Bonjour,
La vitesse de combustion est bien sûr un des facteurs agissant sur la vitesse initiale, il y en a bien d'autres, notamment la température de la poudre, ce qui explique que les charges étaient maintenues stockées à température constante jusqu'au moment de l'emploi.
Le nombre des sachets d'appoint et la nature de la poudre employée à cet effet jouent aussi leur rôle.
La balistique intérieure et extérieure des "Paris Kanonen" a été étudiée en détail par les artilleurs français, d'autant plus que des documents ont été obtenus dans les années 1920 auprès de traîtres (on évoque toujours un monteur de la Société Krupp, condamné par un tribunal allemand mais bien rarement les professeurs P... et D... de l'Académie de Berlin-Charlottenburg qui ne furent pas inquiétés, faute de connaissance de la trahison par les autorités allemandes, heureusement pour eux!).
Je rappelle que la charge était composée de trois éléments:
-une douille identique à celle employée pour le canon de Marine de 28-cm SKL/40 "Bruno", contenant 70 kg de poudre R.P.C/12.
-une gargousse intermédiaire, contenant 75 kg de poudre R.P.C/12.
-une gargousse antérieure, de contenance variable utilisant de 15 à 55 kg de poudre R.P.C/12 pour le canon de 21/35-cm (et des charges plus importantes pour les "Paris-Kanonen" de 22,4-cm et 23,2-cm).
La chambre est gigantesque:
-3,959 mètres de longueur de la tranche de culasse à l'origine des rayures (chambre de combustion de 3,888 m) pour le canon de 21/35-cm.
-4,485 mètres pour le 23,2/35-cm.
Il faut tenir compte de l'agrandissement de la chambre à poudre au cours des tirs, après 60 coups, la longueur de la chambre atteint presque 6 mètres!Ce qui veut dire que les rayures ont disparu sur une distance de l'ordre de deux mètres!La position de chargement du projectile avance en même temps!Par contre, les rayures ne sont que peu touchées par l'usure sur l'essentiel du reste de la longueur de la bouche à feu et les "explications" de certains "spécialistes" expliquant sans rire que le calibre passe de 21 à 24 cm du fait de l'usure ne sont que de gigantesques "bêtises" (pour rester poli!).
Voici un aspect de la charge de poudre contenue dans la douille de 28-cm utilisée pour les "Paris Kanonen".En toute rigueur, les brins de poudre de la charge des "Paris Kanonen" ont une plus grande section car les illustrations montrent la charge de R.P.C/12-1230x12/5 du canon de 28-cm, on distingue tout de même la longueur du fagot de poudre et la présence de 4 sachets d'appoint autour du fagot.
La poudre d'artillerie est bien différente d'aspect des BA 9 ou BA 10 employées par les tireurs sportifs de ce Forum!

Charge et douille d'un 28-cm SKL/40 "Bruno", la douille est identique à celle employée dans les "Paris Kanonen".

Aspect extérieur de la douille fermée par un opercule et fagot de poudre R.P.C/12-1230x12/5.
La douille provient d'un des wagons de munitions capturés avec leur pièce de 28-cm SKL/40 "Bruno" le 8 août 1918 par les Australiens en Picardie, les britanniques ont fait passer pour étude des douilles chargées provenant de cette capture aux Services de l'Artillerie française.
Cordialement,
Guy François.