JEAN D'UST - Bateau piege

Rutilius
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Re: JEAN D'UST - Bateau piege

Message par Rutilius »

SAUGRAIN Henri Louis. — Jean-d'Ust.

Né le 26 juillet 1888 à Equedreville (Manche) - Décédé le 16 novembre 1917 en mer près de Philippeville, Algérie.

Entre dans la Marine en 1907, Enseigne de vaisseau de 2e classe le 5 octobre 1910 ; port de Toulon. Au 1er janvier 1911, sur le cuirassé Gaulois, 2e Escadre (Michel MORIN, Cdt). Enseigne de vaisseau de 1re classe le 5 octobre 1912. Chevalier de la Légion d'honneur. Croix de Guerre avec citation à l'ordre de l'Armée navale. Le 16 novembre 1917, Lieutenant de vaisseau, Commandant le bateau-piège Jean-d'Ust, échoué à l'embouchure de l'oued Saf-Saf, cet officier se noie avant d'atteindre le rivage. Son corps sera retrouvé à Philippeville. — Acte de décès dressé dans cette commune, le 23 novembre 1917.
kgvm
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Re: JEAN D'UST - Bateau piege

Message par kgvm »

"Saevareid" is listed as a French ship in LR 1913/14, so very probably bought in 1913 only and just not renamed.
Memgam
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Re: JEAN D'UST - Bateau piege

Message par Memgam »

Bonjour,

Le sujet a été initié par Marc Terraillon qui mentionne l'ouvrage "Mer Noire".

Il s'agit du livre de César Fauxbras, Mer Noire, les mutineries racontées par un mutin, Flammarion, 1935.

La première partie de cet ouvrage raconte, l'embarquement de l'auteur à bord du Jean d'Ust et qui se termine pour lui par de la prison, pour fausse grippe espagnole.
Il était à bord lors de la confrontation avec le sous-marin allemand UC 54 et le récit vaut le détour.

Des extraits de cet ouvrage ont été cités dans l'étude de Philippe Masson, Les mutineries de la Marine française, Service Historique de la Marine, 1974.

César Fauxbras avait auparavant, écrit Jean Le Gouin, journal d'un simple matelot de la Grande guerre, Flammarion, 1932. (réédité par l'Ancre de marine, 2004).

C'était ses embarquements à bord du Danton, alias Robespierre, et de la Surveillante, alias l'Etonnante. Il raconte aussi son torpillage à bord du Rigel (sujet dans le forum).

Un façon de décrire ces ouvrages est de dire que c'est de l'anti Paul Chack, dont il écrit dans son préambule de Jean Le Gouin. "Les archives du Service Historique de la Marine, et beaucoup d'imagination, ont fourni à des ronds de cuir la matière de dix volumes de gestes héroïques. Mais la vérité tient en très peu de lignes".

Cordialement.
Memgam
Rutilius
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Re: JEAN D'UST - Bateau piege

Message par Rutilius »


Bonjour à tous,

Jean d’Ust, seigneur de la châtellenie d’Ust, paroisse de Saint-André-des-Eaux, en Brière, est un personnage historique de la ville de Saint-Nazaire, dont une rue portait à l'époque le nom. Dès lors, il est quasi-certain que ce même nom fut donné au Saevareid par la Compagnie nazairienne de cabotage et non par l’armement Paul Besset. Reste à savoir à quelle date...

Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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Re: JEAN D'UST - Bateau piege

Message par Rutilius »


Re,


Jean OGÉE, ingénieur géographe de la province de Bretagne : « Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne dédié à la Nation bretonne », T. IV, Vatar fils, imprimeur à Nantes, 1780, p. 347.


« SAINT-NAZAIRE. — [...]


Image


• Poème signé « P.G. – P.S. Laërte » : « Escapade au Pouliguen », Imprimerie V. Forest & E. Grimaud, Nantes, 1881 (extrait).


« Sur les rails de l’État nous glissons, cher vicaire,
En tournant notre queue au port de Saint-Nazaire.
Grande ville, aujourd’hui ; naguère petit bourg,
Ou Jean d’Ust, capitaine, élevant sur la tour
Son illustre bannière aux armes de la Bretagne,
Bravait les capitans de l’Armada d’Espagne.
»

________________________

Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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Re: JEAN D'UST - Bateau piege

Message par Rutilius »


Bonsoir à tous,


■ Historique (complément).

