FORT DE MANONVILLER

[claire78_ch]

Bonjour,
Je cherche désésperement le livre "Le béton paye t'il?" de Pierre Rocolle qui traite du fort de Manonvillier
Si quelqu'un sais ou je peut l'obtenir merci de me contacter!!
En vous remerciant d'avance,
Claire

[jacques didier]

Bonjour Claire,

A défaut de trouver le livre de Pierre Rocolle, je vous recommande la lecture de l'excellent article écrit par Paul Denis, paru dans la revue "PAYS LORRAIN" , Nancy, n°2 de 1968, dans lequel il fait figurer entre autre, les deux plans et la coupe schématique du fort, tiré de l'ouvrage "Le béton paye-t-il".
Les faits sur la chute du fort sont parfaitement exposés.

Cordialement.
J. Didier

[TURPINITE]

Bonjour,

Cependant, attention, le plan du fort paru dans "le béton paye t'il" est complétement faux.

Amicalement
Florian

[olivierp54]

Bonjour,

Quelques photos du Fort de Manonviller prises hier après-midi. Il s'agit de la position de la mitrailleuse Gatling et du projecteur à éclipse... Imaginez ce que la garnison et Joseph Voinot, le héros de mon 3e livre, ont subi pendant l'attaque allemande !

Bonne journée.

Olivier

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[girodacle]

Bonjour Olivier,
vos photos sont très significatives de l'état actuel du Fort, très bien nettoyé par l'association qui en assure les visites, site bien différent de mes premières visites avec Jean Fleurent en 1975.
Toutefois, sans vouloir minimiser les dégâts subis par l'ouvrage pendant les 52 h de bombardement de tous calibres, ce que vous nous présentez sont les dégâts occasionnés du fait de l'explosion des fourneaux de mines posés par les allemands lors de leur départ. Ces dégâts considérables ont d'ailleurs très bien servis la propagande allemande.
Mes propos n'enlèvent rien à la qualité de vos photos.
Cordialement.
Alain

[girodacle]

Bonjour Claire,
si je puis me permettre de vous conseiller la lecture du récit que j'ai déposé sur le site de memorialgenweb : avec le lien ci-dessous :
https://www.memorialgenweb.org/document ... 122157.pdf
vous y trouverez en plus de l'histoire des reproductions des différents abris, tourelles et casernements de l'ouvrage, réalisées depuis un plan provenant des archives du génie.
Cordialement
Alain

[kglbayrRIR2]

Bonsoir Alain,

Bonjour Claire,
si je puis me permettre de vous conseiller la lecture du récit que j'ai déposé sur le site de memorialgenweb : avec le lien ci-dessous :
https://www.memorialgenweb.org/document ... 122157.pdf
vous y trouverez en plus de l'histoire des reproductions des différents abris, tourelles et casernements de l'ouvrage, réalisées depuis un plan provenant des archives du génie.
Cordialement
Alain

dans votre récit, il est dit que les jeunes officiers ne voulaient en aucun cas se rendre et qu'il y avait même des plans pour sortir du fort afin d'atteindre leurs propres lignes, qui n'étaient pas si loin.

« [...]Les jeunes officiers ne veulent pas d’une reddition et jugent que la garnison peut encore
résister à un assaut et faucher l’ennemi qui s’élancerait ! Résister, résister encore !
Un projet de sortie est avancé ; la garnison, guidée par des hommes du cru capables de
l’emmener en forêt de Parroy où, sous le couvert, elle pourrait se cacher puis rejoindre les
lignes françaises.[...]»


Les sources côté bavarois montrent qu'un tel projet aurait probablement eu de très bonnes chances de succès. Comme cela a déjà été signalé, seuls 24 des 76 canons initialement prévus étaient encore disponibles le 27 août (y compris, cependant, toujours les batteries lourdes de 42 et 30,5 cm).
Dans le même temps, cependant, les unités du génie et les compagnies d'infanterie se retiraient constamment, comme le déplore le commandant du régiment du génie :

« Ainsi, la fière troupe d'attaque était privée de la quasi-totalité de son infanterie, car le lendemain matin les 5e et 8e compagnies du RIR 12 se retiraient. Au lieu de 24 compagnies d'infanterie et 12 compagnies de génie, comme prévu dans le plan d'attaque, seules 10 compagnies de génie étaient disponibles comme troupes d'assaut. La moitié d'entre eux servaient également à faire fonctionner l'artillerie lourde et à combattre les installations de flanc.
Les 6 compagnies du RIR 12, restées à Manonviller, sont pleinement utilisées pour protéger les préparatifs de l’assaut (…) entourent le fort d'une fine ligne de tirailleurs. Ils étaient donc hors de question pour l'attaque.
Mais plus encore que cette (...) réduction nécessaire de la force d'attaque (...) les changements constants de la situation avec leur confusion des ordres (...) ont eu un effet défavorable.
Une tentative d'évasion énergétique de la forte garnison de la forteresse ( !!!! ) aurait eu des conséquences désastreuses. »
(August Lehmenn, Das K.B. Pionier-Regiment*, München 1927 ; p. 43 f )

Bien sûr, sachant ce que nous savons aujourd'hui, il est facile d'affirmer que la garnison aurait dû tenter une évasion, mais à ce moment-là, le fort était complètement coupé du monde extérieur. La garnison ne pouvait pas être au courant des difficultés des troupes bavaroises. Vraisemblablement, ils ont également été aveuglés par le bombardement constant. À cet égard, c'est certainement une sage décision que le commandant Rocolle a prise.

