Bonjour, à tous,
Comme je l'ai indiqué dans mon post de présentation, je fais des recherches sur mon GP qui a servi durant tout le conflit au 27ème RAC.
Je sais de manière sûre ( d'après mon père maintenant décédé ) qu'il était téléphoniste.
Soit, mais c'est bien vague.
Je me tourne donc vers vous afin de savoir quelles étaient les différentes fonctions d'un "téléphoniste" au sein d'un RAC.
Téléphoniste d'Etat-Major, téléphoniste de poste d'observation situé entre les batteries et la ligne de front, réparateurs de lignes ou autres...
D'après vos connaissances, comment ce réseau téléphone RAC était-il organisé ?
Merci d'avance pour vos réponses.
Cordialement
Jack
Téléphoniste dans l'artillerie de campagne
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Re: Téléphoniste dans l'artillerie de campagne
Bonjour,
Les liaisons téléphoniques de l'artillerie ont une importance cruciale pour son emploi et l'efficacité du tir.
On ne peut résumer en quelques lignes une question très complexe qui n'a cessé d'évoluer pendant toute la guerre.
Quelques tableaux permettront de se faire une idée de la question:
-en 1914:
Les liaisons se limitent à un fil téléphonique reliant l'observatoire aux pièces, il n'y a que 500 mètres de fil téléphonique dans une batterie.
Les liaisons entre les échelons supérieurs (Artillerie Divisionnaire), le groupe et les batteries demeurent sommaires.
Matériel téléphonique: "Manœuvre de l'Artillerie en Campagne-Titre IV-Instruction d'Artillerie du 8 septembre 1910":

-à partir de 1915, les moyens de la batterie s'accroissent et surtout ceux du Groupe et de l'A.D:
Matériel de la batterie: "Ecole du Commandant de Batterie-Ie Partie-mai 1917":

-en 1918:
Les réseaux de commandement, de tir, d'observation, de renseignements, de liaisons internes et externes, etc...sont devenus extrêmement complexes, surtout aux échelons élevés où s’interpénètrent les liaisons de l'A.C, de l'A.L, de l'A.L.G.P, de l'A.L.V.F, etc...
A titre d'exemple, voici le plan des liaisons téléphoniques d'une A.D en juin 1918:Document original:


En résumé, en 1918, l'Artillerie a un très haut niveau d'efficacité du fait de l'excellence de ses liaisons (il y a aussi à cette époque des liaisons par T.S.F), alors qu'en 1914, l'artillerie manquait de possibilités de liaisons.
Comme l'a écrit le général Gascouin, évoquant les péroraisons des généraux Percin et autres "beaux parleurs" apôtres de la "liaison", encensés par certains milieux politiques et affirmant sans rire "nous avons trop de canons!":
"Il eût mieux valu quelques harangues de moins sur la liaison...et quelques kilomètres de plus de fil téléphonique".
Cordialement,
Guy François.
Les liaisons téléphoniques de l'artillerie ont une importance cruciale pour son emploi et l'efficacité du tir.
On ne peut résumer en quelques lignes une question très complexe qui n'a cessé d'évoluer pendant toute la guerre.
Quelques tableaux permettront de se faire une idée de la question:
-en 1914:
Les liaisons se limitent à un fil téléphonique reliant l'observatoire aux pièces, il n'y a que 500 mètres de fil téléphonique dans une batterie.
Les liaisons entre les échelons supérieurs (Artillerie Divisionnaire), le groupe et les batteries demeurent sommaires.
Matériel téléphonique: "Manœuvre de l'Artillerie en Campagne-Titre IV-Instruction d'Artillerie du 8 septembre 1910":

-à partir de 1915, les moyens de la batterie s'accroissent et surtout ceux du Groupe et de l'A.D:
Matériel de la batterie: "Ecole du Commandant de Batterie-Ie Partie-mai 1917":