― 29 juin 1932 : Vendu aux enchères publiques dans le hall du Palais de la Bourse, à Toulon, avec le chaland L-15, ex-Porto, la canonnière Décidée et le remorqueur Loup-Cervier (J.O., 7 juin 1932, p. 6.246).
.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
olivier 12
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Re: JEAN D'UST - Bateau piege

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

JEAN D’UST

Rapport de l’EV Saugrain au CV commandant la Division des patrouilles d’Algérie. Rencontre avec un sous-marin.

Quitté Toulon le 14 Juillet 1917 à 11h00 pour une école à feu à 8 milles du cap Cépet. Campagne interrompue car le souffle des pièces démolissait les chambres de tir. Rejoint la route recommandée jusqu’au cap Toukoush. A cause du calme plat, conservé la machine toutes les journées du 17 et du 18.

Le 20 Juillet à 17h00, à 10 milles au N14W du cap de Fer, faisons route auS70W, vent de travers, toutes voiles bordées, machine en marche, quand nous apercevons une voile triangulaire dans l’WSW. Des chalutiers sont aussi visibles à 4 ou 5 milles. Cette voile disparut tout à coup et apparut à moins de 6000 m un bateau semblable à la figure ci-contre.

Image

Comme je l’examinais, entendu un sifflement d’obus et vu une gerbe de chute à 500 m sur bâbord avant. Mis aux postes de combat, avec l’intention de simuler une évacuation pour faire cesser le feu et laisser l’ennemi s’approcher à petite distance. Je n’ai pu exécuter ce scénario pour les raisons suivantes :

- Le youyou prêt à être mis a l’eau a été visible dès le 2e coup de canon, suspendu au mât de charge, mais l’ennemi a continué le feu.
- Le sous-marin faisait route au NE tandis que JEAN D’UST, pour le garder dans son champ de tir devait garder son cap au S60E.
- Le sous-marin tirait posément, 1 coup à la minute et son tir devenait de plus en plus précis. Son 6e coup, passé au dessus de la mâture, est tombé à 200 m sur bâbord.

Rappelé alors à bord l’équipe d’évacuation qui était dans le youyou et ordonné un pointage à 5000 m. Attendu encore un peu. Le 7e coup du sous-marin est tombé à 120 m sur bâbord. Remis la machine en route, rabattu les panneaux et commencé un feu continu. Ramené la correction à 65. Le sous-marin a immédiatement plongé en 1 minute. J’ai pu tirer 7 coups au 65 arrière et 2 seulement au 90 avant. L’ennemi n’a pas été touché. Le sous-marin devait avoir une pièce de 77 ou de 88. Nous avons lancé un « Allo », mais notre poste de TSF est extrêmement faible et personne n’a répondu.
Equipage plein de sang froid ; a exécuté mes ordres avec un calme remarquable.

La pièce de 90 est tout à fait insuffisante et impropre à un tir de surprise. Son armement est parvenu à tirer 2 coups en 30 secondes, mais on ne peut espérer un tir régulier à plus de 2 coups à la minute. De plus, son champ de tir est restreint.
Le sous-marin devait avoir des doutes sur le JEAND’UST. Il est resté sous le vent et a profité de la réverbération su soleil. Il se méfiait manifestement de quelque chose. JEAN D’UST marchait à peine 3 nœuds et il pouvait facilement attaquer par bâbord en restant bien plus éloigné des chalutiers. Pour les surprises futures, il y aurait avantage à modifier notre aspect.

Image

A 18h00, appelé un des 2 chalutiers en vue qui était MOUETTE. Il venait de lancer un « Allo ».
Entré dans le port de Bône le 21 Juillet à 11h00 et amarré dans la grande darse. Il nous faut de l’aide pour réparer les chambres de tir démolie par le souffle des tirs. Cette réparation ainsi que quelques améliorations pour dissimuler les armements demanderaient 5 à 6 jours. Il faudrait aussi piquer les chaudières dans lesquelles les dépôts dus aux entrées d’eau de mer sont très importants.
Je vous signale aussi que le feu a pris 2 fois dans la cuisine qui est en bois et située juste au dessus des chaudières. La chaleur y est excessive.
Enfin, il faudrait à l’avant une pièce plus rapide que le 90. Avec un 75 ou un 65 j’aurais deux fois plus de chances d’atteindre l’ennemi.

