Bonne journée,
jacques didier a écrit : ↑mer. oct. 13, 2010 11:02 am
Bonjour Claire,
A défaut de trouver le livre de Pierre Rocolle, je vous recommande la lecture de l'excellent article écrit par Paul Denis, paru dans la revue "PAYS LORRAIN" , Nancy, n°2 de 1968, dans lequel il fait figurer entre autre, les deux plans et la coupe schématique du fort, tiré de l'ouvrage "Le béton paye-t-il".
Les faits sur la chute du fort sont parfaitement exposés.
Cordialement.
J. Didier
merci pour les précieuses informations. J'ai téléchargé l'article. Comme je peux le voir, Paul Denis connaissait aussi très bien les sources allemandes.
Le « discours de défense » que Paul Denis tient en faveur de la garnison du fort me paraît très convaincant. Il replace correctement les événements entourant le fort de Manonviller dans le contexte global de la « Grande Bataille de Lorraine » ou de la « Bataille de Nancy – Epinal », tels qu'ils sont décrits un peu exagérément en allemand.
Nul doute que le fort, tant qu'il a existé, a retardé le déploiement de l'armée bavaroise* dans une phase cruciale. Même dans l'histoire régimentaire du k.b. RIR 2 (1ère division de réserve bavaroise) de mon grand-père je trouve l'entrée (22 août 1914 près de Gondrexon) :
«
La liberté de mouvement était restreinte car on se trouvait à portée du fort de Manonviller, avec lequel l'ennemi du côté opposé était certainement bien lié. Ce n'est qu'à 18 heures que l'ordre de se déplacer via Igney vers Avricourt est reçu. »
Comme l'écrit Paul Denis, la simple existence (bien que brève) du fort de Manonviller a donné aux éléments en retraite de la 2e armée française le répit dont ils avaient besoin pour réorganiser le front. Dans toutes les histoires régimentaires ou les rapports des unités bavaroises sur le terrain, il est frappant de constater à quel point ces troupes ont été étonnées lorsque la situation a soudainement changé. Le régiment de mon grand-père, qui croyait initialement avoir remporté la plus grande victoire de son histoire en conquérant la cote 316 près de Maixe, subit une très douloureuse défaite en contre-attaque et perd environ 1/3 de ses hommes.
Il n'y a rien à ajouter. Pour moi, la reddition du Fort de Manonviller est l'un des meilleurs arguments contre le « faux héroïsme », dont l'histoire allemande n'est malheureusement que trop chargée.
Cordialement
Joseph
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* Il s'agissait du dernier déploiement d'une armée bavaroise opérant en grande partie de manière indépendante (…Hélas… hélas). Avec le 21e corps (prussien), cependant, il contenait déjà des parties d'autres États allemands. Malheureusement, ce sont justement ces unités, que ce soit à Lunéville ou à Gerbéviller, qui ne font pas forcément honneur aux armes bavaroises. Malheureusement, il faut aussi admettre que les troupes purement bavaroises étaient tout sauf des « anges ».
.. Les officiers français étaient impuissants. Aucune persuasion n'a aidé, pas même l'avertissement de suivre l'exemple des courageuses troupes bavaroises. ..
Histoire rgtaire du RI Bavarois n°8 : Retraite de Russie (1813); p.380.