BRENN Trois-mâts

olivier 12
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Re: BRENN Trois-mâts

Message par olivier 12 »

Bonsoir Yves,

Je ne comprenais pas que la position soit donnée avec une telle précision, de la minute, et qu'elle soit si fausse...!
Cela m'empêchait de dormir :sleep: (mais un capitaine ne dort jamais...il réfléchit!)

Cdlt

Olivier
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Ar Brav
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Re: BRENN Trois-mâts

Message par Ar Brav »

Bonjour Yves,
Bonjour Olivier,

Bon sang, mais c'est bien sûr ! Comme quoi il faut toujours relire ses classiques : les aventures de Tintin, Le trésor de Rackham le Rouge, où notre capitaine Haddock, qui ne dort jamais lui non plus, est confronté à un problème un peu similaire, il me semble ;)

Bonne journée,
Amicalement,
Franck
www.navires-14-18.com
Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
olivier 12
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Re: BRENN Trois-mâts

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Un cliché du BRENN et de l'un de ses capitaines (date inconnue)

Image

Cdlt
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Re: BRENN Trois-mâts

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

L'état-major du BRENN photographié sur la dunette AR en 1912.

Image

Le 2e officier à partir de la droite est le capitaine au long cours René ALLEE, de Saint Briac, second du voilier. et futur commandant à la Société Navale de l'Ouest. Son histoire figure à la fiche SAINT ANDRE.

Cdlt
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Re: BRENN Trois-mâts

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Complément sur le naufrage du BRENN

Le second capitaine avait été gardé sur le sous-marin pendant que les Allemands disposaient les bombes sur le voilier.
Quand ils revinrent à bord du sous-marin, le commandant, voyant que les embarcations étaient surchargées, proposa au capitaine Bernot de prendre à son bord trois hommes de plus dont le mousse.
C’est ce qui fut fait.

Voici le récit fait par le second capitaine de son séjour sur le submersible.

« On nous fit descendre dans le sous-marin. Mais vers 21h00, on nous permit de remonter sur le pont. Le sous-marin faisait route NNE entre 7 et 8 nœuds.
Le commandant parlait très correctement le français. Mais j’ai pu aussi m’entretenir en espagnol avec plusieurs hommes.
Les naufragés ont couché dans des hamacs prêtés par les marins et j’ai eu droit à une couchette.

Comme nourriture, nous avons reçu la même que l’équipage ; du très mauvais pain, du beurre et des confitures. Les vivres, comme le jambon que mangeait l’équipage, provenait d’un vapeur coulé le 14 (nota : probablement le vapeur norvégien SOLVANG qui avait été coulé le 13 Janvier). En somme, nous avons été bien traités.

L’équipage semblait sale, fatigué et déprimé.

Le 17 à 08h00, nous avons été remis au vapeur danois Hans Maersk. »

L’officier enquêteur ajoute

« Certains naufragés pensent avoir vu « U 28 » mais la silhouette générale est plutôt celle des U 37, U 44 et suivants, avec un avant légèrement relevé et un arrière aplati. (C’était en fait l’U 59, mais cela explique la confusion qui demeure dans certains ouvrages)
Sous-marin de 50 à 60 m de longueur, tenant très bien la mer.

4 tubes lance-torpilles : 2 à l’AV et 2 à l’AR.
3 torpilles de 380 à l’AV
3 torpilles de 450 à l’AR.

Commandant : 30 à 35 ans. Uniforme à deux galons.
5 officiers dont 1 mécanicien et 2 jeunes de 25 ans environ. 3 de ces officiers provenaient de la Marine Marchande.

