 1917. » Citation emportant adjonction d’une étoile d’argent à la Croix de guerre.

□ Par décret du Président de la République en date du 14 juin 1917 (J.O. 16 juin 1917, p. 4.662 et 4.663), nommé au grade de chevalier dans l’Ordre de la Légion d’honneur dans les termes suivants : « Mailhol (François), chef mécanicien de la Marine de commerce, inscrit à la Ciotat n° 689 : s’est distin-gué par son sang-froid, son autorité et son énergie lors d’un tor-pillage et au cours d'opérations dans l’Adriatique où son bâtiment a sauté sur une mine. (Déjà cité à l’ordre de l’armée.) » Citation empor-tant adjonction d’une deuxième palme à la Croix de guerre. [Naufrage du paquebot Memphis, de la Compagnie des Messageries maritimes, & torpillage, le 3 avril 1917, du paquebot Ernest-Simons, appar-tenant à la même compagnie, par le sous-marin allemand UC-37 (Oberleutnant zur See Otto LAUN-BURG)]

□ Cité à titre posthume à l’ordre de l’armée dans les termes suivants (J.O. 15 déc. 1918, p. 10.795) : « Mailhol (François), chef mécanicien, La Ciotat 689 : officier très énergique. Chevalier de la Légion d’honneur et deux citations à la suite de plusieurs attaques de l’ennemi. Disparu victime du devoir, avec son bâtiment torpillé. » Citation emportant adjonction d’une troisième palme à la Croix de guerre. [Torpillage, le 14 juillet 1918, du transport auxiliaire Djemnah, de la Compagnie des Messageries mari-times, par le sous-marin allemand UB-105 (Kapitänleutnant Wilhelm MARSCHALL)]