LA ROCHEJACQUELEIN Trois-mâts barque

olivier 12
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Re: LA ROCHEJACQUELEIN Trois-mâts barque

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

LA ROCHEJACQUELEIN Trois-mâts barque

Lancé en Novembre 1901 aux chantiers Nantais de Chantenay pour le compte de l’armement Bureau Frères et Baillergeau qui possédait déjà le BAYARD et le BABIN CHEVAYE, du même type.

Trois-mâts barque à coffre type AMIRAL COURBET (type unique des chantiers Nantais)

Caractéristiques

3000 tpl 2199 tx JB 1954 tx JN
Longueur 84,70 m Largeur 12,26 m Creux 6,89 m TE 6,20 m

Pris au neuvage par le capitaine Durand

En Février 1902, se rendant de St Nazaire à Barry Dock à la traine du remorqueur FLYING SERPENT de Glasgow, aborde une goélette de 200 tonneaux et la coule. L’équipage de la goélette est recueilli par le trois-mâts dont les avaries sont peu importantes.

En Mars 1903, effectue une traversée Philadelphie – Cherbourg en onze jours, record absolu à cette époque. Cette extraordinaire performance surpassait celle du célèbre clipper JAIMES BAINES qui en 1854 avait relié Boston à Liverpool en douze jours.

Le LA ROCHEJACQUELEIN fut un navire heureux qui n’eût jamais de grosses avaries et ne fit jamais de traversées désastreuses.
Mais il effectua des campagnes extraordinairement longues et les cinq premiers voyages, tous effectués par le capitaine Durand (sans aucun congés) en donnent une idée.
1er voyage 419 jours Barry Dock – Capetown – Tegal (Java) – Philadelphie – Cherbourg
2e voyage 379 jours Cherbourg – Swansea – San Francisco – Cherbourg
3e voyage 321 jours Cherbourg – Swansea – San Francisco – Fleetwood (Australie) – Swansea
4e voyage 403 jours Swansea – San Francisco – Portland – Fleetwood – Swansea
5e voyage 462 jours Swansea – San Francisco – Tacoma – Limerick
Le capitaine Durand, qui venait de passer six ans à bord, fut alors remplacé par le capitaine Nicolas.
On est bien loin des embarquements d’aujourd’hui à la SNCM….:)

Les voyages suivants durèrent 401, 575, 425 et 435 jours. Mais le rendement financier, faible, ne commença à devenir intéressant qu’avec le déclenchement de la guerre qui le surprit à Rotterdam.
Ainsi, le charbon qui se chargeait à 20 shillings la tonne en 1908, était monté à 100 shillings la tonne en 1914.

La perte du LA ROCHEJACQUELEIN

Extrait du rôle


Trois-mâts LA ROCHEJACQUELEIN immatriculé à Nantes n° 588
Armé au long cours à Nantes en date du 10 Octobre 1915
Equipage embarqué en Octobre 1915 à Londres

Capitaine ROBILLARD Victor CLC né le 26/12/1884 à St Jacut inscrit à Dinan domicilié à St Jacut
Second GUILLEMOT Jean-François CC né le 29/04/1880 à Lanleff inscrit à Paimpol domicilié à Lanleff
Lieutenant BERNARD Léopold MC né le 13/08/1873 à Ile d’Yeu inscrit à Port Joinville dom. Ile d’Yeu

Escales indiquées

Londres 10/10/1915 - 27/10/1915
Newcastle 05/02/1916 - 29/02/1916 (Australie via Bonne Espérance)
San Francisco 20/05/1916 - 21/06/1916
A ordres vers un port d’Angleterre (via le Horn)

Le lieutenant Bernard débarquera malade à Newcastle le 21 Février 1915, ce qui nous vaut ce document du consul de France à San Francisco :

Image

« Le LA ROCHEJACQUELEIN a été coulé en mer par un sous-marin allemand le 14 Novembre 1916 . L’équipage est arrivé à Falmouth le 14 Novembre 1916. »

Pas d’autre commentaire. On note toutefois que l’approche de Falmouth était l’endroit où les grands voiliers recevaient leurs instructions pour se dirigers vers leur port de destination. Les sous-marins patrouillant dans le secteur étaient certains d’y trouver des proies.
C’est donc au retour d’un tour du monde complet, à quelques heures de l’arrivée, que le LA
ROCHEJACQUELEIN a été coulé.

