Eclatement au repos d'un obus...

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Alain Dubois-Choulik
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Re: Eclatement au repos d'un obus...

Message par Alain Dubois-Choulik »

Les très gros éclats peuvent être projetés à 700 mètres pour le 75, à 800 mètres pour le 105, 1.000 mètres pour le 155, 1.300 mètres pour le 220.
Les gros éclats, notamment les culots, atteignent 150 m (75), 300 m (105) et 500 m (155)
Bonjour
Sans connaitre ces valeurs, je me suis toujours demandé comment les auteurs des essais récupéraient les éclats ( tous les éclats)....
Cordialement
Alain
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joanbettylee
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Re: Eclatement au repos d'un obus...

Message par joanbettylee »

Je me pose exactement la même question que Alain à ce sujet, sachant que certains éclats étaient minuscules! Ce travail devait demander une patience extraordinaire ...
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ALVF
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Re: Eclatement au repos d'un obus...

Message par ALVF »

Bonjour,

Pour la récupération des éclats, il y a plusieurs méthodes:
-à Gâvres (Morbihan) où l'essentiel des tirs balistiques s'effectuait parallèlement au littoral (la laisse de basse mer est très large dans ces parages), il était courant de ramener les éclats en les recueillant directement sur le sable.Toutefois, ce polygone de l'artillerie de marine s'intéressait plus à la balistique extérieure pure qu'à l'effet des obus, toujours de gros et très gros calibres.Il y a une photo des officiers et membres de la Commission de Gâvres à la recherche des éclats sur le sable dans le livre de l'ingénieur général Patard sur la Commission de Gâvres.
-les artilleurs "de terre" effectuent surtout des recherches sur les effets des projectiles.La méthode la plus courante consiste à faire exploser un obus dans une enceinte cylindrique en planches de 40 mm d'épaisseur et à relever les perforations obtenues sur les différentes enceintes construites en rayons différents.On finit ainsi par récupérer pratiquement tous les éclats incrustés et on a une bonne idée du nombre de planches traversées des différentes enceintes.On en déduit l'effet meurtrier des éclats.Les très gros éclats sont recueillis là où ils tombent!
Cordialement,
Guy François.
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Alain Dubois-Choulik
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Re: Eclatement au repos d'un obus...

Message par Alain Dubois-Choulik »

Bonjour
Merci pour ces informations
Cordialement
Alain
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air339
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Re: Eclatement au repos d'un obus...

Message par air339 »

Bonjour,

Merci à Guy pour ces apports sur un sujet fort intéressant.

Selon les formations sanitaires, environ 80% des blessés l'est par éclats d'obus, souvent par de nombreux petits éclats (plusieurs dizaines). J'ai tenté d'illustrer ce sujet sur un site, notamment en recherchant les éclats les plus petits. Voici quelques images :

Image

L'effet sur une tôle :
Image

Sur cette gamelle, un grain de riz donne la dimension de l'éclat qui a réussi à traverser la tôle.
Image

Cordialement,

Régis
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joanbettylee
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Re: Eclatement au repos d'un obus...

Message par joanbettylee »

Bonjour,

Merci à Guy et Régis pour ces compléments d'informations et d'images d'un très grand intérêt!

cordialement,

JBL
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joanbettylee
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Re: Eclatement au repos d'un obus...

Message par joanbettylee »

Rebonjour,

J'ai oublié de vous poser une ultime question. Quelqu'un aurait-il des données concernant l'épaisseur de la gangue d'acier de l'obus explosif? J'imagine qu'elle diffère en fonction de son calibre...Je n'ai malheureusement trouvé aucune indication à ce sujet dans les documents à ma disposition.

Je vous remercie encore de votre attention et de votre aide si précieuse!

cordialement,

JBL
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ALVF
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Re: Eclatement au repos d'un obus...

Message par ALVF »

