Tous les marins français qui périrent avec le torpilleur roumain Smeul furent judiciairement déclarés disparus en mer : la mer Noire est donc leur dernière demeure.
L’enseigne de vaisseau de 1re classe Maxime Henri Jean BEGOUËN-DEMEAUX est bien disparu à bord de ce bâtiment : en atteste la note adressée à son propos au Grand chancelier de la Légion d’honneur par le Ministre de la Marine, le 16 septembre 1926 (V. ci-dessus) :
Le torpilleur roumain Zucul est donc sinon une pure invention, du moins une erreur du rédacteur de la fiche M.P.L.F. établie à son nom.
Caractéristiques des Naluca;Shorul et Smeul:
construits en 1888 par les Forges et Chantiers de la Méditerranée sur le modéle de nos torpilleurs dits des 35 m (dos de chameaux)
déplacement 56 tonnes;500 cv;vitesse 21 noeuds;armement 1 canon,2tubes lance torpilles;reconstruits en 1907 (source Jane's Fighting Ships édition 1914.
Merci Daniel pour la rectification de cette erreur.
Cordialement
Dominique
Avec les Allemands, nous nous sommes tellement battus que nos sangs ne font plus qu'un [ Ferdinand Gilson, France, Figaro Magazine n°19053 du 05 nov. 2005 ]
■ Transcription faite au Havre du jugement déclaratif de décès concernant le lieutenant de vaisseau Maxime Henri Jean Begouën-Demeaux. (*)
« 531. ― Begouen Demeaux Maxime Henri Jean (28 ans 8 mois)― Jugement tenant lieu d’acte de décès ― 2836.
Vu la grosse à nous remise le cinq Février mil-neuf-cent-dix-huit, nous avons transcrit le jugement suivant :
" Aujourd’hui dix-huit Janvier mil-neuf-cent-dix-huit, ouï Monsieur Henriet, juge commissaire en son rapport, ouï le Ministère Public en ses conclusions et les juges ayant délibéré conformément à la loi ;
Attendu qu’il est établi par les pièces et documents versés au dossier que le lieutenant de vaisseau Maxime Henri Jean Begouen Demeaux, qui faisait partie d’une mission française en Roumanie, a disparu le seize Avril mil-neuf-cent-dix-sept, lors du naufrage du torpilleur roumain « Zmeul », sur lequel il s’était embarqué, survenu dans le delta du Danube ; que la mort de cet officier est certaine ;
Par ces motifs, le Tribunal, statuant en premier ressort, dit que Monsieur le lieutenant de vaisseau Maxime Henri Jean Begouen Demeaux, né au Havre le trois Août mil-huit-cent-quatre-vingt-huit, fils de feu Maxime Marie Anatole Begouen Demeaux, et de Marie Adelaïde Edou, célibataire, chevalier de la Légion d’honneur et titulaire de la Croix de Guerre, domicilié au Havre, 5, passage des Orphelines, est mort pour la France dans le delta du Danube, le seize Avril mil-neuf-cent-dix-sept ;
Dit que le présent jugement vaudra d’acte de décès et ordonne qu’il sera transcrit sur les registres de l’État Civil de la Ville du Havre et que la mention en sera faite sur les registres de l’État Civil de la dite Ville pour l’année mil-neuf-cent-dix-sept, à la suite du seize Avril.
Jugé et prononcé au Havre, au Palais de Justice, en l’audience publique de la première chambre du Tribunal Civil.
Signé : F. Patrimonio et Delamorinière."
Transcrit le quinze Février mil-neuf-cent-dix-huit, à quatre heures, par Nous, Jean Lehoux, Conseiller municipal, officier de l’État Civil délégué.
Le jugement déclaratif de décès se rapportant au lieutenant de vaisseau Maxime Begouen-Demeaux tend à établir que la dénomination du torpilleur roumain à bord duquel cet officier trouva la mort était en réalité « Zmeul », et non point « Smeul ». A ceci s'ajoute la circonstance que, dans son ouvrage intitulé : « La marine française dans la Grande Guerre. Les marins à terre » (éd. Payot, Paris, Collection de mémoires, études et documents pour servir à l’histoire de la guerre mondiale, 1933), Auguste Thomazi évoque uniquement le « Zmeul » :
« [...] Le personnel de la mission, en partie renouvelé à la suite de blessures et de maladies, perd trois officiers le 16 avril 1917 dans le naufrage du torpilleur Zmeul qui chavire à l’entrée du Danube : ce sont le lieutenant de vaisseau Begouën-Demeaux, les enseignes Cariou et Barbin. [...] » (op. cit., p. 218 et 219).
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