Rapport complémentaire de l’EV Saugrain, suite à la rencontre du 20 Juillet 17. Installations du JEAN D’UST.

Quatre qualités sont nécessaires pour couler un sous-marin ennemi avec un bâtiment appât :

- Aspect de voilier ordinaire
- Insubmersibilité
- Possibilité d’évitage au moteur
- Armement dissimulé

JEAN D’UST n’a pas ces qualités.

Les cabanes du panneau avant entre misaine et grand mât ont été dissimulées avec des masques qui les font ressembler à des tas de paille sortant du panneau. Un sous-marin peut dans certains cas se laisser tromper par cet aspect de voilier chargé de matières encombrantes peu lourdes, mais certainement pas s’il connaît l’existence de bâtiments appâts. La chambre de tir arrière est trop élevée et attire l’attention d’un adversaire. Le 20 Juillet, le sous-marin a ouvert le feu et n’a pas cherché à se rapprocher.

Le Contre Amiral Major Général à Toulon a refusé les installations que je demandais pour rendre le bâtiment insubmersible. JEAN D’UST est à la merci d’un obus qui traverserait sa coque d’acier à la flottaison. Un simple coup d’arraisonnement le mettrait dans l’impossibilité de remplir son rôle.

JEAN D’UST n’a pas de moteur, mais deux petites chaudières et deux petites machines. Mais on ne peut faire fonctionner les deux machines à la fois. Deux plus, il est nécessaire de maintenir les deux chaudières en fonctionnement permanent. En bref, JEAN D’UST ne peut éviter que si le vent est inférieur à force 2. Au-delà, il ne faut plus y compter.

JEAN D’UST a 2 tubes lance-torpilles de 381, une pièce de 65, modèle 1902, une pièce de 90 sur affut 1916 et deux mitrailleuses. La pièce de 65 est parfaite, mais celle de 90 est insuffisante. Le tir est trop lent. Le 28 Avril, avant l’attaque de MADELEINE III, j’avais présenté au Major Général de Toulon une note relative à ce fait et suggéré de mettre deux 65. Le Capitaine de Vaisseau délégué m’a dit que cette note avait été déchirée…

JEAN D’UST ne remplissant pas les conditions ci-dessus, il est possible que dans certains cas il ait une action heureuse, mais ses chances de réussite sont très faibles.

Je vous joins ma note du 28 Avril. On m’a alors dit qu’il était trop tard pour faire des modifications et tout a été refusé. A noter en particulier que l’on a construit un système de transmission très compliqué et très encombrant pour actionner le treuil avant (qui entre autre perce la seule cloison étanche du bord dans le poste équipage) et qui ne fonctionne pas le moteur étant trop faible (6 cv). Tout cela est inutile et l’équipage du JEAN D’UST, 4 fois plus nombreux que pour un navire normal, n’a pas besoin de treuil pour manœuvrer les voiles.

22 Juillet 1917 signé Saugrain.

Extraits de la note du 28 Avril

Le positionnement de la barre doit être repensé car à la position actuelle on ne peut plus gouverner si l’on veut vraiment faire croire à une évacuation totale.
La cuisine doit être changée de place. La cheminée qui passe actuellement au centre de la cuisine est dans le champ de tir de la pièce, déjà réduit par les haubans du grand mât.
Il faudrait construire une cloison étanche sur l’avant de l’artimon.

On ne peut rendre JEAN D’UST complètement insubmersible, mais on peut au moins essayer de retarder l’immersion en cas d’avarie à la coque. Nous devrions mettre des rognures de liège dans tous les intervalles, n’avoir que du lest ne donnant pas une stabilité négative, doubler le pont avec une couche de liège de 50 cm d’épaisseur, charger le navire de liège dans toutes ses parties disponibles actuellement vides.

