La mutilation des arbres fruitiers.

[clery]

Bonjour à tous,

Extrait de l'historique du 269ème RI, printemps 17 dans l'Aisne, journées des 18 et 19 mars

Or, là-bas, devant nous, sur la ligne de crête qui borne l'horizon, voici que se dressent les
silhouettes de nos spahis. Donc le boche abandonne toute la région. Il parait qu'au delà, sur
l'autre versant des collines, des populations entassées dans quelques villages restés debout, et
privées de tout ravitaillement depuis 2 jours, attendent leur libération. Ivres de mouvement,
animés du sentiment de leur force, poussés par l'espoir d'un sauvetage à réaliser, les soldats du
269ème dévalent avec allégresse les pentes qui mènent à Audignicourt.
Mais voici qui est nouveau. A partir de la Grange-aux-Moines, les pommiers qui bordent la
route ont été sciés à 1 mètre du sol, et les troncs renversés barrent le passage. Précaution prise
croit-on par l'ennemi en fuite et qui veut retarder notre poursuite. Mais à mesure qu'on
approche de la vallée on voit çà et là, hors de tout chemin frayé, des arbres qui gisent en plein
champ. Bois coupé sans doute pour être expédié en Allemagne, ce qui n'a pu être fait faute de
temps. Mais non, ce n'est pas cela : la vraie raison ne vient pas d'abord à l'esprit, tant il est vrai
qu'elle est pour nous hors nature, et n'a pu naître que dans une cervelle autrement bâtie que la
nôtre. Les sinistres bûcherons n'ont pas épargné un seul arbre fruitier des vergers aux lisières
d'Audignicourt. A la vue de ces milliers d'arbres mutilés, et qui en cette saison du renouveau
saignent de toute leur riche et abondante sève, le soldat finit par comprendre l'idée féroce qui a
présidée cette dévastation. Cette sève sera perdue, et ces arbres ne produiront plus. Ces arbres
debout c'était la richesse, c'était la parure et l'orgueil de ce coin d'Ile-de-France, la joie et la
récompense des paysans qui vivaient de leurs fruits. Et maintenant c'est la désolation et la ruine,
accumulées pour une simple satisfaction de brutalité, et pour le plaisir de nuire. Témoins de
cette horreur sacrilège les soldats, paysans eux-mêmes, ressentent vivement l'insulte. La stupeur,
l'indignation, la rage, s'expriment en formules lapidaires qui condamnent irrévocablement :
« Ah !les salauds !les vaches ! Les sauvages ! »
Pure sauvagerie en effet, et de même la frénésie qui les a poussés à détruire les villages.
Audignicourt a été rasé à coups d'explosifs. Il n'y a plus un mur debout. Les maisons écroulées
ne sont que des amas de moellons et de charpentes. Et voilà ce qu'ils ont fait des foyers où ils
s'abritèrent durant trois hivers, et voilà, à la mode teutonne, le prix de l'hospitalité. Aussi, quelle
joie de rencontrer parmi les ruines de ce village de France le cimetière allemand où des
multitudes de croix attestent la gravité des pertes infligées à l'ennemi. Ah! On leur a donc fait
du mal! Tant mieux ! Mais cela ne saurait suffire. De tels forfaits réclament une plus dure
expiation. Et dans le coeur des plus pacifiques renaît et grandi un sentiment que la vie des
tranchées paraissait avoir anéanti, le sentiment de la haine.

Cordialement

[TERNY02]

Bonjour à tous,
Le poids des mots, le choc des photos pour reprendre une célèbre formule journalistique...Quelques vues prises par un officier français en avril 17 sur la commune de TERNY-SORNY et le domaine de Montgarny (Margival)...Bien cordialement,
Pierre
PS Je suis toujours à la recherche de documents (écrits et photos) sur ces deux lieux.Merci

[Alain Dubois-Choulik]

De grâce Alain, n'écrivez surtout pas "fair play" sans trait d'union

Bonjour,
J'ai loupé un truc ???? Mon Chaffurin de 1928 m'aurait-il menti à l'insu de mon plein gré??? Petit trait à By-play, pas à "franc jeu" ...d'ailleurs mon Babylon sous le clic-droit non plus, pas plus que Nice-translator qui traduit fair-play par ... fair-play. Bon j'arrête, c'est pas bien !
Cordialement
Alain