-en 1918:
Les réseaux de commandement, de tir, d'observation, de renseignements, de liaisons internes et externes, etc...sont devenus extrêmement complexes, surtout aux échelons élevés où s’interpénètrent les liaisons de l'A.C, de l'A.L, de l'A.L.G.P, de l'A.L.V.F, etc...
A titre d'exemple, voici le plan des liaisons téléphoniques d'une A.D en juin 1918:Document original:


En résumé, en 1918, l'Artillerie a un très haut niveau d'efficacité du fait de l'excellence de ses liaisons (il y a aussi à cette époque des liaisons par T.S.F), alors qu'en 1914, l'artillerie manquait de possibilités de liaisons.
Comme l'a écrit le général Gascouin, évoquant les péroraisons des généraux Percin et autres "beaux parleurs" apôtres de la "liaison", encensés par certains milieux politiques et affirmant sans rire "nous avons trop de canons!":
"Il eût mieux valu quelques harangues de moins sur la liaison...et quelques kilomètres de plus de fil téléphonique".
Cordialement,
Guy François.
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Re: Téléphoniste dans l'artillerie de campagne
Bonjour,
Merci d'avoir répondu de manière aussi précise et technique à ma demande.
Où l'on perçoit bien la complexité croissante du dispositif.
Nous pouvons donc en déduire, au regard de votre dernier document daté de 1918, qu'il devait exister bon nombre de tâches différentes pour les "téléphonistes".
N'ayant jamais approfondi la question avec mon père, ce que je regrette maintenant, il me sera donc impossible de déterminer avec exactitude quelles fonctions ont été occupées par mon GP ( quelques anecdotes m'ont bien été racontées mais je me méfie un peu des récits oraux qui ont souvent tendance à être enjolivés ou déformés au fil du temps ).
Sans compter qu'en l'espace de quatre ans de guerre, ses affectations dans le dispositif ont pu changer plusieurs fois.
D'après sa fiche militaire, que j'ai retrouvée dans les AD du Nord, il a été affecté à la 1° batterie du 27ème RAC d'octobre 1915 à novembre 1918.
Avant, je ne sais pas exactement, sachant qu'il a été blessé fin Août 1914.
Je vais contacter Limoges pour en savoir un peu plus et continuer à lire tous les JMO du 27ème RAC.
Merci encore pour votre aide précieuse
Cordialement
Jack
Merci d'avoir répondu de manière aussi précise et technique à ma demande.
Où l'on perçoit bien la complexité croissante du dispositif.
Nous pouvons donc en déduire, au regard de votre dernier document daté de 1918, qu'il devait exister bon nombre de tâches différentes pour les "téléphonistes".
N'ayant jamais approfondi la question avec mon père, ce que je regrette maintenant, il me sera donc impossible de déterminer avec exactitude quelles fonctions ont été occupées par mon GP ( quelques anecdotes m'ont bien été racontées mais je me méfie un peu des récits oraux qui ont souvent tendance à être enjolivés ou déformés au fil du temps ).
Sans compter qu'en l'espace de quatre ans de guerre, ses affectations dans le dispositif ont pu changer plusieurs fois.
D'après sa fiche militaire, que j'ai retrouvée dans les AD du Nord, il a été affecté à la 1° batterie du 27ème RAC d'octobre 1915 à novembre 1918.
Avant, je ne sais pas exactement, sachant qu'il a été blessé fin Août 1914.
Je vais contacter Limoges pour en savoir un peu plus et continuer à lire tous les JMO du 27ème RAC.
Merci encore pour votre aide précieuse
Cordialement
Jack
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Re: Téléphoniste dans l'artillerie de campagne
Bonsoir à tous,
Continuant mes recherches sur le net à propos des téléphonistes d'artillerie de campagne, il me semble avoir lu que certains étaient détachés en première ligne, dans les tranchées.
Pouvez-vous me confirmer ce fait ?
Et, d'autre part, quel était leur rôle si cela était avéré ( réglage de tir, compte-rendu des coups au but ou des dégâts, etc... ) ?
Merci à vous et cordialement,
Jack
Continuant mes recherches sur le net à propos des téléphonistes d'artillerie de campagne, il me semble avoir lu que certains étaient détachés en première ligne, dans les tranchées.
Pouvez-vous me confirmer ce fait ?
