Ouest France début de la série en 9 actes le Calvados dans la GG

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thomas1
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Re: Ouest France début de la série en 9 actes le Calvados dans la GG

Message par thomas1 »

Bonjour,

Pour ceux qui veulent des détails sur Pierre BOURDON du 166ème Ri puis du 414ème RI. N'hésitez pas, je suis l'auteur de l'article O-F

Cordialement
Yann
THOMAS
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Maxlie
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Re: Ouest France début de la série en 9 actes le Calvados dans la GG

Message par Maxlie »

Parution du lundi 10 novembre :

Il y a 90 ans, le clairon sonnait la fin de la guerreDemain, rassemblée autour de Nicolas Sarkozy, à Douaumont (Meuse), l'Europe se souviendra de la fin du massacre de 1914-1918. C'était la 11e heure du 11e jour, du 11e mois.

Saint-Germain-du-Grioult : chapelle aux soldats.
Fait rare, la commune a deux monuments. L'un civil, l'autre religieux. La chapelle dite aux soldats, rend hommage aux enfants morts de 14-18;

Au jour le jour, les nouvelles du front d'un poilu.
De janvier 1915 à avril 1916, Paul Chantard a noté minutieusement les menus détails de sa vie de soldat dans un carnet. Un document retrouvé 60 ans plus tard. (pas d'indication de régiment).
"Vous verrez, celle-ci durera aussi longtemps que celle de 14" : mon arrière grand-père à sa femme et sa fille, au moment du départ de sa mobilisation en 1939, il avait 57 ans et avait déjà passé 31 ans dans l'armée !!
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Maxlie
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Re: Ouest France début de la série en 9 actes le Calvados dans la GG

Message par Maxlie »

Parution du mardi 11 novembre :


Les palaces transformés en hôpitaux militaires. (2 articles)
Si Deauville et Trouville n'ont pas participé aux opérations militaires, les deux communes se sont illustrées dans l'accueil des blessés de la Grande Guerre.

Dans les tranchées, les Poilus se font artistes.
Douilles sculptées, bagues et briquets en laiton, avions miniatures. Témoins de la volonté des soldatse à faire du beau malgré l'horreur.

A l'ouest sur les chemins de la Grande Guerre.
La guerre 14-18 a laissé des traces variées et remarquables dans nos départements de l'Ouest. Promenade guidée.

Exemple : Lucien Marie a été tué le 14 octobre 1918 à Sissone. Il repose dans le petit cimetière de Crouay, dans le Calvados. Il était aimé. Sa femme lui a offert une tombe remarquable, à quelques pas du monument aux Morts. Il est représenté, saluant, fusil et drapeau en main en héros de la patrie. Sa veuve repose à ses côtés. Gravées sur le tombeau, deux phrases : "La mort inattendue a déchiré nos coeurs. Ni la mort, ni l'oublie ne sécheront nos pleurs." et "La mort éclaire la vie, Gloire à cet héroïque soldat".
"Vous verrez, celle-ci durera aussi longtemps que celle de 14" : mon arrière grand-père à sa femme et sa fille, au moment du départ de sa mobilisation en 1939, il avait 57 ans et avait déjà passé 31 ans dans l'armée !!
thomas1
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Re: Ouest France début de la série en 9 actes le Calvados dans la GG

Message par thomas1 »

Bonjour,

Egalement, dans l'édition Falaise-Vire du 10 novembre 2008.