Cordialement
Joseph

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*Il n'y avait qu'un seul régiment de pionniers en Bavière. Sinon Bataillons du génie.

[kglbayrRIR2]

Bonne journée,

Bonjour Claire,
A défaut de trouver le livre de Pierre Rocolle, je vous recommande la lecture de l'excellent article écrit par Paul Denis, paru dans la revue "PAYS LORRAIN" , Nancy, n°2 de 1968, dans lequel il fait figurer entre autre, les deux plans et la coupe schématique du fort, tiré de l'ouvrage "Le béton paye-t-il".
Les faits sur la chute du fort sont parfaitement exposés.
Cordialement.
J. Didier

merci pour les précieuses informations. J'ai téléchargé l'article. Comme je peux le voir, Paul Denis connaissait aussi très bien les sources allemandes.
Le « discours de défense » que Paul Denis tient en faveur de la garnison du fort me paraît très convaincant. Il replace correctement les événements entourant le fort de Manonviller dans le contexte global de la « Grande Bataille de Lorraine » ou de la « Bataille de Nancy – Epinal », tels qu'ils sont décrits un peu exagérément en allemand.
Nul doute que le fort, tant qu'il a existé, a retardé le déploiement de l'armée bavaroise* dans une phase cruciale. Même dans l'histoire régimentaire du k.b. RIR 2 (1ère division de réserve bavaroise) de mon grand-père je trouve l'entrée (22 août 1914 près de Gondrexon) :

« La liberté de mouvement était restreinte car on se trouvait à portée du fort de Manonviller, avec lequel l'ennemi du côté opposé était certainement bien lié. Ce n'est qu'à 18 heures que l'ordre de se déplacer via Igney vers Avricourt est reçu. »

Comme l'écrit Paul Denis, la simple existence (bien que brève) du fort de Manonviller a donné aux éléments en retraite de la 2e armée française le répit dont ils avaient besoin pour réorganiser le front. Dans toutes les histoires régimentaires ou les rapports des unités bavaroises sur le terrain, il est frappant de constater à quel point ces troupes ont été étonnées lorsque la situation a soudainement changé. Le régiment de mon grand-père, qui croyait initialement avoir remporté la plus grande victoire de son histoire en conquérant la cote 316 près de Maixe, subit une très douloureuse défaite en contre-attaque et perd environ 1/3 de ses hommes.

Il n'y a rien à ajouter. Pour moi, la reddition du Fort de Manonviller est l'un des meilleurs arguments contre le « faux héroïsme », dont l'histoire allemande n'est malheureusement que trop chargée.

Cordialement
Joseph
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* Il s'agissait du dernier déploiement d'une armée bavaroise opérant en grande partie de manière indépendante (…Hélas… hélas). Avec le 21e corps (prussien), cependant, il contenait déjà des parties d'autres États allemands. Malheureusement, ce sont justement ces unités, que ce soit à Lunéville ou à Gerbéviller, qui ne font pas forcément honneur aux armes bavaroises. Malheureusement, il faut aussi admettre que les troupes purement bavaroises étaient tout sauf des « anges ».

[girodacle]

Bonjour Joseph,
merci pour ce bon rapport du côté allemand ; en effet, "si j'aurai su"...
Les jeunes officiers étaient pleins de fougue et peut-être la discussion a-t-elle été passionnée, sur le moment, avec le Commandant Rocolle, lors de la prise de décision.
J'ai retranscrit également sur memorialgenweb le Journal de Captivité du Lieutenant Vincent-Viry qui commandait le Génie du Fort. Voici ce qu'il a écrit sur le sujet :

"Entre temps avait été envisagée la possibilité d’une sortie de la garnison pour gagner les lignes
françaises si possible. Cette solution fut écartée, le fort étant entouré de troupes ennemies, la
garnison se serait sacrifiée inutilement. Aucun homme ne serait passé. Cependant c’était la
solution préférée par une grande partie de la garnison. Beaucoup avaient les larmes aux yeux
lorsqu’ils virent le drapeau blanc qu’on se préparait à arborer sur le fort. Quelques heures
après, le 27 août à 4 heures du soir, c’était chose faite. La reddition était opérée. Je ne vous en
parlerai pas".
Cordialement
Alain