Bonsoir à tous,
■ Historique (complément).
― 19 décembre 1907 : Lancé au Havre par le chantier de la
Société en nom collectif Augustin Normand et Cie.
• L’Ouest-Éclair – éd. de Rennes –, n° 3.262, Samedi 21 décembre 1907, p. 5, en rubrique « Dépêches maritimes ».
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― 23 décembre 1914 : Engagement avec des forces terrestres turques lors d’une tentative de débarquement sur la côte ottomane.
● Fanfare – alors commandé par le lieutenant de vaisseau Constant Charles René BONNIN –, Journal de navigation n° - / 1914 – 4 déc. ~ 26 déc. 1914 : Service historique de la Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 209, p. num. 200.
«
23 décembre [1914]
9 h. 40 ― Fait route pour croisière Ténédos.
10 h. 00 à 10 h. 35 ― Tiré sur une embarcation suspecte à terre (au Sud d’Youkeri). Tir apprécié ; 3 coups par pièce pour 3 pointeurs, plus une salve. Total, 12 coups tirés.
11 h. 00 ― Tournée des mines.
12 h. 50 ― Amené la baleinière avec un détachement en armes pour opérer une … sur le rivage au Sud de Youkeri.
13 h. 00 ― La baleinière est attaquée par l’infanterie embusquée à terre. Rappelé la baleinière.
Dans la tentative de débarquement :
– Couïnet [lecture probable],
quartier-maître fusilier : éclat de projectile à la face et … ;
– Colson, quartier-maître signaleur : tué d’une balle à la poitrine ;
– L’Hôte, quartier-maître de mousqueterie : blessé au genou ;
– Daniel, fusilier breveté : blessé de 2 balles, visage et omoplate.
13 h. 15 ― Fait route pour le mouillage Sud.
13 h. 35 ― Stoppé près du Gaulois pour remettre les blessés. »
La victime
― COLSON Jean Henri, né le 8 février 1892 à L’Île-sur-Serein
(Yonne) et domicilié à Besançon
(Doubs), mort le 23 décembre 1914,
« tué à l’ennemi », Quartier-maître timonier, Matricule n° 49.080 – 5
(Acte de décès transcrit à Besançon, le 16 nov. 1915).
• Fils d’Arthur René Joseph COLSON, né le 20 décembre 1859 à Monéteau
(Yonne), receveur de l’enregistrement et des domaines, et de
Marie Apolline Jeanne Nathalie LOICHET, née le 9 février 1865 à Besançon
(Doubs), sans profession, son épouse
(Registre des actes de mariage de la ville de Perpignan, Année 1890, f° 7, acte n° 18. ~ Registre des actes de naissance de la commune de L’Île-sur-Serein, Année 1892, f° 2, acte n° 2.).
• Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 4 juin 1919
(J.O. 7 juin 1919, p. 5.933 et 5.936), inscrit à titre posthume au tableau spécial de Médaille militaire dans les termes suivants :
«
Colson (Jean), 49040-5, quartier-maître timonier, du torpilleur d’escadre Fanfare : pour son énergie, sa décision et son sang-froid lorsque, se trouvant dans une baleinière envoyée en reconnaissance, cette embarcation a été attaquée et couverte par le feu de l’ennemi (23 décembre 1914). Tué au cours de l’opération. »
Récompenses
• Journal officiel du 17 février 1915, p. 815.
Citations à l’ordre de l’armée
• Journal officiel du 10 juillet 1915, p. 4.681.
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— 27 mai 1915 : Prend à son bord et débarque le lendemain à Moudros 242 marins survivants du naufrage du cuirassé britannique
H.M.S. Majestic, torpillé le même jour par le sous-marin allemand
U-21 (Kapitänleutnant Otto HERSING). Les remet au transport britannique
H.M.T. Saturnia.
• Torpilleur d’escadre Fanfare – alors commandé par le lieutenant de vaisseau Constant Charles René BONNIN –, Journal de navigation n° - / 1915 – 24 mai ~ 16 juin 1915 – : Service historique de la Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 209, p. num. 371 et 372.
«
27 mai 1915
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4 h. 00 à 8 h.00
Patrouille entre Imbros et Gallipoli.
4 h. 00 – Patrouille à l’entrée du détroit près du cap Hellès et tournant autour du convoi.
4 h. 35 – ... dans l’Ouest.
4 h. 40 – Sous-marin ennemi torpille avec succès le cuirassé Majestic. Il coule en 5 minutes.
Le cuirassé Majestic, après avoir été torpillé, a pris aussitôt une forte bande sur bâbord. Au bout de 3 à 4 minutes, il a chaviré puis sombré avec la quille en l’air.
4 h. 45 – Manœuvré pour se porter au secours des naufragés du Majestic. Mis baleinière et youyou à la mer.
4 h. 50 – Recueilli 242 survivants pris sur Poupée (1) et
Gharb (2).
7 h. 50 – Fait route sur Képhali pour remettre les naufragés.
..................................................................................................................................
28 mai 1915
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11 h. 00 à 14 h.00
11 h. 00 – Route sur Moudros.
Longé la ligne de l’escadre française. Mouillé près du Tri..., puis déposé les survivants du Majestic sur le Saturnia (3). »
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(1) Poupée — Patrouilleur auxiliaire
(1915~1919), ex-yacht, alors commandé par le par le premier maître patron pilote
Édouard Isaïe PRUD’HOMME. Affecté à la
1re Escadrille de la Flottille de dragueurs des Dardanelles, commandée par le capitaine de frégate
Pierre Ferdinand Maxime de COURTOIS de LANGLADE, qui avait son guidon sur ce bâtiment.
