Bonsoir à tous,
Pardonnez-moi de revenir à la charge à ce propos, mais il me semble de plus en plus évident qu'exitaient bien deux bâtiments dénommés Goéland-II : le dragueur auxiliaire affecté à la Division des flottilles de la mer du Nord, d'une part, et le « chalutier de l'océan » intégré à la la 3e Escadrille de patrouilles de la Division des patrouilleurs de Bretagne, d'autre part.
I. — Lorsqu'il relate l'engagement du second avec un sous-marin, le commandant Vedel le dénomme bien Goéland II. Voici son récit :
• Commandant Émile VEDEL : « Quatre années de guerre sous-marine », Plon-Nourrit et Cie, Paris, 1919, p. 279 à 281.
« Le 4 janvier, le patrouilleur Goéland-II (premier maître Corre) recevait la mission de remorquer, de Brest à Lézardrieux, le trois-mâts goélette français Aralia. A 8 heures du soir, le groupe se trouvait à 7 ou 8 milles de l'île Vierge, faisant route au nord-est, à la vitesse de 7 ou 8 nœuds, Goéland-II portant un feu de poupe au pétrole dont l'éclat était atténué par plusieurs épaisseurs d'étamine blanche.
A ce moment, un sous-marin apparaît brusquement, et ouvre feu sur le Goéland II, à la distance de 200 ou 300 mètres par bâbord. Il tire avec les deux pièces qui deviennent visibles dans les lueurs des coups de canon, et fait une route parallèle à celle du patrouilleur. Le second maître chef de quart ordonne de mettre la barre toute à gauche, pour tenter d'aborder le sous-marin, mais la drosse a été coupée par un obus, et le bâtiment n'obéit plus.
Deux hommes sont tués, la pièce arrière est démontée par un obus, la coque percée à la flottaison par un projectile qui vient crever la chaudière. La vapeur fuse avec un bruit assourdissant. A la pièce avant, deux autres servants sont tués ; resté seul, son chef ouvre le feu, et tire une douzaine de coups dont l'un paraît tomber sur la pièce arrière du sous-marin. De fait, celui-ci ne tire plus que deux ou trois coups de sa pièce avant, et disparaît.
Une douzaine de projectiles avaient frappé le Goéland-II, l'un d'eux qui allume dans le poste d'équipage un incendie aussitôt combattu. Mais l'eau a envahi la chaufferie et la machine, et le bâtiment s'enfonce par l'arrière, et le commandant ordonne l'évacuation. La baleinière est amenée. Les survivants de l'équipage y embarquent, sauf le commandant, disparu avec son navire. Les rescapés se dirigent à la voile et à l'aviron vers le feu de l'île Vierge, qui est en vue, et atterrissent le 5, à 2 heures du matin.
Dès le début de l'action, l'Aralia avait coupé sa remorque et établi sa voilure. Après avoir couru vent arrière vers l'ouest, pendant une heure, se croyant débarrassée de son ennemi, elle remet la route au nord-est. Mais, vers les 3 heures, elle est attaquée par bâbord, à grande distance. Le sous-marin lui envoie une trentaine d'obus. L'Aralia laisse porter, et riposte par une quinzaine de coups, tout en fuyant vers l'Ouest-Sud-Ouest. Le combat cesse au bout d'une demi-heure, et, avec le jour, le voilier se dirige vers Portsall, où il rentre, piloté par un pêcheur du pays. »
II. — Toutes les fiches « Mort pour la France » établies au nom des marins disparus avec ce patrouilleur le dénomment expressément Goéland-II , telle celle concernant son commandant :
— CORRE Jean Claude, né le 7 novembre 1883 à Plougastel-Daoulas (Finistère) et domicilié à Dunkerque (Nord), Premier maître de timonerie, « disparu en mer lors de la perte de son bâtiment Goéland-II », le 4 janvier 1918, inscrit au quartier de Brest, n° 10.910 (Jug. Trib. civ. Brest, 12 janv. 1918, transcrit à Brest et Dunkerque).
________________________I. — Lorsqu'il relate l'engagement du second avec un sous-marin, le commandant Vedel le dénomme bien Goéland II. Voici son récit :
• Commandant Émile VEDEL : « Quatre années de guerre sous-marine », Plon-Nourrit et Cie, Paris, 1919, p. 279 à 281.
« Le 4 janvier, le patrouilleur Goéland-II (premier maître Corre) recevait la mission de remorquer, de Brest à Lézardrieux, le trois-mâts goélette français Aralia. A 8 heures du soir, le groupe se trouvait à 7 ou 8 milles de l'île Vierge, faisant route au nord-est, à la vitesse de 7 ou 8 nœuds, Goéland-II portant un feu de poupe au pétrole dont l'éclat était atténué par plusieurs épaisseurs d'étamine blanche.
A ce moment, un sous-marin apparaît brusquement, et ouvre feu sur le Goéland II, à la distance de 200 ou 300 mètres par bâbord. Il tire avec les deux pièces qui deviennent visibles dans les lueurs des coups de canon, et fait une route parallèle à celle du patrouilleur. Le second maître chef de quart ordonne de mettre la barre toute à gauche, pour tenter d'aborder le sous-marin, mais la drosse a été coupée par un obus, et le bâtiment n'obéit plus.
Deux hommes sont tués, la pièce arrière est démontée par un obus, la coque percée à la flottaison par un projectile qui vient crever la chaudière. La vapeur fuse avec un bruit assourdissant. A la pièce avant, deux autres servants sont tués ; resté seul, son chef ouvre le feu, et tire une douzaine de coups dont l'un paraît tomber sur la pièce arrière du sous-marin. De fait, celui-ci ne tire plus que deux ou trois coups de sa pièce avant, et disparaît.
Une douzaine de projectiles avaient frappé le Goéland-II, l'un d'eux qui allume dans le poste d'équipage un incendie aussitôt combattu. Mais l'eau a envahi la chaufferie et la machine, et le bâtiment s'enfonce par l'arrière, et le commandant ordonne l'évacuation. La baleinière est amenée. Les survivants de l'équipage y embarquent, sauf le commandant, disparu avec son navire. Les rescapés se dirigent à la voile et à l'aviron vers le feu de l'île Vierge, qui est en vue, et atterrissent le 5, à 2 heures du matin.
Dès le début de l'action, l'Aralia avait coupé sa remorque et établi sa voilure. Après avoir couru vent arrière vers l'ouest, pendant une heure, se croyant débarrassée de son ennemi, elle remet la route au nord-est. Mais, vers les 3 heures, elle est attaquée par bâbord, à grande distance. Le sous-marin lui envoie une trentaine d'obus. L'Aralia laisse porter, et riposte par une quinzaine de coups, tout en fuyant vers l'Ouest-Sud-Ouest. Le combat cesse au bout d'une demi-heure, et, avec le jour, le voilier se dirige vers Portsall, où il rentre, piloté par un pêcheur du pays. »
II. — Toutes les fiches « Mort pour la France » établies au nom des marins disparus avec ce patrouilleur le dénomment expressément Goéland-II , telle celle concernant son commandant :
— CORRE Jean Claude, né le 7 novembre 1883 à Plougastel-Daoulas (Finistère) et domicilié à Dunkerque (Nord), Premier maître de timonerie, « disparu en mer lors de la perte de son bâtiment Goéland-II », le 4 janvier 1918, inscrit au quartier de Brest, n° 10.910 (Jug. Trib. civ. Brest, 12 janv. 1918, transcrit à Brest et Dunkerque).
Bien à vous,
Daniel.