« CHERBOURG. — [...] — NAVIRES RUSSES. — On nous assure que l’amiral russe Maximoff embarqué sur l’un des navires russes sur rade s’est rendu à Paris pour y recevoir des instructions en vue de la prise du commandement des navires Mikula et Olga, briseurs de glace, et de l’aviso Minime [lire : Kosmaminime].
Il paraît assez difficile de déterminer à quel parti ces navires appartiennent. »
Donc il semble que l'erreur viendrait du fait que les brises glaces Mikula et Olga auraient été à Cherbourg en même temps en octobre 1919; donc il faut repartir semble t'il du fait avancé plus haut par J M Roche que l'Olga aurait été rendu à L'URSS par la France en 1920 dernière affirmation non démentie.
Alain
OLGA ― Brise-glace.
Re: OLGA ― Brise-glace.
Cordialement
Alain
Alain
Re: OLGA ― Brise-glace.
Bonjour,
Le remarquable article de George Bolotenko, déniché par l'éminent Rutilius, permet de couper les ailes à un canard qui s'était envolé dans différents messages précédents.
Le mouilleur de mines Castor, de la Marine française n'est pas une réincarnation de l'Olga. La carte postale de l'aïeul de mbrbzh permet aussi de tordre le cou à cette idée.
Les navires de la Marine Impériale Russe ont subi quelques avatars à la suite de la révolution russe et plusieurs unités sont passées de mains en mains par capture, nolisation, ou autre.
Comme l'indique Bolotenko, plusieurs brise-glaces, achetés par la Russie ont été construits en Grande-Bretagne pendant la Grande Guerre. Neuf bâtiments dont l'un d'entre-eux, construit par le chantier Swan Hunter & Wigham Richardson à Wallsend, était le Kozna Minin, 3 150 t, 75 m, lancé le 29 08 1916 (se reporter à la fiche Castor, d'Ar Brav, ci-dessus). Il a été saisi à Cherbourg en paiement des frais d'entretien de l'escadre russe internée à Bizerte et où se trouvait un autre brise-glace russe, l'Ilya Murometz, plus petit (2 462 t, 64 m), lui aussi construit par Swan Hunter en 1917. Ces deux brises-glaces deviendront tous les deux des mouilleurs de mines (respectivement 368 et 236), transformés par l'arsenal de Lorient en 1928-1929.
L'ambiguité doit venir du fait que l'Olga et le Kozna Minim étaient en même temps à Cherbourg et que ce dernier avait été rebaptisé Mikula.
La photo présentée ci-dessous, extraite de l'ouvrage de Labayle Couhat (d'autres dans Flottes de combat, Le Masson, Dousset, Blois), permet de voir, avec la carte postale de mbrbzh qu'Olga n'a pas donné naissance à un Castor. N.B. la carte postale montre que le brise-glace porte un nom très long, le russe.
Sources : Flottes de combat 1930.
Jean-Michel Roche, Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française, Volume II, Rezotel Maury, 2005.
Jacques Vichot, Répertoire des navires de guerre français, AAMM, 1967.
Jean Labayle-Couhat, French warship of world war II, Ian Allan, 1971. (photo page 140
Henri Le Masson, Navies of the second world war, The French navy, volume two, Mac Donald, 1969.
Francis Dousset, Les navires de guerre français, Editions de la Cité, 1975.
Hubert de Blois, La guerre des mines, Editions de la Cité, 1982.
Marc Saibène, La flotte des Russes blancs, Marines éditions, 2008.
Cordialement.