Note du Capitaine de Corvette Fossey, adjudant de Division, à l’Amiral. Juillet 1917

Je vous transmets ci-joint le rapport de l’EV Saugrain, commandant du Jean D’UST, relatif à son engagement avec un sous-marin ennemi.
J’avais d’abord été surpris que le commandant du JEAN D’UST fasse ouvrir le feu aussi vite, mais la proximité des chalutiers dont le sous-marin pouvait voir les mâtures devait empêcher celui-ci de s’attarder et de s’approcher du voilier pour le couler avec des bombes. Cela explique que le commandant ait fait remonter ses hommes à bord. Néanmoins, il eut été préférable de ne pas tirer afin de ne pas dévoiler la nature du voilier.

J’ai été frappé en voyant ce bâtiment du mauvais aménagement réalisé. Son maquillage actuel ne peut tromper un œil exercé et j’en ai fait la remarque au commandant qui m’a dit avoir fait tout son possible à Toulon pour modifier les installations, sans y réussir. Il m’a joint son rapport et des modifications s’imposent pour que ce bâtiment puisse rendre les services qu’on en attend.

Artillerie

Le canon de 90 mm a un tir trop lent. Il n’a pu tirer que 2 coups alors qu’un 65 mm en aurait tiré 6 ou 7. Ce défaut est aggravé par un champ de tir restreint (45° à partir de 100° de l’avant). Il tire en effet entre les galhaubans du mât de misaine et les haubans du grand mât. Il faut remplacer ce canon par deux canons mis en abord, et qui seront faciles à dissimuler. Ce pourraient être des 65 mm matricule 1902 pour que les 3 pièces du bâtiment soient semblables, ou bien des 75 mm en remplaçant le 65 arrière aussi par un 75. Ces canons en abord auraient un grand champ de tir.

Moteur

Ce bâtiment a deux chaudières Tripardoux verticales et deux machines. Les 2 chaudières ne peuvent alimenter les 2 moteurs à la fois. Avec une seule machine, le bâtiment atteint 8 nœuds par calme plat. Dès qu’il y a de la brise, cette machine ne peut lui faire franchir le vent debout. Il y a donc de grandes difficultés à pointer les tubes pour lancer les torpilles et le champ de tir insuffisant du 90 ne permet pas toujours d’ouvrir le feu avec les 2 pièces. Les chaudières ont déjà mis deux fois le feu au pont et le feu a aussi pris dans la cuisine placée au dessus. J’ai prescrit au commandant de faire isoler le pont au dessus de la cuisine par une tôle et de l’amiante.

Barre

Cette barre a été placée dans un endroit où elle ne se trouve jamais sur les voiliers ordinaires. Elle n’est pas cachée et il n’y a aucun moyen de gouverner quand on a simulé l’évacuation si on ne laisse pas un homme devant cette barre. J’ai prescrit au commandant de mettre sa barre en arrière et de frapper deux palans pour permettre de gouverner avec des hommes dissimulés.

TSF

Le poste TSF est un poste de secours qui a une portée de 15 milles. Il ne peut jamais communiquer avec les postes côtiers et toutes les dispositions prévues pour réglementer ces communications ne peuvent servir actuellement.

Insubmersibilité

La directive de Janvier 1917 prescrit que ce type de bâtiment soit rendu insubmersible. Je ne connais pas cette directive, mais j’estime que cette qualité est indispensable. JEAN D’UST est en acier et aucune précaution n’a été prise pour le rendre insubmersible. Il coulera au premier coup de canon reçu dans la coque. Les sous-marins ennemis canonnent vigoureusement et à bonne distance les voiliers. Ceux-ci n’ont de chance de réussir la destruction de l’ennemi qu’en le laissant s’approcher pour le torpiller ou le canonner à petite distance. S’il fait cette manœuvre logique, JEAN D’UST risque de couler avant d’avoir ouvert le feu.

Aménagements


Les aménagements ont été très mal exécutés. Ainsi, le Commandant a 3 chambres : une très vaste dans le poste équipage, une autre sur le pont à toucher la cabane abri du canon avant, et une petite chambre de veille contenant le poste TSF sur l’avant de la cabane du canon arrière. Cette dernière allonge la cabane arrière qui est telle qu’aucun marin ne s’y trompe ; ce voilier n’est pas un navire ordinaire. En plus, elle est beaucoup trop haute.
La chambre avant et la cabane avant font aussi un massif beaucoup trop étendu à un endroit où il y a parfois une petite cuisine, mais jamais une construction aussi grande.

