Bonjour,
Dans « Histoire de la Grande Guerre vue par un français », j’ai trouvé ce passage sur la mutilation des arbres fruitiers par les troupes allemandes, lors de leur retraite durant l’offensive d’avril 1917. Plus que le texte lui-même où l’on sent bien l’exaspération de l’auteur, au bout d’une guerre longue de quatre ans, qui insiste bien sur le côté barbare des troupes allemandes, à la fin du texte se trouve un commentaire, questionnaire et réflexions, auxquel, j’imagine, devaient répondre les enfants des écoles d’après guerre où, dans le contexte de l’époque, on devait démontrer à nos chères têtes blondes horrifiées que ces allemands étaient vraiment d’abominables monstres ! Couper des arbres fruitiers; alors ça!
Avec le recul, presque un siècle plus tard, (sans remettre en question les exactions que commirent certains soldats) on peut trouver le commentaire, surtout la partie "réflexions", assez croustillant.
« La mutilation des arbres : le recul allemand, dans nos provinces du Nord, s’accompagna d’une dévastation systématique, qui transformait le pays en un désert affreux. La barbarie allemande, fertile en explications spécieuses, ne manqua pas de prétextes pour justifier une conduite si contraire au droit des gens. L’armée en retraite a le droit de détruire tout ce qui servirait d’abri à l’ennemi ; elle a le droit de multiplier sur sa route tous les obstacles qui retarderont sa poursuite. C’est pour cela que les Allemands brûlent les maisons, défoncent les chemins en les faisant sauter à la mine et les encombres d’arbres renversés. Mais la méchanceté et la ruse finissent toujours par se trahir. Parmi les dévastations commises par les Allemands, il y en avait un grand nombre qu’aucune raison militaire ne peut expliquer. Telle est la mutilation des arbres fruitiers. Avant d’abandonner ce terrain qu’il piétinait depuis quatre ans, le Barbare s’acharna sur les jardins, l’orgueil et la richesse des villages français. Les arbres furent sciés à hauteur d’hommes ou au raz du sol et laissés en place, pour bien montrer que le seul but poursuivi était la destruction pour la destruction. Combien il avait fallu de soins attentifs pour faire pousser ces poiriers et ces pommiers ! Plusieurs générations les avaient regardés, protégés, cultivés. Et dans un instant, le travail de tant d’années était anéanti ! Pour quel profit ? A qui servira cette destruction stupide ? Elle n’a été dictée que par la passion de nuire ; elle est la marque évidente de la barbarie. »
Commentaire
Questionnaire :
- Quelle attitude prirent les Allemands dans leur retraite ?
-Quand commencèrent-ils à réagir ?
-Pourquoi est-ce criminel de mutiler les arbres ?
Réflexions :
-Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage.
-La méchanceté inutile est toujours un signe de faiblesse
À méditer …!!