Le remarquable article de George Bolotenko, déniché par l'éminent Rutilius, permet de couper les ailes à un canard qui s'était envolé dans différents messages précédents.
Le mouilleur de mines Castor, de la Marine française n'est pas une réincarnation de l'Olga. La carte postale de l'aïeul de mbrbzh permet aussi de tordre le cou à cette idée.
Les navires de la Marine Impériale Russe ont subi quelques avatars à la suite de la révolution russe et plusieurs unités sont passées de mains en mains par capture, nolisation, ou autre.
Comme l'indique Bolotenko, plusieurs brise-glaces, achetés par la Russie ont été construits en Grande-Bretagne pendant la Grande Guerre. Neuf bâtiments dont l'un d'entre-eux, construit par le chantier Swan Hunter & Wigham Richardson à Wallsend, était le Kozna Minin, 3 150 t, 75 m, lancé le 29 08 1916 (se reporter à la fiche Castor, d'Ar Brav, ci-dessus). Il a été saisi à Cherbourg en paiement des frais d'entretien de l'escadre russe internée à Bizerte et où se trouvait un autre brise-glace russe, l'Ilya Murometz, plus petit (2 462 t, 64 m), lui aussi construit par Swan Hunter en 1917. Ces deux brises-glaces deviendront tous les deux des mouilleurs de mines (respectivement 368 et 236), transformés par l'arsenal de Lorient en 1928-1929.
L'ambiguité doit venir du fait que l'Olga et le Kozna Minim étaient en même temps à Cherbourg et que ce dernier avait été rebaptisé Mikula.
La photo présentée ci-dessous, extraite de l'ouvrage de Labayle Couhat (d'autres dans Flottes de combat, Le Masson, Dousset, Blois), permet de voir, avec la carte postale de mbrbzh qu'Olga n'a pas donné naissance à un Castor. N.B. la carte postale montre que le brise-glace porte un nom très long, le russe.
Sources : Flottes de combat 1930.
Jean-Michel Roche, Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française, Volume II, Rezotel Maury, 2005.
Jacques Vichot, Répertoire des navires de guerre français, AAMM, 1967.
Jean Labayle-Couhat, French warship of world war II, Ian Allan, 1971. (photo page 140
Henri Le Masson, Navies of the second world war, The French navy, volume two, Mac Donald, 1969.
Francis Dousset, Les navires de guerre français, Editions de la Cité, 1975.
Hubert de Blois, La guerre des mines, Editions de la Cité, 1982.
Marc Saibène, La flotte des Russes blancs, Marines éditions, 2008.
Cordialement.

