plus de détails seraient apprécies
Bonsoir Jean-Louis
Bonsoir à tous
Alors, voilà quelques détails supplémentaires à cette histoire mais tout d'abord, une présentation :
Pierre André Calès est né en 1882 près de Belvès en Dordogne, il est cultivateur quand il est mobilisé le dixième jour au 9e RI à Agen.
Du dépôt, il part le 5 septembre pour le front. Le 11 septembre, il est blessé à Somme-Tourbe et est évacué à Toulouse. Il retourne ensuite au dépôt d'Agen et, le 19 novembre, il rejoint le 309e RI. Le 12 février, il se trouve à la Cote 203 à Suippes où il est blessé au bras gauche par une balle.
Fait prisonnier, il est interné au camp de Galgenberg dans la banlieue de Würzburg en Bavière le 19 avril 1915.
Sa femme lui écrit en janvier 1916. Dans sa lettre, elle explique que son père est très malade et que sa présence est indispensable pour arranger les affaires de famille. Et puis, il avait toujours été un bon soldat et s'il était en France, on lui donnerait sa permission qu'il n'avait qu'à demander "à ces messieurs" (!).
C'est ce qu'il fit le lendemain en montrant la lettre au sergent-chef de la Kommandantur !
Le 23 février, il est averti par le sergent-chef qu'une permission impériale lui est accordée. Elle est signée du Kaiser et a été transmise de Berlin au général commandant le camp. Il doit être acheminé vers la frontière sans délai, avec un titre de permision de dix jours en tenue convenable, type 1914 (ce qu'on eut du mal à lui trouver !).
Contre le titre de permission portant la signature du Kaiser (qu'il a voulu garder), le général commandant le camp a fait remettre à Calès une feuille de permissionnaire par grâce impériale, écrite d'un côté en allemand, traduite en français de l'autre.
Et le 24 février, il se présente devant le général qui inspecte sa tenue et il est conduit au train express Berlin-Constance, accompagné jusqu'à la frontière suisse, à Constance, par un territorial.
A la gare frontière française, un gradé lui dit qu'on l'attendra à la gare de Lyon-Brotteaux.
Le 26 février, il est sur le point d'arriver mais décide de descendre à Lyon-Perrache afin d'aller saluer, comme promis, l'épouse d'un compagnon de camp.
Puis, il se décide comme convenu, à rejoindre les bureaux de la place mais à peine le portail franchi, il est appréhndé et conduit au bureau du commandant qui l'attendait depuis des heures....à Lyon-Brotteaux ! Il lui fait ôter son pantalon...pour qu'il ne file plus!
Le 27 février, il comparaît à nouveau devant le même commandant qui lui dit que les ordres viennent de Paris et qu'il passera trois jours chez lui et non dix puis, qu'il retournera en Allemagne. Calès explique que le Kaiser lui a donné 10 jours (hors voyage). Mais rien à faire !
Le jour-même, accompagné d'un sous-officier, il part vers Limoges où ils arrivent pendant la nuit. Ils se rendent aux bureaux de la place où le sous-officier est remplacé par un autre. Mais ils discuttent tant et si bien qu'ils ratent le train Limoges-Périgueux ! Le lieutenant sur place décide de les envoyer en auto à Périgueux afin de rejoindre la ligne Périgueux-Agen et pouvoir de ce fait arriver à destination, Belvès.
La population locale avait été avertie de son imminente arrivée par l'épouse de l'ami prisonnier...
Durant les trois jours qu'il passera en permission, il devra se présenter à l'appel du 96e territorial en garnison à Belvès.
Et puis, ils repartent pour Limoges, Lyon, le poste frontière de la Plaine où le sous-officier français abandonne Calès qui continue seul à travers la Suisse jusqu'au poste frontière allemand où il est pris en charge par un territorial qui le ramène au camp de prisonniers.......