30 ou 40 marins en uniforme, pantalon et veste de cuir pour monter sur le pont. Béret avec galon légendé « Untersee Boot Abteilung »

Couchettes au centre et en abord pour les officiers. Hamacs à l’AV et à l’AR pour les hommes. Longue coursive centrale faisant communiquer les diverses parties du sous-marin. »

Sait-on quels furent les 4 rescapés lors du naufrage du sous-marin ? ;)

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Yves D
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Re: BRENN Trois-mâts

Message par Yves D »

Bonsoir Olivier, bonsoir à tous
Le Kplt Freiherr Wilhelm von Fircks avait 35 ans depuis le 31.12.1916.
Lorsque le sous-marin U 59 sauta accidentellement sur une mine le 14 mai 1917, il venait de prendre la mer pour une nouvelle patrouille. Les 4 survivants sont :
Bts.Mt Bachmann
Steuermann Paul Hennig
Ob.Mtr. Pilz
Bts.Mt Zieglowski
Concernant les torpilles, le diamètre 380mm n'existe pas. Les torpilles embarquées à bord des U-Boot étaient de diamètre 450 ou 500mm.
Amts
Yves
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La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.
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Terraillon Marc
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Re: BRENN Trois-mâts

Message par Terraillon Marc »

Bonjour

Un lien vers le voilier BRENN

http://www.caphorniersfrancais.fr/index ... 7&Bateau=B

A bientot
Cordialement
Marc TERRAILLON

A la recherche du 17e RIT, des 166/366e RI et du 12e Hussards.
Memgam
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Re: BRENN Trois-mâts

Message par Memgam »

Bonjour,

Une photo du Brenn, à Rotterdam, probablement en début 1913, en remorque de l'Atlas d'International Sleepdienst, déjà aux couleurs de Bordes (vendu par acte du 22 janvier 1913 pour 175 000 francs). Brenn appareille d'Anvers le 8 février 1913, capitaine Victor Léon Suzanne, pour Iquique.

Source : Bram Oosterwijk, Smit 150, Uitgerij de alk, 1979, photo page 273.
Claude et Jacqueline Briot, Cap-Horniers du nitrate, BOD, 2012.

Cordialement.

Image
Memgam
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Re: BRENN Trois-mâts

Message par Memgam »

Bonjour,

Avant d'être sous le pavillon ADB (Antoine Dominique Bordes & Fils) Brenn a fait des voyages d'Australie, notamment une escale à Newcastle où un tribunal a été constitué sous la présidence du consul général de France, à bord de Brenn, pour juger quatre matelots accusés d'insubordination en haute mer. Cela s'est passé en mai 1906, capitaine Berthet, et les matelots ont été condamnés à des peines atteignant jusqu'à 12 mois de prisons, exécutables en France.

Source : Patrick Ahern, Full sail beyond the three capes, the french bounty ships in Australia, 1898-1925, Patrick Ahern, 2008.
Patrick Ahern, French sailing ships at Australian ports, 1898-1925, Patrick Ahern, 2010.

Parmi les quatre otages pris à bord du sous-marin U 59, l'un deux était le cambusier, Georges Sabouret. Il avait connu une mésaventure lors d'un voyage précédent de Brenn, le 3 ème du voilier chez Bordes (la capture aura lieu lors du 5 ème).

"A Birkenhead le 8 avril à 5 heures du soir, le capitaine François Marie Bernot du quartier de Dinan, quitte le bord, suivi du cambusier Georges Adolphe Sabouret du quartier de Dunkerque, portant le panier à provisions. Sabouret glisse en posant le pied sur la première marche de l'échelle de descente à terre et tombe sur le couronnement en pierres du quai d'une hauteur de 4 mètres. Remonté à bord, le médecin appelé reconnait une entorse au pied droit et une foulure au poignet droit. Il prescrit compresses et repos absolu pendant un mois."

Brenn était rentré du Chili le 9 juillet 1914 à Nantes.
Il en repart le 31 mars 1915, capitaine François Marie Bernot, pour Liverpool, charger du charbon pour Nantes. Il part ensuite pour Taltal le 16 juin et revient à Nantes le 7 février 1916.
Le 4 ème voyage permet de ramener 2905 t de nitrate à Rochefort le 10 novembre 1916.
Le 5éme voyage sera celui de sa perte, sur lest, deux jours après son départ.

Source : Claude et Jacqueline Briot, Cap-Horniers du nitrate, BOD, 2012.
Memgam
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Re: BRENN Trois-mâts

Message par Memgam »

Bonjour,

Dans le cliché, présenté ci-dessus par Olivier 12, d'un tableau de Brenn avec le capitaine Henry en médaillon, il est indiqué "date inconnue".
Ce cliché est paru dans le livre du comité du patrimoine de Saint-Briac. Cet ouvrage signale qu'il s'agit du capitaine Olivier Jean Henry du quartier de Paimpol, ce qui semble inexact, car ce dernier a été capitaine chez Bordes du Quillota et de Jeanne d'Arc, tandis qu'Armand Auguste Marcellin Henry de l'île d'Yeu a été capitaine de Brenn et de Jeanne d'Arc, de la Compagnie Navale de l'Océanie, les deux navires étant des frères en construction.

