Bonsoir,
Concernant la question d'Albin, ma réponse est celle du soldat russe à qui un soldat américain demandait combien son chargeur "camenbert" de PM contenait de cartouches: "Je ne sais pas mais il y en a beaucoup!"
En effet, "l'habillement" du front, pour reprendre une expression de l'époque, a continué pendant toute la guerre et en même temps, certaines positions devenues inutiles suite aux fluctuations du front étaient démontées.
Le recensement est en cours!
A titre d'exemple, le front entre Soissons et Reims au printemps 1917 comptait 8 positions d'épis en tenaille, pour pièces à glissement, et je ne compte pas les épis droits pour autres pièces.Le front actif de la Somme en 1916 comptait 9 épis en tenaille, etc...
La question d'Alain: les épis en tenaille permettent le tir de quatre pièces sur le même objectif, la batterie tire par salves ce qui facilite l'observation à grande distance et l'efficacité des projectiles sur l'objectif.
Les pièces A.L.V.F. n'occupent pas en permanence les épis, elles stationnent sur des garages de combat ou de concentration et sont mises en batterie très rapidement sur un front "habillé" offensivement, ce qui autorise une véritable mamoeuvre de ces grosses pièces et des concentrations par surprise.
Le tir s'effectue suivant une direction tangente à la courbe de l'épi, ce qui autorise un grand champ de tir horizontal sur des épis en tenaille.
L'affût repose sur des poutrelles placées parallèlement aux rails, en fonction des objectifs de la batterie, une longueur variable de l'épi est utilisée.
Le poids et le recul de l'affût sont supportés par ces poutrelles (l'affût est abaissé par des vérins sur ces poutrelles) et non par le rail, il faut donc effacer des esprits l'idée que le canon reculerait sur la voie ferrée, les roues et organes de suspension ferroviaires ne supporteraient pas un tel traitement, s'agissant de matériels dont le poids varie entre 165 et 270 tonnes!
J'ai essayé de simplifier le tir d'un matériel à glissement car il faudrait au moins vingt pages pour décrire les subtilités du tir de l'A.L.V.F.
Je joins un schéma des épis en tenaille de Proyart-Chuignolles (Somme) tiré du Réglement de Manoeuvre des matériels de 32 cm, édition d'octobre 1916.
Pour montrer la variété des épis en tenaille, ceux de Proyart-Chuignolles sont "à centres décalés", il y en a d'autres du type "en tenaille concentrique".
On peut trouver aussi pour le tir de 4 matériels à Glissement des épis "par paires avec échelonnement en profondeur" et aussi par "épis isolés" (à centre en ligne droite ou non).
Cordialement, Guy.
