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• L’Ouest-Éclair – éd. de Caen –, n° 5.591, Samedi 24 novembre 1917, p. 4, en rubrique « Nouvelles maritimes ».

Le récit de cet engagement a été fait dans les termes suivants par le commandant Émile Vedel (Quatre années de guerre sous-marine, éd. Plon-Nourrit et Cie, Paris, 1919, p. 274) :
« Le 22 octobre [1917], le chalutier Barbue (premier maître de timonerie Le Borgne) se trouvait en patrouille dans le voisinage des roches Douvres, à l’ouest de Jersey, lorsque, vers 7 heures du matin, il entendit des coups de canon et aperçut un pauvre vapeur qui passait par là. Le commandant met aussitôt le cap dessus, et découvre vite le sous-marin qui se livrait à ce petit jeu. Ayant lâché un pigeon pour indiquer sa position, il ouvre le feu à 5.000 mètres. Mais, après quelques coups, le canon est immobilisé par un enrayage, juste comme l’ennemi commence à riposter. Cela n’empêche pas la Barbue de continuer à courir droit dessus, décidée à l’aborder si la pièce ne peut pas être remise en état. Elle le fut d’ailleurs à temps, et le tir reprit avec une précision qui obligea le sous-marin à plonger. Arrivé près du vapeur, notre brave petit chalutier reconnaît le S.S. Aiskorimendi, de Bilbao, que son équipage s’était hâté d’abandonner. Après avoir lâché un second pigeon, pour prévenir de ce qui se passait, le commandant Le Borgne se met à la recherche des Espagnols. Deux heures plus tard, il les retrouvait, empilés à vingt-six dans un canot, et, par son attitude énergique, les décidait à rembarquer et à faire route sous sa protection pour Saint-Malo, où ils rentraient le même soir. »