Sur le pont, dans une cabane sur l’arrière du grand mât, il y a un petit moteur à pétrole pour manœuvrer par transmission les voiles et le guindeau. Cette transmission était rigide et placée sur le pont. Elle a été descendue sous le pont et transformée en transmission par chaîne. Mais les frottements sont tels qu’on n’a jamais pu la faire marcher. Il serait commode évidemment d’avoir un guindeau mécanique, mais les voiles peuvent être hissées à bras et moteur et transmission sont à débarquer.

La chambre du commandant dans le poste équipage est inutile et prend de la place. ? Il eût mieux valu ne pas la construire et étudier plutôt l’insubmersibilité en créant des ballasts pour l’obtenir.

Le commandant n’a rien pu faire pour obtenir ces modifications. Les réponses faites au commandant à Toulon ont été une fin de non-recevoir systématique, motivée simplement par le retard qu’apporteraient ces modifications, mais sans le moindre souci de rendre le bâtiment apte à remplir sa mission.

La démolition des cabanes de tir nécessitant leur réparation, j’ai envoyé JEAN D’UST à Bizerte. J’ai prescrit de mettre le poste TSF sous le pont pour diminuer la longueur de la cabane arrière, d’abaisser cette cabane, d’isoler les chaudières du pont, de mettre la barre à l’arrière comme sur tout les voiliers, d’installer des palans pour gouverner après évacuation. Après ces travaux, le bâtiment pourra repartir en croisière, mais dans de bien mauvaises conditions. Mieux vaudrait à mon avis entreprendre de suite les modifications nécessaires. Le bâtiment restera toujours médiocre à cause de ses moteurs, mais pourra néanmoins remplir sa mission.

Modifications à apporter


- Remplacement du canon de 90 par 2 canons de 65 ou 3 canons de 75.
- Modifier l’emplacement de la barre et installer un moyen de gouverner après évacuation.
- Mettre la cuisine à la place du canon de 90
- Accoler les deux tuyaux des chaudières et les enfermer dans une caisse rectangulaire en fer, les tuyaux débouchant à son sommet sans dépasser.
- Débarquer le moteur à pétrole et sa transmission
- Couper la cabane en fer qui le contient et y faire la chambre du commandant
- Augmenter la portée du poste TSF
- Rendre dans la mesure du possible le bâtiment insubmersible avec des remplissages en liège partout où l’on pourra et des matelas en liège sous le pont et en abord.
- Supprimer la chambre du commandant du poste équipage ce qui donnera plus d’espace pour loger cet équipage et aménager des bourrages de liège.

L’EV Saugrain m’a télégraphié que le changement de barre est lié à la modification de l’artillerie. La disponibilité du bâtiment sera repoussée au 1er Septembre, sous réserve que les travaux d’artillerie soient commencés dès maintenant.

Le 27 Juillet 1917, le CC Fossey avait envoyé une lettre à l’EV Saugrain, lui prescrivant de commencer les travaux indiqués dès son arrivée à Sidi Abdallah. Les travaux sont ceux mentionné dans le rapport ci-dessus. L’immobilisation sera de fait plus longue que prévue initialement.

Cdlt
olivier
Rutilius
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Re: JEAN D'UST - Bateau piege

Message par Rutilius »


Bonjour à tous,

Le trois-mâts Jean-d’Ust fut administrativement considéré comme bâtiment armé en guerre du 21 mars 1917 au 15 mars 1918, puis, brièvement, du 11 au 14 août 1918 [Circulaire du 25 avril 1922 établissant la Liste des bâtiments et formations ayant acquis, du 3 août 1914 au 24 octobre 1919, le bénéfice du double en sus de la durée du service effectif (Loi du 16 avril 1920, art. 10, 12, 13.), §. A. Bâtiments de guerre et de commerce. : Bull. off. Marine 1922/14, p. 720 et 749 – Errata Bull. off. Marine 1922/21, p. 41.].
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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