(2) Gharb — Navire auxiliaire
(1915~1919) – ex-cargo de la
Compagnie rouennaise de transports maritimes (H. Prentout-Leblond et E. Leroux), de Rouen –, alors commandé par l’enseigne de vaisseau de 1re classe de réserve
Gabriel Étienne Alexandre MALACAMP, capitaine au long-cours nommé à ce grade par un décret du 24 janvier 1912
(J.O. 27 janv. 1912, p. 947).
(3) H.M.T. Saturnia.
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Le H.M.S. Majestic sombrant
28 mai 1915 : Le torpilleur Fanfare ramène à Moudros les marins survivants du cuirassé anglais Majestic.
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― 24 août 1917 : Recueille 187 naufragés serbes qui étaient embarqués sur le paquebot mixte Parana, torpillé par deux fois le même jour par le sous-marin allemand UC-74 (Kapitänleutnant Wilhelm MARSCHALL), alors qu’il naviguait en convoi avec la Médie et la Pampa. Les autres rescapés le furent par le torpilleur d'escadre français Sape et par le contre-torpilleur anglais Colne.
• Torpilleur d’escadre Fanfare — alors commandé par le lieutenant de vaisseau Marcel Bruno GENSOUL —, Journal de navigation n° 9 / 1917 — 14 août ~ 2 sept. 1917 — : Service historique de la Défense, Cote SS Y 209, p. num. 1152 à 1155.
« Jeudi 23 août 1917.
Milo ~ Trébouki.
Quart de 16 h. à 19 h.
17 h. 00 — Appareillé.
17 h. 15 — Franchi le barrage sur l’avant du Pampa, Parana et Médie et Poignard et Sagaie.
17 h. 35 — Signalé au convoi le formation de jour.
Quart de 19 h. à 23 h.
19 h. 10 — Ligne de file Pampa, Parana, Médie, Fanfare à droite, Poignard à gauche.
19 h. 00 — Sagaie prend le poste derrière la Médie.
Vendredi 24 août 1917.
De Milo à Salonique.
Quart de 23 h. à 3 h.
23 h. 00 — A tribord du convoi, à hauteur du premier créneau.
1 h. 00 — Le Parana est torpillé dans le canal Doro, à 5 milles au N. 15 W. de Fassa. Venu en grand sur bâbord pour lui porter secours, le bâtiment ne coulant pas. Commencé le sauvetage des hommes à la mer ; mis la baleinière à la mer pour coopérer au sauvetage.
1 h. 15 — A 1 h. 15, le Parana est torpillé une deuxième fois, puis il fait route sur la côte Sud.
Quart de 3 h à 7 h.
3 h. 00 — Suivi le Parana qui fait route sur le cap Méruthi.
3 h. 25 — Le Parana mouille à 100 m de terre par 30 m de fond, à ½ mille au Nord du cap Méruthi
3 h. 40 — Mouillé près du Parana. Manœuvré pour l’accoster mais, avec la forte houle, de Nord, on brise le tampon de choc et déforme l’étrave. Largué les amarres.
4 h. 20 — Appareillé et mouillé sous le vent du Parana.
4 h. 50 — Installé un va-et-vient et embarqué les passagers par embarcations.
4 h. 55 — Manœuvré pour accoster sous le vent. Violents coups de roulis. La partie tribord de la passe-relle se démolit le long du Parana (celui-ci a une gîte de 15° sur bâbord). Largué les amarres et repris l’amarre sur l’arrière du Parana.
5 h. 00 — Le contre-torpilleur anglais [H.M.S. Colne] rallie le Parana et accoste sous le vent à 5 h. 10 et embarque des passagers.
5 h. 05 — Continué l’embarquement des passagers.
5 h. 50 — Le contre-torpilleur anglais appareille.
6 h. 20 — Sape rallie (sur notre demande) et accoste Parana sous le vent.
6 h. 45 — L’embarquement des passagers est terminé.
6 h. 50 — Sape appareille.
Quart de 7 h. à 11 h.
7 h. 30 — Largué les aussières avec 187 rescapés serbes. (1) Fait route sur le cap Fassa pour explorer la côte Est dans le but de retrouver notre baleinière. (2) Aperçu Poignard dans le Sud.
8 h. 30 — Longé vers le Sud la côte Est de Doro en entrant dans toutes les baies entre Fassa et Gavrion mais sans rien voir.
9 h. 30 — Quitté la côte Est ; fait route sur la côte Ouest (Cap Mandili).
10 h. 30 — Aperçu Sape et Sagaie sous l’île Mandili (Hissé les numéros officiels). Contourné l’île Man-dili derrière Sape et Sagaie.
10 h. 50 — Mouillé par 37° 56’ et 24° 30’ sous la côte Sud de l’Eubée, 30 mètres, deux maillons. Sape, Sagaie, Dédaigneuse mouillent au même point.
L. Frossard. » (3)
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(1) Les 187 rescapés serbes furent débarqués à Trébouki le même jour à 17 h 30.
(2) Cette baleinière de 7 mètres et l'ensemble de ses apparaux ne furent pas retrouvés. Un procès-verbal de perte figure en conséquence dans le Journal de bord à la date du 23 août 1917 (Cote SS Y 208, p. num. 1083).
(3) Louis Georges Émile FROSSARD, enseigne de vaisseau de 1re classe [École navale, promotion 1913]. Officier en second.
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