30 novembre 1914 : jour de deuil du 6ème bataillon du 205ème RI


Cordialement
Yann

Pour ceux que cela intêresse l'article original sans caviardage de Pierre BOURDON:
"Au lendemain de la Grande Guerre, rentrant chez eux, la plupart des poilus se sont réfugiés dans un profond mutisme : trop d’horreurs, trop de camarades laissés là-bas. Pourquoi raconter ce qu’il n’aurait jamais voulu voir ? personne ne les aurait compris et crus. D’autres au contraire, n’ont pas hésité à raconter ce qu’ils avaient vécu au front. Pierre BOURDON est de ceux-là.
Ce caporal, originaire de Ranville (Calvados), de la classe 1912, a fait toute la campagne au sein du 166ème régiment d’infanterie (de 1914 à juin 1918) et du 414ème régiment d’infanterie (de juin à novembre 1918).
Sa guerre, pas la Grande Guerre, au sens historique du terme, mais sa guerre à lui, celle de l’homme de troupe qui était passé par tous les points chauds du front, il n’hésitait pas à la raconter à son petit-fils, Vincent DUSSUTOUR qui n’en perdait pas une miette : « C’était un petit bonhomme avec un très gros caractère, il avait une mémoire formidable, un jour il m’a raconté la chose suivante : il allait partir à l’assaut, les hommes de sa section attendaient le coup de sifflet, un jeune lieutenant était mort de trouille, il disait « je vais me faire tuer, il ne faut pas que j’y aille », quand il y a eu le départ, hop, ils sont tous partis comme un seul homme, le lieutenant ne revint pas, il a été tué au cours de l’assaut ».
Quelle ne fut sa surprise quand, il y a un an, une de ses cousines lui a apporté deux cahiers d’écolier un peu défraîchis, mais d’une écriture alerte,.ceux de son grand-père, qui y raconte, a posteriori, son expérience de la guerre. Témoignage d’une grande valeur émotionnelle et historique que son auteur n’a jamais révélé à ses proches : « mon grand-père je l’ai connu, il savait que j’aimais l’histoire, jamais il ne m’a parlé de ces deux cahiers ». Personne ne peut dire quand ce témoignage a été rédigé et à partir de quelles sources (lettres, prises de note). La surprise fut d’autant plus grande que Pierre BOURDON n’était pas homme à transmettre ses pensées à travers l’écriture.
En retraite depuis peu, Vincent DUSSUTOUR décida aussitôt de les retranscrire, afin de transmettre ce témoignage, qu’il a dévoré de bout en bout, aux membres de sa famille : « j’ai eu la chance qu’il avait une belle écriture, à la plume, j’ai eu du mal pour identifier certains mots et certains noms propres, je ne voue pas ce témoignage à l’édition, je l’ai retranscrit en six exemplaires pour ma famille ». C’est un travail de longue haleine, un vrai jeu de piste dans l’univers des poilus de la Grande Guerre, il fallait identifier le point X, la fonction d’un Tromblon VB etc.
Pierre BOURDON a été incorporé le 10 octobre 1913 au 166ème régiment d’infanterie à Verdun (Meuse), nommé caporal le 20 mai 1914, il fut désigné pour suivre le peloton d’élève sous-officier, mais la déclaration de guerre vient interrompre cette formation. Commence pour lui, six ans sous les drapeaux, dont trente-quatre mois de front.
De ces trente-quatre mois au front, le caporal BOURDON subit toutes les épreuves du feu (la charge à la baïonnette lors de la reprise de la ferme Sorel à Loison), les bombardements et l’enfer des tranchées aux Éparges qu’il relate dans ses cahiers comme : « le plus dur secteur de toute la guerre ». Il connut aussi les supplices du blessé, une première fois le 18 septembre 1914 lorsqu’il fut atteint à la main, son parcours à travers le champ de bataille et son évacuation s’apparentent à un véritable calvaire, une seconde fois plus sérieusement le 31 mai 1917, par éclat d’obus, à la base du thorax, blessure qui lui fit selon le témoignage de son petit-fils : « un second nombril ».
Il côtoiera la mort qui peut frapper aveuglément à chaque instant, comme au cours d’une corvée de ravitaillement, le 29 mai 1916 au bois des Chevaliers (Meuse) : « le bombardement augmente d’intensité, les obus tombent tout au tour de nous. Tout à coup, alors qu’avec Sandelles je me trouvais d’un côté d’un pare-éclat, Raton1 restait de l’autre, prend un obus en plein. Homme, bidons, bouteillons, tout est volatilisé ». Sa bonne étoile le sauva d’une mort certaine le 31 mai 1917 : « mon portefeuille bourré de papiers a arrêté un petit éclat qui est resté dans les papiers, s’il n’avait pas été arrêté, celui-là allait dans la région du cœur »
Il connaîtra l’honneur suprême de porter le fanion fraîchement décoré de la croix de guerre de sa compagnie (novembre 1916) : « Le fanion, d’habitude est porté par un sous-officier, mais comme il n’en est pas revenu,.., c’est à moi que le fanion est remis. Je conserverai cet honneur jusqu’à notre arrivée à Saint-Dizier, le 16 février 1917 ».
L’intensité du combat où l’homme est un loup pour l’homme (29 septembre 1918) : « je tire une première grenade qui tombe pas trop loin de la mitrailleuse, je n’eu pas le temps dans tirer d’autres, car une autre mitrailleuse qui était restée muette ouvre le feu et balaye le parapet dans le coin où nous sommes, l’adjudant et huit hommes qui se trouvent là sont tués ».
Sa dernière action de combat, il l’a vécue le 9 octobre 1918, ce jour il fit connaissance avec le gaz ypérite : « j’ai pris des gaz et les yeux et la gorge me font mal ». Atteint légèrement, il est évacué et obtient une permission, c’est au cours de celle-ci, passé à Ranville avec celle qu’il a épousé en 1917, Charlotte COLAS (1894-1980) qu’il apprit, en ce 11 novembre 1918, la fin des hostilités. Cependant, sa démobilisation n’interviendra que le 15 août 1919.
A sa démobilisation, Pierre BOURDON est décoré de la Croix de guerre avec deux étoiles de bronze et de la médaille des blessés. La médaille militaire lui fut remise en 1959, soit 42 ans après une promesse faite par le général BRETON alors qu’il était sur son lit d’hôpital : « je reviendrai demain où après demain et je t’apporterai la Médaille Militaire ». Pierre BOURDON est décédé en 1971.