Memgam
Re: OLGA ― Brise-glace.
Bonsoir à tous,
Le Mikula et le Kosma-Minin étaient deux bâtiments distincts, ce qui ressort expressément de cette annonce, publiée au Journal officiel du 23 septembre 1924 (p. 8.635) sous le timbre de la Direction d’artillerie navale de Cherbourg :« L'ambiguïté doit venir du fait que l'Olga et le Kosna-Minin étaient en même temps à Cherbourg et que ce dernier avait été rebaptisé Mikula. »
« Direction d’artillerie navale de Cherbourg.
Vente directe, en quatre lots, le 15 octobre 1924, de matériel provenant des ex-navires russes Mikula et Kosmaminime [lire : Kosna-Minin].
PRINCIPAUX OBJETS
1er lot : 2 lunettes optiques, 1 montre chronographe.
2e lot : 20 matelas, 20 couvertures.
3e lot : 105 fusils anglais et autres armes.
4e lot : 1 canon russe (75 m/m), 110 sabres d’abordage, 2 mitrailleuses.
(Voir affiches indiquant conditions vente.) »
________________________________________________________________________________________________________________________________________________
Nota : Ayant épuisé depuis longtemps déjà – et pour la troisième fois – le « crédit pixels » qui m'était alloué, je ne suis pas en mesure d'insérer l'image de cette annonce.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.
Re: OLGA ― Brise-glace.
Ça se complique; si le Mikula et le Kozna Minin étaient deux navires différents on a vers 1919/20, trois brises glaces russes à Cherbourg avec l'Olga; le Kozna Minin est devenu le Castor; si du matériel du Mikula a été vendu on peut supposer qu'il a été démoli; je n'ai a ce jour pas trouvé trace de cette démolition; 1924 étant l'année de reconnaissance par le gouvernement français du régime soviétique, c'est aussi celle ou la France faute d'accord sur les navires russes sous son contrôle tant à Cherbourg qu'à Bizerte décide d'en disposer, ce qui explique certainement entre autre cette vente de matériel à Cherbourg.
Alain
Alain
Cordialement
Alain
Alain
Re: OLGA ― Brise-glace.
Bonjour à tous,
S’agissant du sort du brise-glace Mikula entre 1919 et 1922, la note du quartier général de la marine soviétique du 4 septembre 1922 citée par George Bolotenko (op. cit., p. 36 et 37) apporte les utiles précisions qui suivent :
“ Mikula is an icebreaker of the White Sea ... It worked from the fall of 1918 (the beginning of the occupation of Archangel by the English and the Whites) along with other Russian and English icebreakers. On some kind of mission it was sent to England in 1919, where it remained until the cleansing of the English and Whites from Archangel. In 1921, [Mikula], along with the icebreaker Minin, appeared in France, in Cherbourg ... In January-March of 1922, [Minin along with] Mikula were up for sale, in all likelihood being sold by the French government ... to Canada. Upon receiving news of the intended sale this April ... Tsumor [Central Maritime Administration] commenced action for the return of the icebreakers [to the Soviet Republic].” (Source mentionnée : RGAVMF, Fonds 1, Opis 3,112, 113, 374.).
En dépit des protestations soviétiques, fondées sur la prétention que le Mikula serait devenu la propriété de l’U.R.S.S. par succession d’État, ce bâtiment fut définitivement cédé par l’État français au Canada, le 3 juin 1922, pour le prix de 95.000 £ – le gouvernement français en demandait initialement 350.000 £ (op. cit., p. 38).
“ The contract of sale of Mikula to the Canadian government was signed 3 June 1922 ; by 5 August Mikula was berthed in the port of Quebec, registered with the Quebec Agency of the Department of Marine and Fisheries. The Russian name was retained, and the icebreaker, along with Lady Grey and Montcalm, came to "constitute the St. Lawrence ice breaking fleet." During her 15 years of Canadian service the ship was largely in the hands of two masters, Captains John Hearn (1924-1931) and Oscar Mercier (1932-1935).”
On trouve incidemment mention dans la presse locale des travaux d’armement du Mikula, qui furent exécutés par l’Arsenal de Cherbourg préalablement à la livraison de ce bâtiment au Canada. Dans L’Ouest-Éclair – éd. de Caen – (n° 7.456) daté du Mardi 28 mars 1922, on relève en effet cette brève (p. 5) :
« CHERBOURG. — [...] Blessé a bord du "Mikula". — En travaillant à l’armement du brise-glace russe Mikula, un quartier-maître nommé Charles Aselin fit une glissade et se blessa au pied. Il fut transporté à l’hôpital maritime. »
Par ailleurs, dans le même périodique (n° 7.531), daté du Samedi 17 juin 1922, fut publiée cette annonce (p. 3) :
« CHERBOURG. — [...] Les vivres du "Mikula" mis en vente. — Le jeudi 22 juin, à 2 heures 30, le service des subsistances de la marine, à Cherbourg, mettra en vente des denrées et objets suivants provenant du bâtiment russe Mikula, haricots blancs, pois verts, lentilles, pois... [suite illisible] »
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.
Re: OLGA ― Brise-glace.
Bravo Daniel, vous faites un travail remarquable, vous fermez des portes vers des conclusions erronées, et trouvez les bonnes explications.
Alain
Alain
Cordialement
Alain
Alain
Re: OLGA ― Brise-glace.
Bonjour,
La Dépêche de Brest n° 13267 du mardi 23 septembre 1919.
Officiers-mariniers au 2 ème dépôt, désignés pour un embarquement immédiat :
Kerboul pour le Mikula.
Dagorn pour l'Olga.
La Dépêche de Brest n° 13299 du samedi 25 octobre 1919.
Médaille militaire :
Premier-maître mécanicien Bourget du Mikula.
Premier-maître de manoeuvre Coquin du Mikula.
Cordialement.
La Dépêche de Brest n° 13267 du mardi 23 septembre 1919.
Officiers-mariniers au 2 ème dépôt, désignés pour un embarquement immédiat :
Kerboul pour le Mikula.
Dagorn pour l'Olga.
La Dépêche de Brest n° 13299 du samedi 25 octobre 1919.
Médaille militaire :
Premier-maître mécanicien Bourget du Mikula.
Premier-maître de manoeuvre Coquin du Mikula.
Cordialement.
Memgam
- IM Louis Jean
- Messages : 2741
- Inscription : dim. mars 22, 2009 1:00 am
Re: OLGA ― Brise-glace.
Bonjour à toutes et à tous,
J'ai un doute...
Grâce aux éminents spécialistes, nous avons deux certitudes :
- Le Kosma Mirin a été transformé en mouilleur de mines sous le nom de Castor.
- Le Mikula Selianinovitch a été vendu aux canadiens, qui l'ont utilisé comme brise-glace sur le Saint Laurent sous le nom de CGS Mikula
Il reste une incertitude : l'Olga!
Malgré une chasse au canard tous azimuths sur de vastes territoires (ледокол Ольга, eisbrecher olga, icebreaker Olga ...) je n'ai pas trouvé de traces autres que celles déjà évoquées, à l'exception du cliché du captain John Edwards (voir plus bas).
Le Kosma et le Mikula apparaissent dans la liste des navires ayant participé aux évacuations du 1er juin au 12 octobre 1919, mais pas d'Olga :


source Army. The evacuation of north Russia, 1919 sur archive.org
L'Olga ne serait-il pas un des deux, Kosma ou Mikula ?
Le Bulletin Officiel de la Marine, dans l'édition qui énumère les navires ayant droit au double, ne cite que deux brise-glace : l'Olga et le Mikula. Aucun Kosma n'y figure ... De là à penser que l'Olga est le Kosma ... l'hypothèse est séduisante
L'Olga