Et, d'autre part, quel était leur rôle si cela était avéré ( réglage de tir, compte-rendu des coups au but ou des dégâts, etc... ) ?
Merci à vous et cordialement,
Jack
Re: Téléphoniste dans l'artillerie de campagne
Bonsoir,
En première ligne, les téléphonistes de l'artillerie appartiennent généralement au "détachement de liaison" mis en place aux côtés de l'infanterie lors des opérations actives, cette liaison a pour mission de renseigner sur la situation et les besoins de l'infanterie.Ce détachement de liaison n'effectue pas d'observation en principe.
L'observation est toujours faite par un officier ou du moins sous la direction formelle d'un officier présent car un observateur peut et parfois même doit faire arrêter un tir en cours pour des raisons diverses.Cette observation peut être effectuée depuis un observatoire situé en première ligne, des téléphonistes et autres spécialistes (appareils optiques, fanions, etc...) assistent l'officier observateur.L'observation des tirs est organisée au niveau du Groupe le plus souvent.
Cordialement,
Guy François.
En première ligne, les téléphonistes de l'artillerie appartiennent généralement au "détachement de liaison" mis en place aux côtés de l'infanterie lors des opérations actives, cette liaison a pour mission de renseigner sur la situation et les besoins de l'infanterie.Ce détachement de liaison n'effectue pas d'observation en principe.
L'observation est toujours faite par un officier ou du moins sous la direction formelle d'un officier présent car un observateur peut et parfois même doit faire arrêter un tir en cours pour des raisons diverses.Cette observation peut être effectuée depuis un observatoire situé en première ligne, des téléphonistes et autres spécialistes (appareils optiques, fanions, etc...) assistent l'officier observateur.L'observation des tirs est organisée au niveau du Groupe le plus souvent.
Cordialement,
Guy François.
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Re: Téléphoniste dans l'artillerie de campagne
Bonjour,
Merci à vous, une fois encore, pour ces précisions fort utiles.
Cordialement
Jack
Merci à vous, une fois encore, pour ces précisions fort utiles.
Cordialement
Jack
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Re: Téléphoniste dans l'artillerie de campagne
Bonjour,
voici une illustration d'un téléphoniste près d'un poste d'observation. Déc 1914, 53e RAC, à proximité d'une batterie en action. Le lieutenant observe aux jumelles l'impact des tirs et indique les corrections à effectuer pour le tir suivant, le téléphoniste, dans un abri sommaire, transmet.
Cordialement
[img]mesimages/11031/PosteObs.jpg[/img
voici une illustration d'un téléphoniste près d'un poste d'observation. Déc 1914, 53e RAC, à proximité d'une batterie en action. Le lieutenant observe aux jumelles l'impact des tirs et indique les corrections à effectuer pour le tir suivant, le téléphoniste, dans un abri sommaire, transmet.
Cordialement
[img]mesimages/11031/PosteObs.jpg[/img
- extraterrestre
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- Inscription : jeu. oct. 21, 2010 2:00 am
Re: Téléphoniste dans l'artillerie de campagne
bonjourBonjour,
voici une illustration d'un téléphoniste près d'un poste d'observation. Déc 1914, 53e RAC, à proximité d'une batterie en action. Le lieutenant observe aux jumelles l'impact des tirs et indique les corrections à effectuer pour le tir suivant, le téléphoniste, dans un abri sommaire, transmet.
Cordialement
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il manquait le] à la fin
cordialement

Jacqueline L.
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Re: Téléphoniste dans l'artillerie de campagne
Merci Mathieu pour ce document intéressant.
Et merci à extraterrestre pour l'affichage.
Cordialement,
Jack
Et merci à extraterrestre pour l'affichage.
Cordialement,
Jack
Re: Téléphoniste dans l'artillerie de campagne
Mon père a fait toute la guerre 1914-1918 avec le 38e RAC, puis le 2e d'artillerie coloniale.
Je savais qu'il était artilleur, mais aussi qu'il s'occupait de transmissions, donc je suppose qu'il était téléphoniste.