Bonsoir,

Les dimensions intérieures (et notamment l'épaisseur des parois) d'un projectile varient en fonction de plusieurs facteurs:
-métal employé: acier (parois minces), fonte aciérée (parois épaisses), fonte (parois très épaisses).
-forme du projectile: cylindrique, cylindro-conique, ogivé, obus à fausse ogive, obus coiffé, etc...
-de l'usage: obus à balles (parois minces), obus explosif (parois assez épaisses), obus de rupture ou perforant (parois très épaisses et surtout ogive extraordinairement épaisse).
-le métal employé explique aussi la contenance utile du projectile: un obus en acier à parois minces contiendra une charge d'explosif bien plus considérable qu'un obus en fonte aciérée à parois épaisses, alors que le poids d'un obus de même calibre peut être très semblable.
-l'épaisseur peut aussi diminuer pour les obus allongés à très forte capacité d'explosif.
Exemple:
-obus explosif de 155 modèle 1890 en acier: charge d'explosif de 10,200 kg pour un poids de 43 kg.
-obus explosif de 155 modèle 1914 en fonte aciérée: charge d'explosif de 4,450 kg pour un poids de 43,750 kg.
Il y a des exemples encore plus frappants pour le mortier de 220 mm modèle 1880:
-obus en fonte ordinaire: charge d'explosif de 10 kg pour un poids de 103 kg.
-obus allongé en acier Mle 1887-98: charge d'explosif de 36,500 kg pour un poids de 118 kg.
Voilà pourquoi les obus allongés explosifs français contenaient en moyenne plus du double d'explosif que leurs homologues allemands, un point de supériorité française très rarement évoqué et pourtant reconnu par l'état-major allemand.
En ce qui concerne l'épaisseur des parois des obus français, elle n'est pas uniforme, même pour des obus au tracé "simple" comme le 75 explosif alors que les projectiles allemands ont surtout des corps d'obus cylindriques d'épaisseur constante sauf au culot et à l'ogive.
Les formules de calcul de l'épaisseur des parois des obus français découlent d'équations très compliquées, selon une loi exponentielle que je veux bien vous citer si vous n'avez pas peur des mathématiques!
Vous constaterez que les parois de l'obus de 75 explosif modèle 1900 varient beaucoup, de moins de 1 cm aux parois médianes du corps de l'obus jusqu'à près de 2 cm à l'ogive et un peu moins au culot.
Voici un schéma à l'échelle 1/2 de l'obus de 75 modèle 1900 et d'autres schémas intérieurs d'obus qui vous montrent la très grande épaisseur du métal à l'ogive des projectiles de rupture (employés par la Marine mais aussi sur terre contre la fortification cuirassée).
Les normes de l'épaisseur de l'ogive des projectiles de rupture et semi-rupture français sont les suivantes:
-obus de rupture: épaisseur du métal de l'ogive de l'ordre de 0,9 à 1 calibre: ce qui veut dire que l'épaisseur du métal de l'ogive d'un obus de 340 mm est de l'ordre de 300 à 340 mm!
-obus de semi-rupture, épaisseur du métal de l'ogive de l'ordre de 0,65 à 0,69 calibre, ce qui demeure considérable.

ImageImage
Obus explosif de 75 en acier modèle 1900 Obus de 155 en acier et en fonte aciérée.
Image
Obus de formes et tracés divers, à droite, obus de rupture.
Cordialement,
Guy François.
air339
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Re: Eclatement au repos d'un obus...

Message par air339 »

Bonjour,

Je profite d'un rayon de soleil pour faire quelques photos.

Voici un panel de profils d'éclats (du 75 au 210). L'allumette au milieu donne une idée des épaisseurs.

Image

Zoom sur un éclat de 25 mm d'épaisseur (poids de 80g) et de 14 mm d'épaisseur (13 g) :

Image

Un ensemble d'éclats de 75 : comme pour les éclats précédents, il est facile, sur le terrain, de repérer les "gros". Ici, moins d'un trentaine, pour un poids de 3,8 kg... Il manque plusieurs centaines de minuscules éclats pour atteindre les 5 kg...

Image

Le médecin-major Derocque http://gallica.bnf.fr/ark/12148/bpt6k56 ... que.langFR compte, sur 950 extractions, 547 éclats d'un poids inférieur à 1 gramme !

Bien cordialement,

Régis
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TURPINITE
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Re: Eclatement au repos d'un obus...

Message par TURPINITE »

Bonsoir,

Voici encore quelques photos d'obus éclatés, ici de 155 lestés, que j'avais nettoyé pour une association.
1 en acier et l'autre en fonte aciérée.
Ces éclatements partiels sont dû au fait que les obus étaient chargés en poudre noire en faible quantité, obus qui étaient destinés aux écoles à feu.

Ces obus sont bien entendu inertes et exposés au fort d'Uxegney.

Cordialement
Florian

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S'ensevelir sous les ruines du fort, plutôt que de se rendre.
La munition n'a ni amis, ni ennemis, elle ne connait que des victimes.
Si j’avance, suivez-moi ; si je meurs, vengez-moi ; si je recule, tuez-moi.
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