source mbrbzh

<<Here are some pictures taken by my late Grandfather, Captain Jack Edwards, Royal Scots, who served on the Allied Expeditionary Force to the Russian Arctic in 1918. >> << The icebreaker Olga among field ice in the White Sea. >>
source Pictures from the Murmansk campaign of 1918
Le Kosma Minin

source polarpost.ru
Le Mikula Selyaninovich


source polarpost.ru

Canadian Government icebreaker C. G. S. "Mikula" off Sydney, NS, 1926
source McCord web site
Cordialement
Étienne
J'ai un doute...
Grâce aux éminents spécialistes, nous avons deux certitudes :
- Le Kosma Mirin a été transformé en mouilleur de mines sous le nom de Castor.
- Le Mikula Selianinovitch a été vendu aux canadiens, qui l'ont utilisé comme brise-glace sur le Saint Laurent sous le nom de CGS Mikula
Il reste une incertitude : l'Olga!
Malgré une chasse au canard tous azimuths sur de vastes territoires (ледокол Ольга, eisbrecher olga, icebreaker Olga ...) je n'ai pas trouvé de traces autres que celles déjà évoquées, à l'exception du cliché du captain John Edwards (voir plus bas).
Le Kosma et le Mikula apparaissent dans la liste des navires ayant participé aux évacuations du 1er juin au 12 octobre 1919, mais pas d'Olga :
source Army. The evacuation of north Russia, 1919 sur archive.org
L'Olga ne serait-il pas un des deux, Kosma ou Mikula ?
Le Bulletin Officiel de la Marine, dans l'édition qui énumère les navires ayant droit au double, ne cite que deux brise-glace : l'Olga et le Mikula. Aucun Kosma n'y figure ... De là à penser que l'Olga est le Kosma ... l'hypothèse est séduisante
L'Olga

source mbrbzh

<<Here are some pictures taken by my late Grandfather, Captain Jack Edwards, Royal Scots, who served on the Allied Expeditionary Force to the Russian Arctic in 1918. >> << The icebreaker Olga among field ice in the White Sea. >>
source Pictures from the Murmansk campaign of 1918
Le Kosma Minin
source polarpost.ru
Le Mikula Selyaninovich
source polarpost.ru

Canadian Government icebreaker C. G. S. "Mikula" off Sydney, NS, 1926
source McCord web site
Cordialement
Étienne
<< On peut critiquer les parlements comme les rois, parce que tout ce qui est humain est plein de fautes.
Nous épuiserions notre vie à faire le procès des choses. >> Clemenceau
Nous épuiserions notre vie à faire le procès des choses. >> Clemenceau
Re: OLGA ― Brise-glace.
Bonjour,
"Liste des bâtiments et formations ayant acquis, du 2 août 1914 au 24 octobre 1919, le bénéfice du double en sus du service effectif (Loi du 16 avril 1920, articles 10, 12, 13)
Mikula, brise-glace, du 12 décembre 1918 au 18 juillet 1919.
Olga, brise-glace, du 27 décembre 1918 au 18 juillet 1919."
Source : Bulletin officiel de la Marine Française 1921, via Gallica
Cordialement.
"Liste des bâtiments et formations ayant acquis, du 2 août 1914 au 24 octobre 1919, le bénéfice du double en sus du service effectif (Loi du 16 avril 1920, articles 10, 12, 13)
Mikula, brise-glace, du 12 décembre 1918 au 18 juillet 1919.
Olga, brise-glace, du 27 décembre 1918 au 18 juillet 1919."
Source : Bulletin officiel de la Marine Française 1921, via Gallica
Cordialement.
Memgam
- IM Louis Jean
- Messages : 2741
- Inscription : dim. mars 22, 2009 1:00 am
Re: OLGA ― Brise-glace.
Bonjour à toutes et à tous,
Cordialement
Étienne
Nos posts se sont croisés."Liste des bâtiments et formations ayant acquis, du 2 août 1914 au 24 octobre 1919, le bénéfice du double en sus du service effectif (Loi du 16 avril 1920, articles 10, 12, 13)
Mikula, brise-glace, du 12 décembre 1918 au 18 juillet 1919.
Olga, brise-glace, du 27 décembre 1918 au 18 juillet 1919."
Source : Bulletin officiel de la Marine Française 1921, via Gallica
Cordialement
Étienne
<< On peut critiquer les parlements comme les rois, parce que tout ce qui est humain est plein de fautes.
Nous épuiserions notre vie à faire le procès des choses. >> Clemenceau
Nous épuiserions notre vie à faire le procès des choses. >> Clemenceau