Certains se demandent quelles sont les préoccupations des anciens combattants...voici un bon exemple...
Je trouve cela très humble de demander une médaille pour sa pomme...Quand on pense à ce qu'on enduré les poilus...Je m'arrêté là....Bonne lecture

M. Michel PAIX
54700 Port-sur-Seille.
Ancien d'Algérie, mon séjour a été de 30 mois (3 étés - 2 hivers) à partir de mai 1956.
A l'annonce des dix soldats français tués en Afghanistan, j'ai repensé aux nôtres qui ne sont pas rentrés dans leur famille (28.000 tués) ou qui sont rentrés blessés ou pire, certains furent faits prisonniers et les corps n'ont pas été rendus à leur famille. Le président de la République et le Premier ministre de l'époque ne se sont pas rendus en Algérie pour un dernier hommage.
Nous étions jeunes aussi, 20 ans. Notre solde était dérisoire, 30 anciens francs par jour (il fallait une journée et demie de solde pour s'offrir une bière).
Nous avons eu chaud, nous avons eu froid, nous avons eu soif, nous avons eu faim, nous avons parcouru le djebel , nous avons été fatigués et, malgré cela, il fallait monter la garde au bivouac toute la nuit. Nous avons eu peur, nous avons été pris dans des embuscades, j'ai vu des camarades morts et blessés (pas de soutien psychologique). Et nos harkis qui étaient des combattants et qui n'ont pas été protégés en 1962.
Nous avons droit à la médaille militaire ; j'ai déjà fait quatre années de suite la demande et chaque fois il m'est répondu : « Si votre demande n'est pas prise en considération, renouvelez cette demande l'année prochaine. »
Alors Monsieur le président de la République, si c'est une question de quotas, augmentez énormément ces quotas d'attribution ; 50 ans après notre retour, nous la méritons tous cette médaille