Le sous-marin attaquant

C’était l’UC 17 de l’Oberleutnant Ralph WENNINGER

Deux positions sont données à environ 15 milles au WSW du cap Lizard (sans doute suivant les sources)
49°52 N 05°34 W et 49°44 N 05°08 W

Après étude faite par Yves sur la carte, la première position apparaît la plus judicieuse et la plus probable. (Correction du 24/11/2009)

Cdlt

Olivier

PS : abréviations - CLC Capitaine au long cours
- LLC Lieutenant au long cours
- OMM Officier marine marchande
- CC Capitaine au cabotage
- MC Maitre au cabotage
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Yves D
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Re: LA ROCHEJACQUELEIN Trois-mâts barque

Message par Yves D »

Bonjour à tous
Petite rectif., UC 17 était sous le commandement de l'Oblt z.S. Ralph Wenninger quand a été coulé le trois-mâts La Rochejacquelein. Cette patrouille (4.11 au 20.11.1916) était la 3e de ce sous-marin.
Le même jour, Wenninger somma un vapeur de s'arrêter en lui envoyant un coup de semonce. En guise de réponse, le vapeur mit le cap sur lui et ouvrit le feu avec un canon. Encadré, il dut plonger et ne parvint pas à se positionner pour une attaque à la torpille. A trois reprises au cours de cette patrouille, le sous-marin fut canonné par des vapeurs qu'il tentait d'arrêter conformément au Règlement sur les prises.

Image

R.Wenninger avait 26 ans quand il prit le commandement de l'UC 17. Il allait devenir l'un des as des sous-marins ce qui lui valut d'être décoré de l'ordre "Pour le Mérite". Il survécut à la guerre après avoir été fait prisonnier en avril 1918 lorsque son UB 55 sauta sur une mine dans le Pas de Calais.
Après la guerre il resta dans la Reichsmarine puis se dirigea vers la Luftwaffe en 1935 où il devint General fin 1940. Il devait trouver la mort en Italie en mars 45.
En tant que commandant de sous-marin, il avait coulé 97 navires pour un total de 100300 tonnes.

Cdlt
Yves
www.histomar.net
La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.
olivier 12
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Re: LA ROCHEJACQUELEIN Trois-mâts barque

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Une photo du LA ROCHEJACQUELEIN (Picture Australia)

Image

Cdlt
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olivier 12
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Re: LA ROCHEJACQUELEIN Trois-mâts barque

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Un petit complément sur le naufrage du LA ROCHEJACQUELEIN.

Le 14 Novembre 1916 le LA ROCHEJACQUELEIN se trouve à environ 15 milles dans le S 55 W de Lizard, route au N60E à 5 nœuds.
Beau temps brumeux, vent de SE.

Equipage 22 hommes dont 21 Français et 1 Danois.

A 10h00, un sous-marin est aperçu venant de l’Ouest et arborant les couleurs allemandes. Il hisse le signal « Abandonnez immédiatement ».

Le navire met en panne et les embarcations sont mises à l’eau. Le sous-marin fait accoster le canot du capitaine, prend celui-ci et sept de ses hommes à son bord et 1 officier et 1 marin allemand porteur de bombes prennent leur place et se font conduire sur le voilier.
Pendant trois quarts d’heure, ils font main basse sur les vivres, les instruments de navigation, le cuivre transportable, puis réembarquent sur le sous-marin qui, entre temps, avait accosté le LA ROCHEJACQUELEIN pour faciliter le transbordement.

A 11h00, le sous-marin s’écarte du voilier et les bombes explosent. Le trois-mâts coule en vingt minutes.

Description du sous-marin

50 m. Kiosque avec filière allant de l’avant à l’arrière. 1 canon à poste fixe sur l’avant. Caillebotis autour du canon. 1 mât de pavillon.
Sous-marin très manoeuvrant, atteignant une vitesse de 15 nœuds. Coque au ras de l’eau, relevée à l’avant. Peinture grise assez vieille mais sans rouille. De loin, le sous-marin à l’air d’une petite barque.

Commandant : environ 35 ans, grand blond, imberbe.
Un officier d’environ 30 ans a interrogé le capitaine dans un anglais peu correct. Moyen, brun et imberbe.
Un officier plus jeune, 25 ans, blond, est monté dans le canot. Pendant le trajet il a parlé en français avec un homme du canot. Il portait un paletot de cuir et une casquette.

Huit hommes ont été vus, portant des tenues bleues en laine et des bonnets.

Cdlt
olivier
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