Les dates d'escale de Brenn en Australie, (Hobart en octobre 1908, venant de Dublin, repartant pour San Francisco via Newcastle ; Newcastle en mai 1909, venant de San Francisco et y repartant) situent ce commandement aux années 1908-1909 au moins, Brenn faisant ensuite des voyages de Nickel en Nouvelle-Calédonie.

Le capitaine Armand Henry , né le 6 janvier 1879, avait d'abord commandé Cambronne de la Société Anonyme des Voiliers Nantais, à 250 francs par mois, une commission de 1 % sur le fret et de 1 % sur la prime de navigation. Il l'avait quitté en mai 1906 et s'était marié le mardi 19 juin 1906 à l'île d'Yeu avec Alice Renaud. Resté à terre près d'un an, embarquant à la pêche pour maintenir ses Invalides, il eut un fils, Armand, né le 5 avril 1907, qu'il vit quelques jours avant son départ comme commandant de Brenn, le 13 avril 1907, pour un voyage de quatorze mois qui se termina à Dublin le 13 juin 1908 où Madame Henry rejoignit son mari pour l'accompagner lors du prochain voyage. Cependant, elle le quitte à Sydney, embarquant sur le paquebot Salazie des Messageries Maritimes, le 12 juin 1909 pour rentrer en Europe où elle accouche de Marcelle, le 21 novembre 1909, à l'île d'Yeu. Le capitaine Henry fit seul un autre voyage, en Nouvelle-Calédonie, et quitta Brenn à son retour en Europe le 4 mai 1911. Il reprit la mer en décembre 1911, comme capitaine de Jeanne d'Arc, avec sa femme, sans savoir que l'on avait enterré le 21 décembre, leur fille Marcelle. C'était un voyage tour du monde pour le nickel, les parents n'apprenant la mort de leur fille qu'à Nouméa, qui se termina le 3 novembre 1912, au Havre. Madame Henry n'a pas gardé de bons souvenirs des équipages : " Les matelots avaient mauvais esprit. Moins on les voyait, mieux cela valait. Il y a toujours eu des fortes têtes, qui cherchaient des histoires à ton grand-père..On avait des anarchistes...Ils vous auraient tués absolument comme un requin." Nommé capitaine du port de Nouméa, le capitaine Henry y officiera pendant la Grande Guerre, quittant l'île le 20 janvier 1919. Nommé à Diego-Suarez, il y décédera le 14 novembre 1921, des suites de ses blessures, ayant été écrasé entre sa chaloupe et un navire à piloter, de nuit, en rade de Diego-Suarez. Son corps sera rapatrié en France.

Le prédecesseur, depuis plusieurs années, à bord de Brenn, du capitaine Henry était le capitaine Berthet, celui-là même qui a déséchoué, avec les moyens du bord, en trois jours, son navire devant Port Adélaïde en septembre 1903. Louis Lacroix signale que le capitaine Berthet est mort à bord, par accident, sans autres précisions. A bord de Jeanne d'Arc, il a succédé au capitaine Boutrot, en poste de 1901 à 1911.

Sources : Comité Patrimoine de Saint-Briac, Le Cap Horn, une épopée briacine, Cristel éditions, 2011, photo page 147 du rôle.
Patrick Ahern, French sailing ships at Australian ports, arrivals and departures 189-1925, Patrick Ahern, 2010.
Patrick Ahern, Full sail beyond the three capes the french bounty ships in Australia, 1898-1925, Patrick Ahern, 2008.
Louis Lacroix, Les derniers grands voiliers, Peyronnet, 1937.
Jean-François Henry, La dame du grand-mât, une cap-hornière en 1900, Yves Salmon éditeur, 1984, photo page 112.
Etienne Bernet, Les cap-hornières, femmes de capitaines à bord des voiliers,long-courriers, MDV, 2008.

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