1- RATON René Félix, soldat de 2ème classe au 166ème régiment d’infanterie, né le 23 juin 1894 à Chailley (Yonne)."

et celui sur le 205ème R.I

30 novembre 1914
Jour de deuil du 6ème bataillon du 205ème RI de Falaise

L’historique officiel du 205ème régiment d’infanterie n’y fait quasiment pas référence : « Le 6ème bataillon est désigné pour attaquer la ferme de Fay. L’attaque est remise au 30 novembre. Le bataillon fait au point du jour un bond de 350 mètres, et arrive jusqu’au réseau de fils de fer intact de l’ennemi, le bataillon reste toute la journée sur le terrain conquis sous des feux violents de mousqueterie et d’artillerie », et, pourtant, ce 30 novembre 1914 peut être considéré comme le jour de deuil du régiment. Les survivants de ce désastre militaire, eux n’oublieront jamais ce jour funeste où ils ont vu tant de camarades tomber autour d’eux, le soldat DENIZON était l’un d’eux, dans l’anthologie du régiment « La guerre par ceux qui l’ont faite » il témoigne : « une affreuse tristesse nous étreignit longtemps au souvenir de ce 30 novembre et tout le temps que vécut le 6ème bataillon du 205ème, la mémoire de ces sacrifiés en ce jour, fut entretenue comme celle d’une de ses plus dures épreuves » .
En effet, le 30 novembre 1914, les 24ème,23ème et 22ème Compagnies du 6ème bataillon se lancent, dans cet ordre, à l’assaut des positions allemandes après une préparation d’artillerie des plus faibles, de plus, les sections du Génie qui devaient au préalable faire sauter les défenses ennemies (fils de fer) ont échoué. Pourtant, malgré les récriminations des officiers du régiment demandant le report de l’attaque, l’Etat-Major Divisionnaire ne voulut rien savoir. Aussitôt les hommes sortis des tranchées, le feu ennemi fauche des rangs entiers de soldats, les survivants viennent échouer sur les défenses accessoires ennemies sous un feu des plus violents, ne pouvant n’y avancer, n’y reculer, il ne leur restait qu’une seule solution : creuser pour survivre et attendre la nuit pour rejoindre les lignes amies.
Le bilan de cette « affaire » est de 138 tués dont 60 soldats du Calvados principalement des arrondissements de Vire et de Falaise. En 1914, le recrutement étant régional, les soldats mobilisés d’une ville se retrouvaient souvent dans le même régiment, le même bataillon etc, comme les soldats de 2ème classe Henri MOLLET et René AUPOIS de Condé-sur-Noireau tués en ce jour, ce dernier tireur d’exception fut tué d’une balle en pleine tête en essayant d’abattre deux allemands servant une mitrailleuse qui s’acharnait sur des éléments de la 24ème compagnie. Le 30 novembre 1914, le 6ème bataillon, en comptant les blessés, a perdu 50% de son effectif.
Les morts, ramenés dans les lignes, furent inhumés dans une fosse commune sous un tumulus surmonté du fanion du 6ème bataillon.


Bonne lecture
Yann

THOMAS
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los
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Re: Ouest France début de la série en 9 actes le Calvados dans la GG

Message par los »

Bonjour Yann

Merci de nous faire partager cet article ;) .

Amicalement
Sophie :hello:
Recherches sur le 19eme RI, le 219e RI et le 50eme RA.
Mes deux sites: http://19emeri.canalblog.com/ et http://219eri.e-monsite.com/
bernard berthion
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Re: Ouest France début de la série en 9 actes le Calvados dans la GG

Message par bernard berthion »

Bonsoir Yann,
super article sur Pierre Bourdon, merci .
Je pense que tous les numéros d'Ouest-France furent intéressants .... je n'ai commandé que le hors Série .
Cordialement BB
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